Transportation planning

Pour notre dernier jour dans le Nordeste, nous souhaitons nous rendre à Raposa, un petit bourg à une trentaine de kilomètres de São Luis. Il paraît que le bus passe près du Marché Central alors nous partons à pied le chercher. Une fois près du marché, nous tournons en rond quelques minutes. Nous demandons où se trouve l'arrêt de bus, et un taxi nous répond qu'il est de l'autre côté. Très bien, nous y allons donc... et là, avant d'arriver jusqu'à l'arrêt de bus, hop, le bus "Raposa" passe sous nos yeux. Allez, au moins 20 minutes de perdues nous disons nous. Finalement, au bout d'une heure, nous abandonnons, nous n'irons pas à Raposa et nous pouvons refaire un tour dans São Luis.

São Luis, avec quasiment 1 million d'habitants est la capitale de l'état du Maranhão. La ville a été fondée en 1612... par les Français! Lors de la conquête du Nouveau-Monde, nos compatriotes d'alors en ont voulu une part. Les Français établirent de bons contact avec la tribu indienne des Tupinambá et avec leur aide, commençèrent à prendre appui sur le continent. Les Français traitaient notamment dans le traffic de Pau Brasil, le bois utilisé dans les teintureries européennes. Mais en 1614, les Portugais ont repris le contrôle et nous ont mis dehors... La ville prospéra ensuite grâce à l'exportation du sucre, puis du coton. Mais au 19ème siècle, la demande diminuât, et la ville entama son déclin. Aujourd'hui, l'économie reprend un peu, notamment avec le tourisme.

Du coup, nous avons le temps d'aller voir le Musée Historique et Artistique du Maranhão. Une guide nous fait faire la visite. Sandra demande si elle ne parle pas anglais... ou français... non, ni l'un ni l'autre. Alors je fais la traduction tant bien que mal. Je tronque une bonne partie des informations, d'une parce que je ne capte pas tout, de deux, parce que la guide ne me laisse pas de pauses pour que je traduise! Grosso modo, le musée rassemble du mobilier et objets du quotidien de familles bourgeoises du 19ème siècle.

Nous tentons d'aller voir un autre musée (journée culturelle en effet), mais lui aussi est fermé pour travaux. Nous errons donc dans le centre historique avant de partir, sac sur le dos, à l'aéroport, où nous entamons notre nuit sur les bancs. Je regarde de temps à autre l'écran affichant les vols, mais il y a encore de la marge. Deux heures avant le départ, je commence à trouver bizarre que le check-in pour les bagages ne soit pas annoncé pour notre vol... et on m'annonce que l'enregistrement des bagages est clos pour notre vol, depuis 5 minutes! A force de ne pas m'inquiéter...

En fait, il y a eu une c....... dans le potage à cause du décalage horaire. Mon heure étant différente de celle de l'aéroport. Je n'ai pas trop bien compris sur le coup, j'étais mieux en train de roupiller sans doute. Toujours est-il qu'une agent de la TAM, la compagnie aérienne (brésilienne), prend les choses en main. Elle nous change de vol: nous ne faisons plus escale à São Paulo, mais à Rio de Janeiro avant de se poser à Curitiba, avec seulement un quart d'heure de retard au final. Valeu!

Alcântara

Ce matin, nous déjeunons rapidement, puisque nous voulons prendre le bateau à 7h du matin pour traverser la Baia de São Marcos et rejoindre Alcântara, ville construite vers le 17ème siècle. Aujourd'hui, 6000 âmes peuplent la ville et il reste encore de nombreux bâtiments de l'époque coloniale, certains restaurés, d'autres délabrés.

Durant le trajet, quelques passagers laissent échapper leur petit déjeuner dans les sachets distribués par l'équipage. Humm. Après plus d'une heure de bateau, nous arrivons sur le continent... à savoir que São Luis est située sur plusieurs îles. La petite ville est très calme, loin de l'influence de la São Luis, seuls les travaux de restauration et d'entretien des bâtiments et la venue des touristes offrent du travail aux habitants.

Ce petit coin perdu abrite paradoxalement le Centre de Lancement de Alcântara d'où sont lancées les fusées du programme spatial brésilien depuis 1990, vu la situation privilégiée, près de l'équateur. Oui mais voilà, les brésiliens ont déjà connu quelques échecs. Le plus triste étant l'explosion d'une fusée peu après son décollage, en 2003: 6 millions de dollars de perte et surtout 21 ingénieurs et techniciens périrent. Je demande comment l'on peut se rendre jusqu'à la base. On me répond que c'est loin... mais de toute façon, la base ne se visite pas. Déception.

Nouvelle déception lorsque l'on nous informe que le meilleur musée est fermé pour travaux. Nous nous rabattons donc sur la visite d'une ancienne demeure coloniale avec un gardien qui nous colle au basque, peut-être avait il peur que l'on embarque le vaisselier. Puis nous parcourons les ruelles pavées sous un soleil cuisant. Nous nous dirigeons ensuite un peu plus en rase campagne et trouvons un restaurant bien isolé: un bon repas avec un litre de suco (= jus de fruit) bien rafraîchissant.

