L'Irlande en images

Pas de longues attentes cette fois, les photos sont déjà là !


Nous avons vu des moutons...


... beaucoup de moutons !


Les irish breakfast est copieux : saucisses, bacon, oeuf, pudding, tomate et parfois quelques beans et champignons.


Les falaises de Moher. On se balade sur un sentier au bord de la falaise. Gare aux éboulis et au vent, sinon c'est le grand plongeon.


Les montagnes de pierre du Burren.

  
 

Dans le Connemara, la rando offre un super point de vue... ou pas.


L'abbaye de Kylemore, dans la brume en bord de lac.


La chaussée des géants, tout le monde s'amuse sur ces drôles de pierres.



Ah oui, nous avons vu des vaches aussi, bien entendu !


Les Dark Hedges. A la nuit tombée, l'endroit semble plus maléfique.


Et on s'amuse bien en colo !

A travers les paysages d'Irlande

Les panoramas s'enchaînent. Du ferry pour traverser le bras de mer entre les comtés du Kerry et de Clare, nous gagnons les fameuses falaises de Moher : 214 m de haut, il ne vaut mieux pas glisser en se baladant au bord. Nous allons en voir d'autres des cailloux. La route longeant la côte jusqu'au Burren nous réserve des points de vue magnifiques. Nous ne sommes pas encore dans le Connemara, mais les landes de pierre de Michel Sardou prennent déjà tout leur sens. D'énormes vagues s'écrasent contre les rochers. Des montagnes grises se détachent du bleu de la mer mais se confondent avec le bleu gris du ciel. Et notre étroite route slalome au milieu de tout ça.

Après une soirée dans l'animée ville de Galway, nous passons deux jours dans le Connemara. A nous les lacs et les rivières... et les "nuages noirs qui viennent du nord". C'est beau, surtout avec tous ces murets de pierre qui quadrillent la campagne, mais c'est aussi bien mouillé. La météo ne nous épargne pas. La pluie tombe quasi tout le temps et le vent souffle sans arrêt, en particulier lorsque que nous grimpons à plus de 445 m d'altitude au Diamond Hill dans le parc national du Connemara. Peut-être chanterions-nous un peu faux...

Ensuite, direction le nord. Et je dirais même plus, direction l'Irlande du Nord. Cela fait un peu de route, mais il s'y trouve une des merveilles naturelles les plus intrigantes du monde : la Chaussée des Géants. Après diverses péripéties tectoniques incluant éruptions volcaniques et séismes, 60 millions d'années de méli-mélo géologique et d'érosion ont formé environ 40 000 spectaculaires colonnes de basalte, hexagonales et verticales. Incroyable. En bonus, un sentier permet de se balader sur les falaises.

Le soir, nous passons par les Dark Hedges, une allée de hêtres donnant une atmosphère tantôt bienveillante, tantôt menaçante suivant la lumière. Les fans de Game of Thrones reconnaitront un des lieux de tournage de la fameuse série.

Et nous terminons avec deux capitales le jour de mon anniversaire. Nous traversons Belfast en voiture, le temps de voir des millions de briques. Puis l'autoroute nous mène jusqu'à Dublin, point final du road trip. Le Trinity College, le quartier de Temple Bar et la brasserie Guinness marquent la fin du séjour. Bye bye!

Dans les maisons d'Irlande


Nous remontons la côte, d'un B&B à l'autre, toujours très bien accueillis par nos hôtes. Les Bed&Breakfast sont nombreux. Leurs petites pancartes annonçant leur présence jalonnent les routes.


Comme leur nom l'indique, ils proposent un lit et le petit déjeuner. Un peu comme chez leurs cousins british, on trouve du bacon, de la saucisse, du pudding et des oeufs. Entre autres.


Les hôtes sont aux petits soins. Parfois, nous avons même le droit au tea time. Café, thé, gâteaux ou part de tarte. So irish.
Au nord de Tralee, nous restons dans une dairy farm (= ferme de vaches laitières), pour le plus grand plaisir de mes deux jeunes retraités. Nous pouvons jeter un coup d'oeil pendant la traite et surtout, discuter avec les propriétaires. Cela permet de se rendre compte que, même si l'herbe est toujours verte, le métier est aussi dur. Margaret nous avoue qu'elle préfère s'occuper du B&B que d'être à la ferme. Notamment, les bêtes ne peuvent pas aller dans les prairies d'octobre et avril : le sol est trop détrempé.


Les maisons irlandaises sont coquettes et douillettes, à grand renfort de moquette. Il y fait toujours bon. Pas comme à l'extérieur où le vent et la pluie frappent régulièrement. Les irlandais sont en fait le contraire de leur climat et se construisent de belles maisons et développent l'art de boire avec les amis dans les pubs pour le montrer.

Sur les routes d'Irlande

Nous entamons notre tour de l'île. Nous découvrons les routes irlandaises. Un seul mot à dire : étroites. Il n'y a pas de fossé ni de banquette. Les pistes sont faites pour le rallye. Le moindre écart enverrait le rétro dans la haie ou dans un mur de pierre!


Des haies, il y en a partout. De manière générale, la verdure est omniprésente. Le climat y est pour quelque chose, évidemment. L'autre couleur du pays, c'est le gris. Le gris du ciel qui ne lâche pas une miette de terrain. Les morceaux de ciel bleu sont rares. Mais la pluie ne nous gène pas trop pour le moment. Quel beau mois d'août!


Nous passons à Killarney puis au gap de Dunloe. Nous faisons le tour de la péninsule de Dingle. Les paysages sont superbes. Des murets de pierre qui encerclent les prairies, des falaises qui tombent dans la mer, de la roche en veux-tu en voilà. A la pointe de Slea Head, nous affrontons le vent à pied pour admirer les îles Blasket depuis l'extrémité ouest de la péninsule. Retour par le Connor Pass. Époustouflant.

Irlande

En attendant Notre Dame des Landes, direction Nantes-Atlantique pour en traverser un bout, de l'Atlantique. Pour quelques jours, je vais être le guide/chauffeur de papa et maman. Nous survolons le patelin familial avant d'atteindre notre destination. Une couche de nuages nous empêche de voir le toit de la maison, dommage.


Nous atterrissons à Dublin. Pas le temps de visiter, nous récupérons la voiture de loc et partons sur le périph local : les irlandais nous accueillent avec des bouchons sur l'autoroute M51 et de la pluie sur nos têtes.


C'est parti pour 300 km de bitume au milieu des pâturages. Vaches et moutons répondent déjà présents. Lorsque le soleil réussit une percée, le ciel s'illumine d'orange. Vision psychédélique. Un régal.


La nuit tombe lorsque nous traversons Cork. Notre Bed&Breakfast est situé à Blarney, 15 km au nord. Nous nous renseignons auprès de notre sympathique hôte pour trouver à manger à cette heure. Il est presque 22h...


Nous tentons donc le pub du coin. Nous nous garons devant. A part deux penauds devisant sous le porche, pas un chat dans la rue. Je pousse les battants de la double porte... et voilà que les rythmes celtes nous sautent aux oreilles et qu'une douce chaleur nous enveloppe. Musique live, Guiness, convivialité et bonne humeur : nous venons de plonger au coeur de l'Irlande.

