J-1

Compte-rendu d'après fête.

Je m'en sors avec une bouteille de vin, argentin en plus... Bof, je vais devoir acheter un tire-bouchons du coup. Mes collègues brésiliens avaient l'air d'être au taquet sur les bouteilles d'alcool et/ou les chocolats. Ils tueraient pour une boîte de Lindt ou de Nestlé, ce sont des cadeaux chics! Pour boire, il suffisait d'aller demander bière ou caïpirinha au bar, tout était à volonté! La nourriture aussi était à volonté... mais à coup de mini-fours on ne se remplit pas si facilement l'estomac.

A propos de mon cadeau, je pensais que d'acheter une BD en français était un cadeau un peu risqué, mais finalement c'était une bonne idée, originale en plus. Un des autres convives à même voulu le voler à la personne qui a choisi le paquet dans le tas au pied de l'arbre (en toute courtoisie, en suivant les règles du jeu bien sûr!). Et puis le français, c'est chic aussi.

En passant, je vous informe que l'arbre n'était pas un sapin, mais que les brésiliens ont tout de même une vision bien occidentale de Noël. Ici, cela est synonyme de neige comme chez nous, sauf qu'ici, on est plus près des 30°C que du zéro polaire, cherchez l'erreur.

Sinon j'attends l'arrivée de Sandra... décollera, décollera pas? Les déblayeurs de neige doivent être dans les starting-blocs à Roissy. Enfin j'espère, parce qu'il paraît qu'il neige là-bas, nous sommes donc bien proches de Noël.

Ici, il pleut, c'est différent.

O amigo ladrão

Dernier jour de travail de 2010...

Je suis au bureau, mais je glandouille un peu à vrai dire (évidemment puisque je suis en train d'écrire pour mon blog...), j'attends le début de la petite féte de fin d'année qui va se dérouler dans un "salon de fêtes" dans un quartier voisin. J'imagine qu'un salon de fête est une salle où l'on fait des fêtes. Un petit jeu va avoir lieu: o amigo ladrão (l'ami voleur). Chacun doit apporter un cadeau. Tous les paquets seront regroupés, puis une personne désignée par tirage au sort ira choisir son cadeau dans le tas et devra l'ouvrir. Même chose avec un second individu. Mais avant d'ouvrir le paquet, celui-ci aura le choix entre garder son cadeau ou voler celui du premier candidat.

Si le cadeau du premier ne l'intéresse pas alors il ouvre son paquet et on passe au suivant. S'il vole le cadeau de l'autre, alors celui-ci choisit un nouveau paquet. Ainsi de suite jusqu'à ce que tout le monde passe. Mais attention, un même cadeau ne peut pas être volé 3 fois. S'en suit des stratégies plus ou moins alambiquées. Il paraît que les années précedentes, il y eut des batailles acharnées pour certains cadeaux. Enfin c'est que les "anciens" disent. J'espère que vous avez compris le principe en tout cas. Pour ma part, j'ai acheté une BD d'Astérix... en français, hehe. On verra si les gens veulent se l'arracher.

Allez, place au suspense.

Ouf

Pas une seule goutte de pluie aujourd'hui! Et même du soleil. J'ai même presque testé ma piscine, je suis rentré jusqu'aux genoux... l'eau n'était pas à assez bonne température. Qui sait si demain je ne pique pas une tête avant d'aller travailler! *

En tout cas, pas besoin d'arche de Noë, mais cela n'empêche pas de sortir de cette ville. Ce sera bientôt chose faite, puisque que je vais avoir une soeur en cadeau de Noël...

Et oui, J-5 maintenant, avant que Sandra ne se pose sur le tarmac de l'aéroport de Guarulhos vers 6h du matin si tout va bien. Ensuite, le voyage continue, après la journée passée à SP, nous partons fêter le réveillon de Noël... dans un bus nous emmenant à Rio de Janeiro. Au programme Christ Rédempteur, Pão de Açucar et noix de coco sur Copacabana. On aurait pu y passer la nuit de la Saint-Sylvestre, mais le prix des logements est multiplié par 10... Donc le 30 décembre, cap au Nord: avion pour São Luis dans l'état du Maranhão.

Bon là aussi, après avoir trouvé une auberge à un prix correct dans cette ville d'origine française, je recois un mail me disant qu'il ne font que des pacotes: il faut rester au moins 4 nuits... à un prix plus élevé que prévu. Finalement, nous allons nous rabattre sur le Couch Surfing, un site communautaire où des gens sympas (en théorie!) proposent de prêter leur canapé, matelas ou autres pour loger des inconnus. Pratique et cela devrait être une bonne expérience. Nous pensions également louer un voiture là-bas, pour voyager plus facilement, pour se rendre aux Lençois Maranhense entre autres, mais un autre mail m'a appris qu'il n'y avait plus de locations possibles pour la période voule.

Ensuite, nous reprenons l'avion le 4 janvier (2011!) pour Curitiba où nous passerons la journée avant de grimper dans un bus pour la frontière argentine et les impressionnantes Chutes d'Iguaçu qui sont à l'Amerique du Sud ce que les Chutes du Niagara sont à l'Amerique du Nord. Nous en profiterons pour fouler le sol argentin.

Le lundi 10, nous revenons à SP en avion et... en théorie je retourne travailler. Pendant ce temps là, Sandra pourra se reposer ou barboter dans la piscine. Sans être touristiquement incontournable, il y a tout de même quelques trucs à voir à SP, que je tenterai de montrer à ma petite soeur. Dans le meilleur des cas, je réussirai à avoir quelques jours de vacances en plus pour peut-être partir voir une ville dans l'intérieur de l'état de São Paulo, ou bien le littoral. Il y a toujours moyen de négocier au Brésil! **

Mise à jour:
* Je ne me suis pas baigné avant d'aller travailler, mais vu la chaleur qu'il a fait toute la journée, malgré l'orage qui a éclaté en fin d'après-midi, vers 20h30, j'ai profité de ma piscine quelques minutes sous une petite pluie rafraîchissante!
** Certaines négociations partent d'un mauvais pied. La semaine en question vont avoir lieu des formations pour les nouveaux stagiaires, moi inclu, je vais donc devoir aller au travail tous les après-midi du mardi au vendredi... le lundi est sauvé, c'est déjà cela de pris.

L'Arche de Noë

Sacrée journée.

Elle a commencée ce matin (jusque là c'est assez normal) lorsque je prends le bus pour aller au bureau. Mon chef m'y attendait à 8h30 pour se rendre dans les bureaux d'un client. Mon premier déplacement professionnel au Brésil (!), un peu en dehors de SP, là où il existe encore des champs et forêts. Sauf que, prendre le bus à 8h du matin, c'est vraiment la mouise. Il m'a fallu près d'une heure pour parcourir 3 km. Oui, à pied, j'aurais été plus rapide et serais arrivé à l'heure. J'ai donc fais attendre mon chef 20 minutes dans sa voiture, bien joué.

Mais bon, il pleuvait... oui la même pluie qui fait que je n'ai aventuré plus que mon index dans la piscine. Il pleut, quasiment sans relâche depuis dimanche. Aujourd'hui, j'ai revu queques centimètres carrés de ciel bleu en milieu d'après-midi, le temps d'une petite excursion dans une salle de réception non loin du bureau pour que le directeur nous fasse le speech de fin d'année (l'entreprise se porte bien, très bien... elle recrute, il y a du boulot au Brésil et du chiffres d'affaires derrière).


Mais il faisait lourd... hum, l'orage va éclater me dis-je. Ce qui devait arriver arriva vers 19h, un peu avant que je ne veuille rentrer chez moi: LE déluge. Lorsque je quitte le bureau, je m'arme de mon parapluie... mais il me manquait les bottes. La rue était une rivière, les vagues formées par les voitures et les bus déferlaient sur le trottoir mi-submergé. L'Avenida Eusebio Matoso est inondée, comme c'est le cas dans 43 points de la Région Métropolitaine de SP. Je retrousse le bas de mon pantalon et arrive tant bien que mal à garder les pieds à peu près secs... mais à quelques mètres de la passerelle me permettant d'atteindre l'îlot de l'arrêt de bus, une autre rivière.. euh une autre rue pardon, se déverse sur mes chaussures et me trempe jusqu'aux chevilles.

Je n'avais pas d'appareil photo évidemment, mais ci-contre, vous verrez une photo que j'avais prise à Huancayo au Pérou. C'était le même genre de situation.

Je "m'abrite" ensuite sous l'abri-bus, blindé de monde. J'ai mis des guillemets à "m'abrite" puisque le toit de l'arrêt de bus n'est pas étanche. Ah bah sinon c'est trop facile, qu'est-ce que vous croyez! Encore 15 minutes de bus, puis je remonte à pied la rue menant chez moi. Rebelote, des milliers de litres d'eau de pluie ruissellent sur toute la largeur et je me refais un bain de pied.