De retour à São Luis, nous avons rendez-vous pour tomar um drink (= boire un verre) avec Klaus, rencontré par l'intermédiaire du site Couch Surfing (dont j'ai déjà parler je crois...). Il nous montre d'abord un peu le centre historique (même si on l'a déjà bien vu, ce n'est pas si grand que cela!), notamment de l'Avenida Dom Pedro II, où se trouve le Palácio dos Leões, c'est-à-dire le palais du gouverneur du Maranhão et le Palácio de la Ravardière abritant la préfecture. Nous allons ensuite dans un bar où quelques amis de Klaus nous rejoigne, dont un procureur du coin qu'ils surnomment "Le Mestre" et William qui dans la vie, avec ses cheveux longs à la baba cool est à la fois ambulancier et policier... normal.

Saint-Louis

Réveillés par les premières lueurs du jour, nous repartons manger de l'asphalte vers 6h du matin. Avant d'arriver à São Luis, nous rajoutons quelques kilomètres pour jeter un coup d'oeil à la bourgade de Morros: un bout de rivière, une église et la messe qui commence.






En cours de route, nous confirmons les propos de l'employée de l'agence de location: il est possible de rencontrer quelques obstacles sur la route! Puis nous repassons sur la BR135 défoncée, sans que le châssis ne touche le bitume cette fois. Nous longeons une ligne de chemin de fer en milieu de matinée. Sur celle-ci, nous restons ébahis devant un convoi de minerai d'environ 300 wagons selon nos estimations, s'étalant sur au moins 3 kilomètres! Et nous atteignons enfin São Luis. Là, il faut encore trouver un toit pour la nuit, surtout que nous devons rendre la voiture à 3h du matin le lendemain au plus tard. Dans le centre historique, nous faisons plusieurs tours en voiture, demandant les prix dans les hôtels et auberges, mais beaucoup affichent complet. Finalement, nous trouvons notre bonheur: un prix correct et bien situé.

A midi, nous décidons d'aller au restaurant. Ce sera le Saint-Louis où nous sommes sympathiquement accueillis par le serveur avec quelques mots dans notre langue de Molière. Mais nous avons un peu déchanté lorsque une heure plus tard, nos plats n'étaient pas encore servis. Il a encore fallu une demi-heure supplémentaire avant de pouvoir manger. Paraît qu'il y a eu un problème en cuisine... En partant, je préviens la caissière, nous n'allons pas tout payer, qu'ils nous fassent une ristourne. Elle me met le prix normal, ajoute les 10% de service, pratique courante au Brésil, et me tend la note. Nan nan nan, je ne paye pas, par principe! Après avoir insisté, ils me retirent le service à contre-coeur.

Pour digérer, nous profitons de nos derniers instants avec la voiture pour nous rendre au Nord de la ville, à la plage. Des bars sur pilotis se répartissent le sable. Des brésiliens remplissent les terrasses, ou s'installent carrément sur le sable, les pieds dans l'eau, et les pieds des tables et chaises aussi. Jusque là, tout va bien, c'est même très sympa. Le problème est la crise cardiaque qu'aurait un écolo pur et dur en voyant les canettes, bouteilles en verre et autres détritus ballotés par les vagues en fin d'après-midi.

Puis nous lustrons vite fait la voiture avec... du papier hygiénique. Ce n'est pas très pratique mais nous voulons éviter le ménage supplémentaire en rendant le véhicule. Nous retrouvons tant bien que mal la route de l'aéroport et rendons les clés sans soucis. Sandra croise deux gamines dans l'aéroport et elles s'émerveillent du fait que Sandra ne comprenne rien! Woaw, des étrangers... alors ils sortent leur téléphone portable pour nous prendre en photo. Alors je prends une photo aussi.

Reste maintenant à récupérer un bus pour le centre-ville. D'après nos infos, un bus relie l'aéroport et le centre historique jusqu'à 21h30. Bon, ça, c'est la théorie. En pratique, comme il est déjà 21h15 et que nous sommes au Brésil, ce n'est plus la peine d'attendre. Nous faisons donc un bout de chemin avec nos nouveaux amis qui habitent le quartier voisin et sont venus se promener dans l'aéroport. Comme nous sommes des gringos, les deux filles (beaucoup plus bavardes que les deux garçons) nous conseillent le taxi... elles sont bien gentilles, mais entre un bus à R$2 et un taxi à R$30, gringo ou pas, le choix est vite fait!

Ils nous indiquent le bon arrêt de bus. Nous leur disons que cela va aller, qu'ils peuvent rentrer chez eux, pas besoin de traîner dehors la nuit à cet âge là. Mais la plus grande des filles demande quand même aux autres personnes à côté et trouve un gars qui va au même endroit que nous, et nous les laissons rentrer chez eux. Notre bus arrive et nous emmène jusqu'au centre historique. Le gars nous dit que nous sommes arrivés. Oui, nous reconnaissons les lieux et puis, c'est le terminus de toute manière! Une fois sortis du bus, il nous demande si on a pas R$5 à lui donner... la réponse est non.

