Jour 17 - Praia do Forte

Nous arrivons à la gare routière de Salvador au petit matin. Après quelques hésitations sur la logistique, nous décidons de nous rendre directement à l'aéroport déposer nos sacs en consigne et de partir pour la journée à Praia do Forte, une plage un peu au Nord de Salvador.

C'est un minivan, archi-rempli d'une vingtaine de passagers (au lieu de la douzaine réglementaire) qui nous y emmène. Praia do Forte, c'est un peu dans le style de Porto de Galinhas que nous n'avons pas pu voir: eau transparente, récifs et petits poissons (sans oublier les charmes brésiliens...). Marin est déjà venu lors d'un premier séjour dans le coin. Moi, je découvre l'endroit même si c'est la quatrième fois que je viens à Salvador!

Je suis encore faiblard, heureusement Marin a toujours de la bonne humeur à revendre, alors tout va bien! Quand la fièvre monte, je vais me baigner. Quand j'ai un frisson, je m'étale au soleil.

En fin d'après-midi on regagne la ville. Je vois que la périphérie de Salvador se développe: gros shopping étincelant entre des dizaines d'immeubles résidentiels flambants neufs. Une toute autre image que celle que je me suis faite 3 ans plus tôt, lors de mes premiers pas au Brésil.

Nous retrouvons ensuite l'aéroport, récupérons nos sacs de couchage en laissant le reste de nos affaires en consigne. On se trouve ensuite un banc à l'écart du bruit et entamons un repos bien mérité.

Jour 16 - Dodo à Maceio

Pas grand chose à dire de cette journée. Je ne suis pas du tout en forme, seulement bon pour dormir: courbatures, mal de crâne et fièvre. J'espère seulement que ce n'est pas un problème style dengue ou je ne sais quoi de maladie tropicale.

Du coup, Marin va se promener tout seul dans Maceio. Et il nous achète les billets de bus pour Salvador, notre dernière étape ensemble. Vers 18h, direction la gare routière, quitte à dormir, autant que ce soit dans le bus!

Jour 15 - Italia

Le réveil est difficile... autant que la nuit. Nous retrouvons Ludovica, une amie italienne qui étudie avec nous à São Paulo. Elle est arrivée le matin même à Maceio. Elle voyage avec un ami italien dans le Nordeste, et on lui avait donné notre point de chute pour que l'on puisse se retrouver.

Pendant que l'on prend notre petit déjeuner, que j'avale sans envie, Ludovica et son ami partent se promener. On part ensuite se baigner à Ponta Verde, la plage située près de l'auberge. Tout d'un coup, on se rappelle de la date: nous sommes le 14 juillet! Cocorico.

A midi, on rencontre Marcos, notre coloc à l'auberge. Il a trouvé un petit restau pas cher, du coup on mange avec lui. Ludovica et son ami reviennent de leur balade. Trois italiens à une même table, ça parle pas mal! C'est animé et sympathique. "Vai vai vai", pasta et café.

On se dirige tous vers le marché artisanal en longeant le bord de mer. Toujours les mêmes souvenirs partout, t-shirts et coquillages. Mais moi, je fatigue. J'ai encore de la fièvre et je retourne à l'auberge faire une sieste. Je me réveille seulement pour aller manger le soir avec Marin et les italiens, mais retourne vite me coucher, exténué.

Jour 14 - Praia do Francês

Je n'ai pas passé une très bonne nuit à l'auberge. Peut-être le lit, peut-être Marcos qui ronfle. Marcos, c'est un italien qui partage notre dortoir. En plus, la météo de la journée ne s'annonce guère joyeuse. Nous décidons tout de même de nous rendre à la Praia do Francês (= la plage du français). C'est une longue et belle plage à quelques dizaines de kilomètres au Sud de Maceio. Un français fût le premier à en repérer le potentiel touristique et à y installer un restaurant, ce qui a donné son nom à l'endroit. Aujourd'hui, plusieurs dizaines d'autres commerces ont suivi.