Il y a déjà eu 170 mm ce mois-ci. Je me demande jusqu'à quand cela va durer comme cela... 40 jours? Faut que je sorte de cette ville!

Déménagement

Après un an et demi passé dans le même logement (à l'exception près d'avoir changé de chambre à la fin du premier semestre), je me suis résolu à découvrir de nouveaux horizons: j'ai déménagé... dans la rue d'à côté!

J'ai quitté la Rua Jeronimo França (coïncidence, c'était même pas fait exprès) pour la Rua Corinto. Une amie colombienne retournant en Colombie quittait son logement que j'ai donc repris. Quelques agréments m'ont convaincu.

Et oui, puisque dans mon nouveau chez moi, il n'y a rien de moins qu'une pisicne. Certes, les proprios qui habitent juste à côté en profitent régulièrement, cela reste tout de même un superbe atout! La chambre est également beaucoup plus spacieuse. Le tout au même prix, R$450 par mois (190€).




En contrepartie, il y a des petits bémols, notamment le niveau des finitions, qui est globalement moins bien, mais rien de bien méchant. Il y a aussi quelques particularités, comme Sanny le chien un peu fou des proprios. Il y a aussi un sympathique petit vieux japonais (oui, cela fait beaucoup d'adjectifs d'un coup) qui "travaille là depuis 41 ans"... je ne sais pas trop ce qu'il fait en fait. Au bout de 6 mois, mon amie colombienne ne savait pas trop non plus. Sinon, l'entrée, précédant un long escalier, est partagée avec l'arrière-cuisine d'une pizzeria! Et cet escalier donne également sur l'atelier du proprio, c'est un artiste, il fait des sculptures... Je n'ai pas de colocs pour l'instant même s'il y a 2 autres chambres, il n'y avait que des colombiens ici, mais ils sont tous rentrés dans leur cartel respectif.

Voilà, maintenant je n'ai plus qu'à attendre qu'il ne pleuvent plus (et c'est pas gagné) pour pouvoir profiter de la piscine.

Batalha decisiva

C'est la bataille décisive paraît-il. Vous en avez sûrement entendu parler aux infos, il ne fait pas bon être traficant de drogue dans la cidade maravilhosa (Rio de Janeiro) ces derniers temps.

Il y a quelques jours, les plus gros gangs ennemis de la ville, dont le puissant Comando Vermelho ont signé une trève afin de se liguer contre les autorités, cela est en partie dû à la création des UPP (Unités Policières Pacificatrices), ayant pour but de reprendre le contrôle des favelas. Bien sûr, les barons de la drogue n'apprécient pas vraiment. Entre autres, de nombreux véhicules ont été carbonisés. En réponse, toutes les forces armées possibles se sont lancées dans une grande offensive contre les traficants.

La police a pris d'assault la favela Vila Cruzeiro, dans la zone Nord de la ville. Les traficants ont pris la fuite vers l'immense Complexe do Alemão, où vivent plusieurs dizaines de milliers de familles. Le BOPE (un escadron de la Police Militaire spécialement formé et affecté aux favelas), appuyé par la Marine brésilienne et 6 chars (!) ont mené à bien les opérations, avec pas moins de 17500 hommes. De nombreuses cargaisons de drogues, des motos, des armes et des munitions ont étés saisies. Il y aurait eu au moins 35 victimes et de nombreux prisonniers, directement envoyés dans des centres de sécurité renforcée situées aux 4 coins du pays.

Aux infos, les titres contenant "guerre à Rio" ont proliférés. Des témoignages d'habitants des quartiers concernés montrent que la population reçoit plutôt positivement l'arrivée massive des forces de l'ordre, même si la police n'a pas été toujours bienvenue, notamment des balles policières sortant un peu trop facilement des chargeurs et un peu trop souvent perdues.

Les évènements des derniers jours marquent sans doute un tournant dans l'histoire de la ville de Rio, un avenir moins dangeureux est peut-être possible, surtout si cette volonté politique s'accompagne d'aménagements dans les favelas (éducation, santé et transports notamment). Cela tombe bien, vu les grands évènements sportifs s'approchant...

Sur cette note d'espoir, je vous laisse à la façon des présentateurs de JT:
Sou Aymeric D. para o Super Blog de Mimic, boa noite e até amanhã.

Et de trois

Bientôt le mois de décembre, Noël et... les grandes vacances, enfin normalement. Au contraire de l'année précédente, je ne pars pas sur les routes rocailleuses de l'America del Sul. Ben nan, je reste à São Paulo, pour "contraintes professionnelles" (!).

Le semestre touche à sa fin, je n'ai déjà quasi plus de cours. En échange, je continue d'aller au stage et ai encore d'autres démarches administratives, comme toujours. Maintenant il faut renouveler le RNE, le numéro d'identité pour étranger.

Qui dit fin de semestre, dit départ d'une partie des gens que je connais ici. En effet, nous voilà à la troisième génération de intercambistas (=étudiants en échange) depuis 1 an et demi. En effet, la plupart des gringos ne restent qu'un semestre, voire deux. Entre les autres français, colombiens, péruviens ou autres européens, beaucoup retournent dans leur pays respectifs dans les jours qui viennent, le reste part à la découverte du continent. Mais ne vous inquiétez, je garde dans un petit coin de ma tête l'idée d'explorer d'autres contrées. Entre autres choses, avec ma petite soeur, on prépare petit à petit nos vacances de Noël ;) Plus d'infos dans les temps à venir.

Et puis décembre, c'est aussi l'été. Et l'été il fait chaud. Par exemple, aujourd'hui à midi, c'était "mode canicule", avec explosion du thermomètre et gouttes de sueurs dans ma chemise. Mais en été, il pleut aussi. Par exemple, aujourd'hui à 17h, c'était "mode déluge", avec trombes d'eau et bouchons sur les routes.

Brésil, pays de contraste.

Vale

Me voilà ancré dans le monde du travail (brésilien). Chaque jour, on recommence: je me lève pour aller en cours le matin, cours qui commencent à 7h30 ou 9h20 selon le jour de la semaine, à 11h, j'en sors direction bandejão pour le déjeuner et ensuite je me rends tranquillement au trabalho (= travail) en bus où j'arrive vers 12h15, 12h30 environ.
Arrivé dans le building (une dizaine d'étages seulement), je sors mon badge pour passer le contrôle à l'entrée. L'ascenseur m'emmène au 6ème étage. Là, c'est mon doigt qui me fait entrer, grâce au lecteur d'empreinte digitale.

Une fois récupéré mon PC portable dans mon casier et donner quelques "olá, tudo bem" (salut, ca va?) d'usage, je m'installe à un des bureaux et branche le tout. Puis, je me connecte au téléphone avec mon mon numéro. En effet, comme chacun s'installe à des places différentes d'un jour à l'autre, le système téléphonique permet de recevoir ses appels de n'importe quel combiné de l'entreprise pourvu que l'on s'enregistre dans la journée. D'ailleurs, plusieurs personnes peuvent s'enregistrer sur un même appareil. Je le sais bien, puisque la semaine dernière, j'ai reçu mon premier appel... qui ne m'était pas destiné. J'ai compris, non sans quelques difficultés que mon interlocuteur cherchait un certain Fuad... inconnu de ma part. Le combiné à la main, j'ai lancé un regard interrogateur à mon collègue le plus proche: il y aurait pas un dénommé Fuad dans le coin? Il n'y en avait pas, l'intéressé n'était pas là.

A défaut d'avoir déjà reçu mon premier salaire en Reais sur mon nouveau compte en banque que l'entreprise m'a ouvert, j'ai obtenu mon vale-refeições. En gros c'est une carte bancaire/ticket restaurant. J'ai le droit à R$18 par jour (je vous rappelle que je vais au bandejão pour R$1,9...). Le petit plus, c'est qu'elle est aussi acceptée dans la supérette du coin. D'ailleurs ma supérette a grandi, d'un jour à l'autre, à ma grande surprise, la surface a été doublée! Des travaux ont été fait en cachette...

Sinon, je continue de travailler sur mon étude de trafic d'une autoroute. J'ai bien bidouillé des tableaux Excel et ai commencé à faire du Geoprocessamento... du quoi? Vous inquiétez pas, je ne savais pas ce que c'était avant non plus. En gros, cela revient à manipuler des données et les cartographier.
Ah aussi, il y a un nouveau locataire chez moi, un Nouveau-Zélandais qui ne parle pas trop portuguais. Et c'est là que je me rends compte que mon anglais a du plomb dans l'aile. Et puis aussi, il fait de plus beau en général. L'été, le vrai, va finir par venir. Hier, il a fait tellement beau que même la climatisation au bureau était presque insuffisante. Ah... ce serait sympa si j'avais une piscine chez moi...

Primeira "semana"

Première semaine. Enfin façon de parler, puisque la semaine n'a duré que 3 jours.