Meu pagamento é de ver as pessoas felizes

Notre premier petit déjeuner de cette nouvelle année est comme le dernier de l'année précédente: avec vue sur le fleuve. Sauf que cette fois-ci, l'ivrogne du coin veut nous faire la causette. Il parle bizarrement, je ne comprends pas tout. Il veut me serrer la main et accepte à contre coeur me rendant compte que la sienne est étrange, déformée, style la lèpre... (26 jours plus tard, aucun signe de lèpre repéré, NDLR).

On se rend compte qu'à l'unique autre table occupée, cela parle en français. Nous parlons donc un peu avec un français en vadrouille en Amérique du Sud, qui a sympathisé et fait un bout de chemin avec un couple d'italiens (l'italien parlant parfaitement français, et le français ne parlant pas du tout ni portugais ni italien...). Notre compatriote nous raconte un peu son parcours. Le fait qui m'a le plus marqué, c'est qu'il avait un lecteur numérique, mais celui-ci est tombé en panne, alors il en a commandé un nouveau sur Internet. Pour se faire livrer, il n'a pas trouvé mieux que deux magasins, l'un à Fortaleza, l'autre à Recife... deux villes où il est déjà passé. Soit un trajet à refaire de 700km ou 1400km vers l'Est respectivement, sur des routes dont je vous ai déjà décrit l'état, surtout qu'il compte ensuite repartir vers le Sud-Ouest en avion, vers le Paraguay ou l'Argentine. Il a finalement choisi la plus éloignée, Recife, parce qu'il y a le métro là-bas... et après il nous dit qu'il a revu son budget à la hausse. Tu m'étonnes.

Ensuite, nous jettons nos affaires dans le coffre de la voiture et passons acheter de l'eau à la supérette, où la petite monnaie est précieuse, la caissière nécessitant 10 minutes pour nous trouver la monnaie sur R$10. Ensuite, nous nous engageons sur une piste en terre, en sable et en cailloux. Nous avons demandé conseil aux autochtones sur un coin sympa à voir dans les environs.

Nous roulons depuis quelques kilomètres et commençont à être tentés de faire demi tour, de peur d'y laisser la peau (ou la carrosserie) de notre voiture de location. Je questionne une habitante au bord de la route: "Il y a beaucoup de sable comme ça? C'est loin São Domingos". Elle me répond que c'est tout près. Allez, on persiste.

Et trois minutes plus tard, nous voilà à São Domingos, qui est en fait constituée de... bah de pas grand chose. Nous nous garons, on va quand même faire un tour maintenant que l'on est là! Ah tiens, on voit le fleuve là... ah tiens, il y a des gens qui se baignent... ah tiens, mais... mais c'est vraiment excellent ici!

En fait nous sommes arrivés à un petit coin de paradis, assez loin des gros sentiers touristiques. Des brasileiros se font des churascos (= barbecues) sur la berge, d'autres sirotent leur bière les pieds dans l'eau. Nous courons vers la voiture chercher nous maillots et... plouf dans la rivière.

Nous voyons ensuite deux jets-ski en train de tourner. Sandra me dit:
"-Hey, on ferait bien du jet-ski?
-Hum, je sais pas. Cela dépend combien cela côute...
-Il faut demander, on verra. On peut peut-être négocier.
-On est prêts à mettre combien? Disons pour 15 minutes?"
Nous nous sommes finalement dit que R$30 serait un prix acceptable. Je m'en vais donc, prêt à négocier, en quête d'un scooter des mers, enfin, des rivières pour l'occasion. J'accoste un des gars qui semble toucher à ces machines et lui demande si c'est possible d'en louer une. Il me dit que non, mais je peux aller demander à l'autre propriétaire en haut dans le bar, pour qu'il me fasse faire un tour... hum... bon OK, je vais voir l'autre, et là, il me dit que non, il ne le loue pas. Je me retrouve un peu perdu. Le premier gars à qui j'ai demandé me parle mais je ne sais pas si c'est son manque d'articulation ou l'accent du Nordeste, ou les deux, mais je ne comprends pas grand chose. Il me dirige vers un un gars en marcel et avec un gros bidon, j'ai l'impression qu'il va me prêter son jet-ski...

Il me dit: "Dans 10 minutes, tu me rejoins à la cabane là-bas et tu pourras dar uma volta". Euh, dar uma volta, c'est faire un tour. Soit je comprends plus le portugais, soit je comprends rien! 10 minutes plus tard, nous nous approchons hésitants, n'étant pas sûr d'avoir bien compris. Et si si, le gars nous prête son jet. Hop, me voilà au guidon, Sandra derrière et je mets les gaz!

Enfin, je mets un peu les gaz. C'est la première fois que je conduis ce machin et autant la ligne droite, je maîtrise et j'ai pu me lâcher, autant les virages semblent plutôt instables, et je ne veux pas faire l'imbécile sur le jet-ski du gars! Mais on a quand même pu goûter à la vitesse, et c'était excellent.