ADM - Épilogue

La semaine passe vite avec quelques dernières balades dans Sao Paulo. Le dernier weekend, c'est à Rio que je le passe, avec Adrien et Irina. Le samedi, nous partons pour Petrópolis : la ville de Pedro. Dom Pedro II, empereur du Brésil, y passait les étés pour fuir la chaleur de Rio et les épidémies de fièvre jaune.

A Rio, nous logeons chez les parents d'Irina, reçus comme des rois, comme chez toutes les personnes qui m'ont hébergé depuis le départ d'ailleurs! Dans la zona Norte, depuis le balcon de l'appartement au 7ème étage, on peut voir les favelas s'étaler sur les collines au loin. C'est parti pour un petit tour en téléphérique au-dessus du Complexo do Alemao avant de partir.

Et le dernier jour de voyage arrive. Le numéro 228. Celui où il faut faire le sac une dernière fois. D'ailleurs, j'ai deux sacs... pour transporter livres (en portugais pour la plupart), tente et quelques autres babioles accumulées ces derniers temps. Et pour contredire mon point d'honneur à voyager le plus léger possible!

Et on se dit au revoir. Je pars pour l'aéroport. Galeao : ma porte de sortie du Brésil. Une vieille habitude.

Un détour par Londres et revoilà Paris. A force de partir vers l'Est, je suis revenu. Pour prolonger le plaisir, je rallie la Bretagne à vélo. Après tout ça, il est temps de retrouver famille et amis!

ADM - L'Amérique du Sud en images

Et l'Amérique du Sud... Santiago sous l'eau, la visite des vignobles argentins avec les amis et la traversée de magnifiques paysages à vélo !






ADM - La Nouvelle-Calédonie en images

Et la Nouvelle-Calédonie ! C'est aussi beau que sur les photos. Merci à Thierry, Valérie et Tony !






ADM - La Nouvelle-Zélande en images

Et voilà enfin les dernières photos. Ici, c'est le tour de la double île aux kiwis.

Une des attractions phare autour de Queenstown : un tour sur la rivière Shotover en jet-boat !


La vue est époustouflante de bleu sur le lac Wakatipu, depuis les hauteurs de Queenstown.


Et surtout, il fait beau. J'en saute de joie. Je ne savais pas encore que je ne reverrai pas une telle journée de si tôt !


Le fameux Milford Sound... mais où ?


Les cascades au retour du Milford. La pluie crée tout de même son petit effet.


Petite mise en scène lors de la traversée de la première forêt sur le Kepler track !


Deuxième jour sur le Kepler. J'atteins des sommets !


Coucou !


Un kea. 15 minutes de shoot pour avoir des photos correctes ! Mais j'en suis content :)

Dans les Catlins, paysages de moutons.



Un pinguin aux yeux jaunes est de sortie. Tout seul.


Le glacier Franz Josef... pas possible de s'approcher plus près de la glace à moins de prendre l'hélico.


Sur le chemin du glacier Fox, ce petit étang me dévoile des couleurs plus que surprenantes. Je m'attarde en photos alors que tout le monde passe sans un regard depuis van et camping-cars.


Le parc Abel Tasman. Rando et plages à gogo.


Au musée Te Papa de Wellington, les statues de cire à taille 4 fois réelles sont réellement impressionnantes de réalisme !

ADM - Tour du Brésil

Après 2 jours à Alter do Chao, il nous faut partir. La compagnie aérienne nous annonce que notre vol a été supprimé il y a un mois... et a trouvé bon de nous informer la veille du départ. Cela écourte notre séjour d'une journée. Notre vol de remplacement part à 3h du matin. Normal. Du ciel, nous ne verrons pas l'Amazonie avec la lumière du jour.


Je m'arrête à Brasilia pour 2 jours. Adrien prend sa connexion pour SP. Je connais déjà la capitale mais cette fois-ci, une amie, Cleysiane, sera ma guide. Un bon moyen de découvrir la ville sous un autre angle et d'apprécier ses particularités qui la rende unique.


Une nuit de bus et me voilà pour 2 jours à Belo Horizonte. Même topo, je connais déjà mais cette fois, c'est Guilherme, un autre ami, qui me fera la visite. Fou de vélo, il me prête une monture et on parcourt toute la ville à deux-roues.


Encore une nuit de bus et je reviens à Sao Paulo. Dernière semaine, dernière ligne droite.

ADM - Alter do Chao

Eh oui, les Caraïbes. Version amazoniennes. C'est le surnom donné à ce petit village situé en bordure du rio Tapajós. Un banc de sable entouré d'eau vient former une des plus belles plages du pays.


Quand les eaux du bassin amazonien montent, la plage est partiellement inondée. Quelques unes des paillotes ont les pieds dans l'eau, ce qui n'enlève rien à la beauté du lieu.


Avec Adrien, Coline et François, un couple de français rencontrés sur le bateau, nous louons des kayaks pour découvrir les berges immergées des environs. Nous tombons sur un groupe de brésiliens festoyant autour d'un churasco (= barbecue). Ils nous proposent de les rejoindre...


Par expérience, je sais qu'il ne faut pas refuser une telle invitation donnée de bon coeur. Nous y passons l'après-midi. Les gamins s'éclatent sur les kayaks. Les grands nous racontent les histoires locales et chantent quelques classiques brésiliens accompagnés de percussions. Oh la belle vie!

ADM - De Manaus à Santarém

De retour à la civilisation, nous découvrons le théâtre de Manaus de l'intérieur en profitant d'une représentation gratuite. Construit à la fin du 19ème siècle, le teatro Amazonas est un petit bijou, des balcons au plafond.


Le lendemain, nous flottons vers Santarém. Le trajet se fait en bateau sur 2 jours. Portés par nos hamacs, enveloppés par les vents, nous filons sur l'Amazone.


A quelques encablures de Manaus, nous passons o encontro das aguas (= la rencontre des eaux). Les eaux marron du rio Solimoes rencontrent les eaux noires du rio Negro, formant l'Amazone. Bizarrerie de la nature, par leur vitesse, température et densité différentes, elles ne se mélangent pas. La limite reste nette sur plusieurs kilomètres.


Il faut venir accrocher son hamac en avance pour être certain d'avoir une meilleure place, loin des moteurs. Ce sont quelques centaines de personnes qui se balancent dans leur filet, discutant, dormant, laissant défiler les heures et le paysage. La nuit, quelques villages scintillent sur les berges, mais pas tant que les étoiles.


Nous touchons Santarém en milieu d'après-midi. Juste après avoir passé un deuxième encontro das aguas. Cette fois entre le rio Amazone aux eaux foncées et le rio Tapajós aux eaux claires.


Nous partons directement pour les Caraïbes!

ADM - Amazonas

Tout le monde repart chez lui mis à part Adrien et moi. Nous décollons pour Manaus, au coeur de l'Amazonie et au bord de l'Amazone.


Nous découvrons d'abord la ville. Je savais qu'il restait de beaux bâtiments du début du siècle, reste du "cycle du caoutchouc" qui a rendu la ville prospère durant des décennies, mais la ville est encore plus propre et plus agréable que je ne pensais. Bonne surprise.
Nous partons ensuite pour la selva (= jungle). Nous suivons David, notre guide, jusqu'à Mamori, à 2 heures de voiture et de bateau au sud de Manaus.