Et oui, on apprécie encore mieux le weekend lorsque la semaine est bien occupée. J'ai de bonnes journées maintenant, levé à 6h20 pour aller en cours, et retour chez moi vers 19h ou plus, cela change du début de semestre et de tous ces beaux après-midi totalement libres!

3 jours de stage, ce n'est tout de même pas encore la routine. Mais je m'y fais assez vite puisque mes journées gardent tout de même la même allure étant donné que je vais toujours en cours. J'ai commencé à travailler pour de vrai au projet (je dois "découper" l'autoroute en différentes portions pour qu'elles soient étudiées séparement).

Pour ce qui est de l'ambiance de travail, elle est agréable. Les collègues sont sympathiques. Je ne connais évidemment pas tout le monde, je n'ai pas retenu beaucoup de prénoms après mon tour du proprétaire à mon arrivée le premier jour! Il y a également d'autres stagiaires de Poli et même un ancien élève qui a fait un double diplôme à Centrale Lyon, et qui parle parfaitement français! Un autre employé a également appris le français, il y a quelques temps maintenant... en étudiant en Belgique.

D'ailleurs le fait d'être français attire toujours un peu de curiosité. Des fois cela donne l'impression d'être une sorte d'attraction, tous ceux qui connaissent quelques mots de français vont le faire savoir!

Primeiro dia

Ce mercredi, j'ai mis ma plus belle chemise pour aller à l'école. Non pas pour être bien habillé en cours, mais pour me rendre à mon premier jour de boulot ensuite, en début d'après-midi. Ainsi, après être allé au bandejão en sortant de cours, une quinzaine de minutes de bus seulement ont été nécessaires pour me rendre à l'edifício Eldorado, où se trouve les bureaux de Logit.

En arrivant, je commence par aller voir la RH. Après quelques petites formalités, elle commence à me faire visiter les locaux et me présente aux autres employés. C'est parti pour une trentaine de "boa-tarde-prazer-seja-bemvindo-obrigado" (bon après-midi, enchanté, bienvenu, merci). Elle me montre mon casier où je peux laisser mes affaires. En effet, il manque un peu de place pour les 57 employés, donc personne n'a de bureau fixe. Le système adopté est donc un peu spécial: il y a un open space avec plusieurs bureaux et quelques salles de travail, en arrivant il suffit de s'installer là où il y a de la place.

Ensuite, c'est Eduardo, le responsable de l'informatique qui prend le relai. Il me fournit un PC portable, m'explique comment fonctionne le système, tous les accès... et me fait enregistrer mes empreintes pour pouvoir rentrer dans les locaux, je peux donc ouvrir la porte grâce au lecteur d'empreintes digitales, et ce n'importe quand, même le weekend...

J'échange ensuite quelques mots avec le patron qui me dit entre autres que je vais travailler avec Sergio sur une étude de capacité d'une autoroute. Ce même Sergio m'explique en quoi consiste le projet, puis j'ai commencé à étudier un manuel d'une centaine de pages pour bien comprendre ce qu'il faut faire. Vers 19h, je laisse le PC dans mon casier. Et voilà, une journée de faite!

Koh Lanta, suite

Après cette nuit mouvementée, nous nous levons aux aurores avec Olivier et Simon afin de retourner au village et faire quelques courses. 45 minutes et 2L d'eau évaporés de nos corps plus tard, nous sommes à Vila do Abraão. Pour le retour, seulement 20 minutes suffiront... en bateau.

Ensuite, après un casse-croûte à base de thon/mayo et sandwichs, nous repartons à Lopes Mendes. Là, je m'initie cette fois au bodyboard. Plus facile pour passer les vagues qu'avec le surf. Après quelques pirouettes, grâce à quelques conseils, j'arrive à prendre quelques vagues. Au retour, nous apercevons un petit singe qui n'a pas peur de nous. On arrive à s'en approcher et à le caresser, notamment Anne-Claire qui a réussi à l'amadouer grâce à quelques miettes restant d'un paquet de biscuits aux chocolat.

Le soir, nous réitérons le riz+feijão mais nous sommes trop fatigués pour le feu. Heureusement, cette fois-ci, je passe une nuit sans surprise, en me réveillant de temps en temps, surveillant la lune. Une nuit en hamac: check!

Le lendemain, nous profitons tranquillement de la plage et du soleil. Mais au fur et à mesure de l'après-midi, le ciel se couvre, la pluie arrive. Aux premières gouttes, le Bahiano nous prête une bâche pour nous abriter. Nous l'installons et décrochons les hamacs. Le temps d'avoir fini, il ne pleut plus, les gros nuages nous ont épargnés. Finalement, après notre jantar (=dîner) habituel, nous rallumons notre feu, avec plus de facilités, nous nous améliorons pour Koh Lanta. S'en suit une deuxième nuit en hamac.

Le dimanche, après quelques parties de tarot entre autres, nous reprenons un bateau pour Abraão en début d'après-midi, après un dernier coup d'oeil à notre plage de Palmas et à l'île d'en face (photo de gauche, ci-dessous. En fait, ce n'est pas une île, mais le bout de la Restinga de Marambaia (dont je vous ai déjà parlé en avril dernier): une fois là, suivez le sable sur plusieurs dizaines de kilomètres... et vous voilà à Rio de Janeiro!


Nous embarquons ensuite pour le continent et rejoignons la gare routière à pied. Lorsque nous voulons acheter nos billets pour SP, il n'y a plus de places dans les bus! De nouveau, nous devons passer par Barra Mensa! Mais nous manquons de liquide pour payer nos billets et le guichet ne prend pas les cartes de crédit. Avec Simon, je repars au pas de course, en tongs, vers l'embarcadère où se trouvent des distributeurs de billets, à près de 2 kilomètres de la gare routière. Je pulvérise ainsi mon record de distance parcourue en tong et en courant! Exténués, nous arrivons juste à temps pour monter dans le bus avant qu'il ne parte. Tout cela pour s'apercevoir qu'il y avait un distributeur dans la station service à 200m de la gare...

Nous arrivons à Barra Mensa: 4h d'attente nous guettent avant que notre bus pour SP n'arrive. Nous allons donc manger dans une lanchonete. La télévision y est allumée, nous apprenons ainsi les résultats du second tour des élections tombés un peu plus tôt. Les quelques clients ne semblent pas beaucoup intéressés par les discours politiques. Mais lorsque que le proprio zappe pour un documentaire sur des lémuriens de je ne sais où, la salle est captivée!

A la fermeture vers 23h, nous partons nous installer dans la gare routière, où seuls un chien bruyant et quelques types louches nous tiennent compagnie. Nous sortons le jeu de tarot, et c'est parti pour une vingtaine de parties! Notre bus arrive finalement vers 2h du matin.

Un excellent weekend se termine, et me voilà bien bronzé pour mon premier jour de stage!

Ilha Grande

Ce weekend, il n'y avait pas que l'élection présidentielle, mais aussi un double "feriadão", grâce à 2 jours fériés, soit un weekend de 6 jours avec les ponts! Ainsi, les traditionnelles questions ont surgi: partir en vacances? où partir? quel temps va-t-il faire? Avec 3 autres français, Olivier, Anne-Claire et Simon, je me suis donc décidé mardi midi pour partir à Ilha Grande le lendemain soir. Une petite vérification de la météo a confirmé notre choix: gros soleil jusqu'au dimanche. C'est mieux, puisque nous prévoyons de faire du camping.

Mercredi soir, nous prenons donc la direction de la rodoviária Tiété. Manque de bol, il n' y aucun bus allant à Angra dos Reis, passage obligé pour embarquer sur le bateau pour Ilha Grande (qui est une île, comme son nom l'indique). Heureusement, après une dizaine de minutes de doute, nous trouvons des places pour Barra Mensa, une ville sur notre chemin, d'où nous pourrons touver un autre bus nous menant à destination.

C'est parti pour quelques heures de bus. Le chauffeur fait quelques arrêts pour déposer des passagers. A l'un d'entre eux, Olivier en profite pour se dégourdir les jambes... mais le bus repart très vite alors qu'il est toujours dehors! Mais un bus ne démarre pas au quart de tour, le temps de faire la marche arrière et nous autres de se demander où est notre acolyte, celui-ci rattrape le bus et peut toquer à la porte pour remonter à bord. Tout va bien, et c'est donc bien à quatre que nous arrivons, un deuxième bus plus tard à Angra dos Reis, où nous embarquons pour la "Grande Ile".

La centaine de plage jalonnant le pourtour de ce morceau de terre accidenté d'environ 25km sur 10 est restée à l'abri de la folie des promoteurs grâce aux "forces du mal". En effet, après avoir été un repaire de pirates, puis abrité une léproserie, une prison, où étaient envoyés les prisonniers politiques, a été construite sur l'île par la dictature militaire de 1964. La prison fût détruite en 1994.