Revenus sur la rive, nous voulons proposer une bière à Maceio le propriétaire (enfin, s'il lui manquait quelque chose, ce n'était sûrement pas une bière). Il répond que c'est pas la peine, mais que: "La façon de me payer, c'est de voir les gens heureux". Tout simplement incroyable. Cela mérite bien une photo avec le bienfaiteur.

Ensuite, il prête à nouveau le scooter à quelqu'un d'autre. Le gars fait plus le malin que moi avec ses virages. Il en rate un et lui et sa copine tombent à l'eau. Ils remontent tant bien que mal et repartent, puis le gars recommence son virage et rechavire... sauf que le jet-ski a calé et ne redémarre plus. Pendant ce temps-là, sa copine s'éloigne avec le courant. Le gars abandonne le navire et va l'aider, vu qu'elle n'arrive pas à revenir toute seule... et un autre gars va chercher le jet-ski en barque! Sur la rive, on rigole bien, et je me dis que j'ai eu raison de ne pas trop faire le malin!

Après un repas excellent (et pas cher!), nous finissons la journée dans l'eau. Nous reprenons ensuite la voiture en direction de São Luis. Juste avant que la nuit tombe, nous établissons un campement au bord de la route... nous dormons dans la voiture de nouveau quoi. Nous "amis" les moustiques sont encore là.

Caburé

Après avoir pris notre petit déjeuner à notre auberge, au bord du fleuve siouplaît, nous partons vers 9h pour une balade en bateau sur le fleuve Preguiça.

Comme la veille où au moins une douzaine de jeeps emmenaient des touristes pour les Lençois, plusieurs bateaux partent après avoir fait le plein de touristes. Une fois à bord de notre embarcation, nous quittons le rivage. Un petit tour sur le fleuve, et nous revenons au point de départ... c'était un peu rapide tout de même.

En fait, notre bateau semble avoir un problème. Ok, nous descendons et embarquons dans un autre bateau. Allez, cette fois-ci c'est la bonne. Le pilote met les gaz, nous descendons le fleuve sur approximativement... 500m, puis le moteur lâche... et nous voilà en train de flotter au milieu du fleuve. C'est bien la peine de passer par une agence de tourisme, le pilote n'a même pas de quoi contacter la terre ferme et doit emprunter le téléphone portable d'un touriste du groupe. Environ 10 minutes plus tard, un autre bateau arrive. On transvase tout le monde, sans personne à l'eau, et la descente du fleuve peut reprendre. Premier arrêt au bord des "petits lençois" et baignade dans le fleuve.


Nous nous dirigeons ensuite vers la magnifique dune de Caburé. Là, il est temps de manger notre pique-nique. Un melon jaune bien frais (encore un) et des biscuits secs. Pendant que Sandra joue à Alerte à Malibu, d'autres touristes brûlent de l'essence dans des quads. Et ils arrivent presque à vendre cela comme de l'écotourisme. Après une baignade dans l'océan, j'aimerais aller jusqu'au bout de ce bout du monde, mais cela semble loin, je suis à pied et il est bientôt temps de réembarquer pour le troisième et dernier arrêt: le phare.


Des enfants hauts comme 3 pommes nous acceuillent et nous souhaitent la bienvenue. Ils récupérent les bouts et amarrent le bateau au ponton. Qui a soif peut se désaltérer au bar installé les pieds dans l'eau. Puis nous gagnons le phare pour admirer le pont de vue sur la région.


Revenus à l'auberge à Barreirinhas, je discute un peu avec un autre occupant, originaire du Pernambuco. Il me raconte qu'il est venu de Recife en voiture. Cette dernière est tombée en panne à Barreirinhas... 45 jours plus tôt. Il n'a pas l'air pressé de la réparer, restant allongé dans un canapé devant la télé les 3/4 du temps...

Et puis, ce soir, c'est le Réveillon de la Saint-Sylvestre! Après avoir dîner, la grande soirée commence... par une bonne sieste vers 21h30. 23h passées, nous manquons de peu de nous réveiller à temps pour le décompte. Nous nous rendons tout de même sur la place principale au bord du fleuve, où une scène a été installée pour un concert. A minuit moins 5, le préfet qui n'a pas dû régler sa montre dit qu'il reste moins d'une minute avant 2011. Si le préfet le dit... alors le speaker annonce le "décompte dans 15 secondes!!". Une fois 2011 arrivé, place à un feu d'artifice tiré depuis la berge. Cela ne doit pas être le même budget alloué que pour le feu d'artifice de Copacabana, les pétards tirés par les gamins dans la ville font autant d'effet, à tel point que l'on ne sait pas trop où il est plus intéressant de regarder. Voilà, 2010, c'est fini.

Bonne Année 2011!!!

En route (suite)

Nous nous réveillons après deux ou trois heures de récupération. Le jour se lève, la route s'offre à nous.