Originaire de Guyana, David a déjà eu 7 vies. Chercheur d'or à Oiapoque, jardinier à Cayenne, contrebandier entre le Brésil et la Guyane, patron de bar en Jamaïque, traducteur en Colombie, gérant d'hostel à Salvador et maintenant, guide en Amazonie.


Dans une pousada au bord des berges immergées du rio Madeira, nous retrouvons Tonyel, notre deuxième guide, surnommé Cabeludo pour ses longs cheveux. Né en ville, il est descendant d'indiens et connait parfaitement la forêt.


Au programme, découverte de la faune et de la flore locale. Les eaux sont hautes en ce moment, nous nous arpentons la zone en barque à la recherche de gentilles bestioles. Nous focalisons une flopée d'oiseaux, pas mal de dauphins et même un paresseux.


Il y a aussi la pêche aux piranhas et surtout, la capture de jacaré (alligator). A la nuit tombée, nous partons en barque. Cabeludo balaye les berges avec sa lampe frontale. Il repère 2 points rouges: les yeux d'un jacaré. Il plonge le bras. Après 1 ou 2 minutes, il sort un jacaré d'une cinquantaine de centimètres de long. On se le passe dans le bateau. La peau écaillée est bien lisse. Ne surtout pas lâcher, il nous chiquerait un doigt en moins d'une seconde!

ADM - Si tu vas à Rio


Je profite du temps au fil de l'eau pour reprendre le fil de l'histoire. Le temps brésilien passe vite. Je vous ai laissés dans le Mato Grosso do Sul.


Bonito, c'était beau. Mais c'était loin. Après une dernière plongée dans un lac mystérieux (200m de fond avec de l'eau claire comme de l'eau de roche), il faut ensuite revenir jusqu'à SP. Il faut surtout un bon relai de conducteurs pour les 15 heures de trajet et un peu de sang-froid pour affronter les camionneurs (ou pilotes de rally?) en plein brouillard à minuit passé.


Seulement 3 heures de sommeil et je repars pour l'aéroport de Guarulhos récupérer Guillaume, Maxence et Bruno. Nous louons une voiture... une petite Clio pour 4 grands bonshommes. De belles parties de Tetris en perspective pour caser les sacs et valises dans le coffre.


Nous savourons une moqueca à Ubatuba, au bord de la plage puis remontons la côte entre SP et Rio. Bordée par la mata atlantica (forêt typique de la région), le littoral est un délice. Si on omet les innombrables dos-d'ânes et les caprices de la météo, tudo bem!


Comme il pleut, nous filons vers les charmes coloniaux de Paraty. Nous passons ensuite à Ilha Grande. Plages et randos. Je ne m'attarde pas avec de longues descriptions, vu que c'est la troisième fois que je visite ces lieux. Je vous laisse chercher dans les archives!
Nous arrivons à Rio en longeant la côte via Pedra da Guaratiba et Grumari. Un de mes endroits préférés au monde. Cela fait un petit détour mais je tiens absolument à montrer cette partie de la côte à mes trois compères, même si dans la voiture, quelques paupières se ferment et que les estomacs crient famine.
Encore trois jours à Rio. Nous sommes rejoints par Adrien, Irina, Yann, Alexis, Hippolyte et un couple d'amis brésiliens, Beatriz et Fabio. Je connais déjà Rio bien sûr. Mais il faut bien faire le guide, et puis cela fait toujours plaisir de monter au Pain de Sucre (surtout que cette fois on a la chance d'y voir un colibri) ou de boire une caïpirinha sous les arches de Lapa.

ADM - Bonito

1200 km. C'est la distance entre Sao Paulo et Bonito, ville de l'état du Mato Grosso do Sul. Avec Adrien, Irina, Alexis et Hippolyte, 2 autres amis français habitant à SP, nous roulons 15h pour rejoindre Bonito.


Nous y retrouvons Maxence, Guillaume et Bruno. Ils sont venus en voiture depuis Campo Grande. Le GPS de la voiture de location les a fait passer par des pistes en terre : 2h30 pour avancer de 60 km, perdus au milieu de la pampa. Ils n'ont jamais été aussi content de revoir du bitume. Mais ils ont pu voir un toucan au passage. Brésil, terre d'aventures.


"Bonito", cela signifie beau. Tout un tas d'activités sont proposées pour profiter des beautés naturelles du coin : grottes, rivières et lacs aux eaux cristallines.


Nous commençons par o aquario natural (= l'aquarium naturel), une balade avec masque et tuba dans une rivière pleine de poissons. Et l'on observe la photosynthèse  des algues : des bulles d'oxygène remontent à la surface. Muito bonito.


L'après-midi, nous descendons une rivière sur des bouées. Dans les cascades, c'est du mini rafting, en dehors, la balade vire en joute fluviale!


Malheureusement, la météo n'est pas au rendez-vous. Le deuxième journée, nous la passons sous la pluie. Sous l'orage même. Après débat, nous décidons de ne pas annuler notre randonnée au rio do peixe. Nous partons en tongs, maillot de bain et k-way derrière notre guide. Il nous emmène sur des sentiers forestiers jusqu'à un puits : "vous pouvez sauter ici" nous dit-il.


1, 2, 3, 4 mètres, plouf. Même s'il pleut et que l'on a déjà froid, il aurait été dommage de ne pas sauter une fois arrivés là. On enchaîne avec une grotte, trois tyroliennes, un plongeoir... On s'éclate comme des petits fous. Et nos dents claquent autant que tremblent nos genoux.

ADM - Sampa

Voilà 2 semaines que je suis arrivé à Sao Paulo. C'était chouette de revoir la ville et les amis brésiliens.


En plus, trois amis qui étudiaient à Nantes avec moi, Adrien et Yann sont venus de France pour l'occasion. Maxence, Guillaume et Bruno vont découvrir le Brésil pendant 2 semaines. Après un premier weekend paulista pendant la Virada Cultural (inspirée de la fête de la musique française), nous les avons envoyés à Iguaçu, aux fameuses chutes d'eau. Un des musts du continent.


Même si ce sont de grands garçons, on ne va pas les laissez tous seuls trop longtemps. On reprend le sac à dos!

ADM - Bilan à 5 ans

Bientôt une semaine que je suis à Sao Paulo. Cela passe vite. C'est marrant de revenir 5 ans après. Je retrouve la ville que je connaissais... ou pas.


En vrai, Sao Paulo n'a pas radicalement changée. Loin de là. Il y a toujours beaucoup de trafic, quelques hélicos dans le ciel, des buildings en construction, un cobrador dans chaque bus, des shopping mall énormes, des lanchonetes aux coins des rues, des trottoirs défoncés...


J'ai tout de même l'impression que la ville est (un peu) mieux organisée, rangée. Il y a sans doute l'effet "Inde" qui joue : après avoir passé 1 mois et demi dans un bazar continuel, tout le reste parait plus propre.
Et puis, la ville est tellement grande que je ne connaissais pas tous les quartiers. Par exemple, je loge actuellement chez Adrien et Irina, près de Perdizes, un endroit où je n'avais jamais mis les pieds.