Le ciel est gris, avec un peu de crachin de temps en temps. Ce n'est pas comme cela que la plage est présentée sur les cartes postales! On se baigne tout de même et lorsqu'une averse arrive, on se pose tranquillement pour une petite caïpirinha. On passe ensuite dans un cybercafé, j'en profite pour vérifier mon avenir: mes matières sont en cours de validation, ouf.

On revient en minivan à Maceio. Le gars nous entourloupe un peu et ne nous ramène pas à l'endroit prévu. On en profite pour visiter la ville à pied. Encore et toujours des bâtiments coloniaux, dont le Palacio do Governo de l'état d'Alagoas. Il y a une foultitude de drapeaux devant, Marin demande au gardien ce qu'ils représentent. Réponse: ce sont les bannières de toutes les municipalités d'Alagoas. En bonus, il nous dit que l'on peut entrer pour visiter le bâtiment, un guide est même à notre disposition.

Le gars semble se remettre de sa sieste. Il est gentil, souriant, mais n'a pas l'air très dégourdi. On monte l'escalier principal, il nous montre un buste, quelques tableaux. Lorsqu'on lui demande qui sont les artistes... il ne sait pas. Certains tableaux attirent notre attention, ceux dont le titre est "Vue d'un village en Bretagne" ou "Vieux breton"! On apprendra aussi que les deux premiers présidents brésiliens sont issus de l'Alagoas (en 1889 et 1891).

Nous reprenons la direction de notre auberge, mais avant, on cherche à manger. On a beau être dans le centre-ville de Maceio, ville comptant près d'un million d'habitants, on ne trouve pas grand chose à la nuit tombée. Après environ 20 minutes de recherche, on trouve un mini restaurant ouvert. C'est pas cher mais il n'y pas beaucoup de choix... la tenancière nous sert un bout de viande plein de gras et d'os accompagné de 2 sortes de racines, style manioc, mais en moins bon. On se force à manger parce que l'on a faim mais on ne finira même pas nos assiettes.

On se console avec des tapiocas sur le front de mer une fois revenu dans le quartier plus touristique, et plus animé, près de l'auberge. Moi, je suis bien fatigué... et commence à avoir de la fièvre...

Jour 13 - Porto de Galinhas

Aujourd'hui, on part tôt. Nous avons prévu de passer la journée à Porto de Galinhas. Imaginez une plage de sable blanc, des piscines naturelles entre les récifs, de l'eau transparente, des petits poissons tropicaux venant vous léchez les chevilles...

Oui mais voilà, la météo est contre nous. Je m'attendais à ce que Porto de Galinhas soit un des points forts du voyage dans le Nordeste, si ce n'est le meilleur... Mais à Recife, il pleut à torrent. Kyllderes nous l'avait laissé présager: avec un tel temps ici, aucun intérêt d'aller à Porto de Galinhas. Sous la pluie, l'eau transparente devient grisâtre empêchant d'observer les beautés aquatiques naturelles d'une des plus belles plages brésiliennes. La belle photo à gauche est tirée d'Internet.

Pour la petite histoire, Porto de Galinhas signifie le port des poules. A l'époque de l'esclavage, l'endroit était devenu un des principaux points d'arrivée des esclaves au Nordeste. La plupart arrivant cachés sous des cages de poules. Et l'expression "il y a une nouvelle poule au port" a commencé à marquer l'arrivée des nouveaux esclaves illégaux.

La mort dans l'âme, Kyllderes nous emmène à la gare routière, sous une pluie battante, et nous prenons directement la direction de Maceio, où nous arrivons le soir.

Peu après notre descente du bus, je m'aperçois que mon téléphone portable n'est plus dans ma poche... je retourne sur le quai: trop tard, le bus est reparti. Après avoir perdu mon ancien portable au Pérou, l'histoire se répète! Décidément, ce n'est pas une bonne journée!

Jour 12 - Centro

Je commence cet article par la vue que nous avez en nous réveillant: la photo est prise depuis l'appartement de Kyllderes. La ville brésilienne typique: des buildings émergent ça et là entre quelques résidences.

Avec Marin, nous décidons de retourner en ville, continuer de découvrir le centre. Première étape, une ancienne prison réaménagée en marché de l'artisanat. C'est beaucoup plus coloré maintenant qu'à l'époque!