Nous finissons par quitter cette satanée BR135 sans pépin supplémentaire. La suite est beaucoup plus tranquille sur une route en bien meilleur état. Après plus de 250km, mes premiers, et pas des moindres, au volant d'une voiture sur le continent américain, nous atteignons Barreirinhas. Il faut encore trouver un logement, rien de tel que de s'arrêter à "La maison du tourisme" à l'entrée de la ville.

Nous entrons dans le bâtiment... quasi vide. Un petit papy qui traîne dans un coin nous voit entrer et hêle quelqu'un. Cette nouvelle tête semble un peu trop intéressée à nous trouver un logement. Le gars passe plusieurs coups de fil... mais le style nous déplaît. Nous repartons en voiture et lui semble nous suivre en moto. Nous faisons un test en nous arrêtant à la station service. Lorsque nous repartons, il repart derrière nous. Il veut nous trouver notre logement pour toucher sa commission. Je m'arrête, et lui dit que ce n'est pas la peine de nous suivre. Il me répond que nous serons bien obligés de dormir quelque part... Mais avec nos têtes énervées il finit par comprendre qu'il n'aura rien avec nous et finit par nous lâcher.

Nous tournons un peu dans la ville se basant sur nos guides touristiques pour trouver un autre toit que celui de la voiture pour la nuit suivante. Après quelques refus, ou des prix exorbitants (p!@&$* de Réveillon!) nous tombons finalement sur un gars qui nous renvoie vers une pousada pas chère. En échange, il nous fait la pub de son agence proposant des escapades dans les Lençois. C'est de bonne guerre.

Nous optons finalement pour partir dans les Lençois en jeep l'après-midi même. Mais avant, il faut retirer du liquide si l'on veut pouvoir s'acheter quelque chose à manger. Il n'y a qu'une seule banque dans cette ville de 45.000 habitants, mais le guide me dit que la Bradesco (ma banque) tient une antenne à la poste du coin. Il dit aussi que c'est le jour où il se passe je ne sais quoi, en tout cas, toute la ville semble avoir besoin de venir récupérer des sous à la banque. Après plus d'une heure de queue dans une salle chauffée à 37,5°C par ses occupants, j'arrive à retirer quelques billets et nous pouvons faire quelques courses pour manger. Plat principal: un gros melon jaune frais. Dessert: une bonne douche fraîche.

Vers 14h, nous partons en jeep. Antonio, notre guide du jour sera surnommé Jamel. Oui, comme l'humoriste parce qu'il lui ressemble un peu, et parce qu'il a un peu la même voix. Nous devons d'abord traverser le Rio Preguiça en barge, puis nous entamons un trajet "avec émotions", c'est-à-dire avec "de l'adrénaline". Les roues arrières de la jeep dérapent sur le sable tantôt à gauche, tantôt à droite. C'est pas les montagnes russes non plus et cela manque un peu de vitesse mais cela reste marrant. A mes côtés, même s'il fait le trajet deux fois par jour, Jamel s'amuse comme un petit fou en sautant sur son siège. D'ailleurs notre siège saute sous nos fesses également.

Nous passons un village où nous manquons de peu de se prendre les poteaux électriques puis nous traversons une zone où sont cultivés du riz, du manioc et du caju d'après les infos de Jamel. Et voici enfin les Lençois (= Draps). Un paysage magnifique s'étend sous nos yeux, des dunes à perte de vue. Nous descendons de la jeep et continuons, les pieds dans le sable, vers le Lagoa do Peixe, un des seuls points d'eau à cette époque de l'année. Avec la saison humide, le niveau de l'eau monte et des lagons se forment entre les dunes de sable. Il paraît que juillet est le meilleur mois de l'année pour se rendre aux Lençois. Cliquez ici pour avoir une idée du résultat. Je garde l'info dans un coin de la tête, je n'ai pas encore bien défini mon programme pour juillet prochain...



Un parc de 155.000 hectares, aux alentours du Rio Preguiça, préserve depuis 1981 cet écosystème unique de dunes et de lagons d'eau douce, formé par l'érosion, les courants marins et le vent. Avant de remonter dans la jeep, voyant mon appareil photo, Jamel nous propose de faire un petit "montage" en jouant avec la perspective dont le résultat est exposé sur la photo ci-dessus.

Sur le trajet retour, notre chauffeur fait la course avec une autre jeep, nous offrant encore un peu plus d'émotions qu'à l'aller. En attendant la barge pour retraverser le fleuve, une dizaine de petits stands attendent les touristes le long de la route. La maman de Jamel est là, vendant des tapiocas, une sorte de galette à base de farine de manioc. La maman cuisine, le fiston ramène les clients. Le soir, nous hésitons à aller manger dans un restaurant tenu par des français et conseillé dans le Routard. Finalement, ce sera un poulet à l'ananas en terrasse au bord du fleuve, puis dodo bien mérité. Dans un vrai lit cette fois-ci.

En route

Arrivés à São Luis, nous devons prendre une décision puisque, Nouvel An oblige, nous n'avons pas trouvé de logement à un prix raisonnable. Nous décidons finalement de louer une voiture et de partir directement vers Barreirinhas, porte d'entrée pour les Lençois Maranhenses.