Et il y a sans doute eu quelques petites évolutions. L'actuel préfet (c'est-à-dire l'équivalent du maire), Fernando Haddad, a mis en place de petites choses qui font la différence, comme des pistes cyclables, des parkings pour vélos, ou encore des lieux de vie partagés (en retirant des places de stationnement) devant des bars ou restaurants, pour s'asseoir en plein air, se réunir. Bon concept pour se réapproprier un espace urbain envahit par les voitures.


Il y a aussi plus de bus articulés, plus spacieux. Bonne idée. Je repense aux trajets dans des véhicules surchargés, transpirant au milieu des passagers entassés comme des sardines. Les magasins, toujours plus achalandés, me paraissent nombreux à avoir leur décoration refaite. De multiples salles de sport proposent des séances de crossfit. Beaucoup de bars proposent des bières importées ou artisanales. D'ailleurs, faire sa propre bière est à la mode ici, les magasins spécialisés dans ce nouveau hobby ont fleuri. Le fait-maison et le bio gagnent du terrain ici aussi.


Au final, 5 ans c'est loin... mais pas tant que ça.

ADM - Rumo ao Sampa


Cela fait 6 mois que j'ai décollé pour New Delhi. 180 jours à suivre les routes, les rails et les couloirs aériens vers l'orient. Il est venu le temps d'une petite pause. J'entame une partie plus "vacances" que "voyage" de mon parcours. D'une part, je vais être un peu moins itinérant dans les prochaines semaines. D'autre part, c'est un peu un retour aux sources.


J'en avais de la "saudade" de ce Brésil dis-donc. Quel plaisir de manger un prato feito : riz, feijao, viande, batata doce, salade, tomate, le tout arrosé de tubaïana, le soda local à base de guarana. Je suis repu pour 15 reais.


Il est sympa ce petit restau en face de la rodoviaria (gare routière) de Corumbá. Lindomar, le gai luron au service, me rappelle qu'il est utile d'avoir une équipe de football préférée pour pouvoir engager la conversation avec (presque) n'importe qui dans ce pays. Je lui donne un bref cours de français au passage.


Je traverse le Brésil agricole du Mato Grosso do Sul et l'état de Sao Paulo. Bétail (encore!), canne à sucre et maïs. Je retrouve aussi les joies du voyage en bus brésilien : la clim trop forte et les arrêts sur les énormes aires de bord de route, pour se restaurer à grand renfort de viandes ou de salgados. Hisse et ho, Sao Paulo.

ADM - Bolivia te espera


Une fois le sort du vélo réglé, je peux viser plus loin : Sao Paulo. Avant, il me faut traverser la Bolivie et le Brésil.


Je dis au revoir à Antoine et Caroline puis file vers le nord jusqu'à la frontière. La route passe par les quebradas de Tilcara et Humahuaca. L'altiplano est sur son 31. Mes compères vont se régaler quand ils passeront à vélo dans quelques jours.


A La Quiaca, l'Argentine me dit au revoir dans un nuage de poussière. Petit panneau rappel : les Malouines sont argentines. Oui, on aura compris. La Bolivie m'attend. En 1 km de marche, je remonte le temps de 10 ou 20 ans. Les prix sont divisés par 2. Les mamas ont leur chapeau melon et le pancho. La wifi n'existe plus, les cyber cafés sont de retour.


Les bus ont changé depuis mon premier passage 6 ans plus tôt. En mieux. Et les routes sont bitumées. Je suis limite nostalgique de ces bus brinquebalants se trémoussant sur des routes impraticables au milieu de l'altiplano. Seule la musique locale entêtante continue de passer en boucle.


Le long des routes, les peintures vantant l'oeuvre d'Evo Morales, premier président d'origine indigène, sont nombreuses. Malgré les pubs pour le "si", un referendum lui a donné tort : il ne pourra pas changer la Constitution pour briguer un quatrième mandat. Arrivé en 2006, il quittera le pouvoir en 2020.


Je passe 2 nuits de suite dans des bus. Entre temps, je visite la jolie ville de Sucre, capitale de la Bolivie (même si La Paz abrite le gouvernement). C'est aussi à Sucre qu'a été signée l'indépendance du pays : les suceños n'en sont pas peu fiers. Je me fais aussi couper les tifs. C'est un peu plus cher qu'à La Paz en 2010. Mais le coup de ciseau est rapide et efficace. L'artiste stérilise ses outils à la flamme, à l'ancienne école. Une fois n'est pas coutume, j'ai plus de barbe que de cheveux.


Je passe ensuite une matinée à Santa Cruz. Je sens que je m'approche du Brésil. A part ça et une basilique, la ville n'a que peu d'intérêt. Je prends le train pour Quijarro, aux confins orientaux du pays.

ADM - Saltabanques


La circulation se densifie. Les bus et les camions nous passent à quelques centimètres. Nous nous approchons de la ville. Salta la linda.




Mon objectif est atteint. Pas mal de dénivelé et 440 km en une semaine. Il faut maintenant savoir ce que je fais de ma monture. L'envoyer en colis au Brésil? Ce n'est pas rentable. La trimballer dans les bus avec moi? Trop galère. Plan A : la vendre. Plan B : la donner.




Je fais le tour des vendeurs et ateliers de vélo. L'avantage de vendre par rapport à acheter, c'est qu'avec le vélo, je me déplace plus vite. Je fais au moins trois fois le tour de la ville.




Tout le monde me dit que le vélo est beau, mais il n'y a personne pour me l'acheter. A part "el cromo", un revendeur de bric et de broc, qui m'en propose 1000 pesos. Trop peu. Il le revendrait beaucoup plus cher.




Après avoir rencontré un couple d'argentin voyageant en vendant des babioles dans les rues, une double idée germe dans nos têtes. Antoine et Caroline vont jouer de la musique dans la rue. Et moi je vais mettre mon vélo en vente.




Une fois le trac initial passé, Antoine et Caro jouent aux saltimbanques. Ils mettent l'ambiance pendant plus d'une heure. Ils récoltent 70 pesos!




De mon côté, 3 gars sont intéressés. J'adapte le prix à la tête du client. J'ai le téléphone du premier, pour 2000 pesos. Le deuxième reviendra peut être demain, pour 2500 pesos. C'est le seul qui a essayé  le vélo. Le dernier me dit : "je te l'achète demain pour 3000", sans me laisser son téléphone. En clair : mon vélo me reste sur les bras.




Je passe au plan B. Le lendemain, je retrouve nos amis argentins. Je propose le vélo à Tincho, contre quelques uns de ses articles. Il n'en croît pas ses oreilles... et se demande peut-être si je ne suis pas un peu fou. Sans doute.

ADM - Quebrada del Rio de las Conchas

Nous laissons Cafayate et ses vignobles pour pénétrer dans la quebrada, une région de roches rouges. Cet étonnant décor naturel n'a rien à envier au Far Ouest américain et me rappelle un peu le centre rouge australien.
Nous slalomons au milieu de ces géants colorés. La route est plutôt descendante mais le vent nous bride. Cela souffle fort. Les rafales nous feraient presque reculer.