En arrivant sur l'île, au village de Vila do Abraão, nous croisons la route du bateau de l'expédition Tara (photo de gauche). Après avoir parcouru l'Arctique pour enquêter sur le réchauffement climatique, ce bateau de recherche français est parti depuis Lorient pour 3 ans à travers les mers du globe pour étudier le plancton, entre autres. Mes co-voyageurs du weekend, passionés de la mer, rêveraient d'embarquer sur ce bateau!


Une fois à terre et une rapide reconnaissance du village, nous décidons de partir pour la plage de Palmas, à 1h30 de marche à travers la forêt à la recherche d'un camping. Nous n'avons pas de tente mais des hamacs! Le sentier est escarpé, nos sacs sur le dos nous font transpirer et travailler nos molets, mais en échange, nous avons une superbe vue (photo de droite, ci-dessus). A Palmas, nous trouvons Bahiano (surnommé ainsi puisqu'il est originaire de Bahia) qui nous permet d'accrocher nos hamacs sur son bout de terrain pour seulement R$10 par personne et par nuit, il nous prête même une tente pour stocker nos sacs. Le tout à 2m de la plage!


Le long de la plage, il n'y a que notre "camping", un petit restaurant et les maisons des quelques autochtones. Quelques touristes passent à pied pour accéder à d'autres plages. En un mot: tranquilité! Une fois installés, nous partons pour la plage Lopes Mendes, à encore 1h de marche. Cette plage est un bon spot de surf. Parfait pour essayer le surf et le bodyboard que nous transportons depuis São Paulo. A noter que ce surf a été trouvé en piteux état dans une rue de SP et que Simon et Olivier l'ont réparé eux-mêmes!

J'ai donc pu essayer de surfer pour la deuxième fois de ma vie (la première étant à Itacaré, Bahia, il y a un peu plus de 2 ans). Il faut d'abord passé "la barre" et se positionner pour attraper une vague. Je dois avouer que c'est assez épuisant lorsque les vagues te tombent dessus: je plonge dessous ou je saute par dessus? Et surtout, je fais quoi de la planche?! Eh bien la planche part dans tous les sens, heureusement qu'elle reste accroché à ma cheville... Ensuite, lorsqu'une bonne vague arrive, c'est difficile de se tenir debout sur la planche pour un novice comme moi, je n'ai pas réussi à y poser la plante de mon pied plus d'une seconde d'affilé (en y posant un seul pied bien sûr, vu que j'étais déjà en train de basculer dans l'eau à ce moment)! Mon genoux a parfois tenu un peu plus, peut-être 2 secondes. En revanche, j'ai bien pu ressentir la sensation d'être porté par la vague (à plat ventre sur la planche). Et ça c'est fun!

De retour à notre campement, après avoir aperçu un petit singe sur la route, la nuit tombe. Jeu de tarot avec le bruit des vagues avant qu'il ne fasse trop noir. En effet, le groupe électrogène est en panne, et c'est donc à la lueur de la bougie que nous mangeons un bon plat à base de riz et de feijão au petit restaurant d'à côté. Nous enchaînons avec un bon feu sur la plage, que nous allumons un peu difficilement. L'usage d'un déo en spray pour créer une grosse flamme nous aidant fortement! Nous apercevons au loin les lueurs de la fameuse Rio de Janeiro, tout simplement magique. Ensuite, je m'apprête à passer ma première nuit en hamac. Je m'endors tranquillement...

...jusqu'à ce que je me réveille par terre: je viens de tomber! La corde accrochant mon hamac a cédée. Je me lève un peu perdu dans mon sommeil brutalement interrompu et décide de m'installer dans la tente, où dort déjà Simon... dont le hamac est également par terre. Nous découvrirons le lendemain que les bouts de cordes prêtés par le Bahiano ne sont pas très solides et ont écourté pendant notre sommeil. Valeu!

Les jeux sont faits

Voilà, Dilma a été élue présidente du Brésil dimanche dernier avec 56,05% des voix contre 43,95% pour José Serra. Elle devient ainsi la première femme élue à ce poste au Brésil, à l'instar de Cristina Kirchner en Argentine (2007) ou Michelle Bachelet au Chili (2006).

Dilma va avoir une marge de manoeuvre encore plus forte que Lula puisque les partis la soutenant ont obtenu encore plus de sièges à la fos à la chambre des députés et au sénat. Son investiture aura lieu le 1er janvier 2011.

L'agriculture brésilienne

A l'occasion d'un article que je viens de lire et pour répondre un peu mieux à Papa et Maman sur l'agriculture au Brésil, je me suis un peu penché sur la question.

Avec 25% du PIB et 1/3 des emplois (environ 26 millions d'emplois et 5,2 millions d'exploitations en 2006), le secteur de l'agroalimentaire est un poids lourd dans l'économie brésilienne. Plus de 40% (près de 65 milliards de dollars en 2009) des exportations du pays sont des produits agricoles. Le pays est autosuffisant et se présente comme un des plus gros exportateurs mondiaux pour de nombreux produits, comme le sucre (1er), le soja (2ème), le café (1er), la viande (3ème), les oranges (1er), le bois... et le poulet brésilien concurrence fortement son semblable breton à travers le monde...

La canne à sucre et les oranges sont surtout cultivées dans l'état de São Paulo, le café dans l'état du Minas Gerais un peu plus au Nord, le cacau quasi exclusivement à Bahia, encore plus au Nord. On trouve du soja et du maïs dans les états du Centre-Ouest et du Sud (Mato Grosso, Paraná, Rio Grande do Sul). Pour du blé, il faut chercher au Sud, pour le riz ce sera dans le Rio Grande do Sul principalement et tout au Nord du pays. Le coton se répartie dans les états entre Bahia et le Paraná.

Mais cette agriculture est très gourmande en engrais, dont une grande partie est importée. De plus, le développement de l'agro-industrie est limité par des infrastructures (routes, ports) en mauvais état ou inadaptées, compremettant la compétitivité à l'international. Le pays doit en plus faire face à quelques désagréments, comme des surtaxes à l'exportation, comme pour les oranges vers les Etats-Unis. Mais la main-d'oeuvre reste bon marché et les immenses étendues de terre demeure de gros avantages. A noter que même de nos jours, il n'est pas rare de rencontrer des cas d'esclavage au Brésil, des paysans pauvres ou sans terre étant parfois exploités par de gros propriétaires terriens peu scrupuleux.

De plus, en défrichant de nouvelles terres, le Brésil peut encore augmenter sa production. L'Amazonie et d'autres forêts en ont fait les frais. De nouveaux axes routiers ont permis de coloniser les cerrados (savane arborée) du Centre-Ouest, où l'élevage intensif, les cultures du riz et du soja se sont développés. Ce type de pratique fait malheureusement apparaître d'énormes problèmes d'érosion des sols.

Avec des terres et de l'eau en abondance, et un climat tropical permettant jusqu'à 3 récoltes par an, l'agriculture brésilienne réussit et a un bel avenir devant elle, sans compter la recherche agronomique très active, avec notamment la création de l'Embrapa en 1973, un organisme public de recherche agronomique, qui a permis d'améliorer la productivité de sols pauvres.

Brésil, futur grenier de la planète?

Second tour

Bientôt le suspense sera terminé pour les élections présidentielles! Qui de Dilma ou de Serra va remporter le ticket pour le palais du Planalto à Brasilia?

En tout cas, le débat est bien pauvre entre les deux protagonistes, qui mènent un combat autour de la question de l'avortement afin de récupérer les voies des évangélistes. Ceci au détriment des vraies questions importantes pour l'avenir du Brésil et des brésiliens.

Fin de tout cela ce dimanche. Moi je préfère partir à la plage :)

Explications

En effet, j'ai un stage. Retour sur les évènements de ces derniers mois.

Tout commence au semestre dernier (oui c'est loin!). Au hasard d'une recherche internet, je tombe sur le site de l'entreprise Logit, lançant en juillet un processus de sélection pour des stagiaires. Malgré le fait que mon avion pour la France était déjà réservé, je poste ma candidature à tout hasard. Un beau jour de juin, alors que je regardais un France-Uruguay de Coupe du Monde plus que décevant, mon téléphone sonne: je suis convoqué pour une épreuve écrite le lundi suivant, la veille de mon avion. Le processus commence.

J'ai d'ailleurs failli rater l'épreuve, puisque qu'elle devait être décalée pour cause de match du Brésil pour la Coupe du Monde... finalement il y aura une session de plus avant que je ne prenne mon avion, ouf!