Après quelques petites difficultés pour la paperasse, l'employée de l'agence de location nous avertit:
"-Soyez vigilants sur la route...
-La route n'est pas en bon état? je demande, connaissant un peu le Brésil et me rappelant de certains cours de transports à Poli.
-Non, la route est belle pour Barreirinhas, mais on a déjà eu des clients qui ont percuté des animaux."

Il est seulement 3h du matin (il y a 1h de décalage avec le Sud du pays, le Nord ne passant pas à l'heure d'été) et il fait encore nuit lorsque nous recevons les clés de notre Chevrolet (chut, pas de publicité). Allez, on se lance, prêts à avaler des kilomètres d'asphalte...

Et il y a intérêt d'être prêt car dès les premiers kilomètres, la couleur est annoncée: en plus des trous dans le bitume et des dos-d'âne dignes d'un circuit de moto-cross, la route est gondolée... Je me rappelle mes cours: avec la chaleur et le passage répété de poids-lourds, dépassant fréquemment la limite de poids autorisée, l'asphalte se déforme comme du chewing-gum et forme des "trilhos de roda" (= sillons de roue). Pour couronner le tout, nous croisons un pick-up à contre sens sur la 4 voies.

Même si les conditions météo et de circulation n'aident pas, il est clair que les routes brésiliennes souffrent parfois (ou souvent) d'un sérieux manque de suivi et d'entretien. J'ajoute que les dos-d'âne ne sont pas toujours indiqués, sont parfois placés en pleine ligne droite, sans raison valable, parfois à une centaine de mètres d'écarts les uns des autres... et ne permettent pas de passer à plus de 20km/h sans raper le bitume avec le chassis, sur des tronçons de route limités à 70km/h ou plus.

Après un dos-d'âne aperçu au dernier moment, accompagné d'un coup de frein désespéré et deux rencontres chassis/bitume, possibles grâce aux formidables ondulations de la piste, accompagnées de ce bruit particulier du métal sur le bitume, qui ne fait pas franchement plaisir à entendre: le stress commence à monter. Encore heureux que la route est belle d'après l'employée de l'agence! Nous nous arrêtons sur le côté pour checker la voiture. A priori, pas de dégâts notables.

Après quelques dizaines de kilomètres, il est plus sage de s'arrêter pour dormir et de continuer la route de jour, les irrégularités de la route étant plus facilement décelables. Et nous nous endormons dans la voiture, garée dans un petit bled le long de la BR135 en compagnie de quelques moustiques.

Carioca style

Aujourd'hui, place au sport. Le petit déjeuner terminé, nous nous préparons pour un petit footing: notre foulée nous emmène jusqu'à Copacabana, une des plus célèbres plage du monde. Là, nous longeons la plage, les talons claquant sur la fameuse mozaïque. Un peu plus de 5km à courir (5325m selon Google Earth...), et nous voilà en sueur, en train de fondre. Rien de tel alors que de piquer une tête dans l'océan!

Copacabana est originellement le nom d'une ville bolivienne située au bord du Lac Titicaca, le nom serait issu de la langue quechua ou aymara selon les sources. De fil en aiguille les navires espagnols partant du Pérou et de Bolivie ont transmis le nom à cette plage brésilienne.

Après être repassés par l'auberge, nous repartons à la plage de la baie de Botafogo, à 2 minutes à pied. La baignade dans ses eaux tranquilles nous tend les bras, mais nous (enfin surtout Sandra) avons des soupçons sur l'état de l'eau... parce que personne ne se baigne. En même temps il n'y a que 4 personnes sur la plage (dont nous deux!). En passant, remarquez que le Christ est partout... Coca Cola aussi.

Nous décidons finalement de retourner à Copacabana pour se prendre pleins de vagues sur la tête une dernière fois et produire encore un peu plus de mélanine. A savoir que le sable sur lequel nous faisons la sieste ne date pas d'hier, mais des années 70, résultat d'un élargissement d'environ 70m de la plage effectué grâce à un système de dragage et projetant le sable sur la plage. Des millions de mètre cube de sable pour que Copacabana garde sa splendeur et les hôtels de luxe, dont le plus vieux palace d'Amérique Latine alias le Copacabana Palace, gardent leurs clients.

Puis nous repassons une nouvelle fois, une dernière fois, à l'auberge récupérer nos affaires et faire une petite douche avant de prendre notre vol en direction de São Luis. Cap sur le Nordeste!

Bondinho

Stupeur au réveil, nos sandwichs de la veille ont disparu du frigo! Tant pis, nous avalons le petit déjeuner et préparons d'autres sandwichs pour la journée. Re-direction le Centro pour une visite plus complète.

Le guide dans les mains, nous arpentons les rues et faisons les guignols avec les statues. Nous slalomons entre des cariocas plus pressés que les cariocas que l'on peut voir sur Copacabana, mais tout de même moins pressés que des paulistas.