Il y a quelques rares habitations sur le bord de la route. Nous nous arrêtons acheter du pan casero (= pain maison). Encore chaud, un délice.


Un couple arrive à vélo dans l'autre sens. Des français, normal. C'est cool de croiser d'autres cyclistes "normaux". A Cafayate, nous avons croisé un alsacien, un peu extrémiste du vélo : 65 000 km en 3 ans à pédaler et bivouaquer dehors. Pour lui, dormir dans une ville et prendre le bus, c'est "kiss cool la vie". Nous lui demandons s'il rencontre quand même des gens. Le cuir de sa peau tannée par le soleil et le vent se fend d'un sourire : "énorme" répond-il. Nous n'en saurons pas beaucoup plus.


Nous continuons à descendre la quebrada jusqu'à établir notre bivouac au milieu de celle-ci, au bord d'une rivière asséchée. Le cadre idéal pour camper.


Le lendemain, nous terminons la route de la quebrada et filons vers le nord à travers la vallée de Lerma. Le paysage regagne de la verdure.


Nous voulons encore acheter du pan casero à une maisonnette. Il n'y en a pas aujourd'hui. A la place, les campesinos nous offrent quelques grappes de raisin.


Nous bivouaquons de nouveau. Cette fois-ci au milieu d'une estancia de 24 000 hectares. 6000 vaches. Cela me rappelle Tamanick en Australie. Sauf qu'ici, une trentaine d'employés vit sur place. Et le dueño est italien.

ADM - Vallées Calchaquies

Lorsque j'enlève la chambre à air, je me rends qu'elle était déjà en piteux état. Pas la peine de gâcher, je cherche un atelier de réparation de vélo pour en acheter une autre. Il y en a deux à Amaïcha... l'un fait la grasse mat' et l'autre s'en va illico presto en voiture : "donne moi 100 pesos et je t'en ramène une dans 1 heure. Ou 2...". Laisse béton. J'en pique une à Antoine et Caroline, même si elle est un peu plus petite. Cela fera l'affaire. J'espère.


Nous continuons à descendre la vallée via une route en mauvais état. Nous rejoignons enfin la ruta 40. Mieux bitumée, c'est la route touristique qui traverse le pays du nord au sud. Nous sommes autour du point kilométrique 4200!


Lorsque l'on arrête sur la route, il n'y a pas un seul bruit autour de nous. A peine le vent, des fois, un oiseau au loin. Et des pick-up ou des berlines sans âge, pied au plancher, viennent régulièrement briser ce beau silence.


Une succession de longues lignes droites nous emmène jusqu'à Cafayate, au milieu des vignobles. Le vent souffle plus fort. Il faut forcer sur les pédales pour bien avancer. Les vues sur les vignes et les montagnes valent bien ça.


A Cafayate, c'est l'anniversaire de Caroline. Avec Antoine, nous préparons le dîner! Barbecue (parillada) et tarte au citron, le dessert officiel de chaque anniversaire de la demoiselle. Nous n'avons que quelques ustensiles rudimentaires et pas de four. La préparation, et surtout la cuisson de la pâte, est un peu épique... et le résultat étonnamment bon.


Le 1er mai, tout le monde chôme. Nous aussi. Nous prenons une journée de pause et en profitons pour aller au bal du 1er mai. La musique est sympa... mais un peu répétitive. Et nous quittons les lieux avant que les cartons de mauvais vin ne métamorphosent la jeunesse locale.

ADM - Infernillo


Nous sommes au creux du plateau de Tafi del Valle. Prochaine étape jusqu'à Amaïcha del Valle. Quasiment la même altitude, vers 2000 m... mais au milieu : le col de l'infernillo, 3042 m.


Le ciel est bleu. Pas une tâche. Cela fait du bien. La montée commence tout de suite, pas d'échauffement. 25 km pour arriver là-haut, au bout du plateau.


Aujourd'hui, j'ai de meilleures jambes. Une bone nuit de sommeil et une vue magnifique sous les yeux font leur effet.
J'attends Antoine et Caro pour quelques photos. Ils sont un peu plus fatigués que la veille. Quelques barres de céréales et les voilà qui me rejoignent. Le col n'est plus qu'à 5 km? Déjà? Super!


Nous faisons notre pause sandwich en haut, parmi quelques poules et lamas. Ensuite, nous nous calfeutrons pour entamer la descente. Le vent souffle et une flopée de nuages vient d'envahir la zone en quelques minutes.


C'est parti, à fond les ballons. La récompense de deux jours d'efforts. De l'autre côté, le macadam est en très mauvais état. Avec des pointes à plus de 60 km/h, chaque irrégularité secoue le vélo. Heureusement que je n'ai pas acheté un vélo premier prix en plastique...


Cette nouvelle vallée est toute aussi belle.   D'énormes cactus jalonnent la route. Plus on descend, plus on se réchauffe. En revanche, le vélo commence à souffrir. Ma chaîne saute deux fois, mon paquetage commence à se faire la malle mais surtout, j'ai une crevaison lente à l'arrière.


Il ne reste qu'une douzaine de kilomètres de descente, alors je remets 2 ou 3 coups de pompe jusqu'à l'arrivée. Nous voilà à Amaïcha, le début des vallées Calchaquies.

ADM - Coup de pompe

Notre première étape est plate. Mes débuts sont à l'image du macadam, un peu chaotiques. Un écrou mal serré et tout mon bardage s'écroule. Trop serré et cela fausse la roue. Ah, le matériel d'occasion...




Une fois ces "détails" réglés, nous descendons 40 km jusqu'à Acerchal pour planter notre tente dans... une station service, sur les conseils de cyclistes locaux. C'est pas très glamour mais cela nous permet de rejoindre la route 307, menant aux vallées Calchaquies. On se permet tout de même une pause à Famallia, la "capitale nationale des empanadas", rien que ça (= fourrés à la viande). Obligés d'y goûter.


Après une nuit entre les klaxons et le générateur de la station service (merci les boules quiès), nous nous lançons vers le grand objectif du jour : Tafi del Valle, 2200m. Prononcez "Tafi del Vaché".


Profil du jour : 10 km de plat avant 40 km de montée et encore 10 km de plat pour terminer.
Mes jambes sont lourdes, mon vélo trop petit, le ciel est gris. A mi-parcours, je suis déjà éreinté, j'ai le dos cassé, j'ai froid. Antoine et Caro ont la patate. Heureusement, sinon je jetterais le vélo sur le bas-côté pour prendre le bus. Je suis leur tandem en peinant. Plus on monte, plus la brume s'épaissit. Le smiley "tranquilo" tagué dans le dos du gilet de Caro me nargue pendant plusieurs heures. Ils montent à un rythme régulier, tranquilou.


Je me répète "Tafi del Valle, Tafi del Valle, Tafi, Tafi, Tafi...", hâte d'y être. Je finis par trouver mon rythme. J'accélère même pour que cela se termine plus vite. Quelques chevaux apparaissent de temps en temps, perdus dans la brume. On ne voit pas à plus de 10 m. Il y a des chiens aussi. L'un d'eux me court après pour planter ses crocs dans mon sac.