Des gouttes d'eau nous attendent en ressortant. On se met alors rapidement en route pour trouver le fort du Pernambuco qui abrite un musée intéressant, d'après nos informations. Après quelques minutes à tourner en rond sous la pluie, nous trouvons enfin l'entrée du fort... mais celui-ci est fermée, pour travaux. Une fois sur deux, quand un musée semble bien au Brésil, il est fermé pour travaux. Du coup, on continue à arpenter les rues de Recife, nos tongs baignant dans les flaques. On slalome entre des églises, des marchés et les gouttes d'eau.

En revenant chez Kyllderes, on fait la connaissance d'un autre couple de couchsurfeur que notre hôte héberge. Sans doute que notre séjour lui a redonné confiance dans le CouchSurfing! Lui est argentin, elle est espagnole, et ils voyagent jusqu'au Mexique, peut-être...

Moi, je me rappelle que j'ai un diplôme à obtenir, alors je vais vérifier mes dernières notes sur internet. Ouch! Il me manque 2 matières! Je n'ai que 4,9/10 (5 est requis) dans une, j'envoie donc un mail pour savoir si le prof peut pas faire un effort. L'autre, je n'ai pas la présence suffisante... pour une matière où la liste de présence n'est passée qu'à un cours sur 4, je trouve cela un peu fort de café. Un autre mail réglera l'affaire... enfin j'espère...

Jour 11 - Oh, linda !

La journée est consacrée à la belle Olinda... une redondance. Selon la légende, la ville serait nommée ainsi d'après un des colonisateurs portugais, Duarte Coelho, qui se serait exclamé: "Oh, linda situação para se construir uma vila!" (= Oh, bel emplacement pour se construire une vila!).

Et effectivement, la vue depuis la colline où se situe le cœur de ce joyau colonial est magnifique. L'océan, les récifs et la ville de Recife s'étalent en contrebas. Et lorsque le soleil apparaît, c'est encore plus beau.

La ville, une des plus anciennes cités brésiliennes fondée en 1535, a été déclarée patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco en 1982. Il faut chercher l'explication du côté de tous les bâtiments coloniaux aux couleurs vives qui participent à la beauté d'Olinda.

La culture n'est donc pas en reste, et la ville se targue d'abriter l'un des Carnaval les plus animés du pays. Les défilés dans les ruelles pavées sont légion. La bonne humeur toujours au rendez-vous. Une coutume veut que durant le Carnaval, des mannequins géants soient promenés dans la foule. Ils participent à la renommée de l'évènement. En tout cas, Marin a apprécié!

Le soir, nous revenons chez Kyllderes. Il a invité quelques amis pour faire un "marathon Harry Potter". A l'occasion de la sortie du nouvel opus des histoires du magicien, ils ont décidé de regarder les 7 précédents films d'affilée... soit plus d'une quinzaine d'heures de films! Une performance à la hauteur de l'impressionnante collection de DVD de Kyllderes, dont vous avez un aperçu à gauche.

Jour 10 - Recife

Nous commençons la journée par la plage de Boa Viagem. Le quartier est un peu le Miami Beach de la ville. Mais attention, on ne se baigne pas, il y a des requins dans l'eau!

Nous rejoignons ensuite le Recife Antigo, c'est-à-dire les anciens quartiers coloniaux. La vieille ville est située sur deux îles reliées par plusieurs ponts. Sous le soleil nordestino, nous parcourons tout cela à pied. A noter que l'ensemble de l'agglomération urbaine de Recife compte 3,7 millions d'habitants.

Dans l'après-midi, nous retrouvons Kyllderes dans un shopping. Il est notre couchsurfeur du jour. Il travaille dans les laboratoires de l'université de la ville et étudie les récifs de corails. Un job prédestiné dans cette ville!

Le soir, il nous raconte la folie du Carnaval entre les Recife et Olinda. Cela a l'air tellement festif que si j'ai l'opportunité de refaire un Carnaval au Brésil, Recife sera clairement une option à envisager!