Nous arrivons ensuite à la Catedral Metropolitana. De style moderne, ce quasi cône de 96m de haut a été inauguré en 1979. Avec ses 106m de diamètre, il peut acceuillir 20.000 personnes debout. A l'intérieur, quatre grands pans de vitraux colorés montent jusqu'à la coupole et un petit Jésus tout frais trône au milieu d'un crèche.

Nous partons ensuite pour le Centre Culturel de Marine (ouvert cette fois-ci) après un détour par le Centre Culturel Banco do Brasil pour voir des expositions qui n'étaient pas ouvertes au public, puisque toutes en préparation...


Chez les bidasses, nous avons eu l'occasion de refaire les guignols: avec des mitrailleuses, un hélicoptère, un sous-marin et un destroyer dans lesquels on peut entrer. La barque dans laquelle se déplaçait João VI, Roi du Portugal, mais une barque grande classe, avec plusieurs dizaines de rames pour occuper autant d'esclaves. Je rappelle (imaginant que personne ne s'en souvient) que la couronne portuguaise a fui pour le Brésil en 1801 sous la menace de Napoléon...


Nous continuons notre balade dans le centre, devant le Teatro Municipal entre autres, puis nous voulons aller au quartier de Santa Teresa. En fait, l'intérêt princpal est d'emprûnter le bondinho (= petit tramway) passant par les Arches de Lapa.

Une fois à Santa Teresa, un quartier plutôt bohème, nous nous rendons compte qu'il n'y a pas grand chose à faire, surtout qu'il pleut. Le cinéma du coin nous fait de l'oeil. A l'affiche, un film en français: Un homme qui crie, l'histoire se passant au Tchad.

Nous reprenons le tramway pour revenir vers Lapa, où nous pensons aller écouter un peu de samba dans ce quartier réputé animé. La pluie incessante nous démotive... et nous retournons à l'auberge taper la discute avec Victoria, une argentine ayant passé deux ans en France et contente de pouvoir reparler français depuis son retour, quelques mois plus tôt.

La tête dans les nuages

Troisème jour à RJ. Mon principal désir en ce début de journée est de me débarrasser de la touffe de cheveux présente sur ma tête. Après un passage dans un coiffeur à proximité de l'auberge, la journée peut enfin commencer.

Nous partons alors pour le Centro afin de visiter le Centre Culturel de la Marine qui est fermé le lundi. Manque de bol, on est lundi. Nous réajustons donc notre trajectoire pour le quartier commerçant de Saara ou se trouve une foultitude de badauds et de... commerçants. Sandra est à deux doigts de faire le plein de tongs havaïanas, mais il est préférable d'attendre la fin du séjour pour ne pas se coltiner un sac rempli de tongs. Nous allons manger dans un restaurant au kilo puisque que les sandwichs que nous avions préparé le matin même sont restés dans le frigo de l'auberge.

Après un coup d'oeil au ciel à peu près dégagé se profilant, nous décidons de monter au sommet du Corcovado, lieu de résidence du fameux Christ. Nous arrivons en bus au départ du funiculaire, mais il va falloir attendre plus de 2h avant d'avoir une place! Il nous reste deux options: prendre un minivan ou monter les 2 ou 3 kilomètres à pied comme je l'avais fait 2 ans et demi plus tôt. Sandra n'est pas motivée pour y aller à pied et moi non plus! Sans compter que cela grimpe et qu'il ne faut pas se tromper de route. Je me rappelerai toujours des indications données pour monter: "Attention, il ne faut pas se tromper, à droite, tu vas au Christ, à gauche, tu vas dans une favela"... hum, ou c'était peut-être le contraire!

Nous payons donc R$20 chacun (enfin je paye R$40 pour nous deux!) pour monter jusqu'à l'entrée du site. Nous faisons un arrêt de 20 minutes au Mirante Dona Maria pour avoir une première vue sur la ville. Puis nous arrivons sur le site du Christ proprement dit. Là, il faut encore payer l'entrée et à ma grande surprise, le prix est passé à R$25 alors qu'il n'était que de R$13 lors de ma première visite. En doublant les prix en 2 ans, je vais me lancer dans le tourisme moi.

Nous escaladons les dernières marches avant d'arriver au pied d'une des Sept Nouvelles Merveilles du Monde, culminant à 709m d'altitude et inaugurée en 1931. C'est en 1859 que l'idée de construire un monument religieux au Corcovado est apparue la première fois, mais ce n'est qu'en 1921 que le projet s'est concrétisé alors que les comémorations du centenaire de l'Indépendance approchaient. A noter que l'on doit cette oeuvre à la collaboration d'un ingénieur/architecte brésilien, Heitor da Silva Costa, et d'un sculpteur français, Paul Landowski. La structure en béton armé a été réalisée par Albert Caquot, célèbre ingénieur français. La statue fait 30m de haut, plus 8 avec le piédestal. Sur un total de 1145 tonnes, la tête du Christ pèse 30 tonnes et chaque main pèse 8 tonnes.