Et voilà enfin le plateau final. Une fois là-haut, miracle de la nature, le ciel se dégage. Nous pouvons enfin découvrir le paysage... et quel paysage! Les flans montagneux encadrent le plateau, la retenue d'Angostura se perle de quelques vapeurs, les nuages dégoulinent sur les pâturages. Et le soleil nous réchauffe enfin.


Nous tombons sur une auberge où se donnent des cours de violon. Parfait pour Antoine et Caro qui allient randos et musique depuis le début de leur voyage. Ils ont encore des forces pour toquer du violon et de la flûte jusqu'à minuit. Moi, je dors déjà depuis 2 heures.

ADM - Argentine... à vélo


Nous nous retrouvons tous à Mendoza comme prévu. Antoine et Caroline ont pu passer la frontière un jour après moi, en faisant du bus-stop, leur tandem dans l'allée du bus. Adrien et Yann atterrissent sans problème.


Moi, j'ai eu le temps d'amorcer ma quête d'un vélo. Mon coeur balance entre la location ou en trouver un d'occasion. Logistique et budget en dépendent.


Nous parcourons les bodegas de Maipu à vélo. N'ayant toujours pas trouvé ma monture, je retourne chez Mr Hugo, un sympathique loueur de vélo chez lequel nous étions déjà allé avec Aurélien et Florian. Il n'offre plus de verre de vin pour commencer et/ou finir la journée. La police le lui a interdit. A la place, un jus d'ananas!


Nous testons quelques vins et pique-niquons près des vignes. Pas facile de trouver un spot tranquille. Le secteur est un peu plus urbanisé que dans mes souvenirs. Il y a plus de trafic routier aussi.


Adrien et Yann repartent à SP. Pour Antoine, Caroline et moi, le chemin continue vers San Miguel de Tucuman. 15h de bus vers le nord.

Là, je n'ai plus le choix, il me faut trouver ma bécane. Nous souhaitons rejoindre Salta, et plus si affinités, à tour de pédalier. Après avoir fait 2 fois le tour des marchands de vélo de la ville, j'ai mon vtt d'occasion. Suite au prochain épisode...

ADM - Escape game


Adrien et Yann arrivent ce jeudi à Mendoza, en avion depuis Sao Paulo. Avec Antoine et Caroline, en baroud en Amérique du Sud depuis février, nous devons tous nous rejoindre à Mendoza pour un weekend prolongé... La pression commence à monter. Mardi matin, je suis toujours bloqué à Santiago. En plus, le jour où la frontière va ouvrir risque d'être bordélique. Tout le monde va prendre les bus d'assaut et tous les camions qui attendent déjà sur la route devront passer. Bouchons en perspective. No esta bueno.


A force d'aller me renseigner à la gare routière, j'ai le numéro de Sergio, le guichetier d'une des compagnies de bus qui font la liaison jusqu'à Mendoza. Ils sont les premiers au courant sur la situation. Lundi soir : "estimamos que puede abrir la frontera manaña" = "nous estimons que la frontière peut s'ouvrir demain". Espoir. Mardi matin au petit déjeuner, je reçois : "segue cerrada todavia" = "toujours fermée". La veille, il s'est mis à neiger dans les montagnes. No esta bueno.


Et là, Karen, qui est aussi à l'auberge et cherche à aller à Mendoza entre dans la pièce. Je crois qu'elle me demande si j'ai de bonnes nouvelles, alors je lui dis que c'est mal barré. Mais non, en fait, elle a de bonnes nouvelles : elle a trouvé une compagnie qui lance un bus à 13h40. Bueno!


A ce moment, il faut courir à l'agence avec  son passeport et prendre un ticket avant que le bus soit plein. Ce que l'on fait. Bueno!
Le bus part avec une heure de retard. Mais au moins, il part. A défaut de déplacer des montagnes, il faut pouvoir les traverser. Le trajet est plus long que prévu : à 40 km du col, nous voilà bloqués. 2h30 pour faire 3 km. No estas bueno.


Le trafic se débloque finalement. La route au milieu des montagnes est superbe. Un passage avec 18 virages est juste bluffant. Il m'avait déjà marqué 5 ans plus tôt. Juste un peu dommage que la nuit commence à tomber lorsque nous passons les points les plus hauts. Par contre la pleine lune éclaire les parois rocheuses enneigés qui encadrent notre redescente côté argentin. Et nous arrivons enfin à Mendoza au milieu de la nuit. Bueno!

ADM - Santial'eau


Comme lors de ma première visite avec Aurélien et Florian, Santiago affiche un ciel gris en permanence. Jose, un ami chilien rencontré à Calcutta me confie pourtant qu'il faisait très beau jusqu'à mars. L'hiver arrive tôt cette année.


La météo est tellement capricieuse qu'il neige sur la Cordillère... et la frontière avec l'Argentine est fermée. Zut. Aurélien, Florian, cela ne vous rappelle pas quelque chose?
Cela contrecarre mes plans, puisque je voulais me rendre à Mendoza dimanche. La frontière est fermée jusqu'à nouvel ordre. La route traverse la Cordillère des Andes. La visibilité au col est nulle, et des éboulements ont eu lieu. Au mieux, le passage sera ouvert mardi. Au pire...


A Santiago, il pleut en permanence depuis vendredi. L'eau courante est coupée depuis samedi matin : la rivière qui traverse la ville est en crue. La station de traitement est saturée tellement l'eau est boueuse. De la boue couleur chocolat que l'on retrouve dans les rues. Ce dimanche, quelques stations de métro commençaient même à patauger. Quelques coupures de courant agrémente  le tout.


Que faire? Dimanche, je me rends au musée de l'histoire du Chili. Pas de bol, il est fermé. Le musée de l'histoire naturel en face aussi. Il reste le shopping Costañera, le plus grand de toute l'Amérique du Sud (et avec le gratte-ciel le plus haut). Comme les musées, normalement ouvert le dimanche... il est fermé. La moitié des bars et restaurants de la ville aussi. Quand el niño disjoncte, il ne reste plus qu'à prendre son mal en patience.

ADM - Retour vers le futur

Retour à l'aéroport d'Auckland. Je rends la clé de ma voiture/maison sans encombre. J'ai pris l'option "empty", ce qui signifie que je peux laisser la voiture avec le réservoir vide. J'ai testé la capacité de la réserve : au moins 30 km à partir du moment où le voyant s'allume. Même sur un chemin de traverse, montagneux et non bitumé, à la nuit tombée... je n'ai pas poussé jusqu'à la panne sèche tout de même.


Après ça, je n'ai fait qu'une bouchée du Pacifique. C'est tellement rapide de traverser l'immense océan que l'avion a atterri avant de décoller...


Eh oui, j'ai traversé la ligne de date internationale. Un retour de 24h dans le temps. Ou un bond, tout dépend du point de vue.
Cela m'amène à Santiago del Chili. Comme je suis déjà venu 5 ans plus tôt, pas besoin de faire de tourisme. Je retrouve les empanadas. Je troque l'anglais pour l'espagnol. Viva la America!

ADM - Road trip


Je quitte la douceur de Nouméa, séduit par la beauté du caillou et le formidable accueil de Thierry, Valérie et Tony. Merci à vous! Ce détour par la Nouvelle-Calédonie valait... le détour.