Il nous avoue aussi qu'il a déjà reçu beaucoup de couchsurfeur, mais que cela faisait un petit moment qu'il n'avait reçu personne. En effet, certaines personnes hébergées lui ont apporté de mauvaises expériences. Il a déjà eu des espagnols qui ne prenaient jamais de douche... en plein Carnaval, la transpiration et les odeurs font des dégâts.

Il a également reçu un français un peu fanfaron. Il avait pris le temps d'aller avec lui visiter la vieille ville. Le temps de tourner le dos pour s'acheter un rafraîchissement, l'envie est venue au franchouillard de sauter du quai et de piquer une tête dans l'océan pour rejoindre la jetée en face... il n'a pas dû bien comprendre le risque que représentent les requins! Kyllderes s'est empressé de louer une barque pour aller récupérer le zouave, heureux de son exploit, le tout devant une foule de brésiliens inquiets.

Alors avant de sortir rejoindre un groupe d'autres couchsurfeurs pour la soirée, Kyllderes nous met gentiment en garde, Marin et moi: la suite de son aventure CouchSurfing dépend de nous!

Jour 9 - João Pessoa

Notre réveil sonne à 4h du matin. Nous avons squatté la chambre d'un des colocataires de Daniel. On attend que Daniel se lève dans la maison silencieuse... il le fera 45 minutes plus tard. Ce qui instaurera la règle des 45 minutes. Son ami surfeur arrive un peu après, il vient nous chercher dans un gros pick-up flambant neuf, sièges en cuir et écran DVD devant le siège bébé. Lui, c'est un tas de muscle, 76kg pour être précis. Avant, il pesait 130kg! Merci l'anneau gastrique.

Nous prenons le chemin de Praia Bela (= belle plage), à environ 1h de route. Là, ils prennent leurs planches et partent dans les vagues. Il y a déjà une demi-douzaine de planchistes à l'eau. Marin et moi, nous nous posons sur la plage et profitons des vagues. Daniel nous dit qu'ils vont surfer pendant environ 1h.

Au bout d'une heure, plus 45 minutes (comme la règle précédemment instaurée l'impose), ils ressortent. Les vagues n'étaient pas bonnes, ils reviendront. Et on repart pour João Pessoa. Daniel va travailler. J'imagine que son ami, dont je ne me souviens plus le nom, part faire de la musculation!

Avec Marin, nous partons découvrir la ville à pied. Nous sommes dans la partie nouvelle, le long de la côte. De là, nous rejoignons la Ponta do Seixas: l'extrémité orientale du Brésil, c'est-à-dire le point situé le plus à l'Est de tout le continent américain!

Ensuite nous partons pour la vieille ville. C'est un autre visage de João Pessoa et de ses 700 000 habitants. Plein de ruelles et d'anciens bâtiments coloniaux... malheureusement délabrés pour la plupart. Daniel nous expliquera qu'une loi les protège: interdit de les démolir. Alors les propriétaires les laissent doucement s'écrouler par eux-mêmes afin de pouvoir reconstruire sur le terrain...

Le soir, nous récupérons nos sacs chez Daniel puis un taxi nous emmène à la gare routière. Le chauffeur est jovial et est fier de nous citer les quelques mots d'anglais que sa fille lui a appris. Il ne réalise pas vraiment que ce n'est pas parce qu'on a une tête de gringo que l'on parle forcément anglais (même si c'est souvent le cas, je vous l'accorde).

Nous arrivons à Recife tard le soir. Nous avons trouvé un couchsurfing, mais seulement à partir du lendemain. Du coup, on hésite entre un taxi et le bus pour rejoindre une auberge. On tente le transport public et la pluie se met à dégringoler juste avant qu'on atteigne l'abri-bus. Une fois dans le bus, la pluie se calme. Mais une fois devant l'auberge, la rue est inondée pile-poil à cet endroit. Un bon bain de pied et nous voilà au sec. L'auberge est désespérément vide mais cela fera l'affaire pour la nuit.

Jour 8 - Pipa et les tortues

Le réveil est accompagné d'un bon petit déjeuner dans une auberge toujours aussi vide. On décide de partir voir un parc écologique préservant la faune et la flore locale, dont les tortues, la zone de protection couvrant aussi le littoral. Le parc fait partie du fameux projet TAMAR (pour TArtarugas MARinas = tortues marines). La pluie nous accompagne encore et toujours.