Durant le mois de juillet, j'envoie un petit mail pour savoir si je pourrais faire un entretien à mon retour début août ou si c'est mort pour moi, que j'avais qu'à être dispo en juillet. A ma grande surprise et joie, j'ai pu faire l'entretien, le 9 août exactement. Cela s'est bien passé. A la fin, la RH me dit qu'elle me répond d'ici une semaine. Quasi deux semaines plus tard, toujours pas de réponse, je profite donc d'un forum d'entreprise organisé à l'école où cette entreprise est présente et demande de vive voix à la RH qu'en est-il de ma candidature. Elle me contactera bientôt...

Ce qu'elle fit la semaine suivante, résultat: un nouvel entretien avec la 2ème RH de la boîte. Durant celui-ci, elle me parle du salaire, de la possibilité d'avoir une couverture santé... et à la fin, me dit que je serai contacté la semaine suivante pour marquer un RDV avec deux responsables techniques. Je commence à y croire vraiment.

Mais au bout de 2 semaines, toujours rien. Je recontacte les RH par mail... puis par téléphone: "je vais voir le "gestor" et te tiens au courant" me répond-elle. Quelques jours plus tard je reçois le mail type "merci-de-votre-intérêt-mais-ce-sera-pas-possible-retentez-au-prochain-processus-sélectif". Pas cool.

Et donc je me décide à demander de l'aide à mes profs. L'un d'eux me dit qu'il connaît bien le patron de l'entreprise Logit... ils étaient collègues de promo à Poli et ils ont déjà travaillé ensemble. Il va lui parler de moi. Encore quelques temps plus tard, le patron fait même une conférence dans une autre Fac en ville. J'y vais, le rencontre et il me donne sa carte pour que je lui envoie un mail. Ce que je fais, évidemment! Il me répond qu'il est en déplacement, qu'il va voir cela à son retour. Puis plus de nouvelles malgré mes relances.

Je recommence à désespérer! Et me tourne vers un autre prof qui est patron d'une autre entreprise, mais ce n'est pas exactement ce que je recherche et les locaux sont assez loin de chez moi (plus d'une heure du bus s'il n'y a pas de bouchons... et il y a toujours des bouchons à SP). Il me dirige donc vers une autre entreprise, dont le patron est également un prof de Poli.

Mercredi dernier, j'appelle donc ce prof, qui me dit que je peux passer le lendemain pour rencontrer "Geraldo et Karine" (une franco-brésilienne!). Je me dis que je vais pouvoir en trouver un de stage, finalement! Et là surprise...

5 minutes après mon appel, c'est la RH de Logit qui m'appelle! Mon prof leur a reparlé de moi. Je vais donc vendredi la re-rencontrer. Elle me dit qu'ils ont de nouveau projets, et qu'ils cherchent donc d'autres stagiaires, du coup, suivant l'avis de mon prof, ils sont prêts à me prendre en stage! Je vais commencer le mercredi 3 novembre, après un grand weekend prolongé.

Je vais donc travaillé sous les ordres d'un certain Sergio que je n'ai pas encore rencontré, puisqu'il était en déplacement. En tout cas, voilà une bonne chose de faite: je suis dans l'entreprise que je souhaitais, pas très loin de l'USP et de chez moi (environ 15 minutes de bus, un luxe à SP) et un bon salaire pour un stage. Mais que demande le peuple?! :)

Youpiiiii

Un bref message pour dire que c'est bon, j'ai trouvé un stage! Je vais commencer le 3 novembre, dans une entreprise d'ingénieurs-conseil pour des projets de transport et logistique. Je suis content :)

Bientôt, plus de détails sur le parcours du combatant qui a été nécessaire pour arriver là!

Grève générale!

En faisant un petit tour chez le coiffeur, j'ai aperçu deux journaux brésiliens qui parlent de l'hexagone: deux articles pour parler du sport national français, j'ai nommé la grève.

Deux journaux pour deux articles disant à peu près la même chose. Il y ait fait allusion aux différences de comptage de manifestants entre la police et les syndicats, du simple au triple! Ensuite ils précisent qu'il y a de la casse dans les rues, la France est en pleine guerre urbaine! Avec en prime une photo de voitures en feu pour l'un, de jeunes face aux CRS et au milieu de fumigènes dans l'autre.

Il est également indiqué que les 12 raffineries du pays sont bloquées, que la pénurie d'essence est proche et le point est fait sur les problèmes de transport. En revanche, la réforme des retraites est à peine évoquée, seulement pour dire que Nico ne bougera pas sur ce sujet.

Les français, casseurs et fainéants?! En tout cas, d'après un des deux journaux, il paraît que ce n'est pas le bon moment pour partir en vacances dans la ville lumière...

Pior do que tá não fica

Et voilà, les élections sont passées. Vous le savez tous (enfin j'imagine!), Dilma et Serra s'affronteront au deuxième tour selon le souhait exprimé par 111.193.747 votants. Malgré l'obligation de vote sous peine d'amende, il y a tout de même un peu plus de 18% d'abstention. Mais j'ai appris qu'il est possible de ne pas voter, dans le cas où la personne se trouve dans un autre état que celui où elle est inscrite, il lui suffit de se présenter à un quelconque cartório (= l'équivalent de nos mairies) pour justifier l'impossibilité de voter.

Ainsi, Dilma n'a pas réussi à atteindre les 50% pour remporter ces élections dès le premier tour, mais seulement 47%, contrairement à ce que laissaient présager plusieurs sondages il y a quelques semaines. Elle fait tout de même un très bon score! Elle peut remercier Lula.

Jose Serra quant à lui, rassemble 33% des votants. Il sera lui aussi au deuxième tour et ne va pas se laisser abattre facilement. Sur le podium on retrouve Marina Silva avec 20%, ce qui n'est pas négligeable. Elle s'affiche désormais comme une figure incontournable du paysage politique brésilien. Derrière, les 6 autres candidats se partagent les miettes. Notamment Plínio, 80 ans, qui a pu participer aux débats télévisés avec les 3 candidats principaux: il rassemblent environ 0,9% des voix. Les autres ne dépassent pas 0,1%!

Voilà maintenant les tractations d'entre-deux tours, le bon petit pactole de Marina Silva va être disputé par les deux prétendants à la présidence. Le Partido Verde de Marina va se prononcer, d'ici à quelques jours, sur quel candidat il soutient.

Pour ce premier tour, le débat politique n'a pas été forcément d'un grand niveau. A part quelques piques sur les problèmes de corruption, notamment formulées par Plínio, il ne s'est pas passé grand chose. Le sentiment de beaucoup de brésiliens est que rien ne va vraiment changé pour le moment, quel que soit le résultat.

Il y a également eu l'élection des gouverneurs (Alckmin pour SP... j'connais pas) et de députés dont beaucoup ont été élu dès le permier tour. Concernant les députés, de nombreux candidats étaient assez atypiques. La mulher melão (= la femme melon...), le militaire gay, le clown Tiririca... pour n'en citer que quelques uns. Cela souligne l'état de la politique dans le pays...

Le pire, c'est que le clown Tiririca a récolté pas moins de 1,35 millions de vote. Il est largement en tête devant les 1168 autres candidats là où 150.000 votes peuvent suffire! Grâce au système électoral brésilien, qui permet de reporter automatiquement ses voix aux autres candidats de son parti, le clown a également assurer l'élection de 3 collègues, soit 4 postes sur les 70 convoités. Une manoeuvre politique bien orchestrée. Le vote obligatoire est peut être la raison de ce genre de résultats, une partie de la population ne se rendant pas compte de l'importance du droit de vote.

Le pire du pire, c'est que ce clown ne sait même pas lire ni écrire... et la loi lui interdit d'être élu. Il ne pourra donc pas sièger à la chambre des députés, un test ayant été réaliser par un juge après les rumeurs sur l'authenticité de la déclaration qu'il avait faite pour pouvoir se présenter, affirmant qu'il n'était pas analphabète. Un moindre mal, pour un candidat dont le slogan de campagne était: "O que é que faz um Deputado Federal. Na realidade eu não sei. Mas vote em mim que eu te conto"... (= Que fait un Député Federal. A vrai dire, j'en sais rien. Mais vote pour moi pour que je te raconte...)

Eleições 2010

Bientôt le 3 octobre 2010, jour d'importantes élections les brésiliens, puisqu'ils vont devoir choisir leur nouveau président, mais aussi les governadores des 26 états fédéraux, les senadores et deputados (federais e estaduais). A noter que le système de vote est électronique. C'est qui le pays en voie de développement?!

Depuis quelque temps, il n'est donc pas rare, et même plutôt fréquent au contraire, de rencontrer toutes sorte de propagande politique pour tel ou tel candidat. Outre les traditionnelles affiches et panneaux montrant un maximum de dents, les brésiliens ont également le droit à d'autres formes de publicité: les "autos-son". En gros, ce sont des voitures avec un gros ampli (sur le toit, ou sur une remorque) diffusant une sorte de jingle scandant le nom du candidat et ses nombreuses qualités...

