Jours 50 à 52 - Frontera cerrada

Ce jeudi, nous retournons sur Santiago, prêts à reprendre la route pour l'Argentine. Oui mais non, la frontière est en fait fermée pour cause d'intempéries: 70 centimètres de neige au col, alors quand on a vu la route en lacets, on comprend que les bus n'y circulent pas ! Le problème est que l'on ne sait même pas quand elle va rouvrir... les pronostics sont pour le dimanche.

Du coup, nous partons à la recherche d'une auberge. Celle où nous étions quelques jours ne nous attirent pas, il n'y avait pas de chauffage et y faisait beaucoup trop froid. Nous en trouvons donc une autre, avec en prime un billard et un Guide du Routard sur le Chili. Nous suivons ses conseils pour un restaurant de Santiago: nous y mangerons une superbe parrilada (poulet, boudin, côte de porc, steak avec des pommes de terre). Qualité et quantité pour un prix plus que correct. Le tout saupoudré d'un vin chilien. Nous croisons d'autres compatriotes, guidés par les mêmes conseils que nous. Pour le dessert, nous demandons la même chose que nos voisins: une michelada? Ok, c'est ça que nous voulons alors! On aurait dit de la bière avec du sucre glace façon cocktail sur le verre: en fait, c'est de la bière, citronnée, mais avec du sel sur le bord. Beurk.


Le lendemain, on se refait un tour en ville, dont un passage sur le morro Santa Lucia, offrant un autre point de vue sur la ville. On commence à avoir fait le tour de la ville... alors petit "pub crawl" le soir.

Le lendemain, nous devons changer d'auberge, puisqu'il n'y a plus de places libres pour nous. Nous en trouvons une autre, posons nos sacs et ré-arpentons la ville. Le soir, un asado est proposé à l'auberge, un barbecue quoi, pas cher mais ce n'est pas très bon. Par contre, nous rencontrons "deux voisines": deux sœurs de... Sulniac ! Camille s'apprête à commencer un semestre à Santiago, et sa grande sœur Aurélie l'accompagne la première semaine. Avec tout ce petit monde, nous nous motivons pour aller dans un bar de nuit. Dedans, nous avons la bonne idée de laisser nos affaires dans un coin. Aurélie nous raconte comment elle s'est déjà fait voler son sac ainsi dans une boîte londonienne... pendant ce temps là, quelqu'un repartait avec mon manteau, mes lunettes et Stanley... grosse perte en une seule fois. Le mauvais plan total, il fait froid et mes lunettes me sont quasi indispensables la nuit. Snif. Stanley lui continue sa vie au Chili, ou ailleurs.

Jours 48 et 49 – Viña del Mar y Valparaiso


Nous partons sur la côte. Même pas deux heures de route et nous voilà à Viña del Mar petite station balnéaire calme en ce mois d’août. Notre auberge est une grande maison réaménagée, vue sur la mer depuis la fenêtre depuis la chambre : el Pacifico !
Nous allons même nous y baigner… enfin y tremper la main, parce que la bonne température n’est pas au rendez-vous. Le soir, le soleil se couche à l’Ouest pour le plus grand bonheur de nos yeux.

Le lendemain, c'est au tour de Valparaiso. On s'y rend en métro depuis Viña del Mar: nous arrivons au port, où petites barques et énormes porte-containers nous attendent.

C'est ensuite à pied que nous partons explorer "Valpo": pleine de couleurs, la ville offre un paysage urbain particulier. Sur le flanc des collines les maisons peintes s'amoncellent, s'entremêlent de petites rues pentues où chaque parcelle de mur ou d'escalier peut être le support d'une œuvre d'art. Les graffitis sont légions.

Nous escaladons les escaliers au hasard. Valparaiso a mauvaise réputation , style Rio de Janeiro, alors je me méfie, surtout avec nos appareils photos à la main... mais il n'y a pas grand monde dans les rues, nous sommes trois mecs et puis la vue vaut le déplacement. Au détour d'une rue, une femme nous interpelle: "faut pas rester là, es peligroso (dangereux) pour vous !". D'accord, on s'en va, merci madame

Nous nous dirigeons tout de même vers la maison de Pablo Nureda, célèbre écrivain chilien, Prix Nobel de littérature en 1971. Il mourra deux ans plus tard, officiellement d'un cancer de la prostate... ou officieusement assassiné peu après le coup d'état qui renversa Salvador Allende. Sa maison est un musée "à ciel ouvert"... mais il n'y a rien d'intéressant à voir.

Le soir, c'est l'anniversaire de Florian ! Un peu de pisco, l'eau-de-vie locale pour l'occasion.

Jours 46 et 47 – Santiago


Nous grimpons dans notre minibus pour Santiago du Chili : 6 heures pour franchir les Andes. Les vignes laissent place à la roche et la neige. Quelques minis stations de ski au bord de la route font le plus grand bonheur des habitants de cette région frontalière. Nous passons la frontière, une longue route en lacets nous fait descendre vers le Chili.

