Que la lumière soit

Aujourd'hui, quelques mots sur le bairro da Luz, un des quartiers les plus importants du centre de SP. Là, on y trouve un parc (o Jardim da Luz) mais pas seulement.

A proximité, se trouve une gare, a estação Julio Prestes, abritant également le Memorial da Liberdade, qui consiste en une petite exposition dans les cellules où la dictature militaire emprisonnait et... torturait les opposants il y a quelques décennies.

La photo ci-contre représente a Estação da Luz. Cette gare, datant de la fin du 19ème siècle, fût un élément très important pour l'économie de la région, étant une des principales portes d'entrée à SP. C'est par là que transitait tout le café envoyé vers le port de Santos et destiné à l'exportation.

La moitié de cette gare a été cédée au Museu da Língua Portuguesa. Après une première salle et une vidéo plutôt ennuyante, la deuxième partie du musée souligne les spécifités du portugais du Brésil, les accents des différentes régions, revient sur les origines de cette langue métissée de portugais, de tupi-guarani et d'autres influences diverses. Très intéressant. En passant, je vous retranscris un petit dialogue présenté dans cette salle, datant des premiers contacts entre européens et habitants du Nouveau-Monde. C'est un chef de tribu indien qui parle à un français (oui, des français aussi traînaient dans la région à l'époque de la colonisation!), négociant en bois. En effet, le Brésil doit son nom au bois de Pernambouc, un bois d'une grande dureté surnommé pau-brasil, qui fût très exporté vers l'Europe (une des premières activités économiques du pays), puisque l'on en retirait une teinture rouge comme la braise. Le dialogue donne à peu près ceci:

-Il n'y a pas de bois en Europe? demande le chef tupi voyant la quantité de bois que les européens embarquent.
-Si beaucoup, mais nous n'avons pas le même, répond le français.
-Et vous en avez autant besoin?
-Oui, tout ce que je peux emmener va être acheté là-bas, en Europe.
Le chef indien demande alors:
-L'homme qui est riche, il meurt?
-Oui, bien sûr.
-Alors pourquoi vouloir accumuler toujours plus de richesses? Pour qui?
-Pour soi, et puis pour ses enfants ensuite.
-Aah, mais vous êtes fous. Moi, la terre me nourrit et elle pourra nourrir mes enfants aussi. Alors je peux me reposer parfois.

Aujourd'hui, le pau-brasil est en voie d'extinction à cause d'une déforestation agricole trop intense...
Aujourd'hui, les indiens ont un territoire toujours plus étroit, pas sûr que leurs enfants pourront se nourrir une fois que leurs terres seront noyées sous les projets de barrages hidroélectriques...

Hum, à méditer!

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