Les principaux candidats en lice pour la présidence sont Dilma Roussef (PT - Parti des Travailleurs) et José Serra (PSDB - Parti Social Démocrate Brésilien). Je vous ai trouvé deux photos sympathiques de ces deux là... En outsider, il y a la candidate Marina Silva pour le Parti Vert. Il y a en tout 9 candidats.



Dilma, c'est l'héritière de Lula. Un Lula qui n'a d'ailleurs jamais été aussi populaire, avec un taux d'approbation de 80% de la part de la population brésilienne. Par ci par là, quelques uns n'aiment pas trop l'ancien syndicaliste, n'appréciant pas trop la politique plutôt sociale du président. Mais Dilma profite largement du rayonnement de son mentor. D'après ce que j'ai compris, au début, elle a un petit peu été une candidate par défaut, peu connue des brésiliens il y a un peu plus d'un an. Mais Lula ne pouvant pas se représenter (il a déjà fait 2 mandats). Mais elle apparaît maintenant compétente aux yeux de plus de brésiliens et incarne la continuité de la politique actuelle.

Si quelques mois plus tôt, les 2 candidats principaux étaient au coude à coude dans les sondages, aujourd'hui, Dilma possède une réelle avance et serait en passe d'être élue dès le premier tour. Beau parcours pour une ancienne chef de la Maison Civile (équivalent du Premier Ministre) qui a combattu la dictature militaire avec les armes, été arrêtée en 70 et torturée, puis finalement libérée 3 ans plus tard.

De son côté, José Serra est l'actuel gouverneur de l'état de SP. En 1960, il entre à l'Ecole Polytechnique de l'Université de SP... en ingénierie civile!!! Peut-être je pourrais me présenter à la présidence un jour...

Que la lumière soit

Aujourd'hui, quelques mots sur le bairro da Luz, un des quartiers les plus importants du centre de SP. Là, on y trouve un parc (o Jardim da Luz) mais pas seulement.

A proximité, se trouve une gare, a estação Julio Prestes, abritant également le Memorial da Liberdade, qui consiste en une petite exposition dans les cellules où la dictature militaire emprisonnait et... torturait les opposants il y a quelques décennies.

La photo ci-contre représente a Estação da Luz. Cette gare, datant de la fin du 19ème siècle, fût un élément très important pour l'économie de la région, étant une des principales portes d'entrée à SP. C'est par là que transitait tout le café envoyé vers le port de Santos et destiné à l'exportation.

La moitié de cette gare a été cédée au Museu da Língua Portuguesa. Après une première salle et une vidéo plutôt ennuyante, la deuxième partie du musée souligne les spécifités du portugais du Brésil, les accents des différentes régions, revient sur les origines de cette langue métissée de portugais, de tupi-guarani et d'autres influences diverses. Très intéressant. En passant, je vous retranscris un petit dialogue présenté dans cette salle, datant des premiers contacts entre européens et habitants du Nouveau-Monde. C'est un chef de tribu indien qui parle à un français (oui, des français aussi traînaient dans la région à l'époque de la colonisation!), négociant en bois. En effet, le Brésil doit son nom au bois de Pernambouc, un bois d'une grande dureté surnommé pau-brasil, qui fût très exporté vers l'Europe (une des premières activités économiques du pays), puisque l'on en retirait une teinture rouge comme la braise. Le dialogue donne à peu près ceci:

-Il n'y a pas de bois en Europe? demande le chef tupi voyant la quantité de bois que les européens embarquent.
-Si beaucoup, mais nous n'avons pas le même, répond le français.
-Et vous en avez autant besoin?
-Oui, tout ce que je peux emmener va être acheté là-bas, en Europe.
Le chef indien demande alors:
-L'homme qui est riche, il meurt?
-Oui, bien sûr.
-Alors pourquoi vouloir accumuler toujours plus de richesses? Pour qui?
-Pour soi, et puis pour ses enfants ensuite.
-Aah, mais vous êtes fous. Moi, la terre me nourrit et elle pourra nourrir mes enfants aussi. Alors je peux me reposer parfois.

Aujourd'hui, le pau-brasil est en voie d'extinction à cause d'une déforestation agricole trop intense...
Aujourd'hui, les indiens ont un territoire toujours plus étroit, pas sûr que leurs enfants pourront se nourrir une fois que leurs terres seront noyées sous les projets de barrages hidroélectriques...

Hum, à méditer!

Guarapari

Lundi soir, la dernière étape: Guarapari, une ville côtière d'environ 100000 habitants et 23 plages, à une heure au Sud de Vitória. En arrivant, nous trouvons quasi instantanément une pousada bon marché (avec la fenêtre donnant directement sur... la rue et son vacarme) et une sorvetaria au kilo (= glaces au kilo). Un délice!

Le lendemain matin, réveil à 6h30, faut pas traîner. Nous partons pour le Parque Estadual Paulo César Vinha, 1500 hectares d'espace protégé en bord de mer. Une piste de quelques kilomètres à travers la restinga (un terrain sableux, couvert de plantes) nous emmène jusqu'au bord de mer: des kilomètres d'une plage déserte.


Un kilomètre de plus en longeant la côte vers le Sud, nous voilà au Lagoa de Caraís, ou "Lagoa Coca-Cola" comme l'indique un panneau touristique. En effet, l'eau du lac a la couleur de la fameuse boisson, un rouge foncé dont l'origine m'est inconnue (photo garantie sans trucage!). Le sable semble briller sous mes pieds. A proximité, se trouve un mirador d'où l'on peut admirer la région: d'un côté, l'Océan Atlantique, de l'autre, le lac, la restinga et les sommets de la Serra Capixaba en toile de fond.


Retour au bord de l'autoroute pour attendre le bus (!) et retour au centre de Guarapari pour profiter des quelques plages avant de repartir. Une rapide baignade, une dernière glace (au kilo toujours!) et nous repartons pour Vitória afin de prendre le car pour SP. Fini le soleil, en arrivant à SP, le frais est revenu et pire encore... il pleut!

Domingos Martins

Le premier soucis est de descendre du bus au bon moment. En effet, la ville de Domingos Martins n'est pas le terminus, et ni moi ni Yann ne connaissons le lieu. Sans compter sur le fait qu'il n'est pas impossible de piquer un petit roupillon pendant le trajet et par conséquent, de rater l'arrêt. J'ai beau prendre mes précautions et demander aux employés du car de nous avertir lorsque nous y arrivons... ils ne disent rien ces c... là.

Mais en redemandant sur la route, nous descendons au bon endroit, enfin presque puisque nous descendons à l'entrée de la ville et non au centre comme on aurait pu, soit un petit quart d'heure de marche en bonus.

Le deuxième soucis est de trouver un endroit pour dormir. Nous trouvons un premier hôtel... complet. Un autre hors de prix (R$70 chacun). Finalement nous dégotons un dormitório (= dortoir) pour R$20 chaucun. L'endroit est situé derrière une station service, sans aucune indication pour le trouver. Nous sonnons, une fenêtre s'ouvre et un petit vieux vient nous ouvrir. Nous avons une piaule pour la nuit.

La dernière chose à régler est de trouver à manger, puisqu'il est déjà 21h. Nous déposons nos sacs et partons à la recherche de notre dîner. C'est chose faite lorsque nous découvrons André, alias Tezeu, et ses cachorros quentes (= hot-dogs) qu'il confectionne à l'arrière d'un van, le tout accompagné d'une fine pluie (la première fois que je revois la pluie depuis mon retour de France). On discute un petit peu avec lui et quelques uns de ses clients/amis. La moitié de la ville semble venir manger ses sandwichs et il connaît quasiment tout le monde. Quand je lui en fais la remarque, il me dit que c'est une petite ville... 26000 habitants tout de même. Avant de le laisser, il nous sort les seuls mots qu'il connaît en français, c'est-à-dire "merci beaucoup" et "abat-jour" et on lui en apprend quelques autres.

Le lendemain, nous nous dirigeons vers la Pedra Azul (= Pierre Bleue), une attractivité touristique de la région, mais Domingos Martins a bien méritée une petite balade avant. La région fût colonisée vers le 19ème siècle, principalement par des immigrés allemands et poméraniens. Et cela se voit! Le style des constructions a été influencé, sans aucun doute. On retrouve des airs d'Europe et de Forêt Noire dans ces montagnes de l'arrière-pays de l'Espirito Santo, à plus de 600m d'altitude. C'est assez amusant de se retrouver transporté ainsi et cela reste surprenant de croiser des "allemands" qui parlent aussi bien portugais!

Après un nouveau bus, nous voilà près de la fameuse Pedra. 3,5km de marche plus tard, nous sommes, d'après les autochtones, au point offrant la meilleure vue sur la pierre... qui n'a de "Bleue" que le nom. Etre venus jusque là pour voir un gros rocher, avec le brouillard en prime, on se sent un peu bernés. Heureusement que le plaisir de la marche à pied et l'air vivifiant de la montagne sont là! On est tout de même à environ 1300m au-dessus du niveau de la mer et la Pedra culmine à 1822m.