On galère un peu à trouver notre auberge : on n’a pas noté l’adresse ! Par chance, elle est notée dans mon guide d’Amérique du Sud… par contre il a déjà deux ans d’âge et quand nous arrivons devant le bâtiment, personne n’ouvre.

Ce n’est pas bon signe. Nous menons l’enquête enquête dans le voisinage, mais il n’y a pas grand monde dans ce quartier délabré. Un gars nous annonce finalement qu’il n’y a plus rien dans le bâtiment depuis le tremblement de terre en début d’année ! Arf.

Mais nous avons quand même réservé sur internet, donc elle existe bien quelque part cette auberge ! Passage par un cybercafé, un coup de métro et nous voilà à bon port. Ouf.

L’auberge est énorme, étalée sur pas moins de 8 étages ! Et surtout bien mieux située, près du centre. De quoi partir découvrir la ville à pied. Bellavista, le quartier des bars et restaurants. Les rues du centre. Le palais présidentiel et son énorme drapeau chilien… Des étudiants font grève à proximité : ils réclament la gratuité de l’éducation.
On se mange une empanada au pied du funiculaire nous emmenant au sommet de la ville. Le gris de Santiago s’étale à nos pied, les montagnes émergent au loin derrière la brume. Nous redescendons à pied, c’est notre côté sportif. La main verte et curieuse d’Aurélien nous fait découvrir un amandier au bord du sentier, c’est notre côté aventurier !

Jour 45 – Mendocita


Une journée tranquille sous le soleil de Mendoza, l’occasion d’aller manger une glace sur un conseil du guide du Routard, les argentins sont assez bons sur les glaces, influences italiennes obligent. A la table d’à côté, un autre guide du Routard : un couple de bretons ! Lui de Crozon, elle de Lizio. Les bretons sont partout ou le monde est petit ?

Nous flânons un peu sur le marché de la place principale, toujours les mêmes babioles à vendre. Puis nous cherchons la poste… fermée. Il nous faut juste une boîte aux lettres pour envoyer quelques cartes postales. Nous demandons donc à une passante, puis deux.... Personne ne sait. Ils n’envoient pas de lettre ici ? Au bout de la troisième personne, on a une piste : une vieille boîte métallique sale se situe dans un coin de la rue. On n’est pas sûr de notre coup, notre informateur non plus, mais on peut y glisser les cartes. Les boîtes de la poste sont rouge en Argentine, suffit de le savoir.

Puis nous achetons nos billets de bus pour le lendemain. De retour à l’auberge, c’est soirée pizza internationale avec les londoniens et toutes sortes de latinos : Argentine, Colombie, Mexique…

Jour 44 – Tinto o branco ?


Au petit matin, nous partons chez Monsieur Hugo, sur les conseils du personnel de l’auberge. Tom et Cat, un couple de jeunes londoniens, se joignent à nous pour trouver la route, et surtout le bon bus pour s’y rendre.

Mais qui est-ce donc que ce Monsieur Hugo que vous ne savez pas qui est-ce et que vous vous demandez qui c’est ? Le caractère alambiqué de cette phrase reflète comment les visiteurs de Monsieur Hugo peuvent s’exprimer à la fin de leur journée. Monsieur Hugo loue des vélos. Rien de bien extraordinaire…
Mais voilà, il se trouve que Monsieur Hugo se trouve au beau milieu des vignes. A peine arrivé, avant de nous montrer les vélos, il nous pose la question suivante : tinto o branco ? Comprenez par là : un verre de vin rouge ou un verre de vin blanc ?

Aurélien, Florian et moi optons pour le tinto : acquiescement du bon Hugo. Paperasse réglée, nous enfourchons nos bécanes et partons pédaler à travers les cépages de Malbec. Nous trouvons nos compagnons londoniens partis louer des vélos chez la concurrence. Ils n’ont donc pas le droit au (bon ?) vin de Monsieur Hugo.

Le musée du vin est notre première étape. Il se situe dans une des premières exploitations vinicoles d’Argentine, fondée en 1885 par des immigrés italiens. On nous explique comment pousse la vigne, à la verticale ou l’horizontale, les différents systèmes d’irrigation, le vieillissement en fût. A savoir qu’il existe des fûts français et des fûts américains : le français a un bois plus poreux et produit un vin plus « puissant », l’américain, moins poreux, produit un vin plus « élégant ». La visite est suivie d’une dégustation. Autour de nous, d’immenses fûts de 20000 litres ! Ils sont venus d’Europe si j’ai bien compris.