Cela me laisse quelques jours pour visiter l'île du nord en Nouvelle-Zélande. Arrivant et repartant de l'aéroport d'Auckland, cette fois-ci pas d'hésitation : je prends une voiture.


Je roule directement vers mon premier objectif : Tongariro. Je pensais faire la rando de 4 jours mais la prévision météo n'étant pas encourageante (quelle surprise!), je vise seulement le Tongariro crossing à la journée.


Je commence sous d'épais nuages, rapidement suivi par un petit crachin qui se transforme en une bonne pluie au fur et à mesure de l'ascension de ce paysage volcanique. Je dis volcanique parce que je l'ai lu dans les prospectus, en vrai, je vois que dalle. A peine à 10 mètres devant moi. Être dans les nuages... au sens propre... puisque je suis rincé.


Au sommet, je suis récompensé par des rafales de vent. Je vois à peine les lacs qui font la renommée de "la plus belle rando à la journée de NZ". 4h42 de marche chrono en main qui me font apprécier le confort relatif de ma berline, ma maison pour les prochains jours.


Je remonte par Taupo et Rotorua, via l'autoroute "géothermale", traversant une  zone d'activité volcanique. Là, je suis agréablement surpris par les Huka Falls, où l'eau démontre toute sa force érosive, mais reste un peu sur ma faim au parc de Wai-o-Tapu. Certes les roches et lacs colorés par les rejets naturels de soufre et autre ammoniac sont impressionnants mais les couleurs sont un peu ternes sous les nuages. Ah, il y a aussi le geyser qui se déclenche lorsqu'on le badigeonne de savon... mais je ne l'ai pas vu non plus. C'est une seule fois par jour, à 10h15. Faut le savoir. J'arrive au parc peu avant 11h, pas de bol. Le prix du ticket reste à $32, pas de bol.


Avant de terminer à Auckland, avec sa Sky tower et ses anciens cratères qui surplombent la ville, je continue ma boucle via la péninsule de Coromandel pour voir deux plages en particulier. Sur l'une, se trouve une énorme grotte, dénommée Catedral Cove.


L'autre est renommée pour sa source d'eau chaude, suintant sur le sable à marée basse. Il faut creuser son trou et faire son mix avec l'eau froide de l'océan pour en profiter. C'est rigolo mais à marée basse, le coin est pris d'assaut par les touristes.


Je creuse une pataugeoire en collaboration avec quelques allemands. 100 ans plus tôt, nos aïeux creusaient des tranchées les uns en face des autres. Comme quoi, l'Histoire ne se répète pas toujours. Après quelques efforts, nous trempons nos fesses dans moins de 30 cm d'eau tiède. Et des américains débarquent, mais ils ne comprennent rien aux châteaux de sable. Cérébralement déficients ou culturellement individualistes, ils sabotent notre mur.


A noter que pour une fois, les touristes chinois ne sont pas embêtants, puisqu'ils creusent plus loin. Là où il n'y a pas d'eau chaude. Peut-être fuient-ils la foule. Une autre famille, indienne, est encore plus loin. Ils sont nombreux, alors ils ont creusé une belle piscine, dans la bonne humeur. Je leur explique quand même que la source ne couvre pas toute la plage... ils peuvent continuer à creuser, mais l'eau va rester froide un moment.

ADM - Nouméa


Je passe le reste de la semaine à découvrir  Nouméa à vélo, le long des baies et sur les pentes escarpées de la presqu'île. Entre deux coloriages avec Tony.


Je visite le centre culturel Jean-Marie Tjibaou, du nom d'un élu politique qui a œuvré pour faire revivre la culture kanak, assassiné il y a 25 ans. Le centre offre un espace de création et d'exposition pour les artistes kanaks, dans un superbe bâtiment dessiné par Renzo Piano, l'architecte ayant également réalisé le centre Pompidou à Paris. Comme il est au coeur de la mangrove, l'employée de l'accueil commence sa description de la visite en me donnant de l'anti-moustique!


Je découvre le centre-ville avec sa place des cocotiers, son marché et ses deux petits musées sur la culture kanak et sur le peuplement à l'époque coloniale. La Calédonie servit d'abord de bagne dans la deuxième moitié du 19ème siècle. Puis l'immigration fut encouragée pour développer la culture du café, mais ce fut un échec. La promesse d'un eldorado en a attiré plus d'un, et beaucoup sont repartis bredouille.


Je tombe sur les jeudis du centre-ville. Une animation avec quelques stands de nourriture, principalement de Wallis-et-Futuna. Facile de reconnaître les wallisiens, ils ont une sacrée carrure et des bras comme mes cuisses. Mieux vaut ne pas se fâcher avec l'un d'entre eux.


Valérie m'emmène également voir leur "petit paradis", un petit bungalow pour passer des weekends en bord de mer. Quand je vois le cadre, je ne peux que valider cette expression!

ADM - La côte Ouest, de Farino à Bourail


Non seulement T&V m'héberg, mais ils me prêtent également une voiture. Longeant le littoral ouest au volant du pickup, le vélo à l'arrière, je me dis que je suis un sacré veinard!


A la radio, c'est NRJ : "envoie un SMS (coût 368F) et gagne 20 paquets de biscuits Milka!". Aaaah Douce France.


Je marque une première étape au parc des Grandes Fougères pour une randonnée d'une quinzaine de kilomètres. Mon parcours m'emmène au coeur de la jungle, entre grandes fougères et niaoulis, un arbre surprenant, à l'écorce blanche. J'y vois des cagous, l'oiseau emblématique de Calédonie. La pauvre bête, faute de prédateurs, a vu ses pectoraux s'atrophier au fil des générations. Les cagous ne peuvent donc pas voler. La prolifération de chiens errants a mis à mal la population de cagous. Grâce à des zones protégées, l'oiseau reprend de la plume de la bête.


Je vais ensuite jusqu'à la plage de la roche percée où se situe le bonhomme de Bourail, sculpture de la nature face à l'océan. Je suis le sentier des trois baies. Au retour, je passe par le tunnel de la roche percée : comme la marée est haute, deux vagues ont le temps de m'attraper avant d'arriver à l'entrée du tunnel! Je suis trempé jusqu'à la taille, mais l'appareil photo est au sec, c'est bon. C'est quand même plus fun de passer sous la falaise. Et plus rapide.


Je termine la journée au camping de Poé : la tente à 3 mètres de la plage et du lagon. Vers 18h, c'est un superbe concours entre le lagon bleu et le soleil orange. L'astre croit l'emporter... mais les étoiles mettent finalement tout le monde ex aequo.


Le lendemain, j'attaque par 2 heures de kayak sur le lagon, dans un paysage de rêve. Avec masque et tuba je plonge sur le récif où se brise les vagues, à 2 bornes de la côte. De la poiscaille en pagaille! La vie sous-marine est riche : d'énormes poissons perroquets qui atteignent un mètre, des mini poissons bleu fluo... il y en a dans tous les sens autour des "patates" de corail. Il y a même toute une bande de nemos... Je les avais ratés sur la Grande Barrière... c'est réparé.