Vitória

La ville de Vitória, avec 320000 habitants, est la capitale de l'état de l'Espirito Santo. Sans grande attraction touristique, celui-ci n'attire pas réellement les touristes étrangers mais plutôt ceux de l'état du Minas Gerais voisin, cherchant notamment un peu de sable et du soleil.

Après un petit déjeuner frugal et quelques phrase échangées avec un vieux papy à table, nous partons à la découverte de la ville et de Vila Velha (la Vieille Ville), sur le continent. Dans la partie haute de Vitória, se trouvent entre autres une Catedral, le Palais Anchieta, un palais colonial aux murs jaunes présentant une expo sur Einstein puis nous nous dirigeons vers la plage.

Vitória, fondée par les portugais en 1551 pour contrer les attaques indigènes, françaises et hollandaise sur la capitainerie de l'Espirito Santo, ne conserve que très peu de vestiges de l'époque coloniale. Initialement située sur une île qu'elle recouvre entièrement, elle s'étend sur le continent tout proche et c'est aujourd'hui une cité prospère, tournée vers les activités portuaires et l'industrie comme le prouvent les équipements visibles sur la photo ci-dessous. A noter la présence de quelques pêcheurs sur l'avenue où je me trouve... je ne sais pas qui va manger les poissons tous frais sortis des eaux avoisinant un des complexes portuaires les plus important du pays.

La ville m'apparaît comme un mélange entre SP et Bahia, ici, un building digne du quartier d'affaires de Faria Lima, un peu plus loin, les maisons colorées grimpant les collines d'Ilheus. Sans compter quelques quartiers plus huppés et les grues et portiques "araignées" chargeant les bateaux de leur cargaisons. En tout cas, le site naturel qu'ont trouvé les portugais du temps de la colonisation devait être tout simplement magnifique.

Et ensuite nous pénétrons quelque peu dans les terres: 1 heure de route direction Domingos Martins à la nuit tombée.

Feriadão

Vendredi soir, l'aube d'un grand week-end se profile: le feriadão (= le "gros jours fériés") du jour de l'indépendance du Brésil, du 7 septembre 1822. Ce jour tombant le mardi, une partie du pays fait le pont et il n'y a pas cours de la semaine (dans l'état de SP).

Alors je peux partir en vacances! Oui, mais où? La plage à Florianopolis dans le Sud... nan, trop froid en ce moment. La plage à Ubatuba dans l'état de SP... nan, de la pluie est annoncée. La capitale Brasilia... nan plus. Les rivières et cascades de Bonito... nan, un peu loin. Vitória et l'état de l'Espirito Santo, au Nord de Rio... hum pourquoi pas, alors c'est parti!

Je pars donc pour la gare routière de Tiété avec Yann, prendre une des toutes dernières places du jour en direction de Vitória (14h, R$120=50€). Une fois dans le car, il faut évidemment que mon voisin soit un gros balèze piétinant mon espace, m'empêchant de m'endormir sereinement. Mes quelques coups de coude n'y changeront rien. Heureusement, au bout de quelques heures, je m'aperçois qu'il reste de la place tout au fond du car. Je suis beaucoup mieux, malgré la présence des toilettes et de l'odeur s'en échappant dès qu'un passager ouvre la porte (l'odeur se fortifiant tout au long du voyage!).

Toute la nuit, je dors, me réveille, me rendors, rêve d'être au volant d'une voiture, dévalant une route sinueuse et cabossée... ce qui est en fait plus moins vrai! En effet, je me réveille alors que le car enchaîne à toute allure les courbes d'une route à l'asphalte déglingué. Régulièrement, le car marque un arrêt dans d'immenses "stations service" où tout est prévu pour se restaurer (avec les prix élevés qui vont avec!).

Puis, un peu avant 6h du matin, lors du lever du soleil, je reconnais au loin Rio de Janeiro et ses morros. Nous traversons la baia de Guanabara par le pont de Niterói et laissons quelques pétroliers et palteformes pétrolières faire mouillage au large de la ville carioca se réveillant de l'autre côté de la baie.


Le jour est maintenant bien installé et je peux pratiquer mon activité préférée des voyages en bus: regarder par la fenêtre. Je vois des plantations de canne à sucre, de timides champs de maïs, d'autres champs qui ont l'aire en friche, des caféiers, des bananeraies. Entre Rio et Vitória, il y a également de nombreuses fazendas (=fermes), pas vraiment la petite métairie de Papa et Maman (!) mais plutôt style ranch américain avec leurs barrières entourant la propriété comprenant la longue route d'accès et le porche à l'entrée.


Trois états parcourus (São Paulo, Rio de Janeiro et Espirito Santo) et près d'un milliers de kilomètres plus tard, nous arrivons à Vitória, avec du retard sur l'horaire prévu, bouchons de gros weekend obligent. Avec Yann, nous nous dirigeons vers la plage en bus afin de trouver un logement sympa pour la nuit... en vain, malgré mes demandes de renseignements aux autochtones. Nous revenons vers le centre et trouvons un hôtel pour 30R$ la nuit chacun, avec douche "hi-tec" (!) et miroir... ô mon beau miroir. Je vous laisse juger!

Sécheresse

Comme je le disais dans le message précédent, ici, il fait beau. Et c'est le cas pour une très grande partie du Brésil. Mais il fait tellement beau et cela fait tellement longtemps qu'il n'a pas plu que cela a d'autres conséquences.

En effet, le taux d'humidité dans l'air est très bas. Un taux inférieur à 50% peut déjà provoquer une gêne pour respirer. Entre 10 et 20%, c'est le seuil d'alerte. En-dessous de 10%, c'est le seuil d'urgence. A SP, il est inférieur à 20% depuis plusieurs jours. A certains endroits, il descend jusqu'à 11 ou 12%.

Déjà de nombreux incendies se sont déclarés dans plusieurs régions, et rien que dans l'état de SP, une trentaine de chutes d'eau sont à sec, dont une chute d'environ 50m...

... faut que j'aille à la plage!

Vinte e três

Et voilà, un an de plus, une fois de plus.

Au contraire de l'année dernière, je n'ai pas de panne d'ordinateur. Je n'ai pas non plus de rapport de stage en suspens, par contre, je suis toujours à la recherche de mon stage, un deuxième entretien est prévu dans l'entreprise où je souhaite travailler. Cette fois-ci, je devrais peut-être dessiner une maison, qui sait?!

Une autre différence, c'est la météo. Il y a un an, il faisait froid. Un bon pull et un blouson étaient le minimum requis, mais en ce moment, le soleil est de sortie, et il ne se tourne pas les pouces, les températres avoisinant les 30°C. Personne ne me contradira si je dis qu'il existe des hivers plus rigoureux!

Arranha-céu

Et voilà, j'y suis retourné avant 15h cette fois-ci. De quoi je parle? Mais de la Torre Banespa biensûr, la tour ressemblant un petit peu à l'Empire State Building (le bâtiment blanc de la photo de droite). L'accès y est libre pour y admirer une vue panoramique sur toute la ville de SP. Avec une visibilité d'au moins une dizaine de kilomètres, cela permet d'avoir les 4 vues ci-dessous. L'Edifício do Banespa, de son vrai nom Edifício Altino Arantes a été inauguré en 1947 et était le plus haut building de la ville (avec 162m) avant d'être détroné par le Mirante do Vale (170m), qui est situé dans un creux et parait donc moins haut.

D'en haut, on peut voir une grande partie des éléments caractéristiques de SP: l'Edifício Itália, la Catedral da Sé, la Rua 25 de Março, le Mercado Municipal...


O centro

Comme toute ville qui se respecte, São Paulo a un centre-ville. Et je dois avouer que je ne le connais pas très bien, ne l'ayant que très peu exploré, mis à part quelques rares excursions. Alors aujourd'hui, j'ai pris mon guide de voyage sous le bras et me suis mis à arpenter les rues animées et bitumées de SP.


J'ai commencé par le Parque Anhangabaú, signifiant "Vallée des démons" en tupi-guarani (la langue des indiens peuplant la région avant l'arrivée des colons). Les indiens croyaient que de mauvais esprits habitaient l'endroit. Ce parc est dominé par le Mirante do Vale, le plus haut gratte-ciel du Brésil avec 51 étages et 170m (au centre de la photo de droite, ci-dessus).

Ensuite, la promenade se poursuit, un pont par ci, une église par là, le tout cerné par de grands bâtiments surveillant de haut les badauds. Je fais un tour par la Praça da Sé et ses junkies pickpocket, puis par la Caixa Economica Geral et son centre culturel, où l'on peut, entre autres, découvrir l'histoire de la loterie nationale, une institution au Brésil. Je me retrouve ensuite sur la Praça Páteo do Colégio, lieu où en 1554, une mission jésuite a fondé São Paulo de Piratininga...