Un peu plus loin sur la route des vins, nous reposons les vélos à terre pour une dégustation d’huiles, de confitures, de chocolat. C’est quoi le rapport avec les vignes me direz vous : eh bien je ne sais pas trop. Nous terminons par le test de deux liqueurs dont de l’absinthe. Les 75 degrés d’alcool chauffent l’œsophage. Une fleur poussant en France est à base de cette liqueur… mais on vient tester en Argentine !
 
Nous repartons pour quelques kilomètres et nous arrêtons à l’hacienda Familia Di Tomaso pour manger… résultats, des sandwichs peu goûtés mais très chers. Le sentiment de s’être fait pigeonner digéré, nous partons pour notre dernière étape : l’exploitation Carinae, propriété d’un couple de français. Ils ne sont pas là mais Nicolas, parisien d’origine, nous accueille. Nous commençons par la dégustation. Oui, c’est bien… c’est du vin quoi. Mes « connaissances gustatives » ne m’aident pas beaucoup pour commenter ce qui passe sous mon palais. Puis vient la visite, nous voyons notamment la cuve et la cave. Enfin, petit passage dans la vigne où, à la demande d’Aurélien, Nicolas montre comment bien tailler les pieds de vigne.

Nous sommes à 12 kilomètres de Monsieur Hugo. Une fois parcourus en sens inverse, nous lui rendons ses vélos qu’il nous échange contre plusieurs itérations de sa phrase fétiche : tinto o branco ?

Tinto por favor !!

Jour 43 – Mendoza

Au petit matin, le jour se lève sur l’Argentine, illuminant les montagnes à l’Ouest paraissant comme des nuages lointains, colorés de rose.


Nous voilà ensuite à Mendoza. Une fois les affaires posées dans une auberge, nous découvrons l’immense plaza principale, nous baladons dans le grand parc de la ville dessiné par un français, escaladons le cerro de la gloria (= le mont de la gloire), où est érigé une statue. D’en haut, nous avons une vue panoramique sur la ville.

Après les emplettes nécessaires, le soir à l’auberge, nous mangeons des crêpes ! Nos compagnons d’un soir hument avec envie nos préparations…

Jour 42 – « Dure » journée


Je ne me réveille pas trop en forme. Serait-ce dû aux lasagnes bizarres de la veille ou de nos kilomètres parcourus les pieds trempés dans mes tennis trouées ? Je n’en sais rien mais tente tout de même d’avaler quelques céréales au petit déjeuner… que je redéposerai cinq minutes plus tard dans les toilettes de l’auberge. Je remets cela une fois revenu dans la chambre.

La possibilité de skier étant encore moins forte au vu de la météo et de mon état, nous décidons de partir pour Mendoza dans la journée. Quitte à passer une journée à ne rien faire, autant la passer dans le bus. Aurélien et Florian s’occupent d’aller acheter les billets à la gare routière pendant que je tente de reprendre des forces, en vain, dans mon lit. Puis en fin de matinée, c’est sans aucune énergie que je les suis pour la gare routière où je refais un passage forcé aux toilettes.

Les heures suivantes sont un calvaire. Assis dans le bus, j’attends que le temps passe. Mes cinq courses précipitées vers les toilettes m’apportent des réconforts très éphémères. Je peux encore m’estimer heureux que le bus soit équipé de sanitaires ! J’apprécie tout de même le paysage à travers les fenêtres, Aurélien et Florian encore plus : les montagnes et lacs des Andes s’offrent à nos yeux.


Une pause vers le milieu de nos 18h de bus me permet de tester mon estomac. Quelques gorgées d'eau et un petit paquet de biscuits peuvent enfin alimenter mon corps qui n'a rien reçu depuis près de 24 heures.

Jour 41 – Ski or not to ski?


“Oh, on ne skiera pas” se disait-on. Finalement, les sommets enneigés des Andes Argentines se rapprochant, l’appel de la poudreuse commence à se faire sentir, et je me dis que skier au mois d’août, se ne serait tout de même pas banal. Reste encore à convaincre Aurélien et Florian.

En plus, nous arrivons à Esquel, où les prix sont réputés inférieurs à la plus célèbre Barriloche, sorte de cousine des Alpes suisses, terre promise des brésiliens découvrant la neige. Oui mais voilà, nuage de cendre volcanique oblige, l’ouverture des pistes n’est pas promise, elle.

A Esquel, il pleut, et pas qu’un peu. S’il pleut, cela compromet encore plus le ski. Nous sommes en transition dans la gare routière… décision est prise de prolonger directement pour Barriloche. Encore quelques heures de trajet supplémentaires, et nous y voilà. Il pleut toujours. Des cendres sur les toitures et les trottoirs illustrent les récents évènements naturels.

