Myanmar - Les sommets de Bukhansan

L'objectif du jour, se balader autour des monts de Bukhansan, un parc naturel au Nord de la ville. Lorsque je demande des indications pour m'y rendre à l'employée de l'auberge, elle fait les yeux ronds : "mais il fait froid"... et porte un regard inquiet à mon seul pull, même pas un manteau. Mais j'ai anticipé : en plus de mon équipement de la veille, j'ai ajouté une paire de chaussettes, un t-shirt et un short sous mon jean !

Je me suis finalement renseigné sur le net. Je trouve le bon bus, reste à savoir quand descendre. Et là, cela se complique. Impossible de dialoguer avec le chauffeur, déjà que je comprends difficilement le prix du billet. Je descends... trop tôt, j'ai mal interpréter leurs hiéroglyphes. Je demande mon chemin, le gars parle anglais mais ne sais pas m'indiquer une entrée du parc. Je remonte dans le bus suivant. Je descends... trop tard. Je comprends sur une carte que je suis parti trop loin. Je reprends un bus dans l'autre sens. Je descends... mais le parc paraît encore loin. J'erre près d'une heure entre des lotissements et chalets de petite montagne. Et enfin, un chemin semble prometteur : il s'enfonce dans une forêt dégarnie par l'hiver, et ça grimpe. Ma température corporelle aussi.

Je croise plusieurs groupes de personnes d'un certain âge, bien équipées. Bâtons de marche et chaussures à pointe. L'un d'eux me dévisage, éberlué, il tape son bâton contre sa chaussure : "tu n'as pas de crampons?" me questionne t-il du regard. Je rigole et lui fais signe que tout baigne.

Je discute un peu avec un autre parlant anglais. Il me confirme que le parc offre une multitude de chemins, et de sortie. Je grimpe jusqu'à l'un des sommets du parcs, à plus de 800 m d'altitude. La vue sur Séoul serait parfaite si... le ciel n'était pas si gris.

La rando est excellente, pieds dans la neige, des rochers à escalader ou à descendre à l'aide de la corde fixée à côté. Je continue jusqu'à atteindre le mur d'enceinte de l'ancienne forteresse du mont Bukhansan. Elle a été construite en 1711 après quelques invasions des voisins japonais ou mandchous quelques décennies plus tôt.

Je redescends vers la ville. En route, une coréenne bavarde m'apprend quelques mots de vocabulaire. J'essaie d'apprivoiser l'imprononçable, il y a encore du boulot. Elle s'inquiète de savoir si j'aime la Corée, je la rassure sur le sujet.

Je retrouve un bus et voyage plus facilement que le matin. Je passe à l'auberge changer mes chaussettes trempées par la neige et m'engouffre ensuite dans le métro vers le fameux quartier de Gangnam. Les transports, c'est fatigant, hein bonhomme !


Pas grand chose à voir, en tout cas pas de nuit, en tout cas j'ai rien vu de bien transcendant à part un temple en travaux. Je parcours le quartier jusqu'à traverser un petit affluent du grand fleuve Han, traversant la ville. Je passe devant le stade des Jeux Olympiques de 1988 et le froid a raison de moi. La faim aussi. Direction un petit restau qui ne paye pas de mine, non loin de l'auberge. Là aussi, je me régale, un bulgogi, le barbecue coréen, pour quelques milliers de won (moins de 6€).

A l'auberge, la réceptionniste a du mal à croire que je me suis baladé à Bukhansan !

Myanmar - La guerre de Corée

Je suis à l'autre bout de l'Eurasie. La péninsule coréenne est là. Incheon est proche, de vastes étendues planes, aménagées mais désertes. Ce sont des champs ? J'en sais rien. En tout cas, j'ai l'impression qu'il n'y a pas un seul mètre carré rester sauvage. Puis c'est la totale : digues, ponts, canaux, routes, buildings, industries, cuves à pétrole. 25 millions d'habitants dans l'aire urbaine, dont 10 pour Séoul.

Le ciel est d'un bleu parfait mais attention, -5°C au compteur.Eh oui, certains canaux sont gelés et des restes de neige bordent la piste. La guerre contre le froid commence.