Nous nous promenons dans le parc, et arrivons en haut d'une falaise. De là, nous chassons les tortues (de nos yeux, je vous rassure). Nous pouvons en apercevoir quelques unes pataugeant en contrebas, ballotées dans les vagues.

Nous redescendons sur la plage, et rejoignons la baie des dauphins. Cette fois-ci, nous avons l'appareil photo... mais pas évident de déclencher au bon moment. Nous n'arriverons pas à saisir l'instant où les dauphins sortent de l'eau, pas même celui où un des leurs nous fera l'honneur et le plaisier de sauter complètement hors de l'eau! Flipper n'a qu'à bien se tenir, la concurrence est là.

On profite encore un peu de la plage avant de récupérer nos affaires et de prendre le bus pour un bled nommer Goianinha. Là, on nous dépose au bord d'une autoroute, le bus pour João Pessoa passant par là...

Enfin, en théorie. La nuit arrive... et le bus aurait déjà dû passer trois quart d'heure plus tôt. Il va falloir commencer à s'inquiéter... et savoir comment on va passer la nuit.

C'est à ce moment qu'une voiture s'arrête, 3 bonshommes à l'intérieur: vous allez à João Pessoa? Oui, c'est là que nous allons. On se méfie un peu quand même... mais on veut pas rester moisir au bord de la route. Le gars veut bien nous emmener à la gare routière de João Pessoa pour le prix du bus... sauf qu'on ne connais pas le prix! Il peut nous emmener pour 40 reais. Je négocie à 25. Bingo.

On parcoure les 130km sous la pluie. Le chauffeur fait aussi un arrêt dans une station service pour remplir sa voiture roulant au gaz naturel. Il fume à proximité de la pompe à essence... cela n'a pas l'air de le gêner plus que cela. Et là... boom!

Nan je déconne! On arrive ensuite à João Pessoa, et là on se dit qu'ils pourraient peut-être nous emmener directement à l'adresse de notre couchsurfeur du soir... pour 10 reais de plus. Le chauffeur connaît l'adresse, facile. Sauf qu'un brésilien qui dit connaître la route ne la connait pas toujours réellement. On tourne 15 minutes dans le quartier mais finit par trouver la maison. Comme le gars a pas mal tourner, il veut un peu plus. Finalement, on lui file 40 au total!

Daniel nous accueille chez lui. Il vit en colocation dans une jolie petite maison. Il bosse dans la pub et a déjà vécu à São Paulo, mais ne regrette pas d'avoir bougé pour le Nordeste, où la qualité de vie est incomparable. Et à João Pessoa, il peut surfer! D'ailleurs, il nous propose d'aller avec lui et un ami le lendemain matin. Ils vont surfer. Ok... réveil à 4h alors!

Jour 7 - Pipa et les dauphins

Aujourd'hui, on se lève tôt pour prendre la direction de Pipa et nous laissons Helcon avec Pandora et Lobo. Après environ 2h de bus depuis la gare routière, nous y voilà. Lorsque nous descendons du bus, un type nous propose ses services de guide. Le gars ne ressemble à rien, et Pipa n'est qu'une petite station balnéaire quasi déserte à cette époque de l'année, donc on préfère s'en passer.

Mais il insiste, et ne nous réclame rien. Par contre, s'il peut nous emmener à notre auberge, il gagnera un bon point, qu'il pourra échanger à la préfecture contre une mini-rémunération. Ok coco, on lui donne alors le nom de notre auberge, située à 200m. Et la pluie se met à tomber.

Après s'être installés dans l'auberge déserte, nous partons sur la plage sous une pluie fine. Nous atteignons la bahia dos golfinos (= la baie des dauphins) qui porte bien son nom, les cétacés émergent régulièrement de l'eau à quelques mètres de nous. Malgré la pluie, on s'est mis à l'eau pour l'occasion.

A midi, un bon petit restaurant à volonté. L'après-midi on parcoure Pipa. La saison ne commencera que 2 ou 3 semaines plus tard, quand le soleil sera plus présent et les touristes pullulants. Pour le moment, c'est très calme.