Viennent ensuite São Bento, l'avenida São João puis l'Empire State Building local: l'immeuble Banespa. Mon guide indique que l'on peut y monter pour apprécier une vue panoramique de SP, malheureusement une employée m'indique que l'accès est fermé à partir de 15h... et il est 15h12! Je reviendrai.

Ensuite, je laisse sur ma gauche l'Edifício Martinelli, soit le premier gratte-ciel d'Amérique Latine en 1929, puis retraverse le Parque Anhangabaú en donnant un rapide coup-d'oeil au Prédio dos Correios, soit la plus grande poste du Brésil. Et voilà le Monumento á Mãe Preta, hommage à la race noire, une sculpture représentant une femme noire allaitant un enfant blanc, alors que ses propres enfants sont affamés... Elle se situe à côté d'une petite église aux carreaux cassés et faisant face à une petite place refoulant des effluves d'urine...

Je me dirige alors vers la Praça República et aperçoit l'Edifício Itália et ses 46 étages. Là aussi, d'après mon guide, il y a une terrasse accessible pour les clients du restaurant... mais rien n'empêche de tenter. J'appelle un premier ascenseur pour accéder au 37ème étage. A priori personne ne m'arrête, on m'indique même le chemin d'un deuxième ascenseur pour accéder à la terrasse... mais une fois en haut, une femme m'interpelle. Je suis recalé, sauf si je paye une taxe de R$17 mais elle me dit que l'accès est libre de 15h à 16h (il est 16h28). Je reviendrai.

Les affaires reprennent

Et voilà la saison 2 qui commence. Arrivé jeudi soir après une bonne douzaine d'heure d'avion, depuis, je reprends le quotidien à SP.

En arrivant j'ai eu la tristesse de constater que la température descend vers 13°C vers 21h... mais heureusement, l'hiver n'est pas toujours aussi si "dur" que cela. Hier après-midi, les thermomètre avoisinnaient les 28°C pendant l'après-midi!

Aujourd'hui, j'ai repris les cours (avec un retard d'une semaine... chuuut!) et j'ai à nouveau pu manger des feijãos au bandejão dont les employés sont sortis de leur grève de près de 2 mois ("la grève de la Coupe du Monde") deux jours après l'élimination du Brésil, début juillet.

Je me suis même mis à chercher du travail, enfin un stage. Continuant un processus sélectif entamé en juin (et qui se déroulait théoriquement en juillet...), j'ai eu un entretien dans une entreprise de consulting en ingénierie des transports. Cela a commencé par un inattendu "dessine-moi un arbre" sur une feuille blanche... avant d'autres questions plus usuelles. On verra ce que cela donne.

Até mais

Allez, dans quelques minutes je m'en vais pour l'aéroport.

Cela va sans doute entraîner une inactivité de plus d'un mois de ce "super blaugue", désolé pour les fans (s'il y en a!), mais je reviendrai pour la saison 2!

A bientôt!

J+336

Demain, un nouvel avion m'attend!

Retour au pays après un dernier devoir au matin. Hop, je repasse au-dessus de l'Atlantique pour atterrir à Orly, passer 2 jours dans la capitale, faire un saut à Nantes (notamment pour réaliser la soutenance de mon stage d'un an d'âge)... et puis je serai à la maison!

Mais avant de partir, il faut prévoir un petit peu le retour. Alors aujourd'hui, je suis allé passé un test pour obtenir un stage. Nous étions 3 candidats, mais il va y avoir d'autres sessions. Cela a commencé par une trentaine de questions de raisonnement/mathématiques, certaines faciles, d'autres faisables et quelques unes assez étranges:

"2 voisins se rencontrent:
-Tiens, cela fait longtemps que l'on ne s'est pas vus!
-Ah oui, qu'est-ce que tu deviens?
-J'ai eu 3 filles, tu savais?
-Oh, elles ont quel âge?
-Le produit de leurs âges fait 36. Et la somme fait le numéro de notre maison.
-Hum, mais je ne peux pas être sûr...
-Alors, si je te dit que la plus vieille fait du piano!

Maintenant, il ne peux plus avoir de doute sur l'âge des filles. Quel âge ont-elles?"

Si quelqu'un a la soluce...!

A la suite, 50 minutes de rédaction, en anglais et en portugais, sans limite de mots, juste un intitulé comme point de départ. Côté english: "Ham and eggs: A day's work for a chicken, a lifetime commitment for a pig" (jambon et oeufs: un jour de travail pour une poule, l'engagement d'une vie pour un cochon)... hum hum... Côté português: "O cerceamento das liberdades individuais numa ameaça terrorista iminente" (la suppression des libertés individuelles lors d'une menace terroriste iminente).

Puis cet après-midi, c'était jogo do Brasil pour les huitièmes de finale de la Coupe du Monde. Des rues désertées, des pétards qui claquent, des millions de télévisions branchées sur la même chaîne et 1, et 2, et 3-0...!! Pour le Brésil cette fois.

Le Brésil est en quart, mais je verrai les matchs en France maintenant.

PS: Bon j'ai trouvé la solution de l'énigme... mais on m'a soufflé l'astuce! Saurez-vous trouver tout seul?!

Engagez-vous, rengagez-vous

Cela fait bientôt un an de Brésil et je vais bientôt attaquer le deuxième. Mais pour pouvoir rester chez les brasileiros, c'est comme partout, il faut être en règle. J'ai donc du faire prolonger mon Visa étudiant pour un an de plus.

Je le savais dès le début, mais n'y pensais plus vraiment, tellement content d'en avoir fini avec les démarches administratives! Mais l'affaire est revenu sur le tapis quand d'autres étudiants français, arrivés quelques moi avant moi m'en ont parlé: il faut prolonger le Visa... et il y a une date limite... Et une amende de R$350 (160€) en cas de retard. Alors il a fallu commencer à s'inquiéter. Surtout que je connais plusieurs personnes qui ont eu l'amende... dont un qui a tellement de retard qu'il va peut être devoir revenir en France, juste pour refaire une demande de Visa... chose qu'il n'avait pas prévu du tout...

Pour obtenir le sésame, il faut plusieurs papiers, notamment des photocopies de documents comme le passeport (photocopies de toutes les pages, même les pages blanches), la preuve des études au Brésil, un papier de notre banque prouvant que l'on peut subvenir à nos besoins... papier à faire traduire en portugais par un traducteur agréé. Tout cela doit être authentifier, il faut donc se rendre dans un cartorio, pour obtenir un joli tampon prouvant que la photocopie est une vraie photocopie de l'original... Il faut également imprimé un formulaire pour passer à la banque et règler une taxe de R$67.

Une fois tout ça, direction la Policia Federal dans le quartier de Lapa. Ce bâtiment peut devenir un cauchemar pour tout étranger. Des files d'attente qui portent bien leur nom, des étapes à suivre incompréhensibles, des fonctionnaires qui vous disent, après une demi-journée passée à poireauter: ah "il y a un problème avec ce papier" ou tout simplement "on ferme, revenez demain"...

Mais heureusement aujourd'hui, je n'ai eu qu'un formulaire à remplir en donnant tous mes papiers avec mon passeport et une heure après, un fonctionnaire m'appelle. Il me délivre ma carte de RNE, c'est une sorte de carte d'identité pour étranger. Mon RNE, j'en ai fait la demande à mon arrivée et avait eu le numéro correspondant, mais la carte ne vient qu'après, je pense qu'elle était prête en décembre. Cette nouvelle carte est bien jolie mais n'est valide que jusque fin juillet...

Toujours est-il que moi je venais pour mon Visa... je ne savais même pas qu'ils allaient me donner cette carte. Petite incompréhension: et mon passeport? En fait, il faut aller faire une photocopie de la nouvelle carte. En gros, ils viennent de délivrer une carte qui ne va être valide qu'un mois et ils en veulent une photocopie, ils ne doivent pas avoir de photocopieur sous la main... Il faut alors se rendre au xerox (= magasin où l'on fait des photocopies) de l'autre côté de la rue. En échange de cette photocopie, je retrouve mon passeport avec une page tamponnée en plus.

Dans environ 90 jours, je devrais aller vérifier si mon nom est apparu sur le journal officiel du ministère de la Justice et retourner à la Policia Federal retirer je ne sais quoi. Toujours est-il que je vais pourvoir sortir et surtout re-rentrer au Brésil tranquillement pour les vacances de juillet...

J'espère que les températures dans l'hexagone sont adequates à la saison, parce qu'ici, il y a eu une bonne période de froid, qui va peut-être revenir d'ailleurs, mais depuis quelques jours, les températures sont remontées. Pour le premier jour d'hiver, on a largement dépassé les 25°C! Dans environ une semaine maintenant, je serais en été en France! Il va déjà falloir que je refasse ma valise. 11 mois cela passe vite, très vite finalement.