Je prends le métro jusqu'à l'auberge. Tout est propre, bien indiqué, les gens sont serviables. Les courants d'air froid dans les couloirs du métro sont les prémices de la claque prise en sortant dans la rue pour la première fois.

A l'auberge, le wifi marche du tonnerre, il y a un routeur dans chaque pièce et une télé dans le dortoir. Jamais vu ça. Je croise des gens du Brunei et de Malaisie.

J'enfile une paire de chaussettes épaisses, deux paires de gants, 2 t-shirts, un t-shirt manche longues, une chemise et un sweater. J'y ajoute un cache-col et un bonnet. Je suis prêt pour me promener dans les rues de la mégapole. Tant que je marche, cela va, mais il fait -10°C, le soleil se repose déjà.

Je vais au hasard des ruelles du quartier de Jongno. Je me perds dans le dédale de la plus grande concentration de bijouteries au monde ! Des centaines de boutiques. Et j'arrive enfin au Cheonggyecheon Stream. Cette promenade était une voie express entre 1968 et 2005. Celle-ci a été détruite, des pompes alimentent en eau le cours d'eau asséché par la ville... un des exemples mondiaux de rénovation urbaine.

Je longe le ruisseau et slalome entre les buildings. Je passe un palace, un deuxième, des rues commerçantes, des boutiques d'artisans, un Père Noël dansant sur le tube mondial Gangnam Style. Je profite d'un tunnel métro souterrain pour traverser une avenue et surtout... me réchauffer. Bien équipé en wifi et en toilettes.

J'entre également dans la cathédrale Myeong-dong. Une chorale de gamins chante les cantiques en coréen. Il y a une télé à chaque pilier pour que les fidèles suivent les moindre battements de paupières du prêtre. On est bien au pays de Samsung et LG.

Je me régale dans un restaurant me faisant découvrir la cuisine coréenne : un plat principal, 4 ou 5 petits plats de légumes, du riz et du thé. Et c'est bon !

Myanmar - Saut de puce

CDG. A l'enregistrement, je demande le hublot, côté droit et au fond, pour pouvoir profiter du lever de soleil sans être gêner par l'aile. C'est un métier ! Dans la salle d'embarquement, je me dis que je commence à connaître les lieux : au moins le troisième départ cette année.

La concentration asiatique augmente drastiquement à l'approche du départ. Je suis largement en avance alors j'ai le temps de partager avec vous mes perspectives pour ce voyage combo Séoul + Myanmar...

D'abord, partir seul. Une envie d'être complètement libre, mêlée à une incompatibilité partielle d'agenda avec les compagnons de voyage, Benoit, Sophie et Cindy. Ils me rejoindront à mi-parcours. Être seul est le meilleur moyen de rencontrer d'autres personnes, voyageurs ou autochtones ; toujours plus accessible et réceptive qu'un groupe. Nous verrons bien si cela va se vérifier avant mes retrouvailles avec les copains.

Ensuite, le dépaysement coréen. J'espère retrouver cette impression de parachutage ressentie à la première arrivée dans un pays qui ne ressemble pas aux précédents voyages. La Corée devrait en être : voir de ses yeux un monde nouveau, sentir une atmosphère différente, par l'architecture, le climat, la nourriture, les habitants.

Et puis le Myanmar (ou Birmanie pour les nostalgiques), là où le voyage va vraiment démarrer. L'idée de découvrir ce pays germe dans ma tête depuis 2 ou 3 ans : y aller avant qu'il ne change à jamais ! J'ai adoré la Thaïlande, surtout avec l'excellent équipe de 6 que nous étions, mais le tourisme est partout, sur-développé, de masse. J'espère trouver au Myanmar les paysages époustouflants, l'âme du passé toujours présente et l'accueil chaleureux conté par tant de récits de voyageurs comblés.

Et hop, dans l'avion. Plein de coréens, Gangnam Style avec des têtes souriantes qui se parlent calmement. Le langage est incompréhensible... je me demande comment ils peuvent se comprendre tellement les sons semblent similaires, même quand ils parlent anglais. La place à côté de moi est vide. J'aime.

Nous passons la Sibérie, le désert de Gobi et je crois bien avoir vu la muraille de Chine à une centaine de kilomètres...