Le soir, on prend une pizza. L'occasion d'échanger quelques mots avec le pizzaiolo. Il est chilien et voyage depuis 5 ans maintenant, mais est à Pipa depuis 2 mois et demi. Il parle un peu du Chili... et nous dit qu'il ne fait que quelques degrés à Santiago en ce moment. Glagla, quand je pense que j'y serai un mois plus tard, j'embrasse mes tongs et le thermomètre brésilien, toujours sympa, même en hiver!

Jour 6 - Chez Helcon

Cette sixième journée ne sera pas la plus active du voyage, c'est le moins que l'on puisse dire. Le fait de devoir prendre plusieurs bus depuis chez Helcon pour rejoindre la ville ou la plage, associé à une bonne flemme... et nous passons une partie de la journée à jouer tranquillement aux cartes.

On fait un tour dans le quartier... mais pas grand chose à faire dans les environs. Une journée calme, reposante... pas pour tout le monde. La chienne Pandora a décidé de se nettoyer les crocs avec ma brosse à dents. Observez le résultat!

Jour 5 - Natal

Nous arrivons à 6h30 à la gare routière. Nous avons trouvé un autre couchsurfeur: Helcon. Il a répondu 2 jours plus tôt qu'il pourra nous héberger, juste à l'appeler en arrivant.

On prend le temps d'un petit déjeuner frugal et je l'appelle ensuite. Il répond, ouf! Et, avec la voix encore à moitié endormie, me donne les indications pour rallier son domicile. Deux bus plus tard, nous voilà au Nordestão, un immense supermarché. Helcon arrive un peu plus tard, accompagné de Pandora, sa dalmatienne. Il a également un husky, prénommé Lobo (= loup!), qui attend sagement chez lui.

Helcon, ce n'est pas du tout le même style que nos hôtes de Fortaleza, mais c'est aussi cela qui est intéressant avec le CouchSurfing. Après avoir posé nos baluchons et commencer à discutailler, nous partons manger dans un petit restau au kilo du quartier. Bon marché (5 reais = 2€) et quelques mouches! Helcon n'a pas de travail fixe en ce moment et il loue une petite maison dans un quartier... populaire. Il donne des cours d'anglais dès qu'il peut et espère pouvoir profiter de la Coupe du Monde prochaine pour développer un réseau, une affaire dans le tourisme. Rien n'est encore vraiment fait, mais il a l'air d'avoir des projets plein la tête.

L'après-midi, Marin et moi partons visiter la ville. Après un bus, nous rejoignons la côte et ses récifs que nous parcourons à pied. D'un côté, l'océan, de l'autre, Natal et ses 800 000 habitants. Au fait, Natal a été fondée le 25 décembre 1599... ce qui donna son nom à la ville... Natal signifiant tout simplement Noël.

Au bout de ces récifs, se tient le fort des Rois Mages. Devinez pourquoi il s'appelle ainsi! Je vous le donne en mille: la construction du fort a débuté le 6 janvier 1958. Le fort fût d'ailleurs l'origine de la ville. L'intérêt du fort était de garder des troupes dans la région dont la conquête et la domination portugaise étaient menaçées par les corsaires français trafiquant le fameux bois du pau-brasil et les gourmands hollandais coloniaux.

Un guide nous présente le fort et son implication dans l'histoire du Nordeste et du Brésil en général. Il parle également des éléments de défense: le mur de 14 mètres d'épaisseur (!), les canons, la double porte à l'entrée (pour pouvoir coincer les éventuels ennemis souhaitant entrer...), les cadres de portes bas (les portugais mesurant entre 1,40m et 1,60m alors que les hollandais atteignaient des tailles plus élevées), les récifs (difficultant l'approche maritime) et l'escalier "moins 1"... tout content de ce sobriquet, le guide nous explique pourquoi il surnomme l'escalier ainsi. En fait, c'est un escalier très raide, sans main courante pour s'accrocher. Lors d'une éventuelle attaque, le premier objectif de l'envahisseur serait de monter désactiver les canons sur le toit. Sachant cela, il suffit de poster deux soldats en hauts des marches qui n'ont qu'à repousser l'assaillant, retombant durement sur la pierre. Ne reste qu'à s'écrier: "et un de moins" pour le combat! Le nom est resté.