Gaston nous avait donné une adresse, sauf que son plan ne correspond à rien. Du coup, on échoue dans la première auberge venue… pour se rendre compte que l’on se trouve à encore près de 3 kilomètres du centre-ville. Kilomètres que nous parcourons à pied en début d’après-midi pour visiter cette station de ski, sans croiser un seul skieur faute de pistes ouvertes mais une ribambelle de touristes abrités sous leurs parkas, sous leurs parapluies ou dans les bars. La ville donne sur un immense lac, réputé joli, sauf que vu la météo et la brume omniprésente, nous ne nous rendons pas vraiment compte de sa beauté.

Jour 40 – Sauver Willy


Pas de folie aujourd’hui. Une grasse matinée, une partie de l’après-midi est encore consacrée à l’achat de souvenirs. Ce n’est pas évident comme activité !

Gaston nous raconte que la période touristique n’est pas bonne. Le problème vient principalement du volcan chilien entré en éruption le 2 juin dernier : le nuage de cendre empêche les avions d’atterrir à Puerto Madryn, et une mince partie des touristes sont prêts à se taper la vingtaine d’heures de bus depuis Buenos Aires. Déjà plus d’un mois de faible fréquentation au lieu de la foule de haute-saison ! Il y a tellement d’annulations, que 10 auberges sont près du dépôt de bilan, sur 18 dans la ville.

Selon Gaston, il y aurait des solutions simples, notamment dérouter les vols vers l’aéroport de Rio Galegos, toujours ouvert et situé à seulement quelques heures par la route. Alors que fait le gouvernement ? Rien ! En effet, le gouverneur de la région s’est présenté à la présidence contre Cristina Kirchner… pour se venger, elle punit la région. Belle mentalité.

Surtout que l’arrivée des pingouins fin août représente le pic de fréquentation dans l’année. Si rien n’est fait d’ici là, la situation sera vraiment catastrophique… Gaston nous donne un petit paquet de carte de visite : on les déposera dans nos prochaines auberges pour faire de la pub pour Puerto Madryn !

Le soir, Cécile prend un bus retour pour Buenos Aires, son avion décolle pour Paris deux jours plus tard. Elle aura le temps de voir un spectacle de tango chez les porteños avant de retourner en hexagone, pleins de souvenirs dans la tête.
 
Avec Florian et Aurélien, nous traversons le pays d’Est en Ouest en direction des Andes.

PS : quelques jours plus tard, les vols ont pu reprendre en direction de Puerto Madryn !

Jour 39 – Where is Bryan ?


Il est dans le kayak, avec Cécile, moi, Florian et notre guide Juan venu nous chercher à l’auberge. Aurélien, pas très fan des milieux aquatiques trop profonds, reste en faction à l’auberge. Une fois nos embarcations à l’eau, nous longeons la côte et ses falaises. A notre droite, des phoques grimpent sur les rochers. A gauche, une baleine patauge paisiblement. Au-dessus, des oiseaux au bec quasi orange fluo nous observent. Excellent.
   

Juan nous propose une petite pause sur un bout de plage entre les falaises. Il nous a amené des facturas (petites pâtisseries) et du maté, cela fait du bien ! Surtout qu’il fait assez froid. Surtout qu'on essaye de s'éclabousser un peu... On est contents de retrouver nos manteaux une fois revenu sur la terre ferme.


L’après-midi est dédié au shopping touristique dans les innombrables magasins de souvenirs de Puerto Madryn.

Jour 38 – Une épine dans le pied


La matinée passe tranquillement. Allez, on va faire quelques courses, histoire de limiter un peu les frais de bouche. Puis on loue des VTT à l’auberge pour explorer la côte. Nous débutons sur la plage, quelques baleines mouillent au large. Puis nous continuons vers les dunes. On a la bonne idée de ne pas suivre le chemin afin de rester au plus près de la côte. Lorsque nous coupons à travers la pampa épineuse pour retrouver la piste… la roue avant de Cécile en fait les frais : une énorme épine transperce le pneu.

Va-t-on devoir rentrer à pied sur plusieurs kilomètres ? La mort dans l’âme, nous nous apprêtons à rebrousser chemin… mais voilà un cycliste qui s’arrête avec son kit de réparation. Puis encore trois autres vététistes s’arrêtent ! Et la rustine est posée en deux temps trois mouvements. Une petite photo et un gros « gracias » pour les remercier et c’est reparti.

Finalement, on a plus le temps d’aller jusqu’à notre objectif : la plage des lions de mer. Tant pis, le paysage, et surtout la côte reste magnifique. On tente encore de couper, à travers les dunes cette fois. Une dizaine de quads sautent par-dessus les crêtes ensablées. Nous, on s’enlise dans le sable !


Le soir à l’auberge, Gaston nous propose un super barbecue ! Ou plutôt, un asado… encore mieux. De la viande à gogo, du vin aussi. Entre autres, Bryan, un irlandais, et Mauricio, un franco-péruvien, se joignent à nous pour tenter d’engloutir tout ce que Gaston prépare !