En haut, ce sont des centaines de touristes qui nous acceuillent sur l'un . Il faut disputer le moindre mètre carré pour pouvoir capturer une image de la statue, l'effort est encore plus important pour réaliser les classiques photos "j'écarte les bras comme le Christ" sans avoir trop de têtes d'autres touristes dans le cadre. Rassurez-vous, je ne vous les montre pas, mais nous avons fait ces photos aussi. Tout cela sous la jupe d'un Christ complètement blasé qui préfère se cacher dans les nuages. Pas cool le gars.

Rocinha

Après notre première nuit à Rio de Janeiro, nous nous apprêtons à attaquer le petit déjeuner à l'auberge. Sauf que, manque de bol, la personne s'en occupant à l'auberge n'est pas venu ce matin. Nous devons donc réveillé le gars de l'acceuil, endormi, bras croisés sur le bureau. Il nous donne les clés du frigo et du placard où se situe la nourriture. On doit se dépêcher puisque nous avons décidé de faire un tour dans une favela... la guide vient d'ailleurs nous chercher et on finit le petit déj dans la voiture.

Notre Favela Tour va se dérouler à la Rocinha, une des plus grandes favelas de la ville et sans doute d'Amérique du Sud. Selon une étude locale, il y avait un peu plus de 100.000 habitants en 2009, mais les chiffres annoncent souvent entre 150.000 et 300.000 personnes. Il n'y a pas trop de chômage, entre les jobs officiels et officieux. Beaucoup de personnes vivant dans la favela pour être plus proche du centre-ville et des emplois, sans payer trop cher pour vivre. Rocinha se situe entre les quartiers de São Conrado et Gavea, deux quartiers parmi les plus riches de la ville.


Une fois fait le tour des auberges pour récupérer tout le groupe, nous arrivons au pied de la favela. Nous montons chacun à l'arrière d'une moto pour atteindre le sommet, Rocinha étant principalement située en hauteur, comme beaucoup de favelas, les barrons de la drogue se situant le plus haut possible, évidemment. Notre guide nous avertit dès le départ: ne pas prendre des photos à l'aveuglette au risque de capturer l'image d'un membre d'un gang... ce qui pourrait ne pas être apprécié. Elle précise que les enfants sont suceptibles de venir nous demander de l'argent, mais il ne faut rien donner: l'argent qu'ils recoivent, ils doivent l'avoir gagner.

"La "balade" en moto est réellement dépaysante, on est au coeur de cette ville dans la ville, le moto-boy frôlant les autres véhicules, slalomant entre les trous dans le bitume sur une des rares routes praticables: seulement 7,5% des routes peuvent acceuillier des véhicules à Rocinha, le reste est constitué de ruelles escarpées et étroites ou d'escaliers.

Une fois en haut, nous entamons la redescente à pied, en passant par quelques points remarquables, le tout accompagné des commentaires de notre guide. Tout d'abord, un atelier de peinture où exposent 5 ou 6 artistes. Du toit, nous pouvons voir la favela dans son ensemble, la guide nous expliquant en anglais les "règles de construction": si un terrain est libre, le premier qui vient construire sa maison possède le terrain. Il est courant de construire un étage au-dessus du précédent, malgré les faibles fondations et le terrain pentu, les matériaux de prédilection étant la brique et la tôle. Certains sont propriétaires, d'autres louent (comme dans un quartier ordinaire quoi!). Ensuite, nous entrons à l'intérieur, où il est possible d'acheter les tableaux, représentant quasiment tous la favela, avec son architecture caractéristique et des impacts de balles.


Nous continuons la descente et passons par une lanchonete, où l'on peut acheter un petit en-cas et laisser un maximum de sous dans la favela. La guide connaît bien le gérant, il lui offre même plusieurs bouteilles de vin pour Noël... elle amène sans doute de nombreux clients. En continant la descente, je remarque le même système électrique qu'en Bolivie puis nous nous arrêtons au pied d'un ébouli, les fondations d'une construction ont cédé après une grosse pluie. Entre temps, notre guide avertit un des touristes du groupe "Arrête de prendre des photos! Le type là-bas a une arme dans la poche".

Un autre problème des favelas est l'hygiène. Il y a de nombreux détritus par terre et peu de choses sont faites pour améliorer cet aspect. L'ébouli évoqué plus haut en est l'exemple, laissé tel quel, rien n'a encore été déblayé plus d'un an après. Tout ceci est une aubaine pour les moustiques, vecteur de la maladie de la dengue, très présente au Brésil.


Nous approchons du pied de la favela et de la fin du tour. Une zone où les prix de location d'une "maison" sont plus faibles. En effet, ce sont les zones les plus dangeureuses puisque chaque attaque de gangs adverses et chaque opération policière doivent passer par là. Des soldats sont prêts à défendre le territoire. Par "soldats", il faut comprendre "adolescents avec une arme dans les mains". Les impacts de balles sont visibles, une balle pouvant traverser plusieurs murs... Quelques mètres avant de ressortir de Rocinha, nous passons devant un jeune assis dans un coin. Il monte la garde.

Nous ressortons entiers de ce quartier sujet à tous les racontards possibles. La guide nous donne un dernier conseil en partant: ne pas acheter de drogue!