Nous terminons la journée est se baladant dans la ville. Nous tombons par hasard sur un français qui tient une boutique de souvenirs. On discute un peu, c'est un ancien de FEA, la fac d'économie à côté de notre école à SP. Le monde est petit. Il nous dit qu'on a de la chance, qu'on est jeune, pleins d'énergie... il nous parle d'anciens camarades, qui sont partis à Londres ou à New York et non à São Paulo comme lui. Il lâche dans un soupir qu'ils ne sont pas forcément plus heureux...

Voilà voilà, on sent qu'il s'emmerde un peu dans sa boutique dans le Nordeste! Il a besoin de parler avec des compatriotes français. Il en vient même à nous parler de DSK. C'est pas qu'il est pas sympa, mais on le laisse fermer sa boutique tout seul et on retourne chez Helcon. On lui préparé même à manger, notre spécialité: des pâtes!

Jour 4 - Domingo

Gabi nous fait tomber du lit à 11h du matin (!), elle veut nous emmener à la plage. Dans ce cas là, pas de problème! On passe même acheter des pâtisseries avant, et en voiture. Une grande étendue de sable, des vagues, un soleil de plomb, c'est de la vraie plage du Nordeste. Avec Marin, nos peaux blanches de paulistas commencent à obtenir un teint meilleur.

Après avoir bien bronzer, Gabi veut nous emmener à une fête de leur communauté. C'est l'anniversaire de Fabricio, un des membres de "l'Union du Végétal", c'est le nom de la communauté en question. Une telle fratrie, cela paraît un peu obscur à première vue... Durant le trajet en voiture, Gabi en profite justement pour nous expliquer un peu le fonctionnement.

En 1961, Jose Gabriel da Costa, le "maître Gabriel" fonda la société religieuse de l'Union du Végétal (UDV). Il aurait eu une révélation en buvant du thé au fin fond de l'Amazonie brésilienne, et se serait inspiré, entre autres, du spiritisme. C'est une doctrine philosophique développée par le français Allan Kardec vers 1857, et très présente au Brésil (30 millions d'ouvrages de ce philosophe ont été vendu au Brésil!).

Après la mort du maître, l'UDV a commencé à s'étendre au Brésil. Les plupart des grandes villes du pays comptent des unités de l'Union. Il y en a même à Lisbonne, en Espagne ou aux USA. L'Union fonctionne par tribus de 100 à 200 personnes. Lorsqu'il y a trop de monde, le groupe se sépare en 2 nouvelles entités et ainsi de suite. L'UDV est plutôt une religion alternative. Certains principes et règles sont encouragées, comme ne jamais boire d'alcool. Mais rien n'est imposé, c'est à chacun de faire son choix.

En début d'après-midi, nous arrivons ainsi dans une belle et immense maison, là où se déroule la petite fête d'anniversaire. Comme on est des amis de Gabi, alors on est des amis pour tout le reste de la tribu! On nous submerge de crevettes, de riz et de glace. Le sens du partage à la brésilienne plus les valeurs de la communauté, on est bien tombé: on en peut pas faire plus sympa! En pratique, toutes ces familles se réunissant régulièrement sont comme un immense groupe d'amis.

Mais voilà, c'est notre dernier jour à Fortaleza avant de continuer notre route vers le Sud, et nos hôtes nous ont demandé de leur faire une recette française... Avec Marin, on pense bien évidemment aux bonnes crêpes bretonnes! En fin d'après-midi, nous achetons donc le nécessaire pour notre chef-d'oeuvre du soir.

Après quelques péripéties culinaires, nous préparons nos crêpes au plus grand bonheur des papilles de Gabi, de sa famille et d'une bonne dizaine de voisins (tous membres de l'Union) attirés par la publicité faite un peu plus tôt. Crêpes salées, crêpes sucrées, c'est vraiment bon. Et je reste objectif quand je le dis! Mais le temps passe et nous préparons déjà nos sacs après une petite photo de groupe. Départ pour Natal en bus.