Je repasse sur la terre au domaine de Deva pour une petite rando qui m'offre un magnifique point de vue sur le lagon et la faille aux requins : l'embouchure d'une rivière qui donne un super spot de plongée... mais on y trouve un fort courant poussant vers le large et aussi... l'animal qu'indique son nom...


Je fais quelques autres arrêts en redescendant sur Nouméa, dont un plein avec le gasoil le moins cher de France : 91F le litre (0,83 €)!

ADM - Nouvelle-Calédonie


Comme indiqué dans le précédent message, me voilà dans un nouveau pays en "Nouvelle" : la Calédonie. Bienvenus en France! Mais à l'autre bout du monde.


J'ai la chance d'être hébergé par Thierry et Valérie qui ont leur pied-à-terre à Nouméa, petit paradis franchouillard sous les tropiques.


Les activités nature ne manquent pas sur la Grande-Terre. Le samedi, Thierry m'emmène au parc de la rivière bleue. Un lac au milieu de montagnes rouges, une terre riche en nickel. Avec les vélos, nous arpentons les sentiers du parc. Le lac s'est formé suite à la création d'un barrage hydroélectrique en 1958. Une forêt a même été noyée et il ne reste aujourd'hui que des arbres pétrifiés, d'une couleur blanche. T&V l'ont parcouru en kayak un soir de pleine lune. Ambiance fantomatique garantie.


Le lendemain, avec Thierry, Valérie et Tony, nous nous rendons tous ensemble à la Dumbéa, une rivière coincée au fond d'une vallée encadrée d'abruptes montagnes. Tony, du haut de ses 4 ans, se débrouille bien sur les roches. Surtout lorsqu'il trône sur les épaules de son papa. Au programme, pique-nique et baignade dans la rivière, pour le plus grand bonheur de tous, y compris Bonnie, le gros toutou de la maison.


Thierry me fait également découvrir une partie de Nouméa en voiture, le long des baies et en-haut du parc Ouen Toro. De la-haut, on voit que le caillou est le paradis des amateurs de glisse : paddle, kite surf ou planche à voile font carton plein.


T&V me racontent également la vie de la Calédonie. Côté pile : le monopole d'Air Calin la compagnie aérienne, les déboires de la SNL qui extraie le nickel, les largesses de l'État français. J'entends également de sacrées histoires sur les interactions entre les différentes communautés de l'archipel : Kanaks, Caldoches (descendants des colons français) et Oreilles (venus de métropole). Côté face : une économie qui se porte bien, le timide développement du tourisme, la qualité de vie nature & soleil!

ADM - La Nouvelle Odyssée de Calédonie

La lecture influence le geste. Lisant Jules Verne dans le métro, je pars à travers le monde en 180 jours. Lisant Sylvain Tesson sur les routes australes, je rêve déjà de cavaliers mongols parcourant steppes et déserts.


Cette fois-ci, la poésie grecque m'inspire ce qui suit...


"
Je m'en allais vers le pays et gens de Calédonie. Par le vaisseau blanc, je quitte le pays du long nuage blanc, poussé par un air câlin venant du Sud que fait souffler James Cook, l'égal des dieux. Une fois la terre retrouvée, je suis reçu par Thierry et Valérie.


AYMERIC: Bonjour Valérie, bonjour Thierry, ô mon cousin issu de germain. Je m'en viens de lointains pays, traversant la grande sphère. Au titre de nos liens bretons, je viens demander ton hospitalité.


THIERRY: Oui, je me souviens de ces festins donnés en ces maisons de Bretagne. Longues sont les années écoulées mais intact en reste le bon souvenir.
Tu ne dormiras pas à l'auberge alors que nous avons ici, un studio libre. A-t-on déjà vu refuser le gîte et le couvert ? Ah non, jamais! Tu es ici le bienvenu.
Je te présente Valérie et Tony.


VALÉRIE: Sois le bienvenu en notre demeure et que ton séjour soit agréable et prospère en bons souvenirs.
Tony, dis bonjour au cousin Aymeric que voilà.


TONY: Bonjour! Moi je suis fort comme Ulk!


AYMERIC: Bonjour Tony! Tope là!
Afin de manifester ma gratitude, veuillez accepter ce maigre butin. On dit de ces nectars qu'ils valent presque ceux de notre pays, bien qu'il leur manque encor l'expérience de longues années de floraison. Allons, emplissons nos verres et buvons aux explorateurs, réunissant la Gaule et la Calédonie, le celte et le kanak, l'Atlantique et le Pacifique.


VALÉRIE: Mais dis-nous notre hôte. D'où nous viens-tu sur les routes des airs ?... fais-tu le commerce ?... n'es-tu que vagabond qui, follement, marches et sillonnes sur les chemins, et, risquant ta carrière, t'en vas cueillir quelques bons contes sur les terres étrangères ?


AYMERIC: Je vais vous répondre sans feinte. Mais nous aurions du temps, des vivres, du bon vin et, sans bouger d'ici, laissant à l'ouvrage aux autres, nous resterions tout à notre soirée à banqueter, que j'en aurais encor grandement pour la semaine avant de vous pouvoir défiler mes histoires.
Mais je ne peux qu'apporter réponse à votre demande, alors voici:
Partant de mon bon pays de Malestroit, je pris la route des airs pour le pays des hindous. On dit qu'il n'existe que peu d'empires tant peuplés. Là, sautant de bus en trains, je visite les terres du Nord, au gré de l'hospitalité des dignes descendants de feu les Maharajas.
Je m'en vais ensuite en royaume du Siam. Je retrouve des chemins familiers. On y fête, avec les proches retrouvés, la nouvelle année.
Je parcours encor les pays Viêt et Khmer, et la péninsule de Singapour. Là, de bons amis croisaient ma route. Durant toute une lunaison, nous sommes au festin : on avait de la bière bon marché, des nouilles à foison!
Viennent ensuite les terres australes. La Nouvelle-Hollande d'abord. On dit de cette île de géants qu'elle abrite sa propre faune et flore. Mais ses contes sont bien gardés. Que de kilomètres à franchir pour profiter de ses joyaux! Du bleu corail, du vert bois, du rouge fer, le pays est empli et les yeux sont comblés.
J'atteins ensuite la terre des Maoris, voyageurs du vaste océan. Au pays du long nuage blanc, les vents d'Eole ont poussé de forts nuages. La pluie s'est abattue maintes fois sur ma frêle voilure.
Je restais là 20 jours, mais le coeur me pris de gagner les îles au Nord. Les dieux de l'aviation m'ont guidé jusqu'à votre terre.


THIERRY: Nous avons de quoi banqueter. Trinquons!


Durant toute la soirée, sous la protection d'Orion et de Syrius, nous restons au festin : on avait du bon vin, des viandes à foison!
Nul des bretons n'aurait reçu meilleur accueil. Quand on eu satisfait la soif et l'appétit, les convives prirent la direction d'une douce nuit de sommeil. Les dieux mélanésiens leur distillèrent quelques doux rêves jusqu'à ce que l'Aurore aux doigts de rose apparaisse.

ADM - Wellington et Te Papa

3 heures de ferry et Picton se transforme en Wellington, le nord de l'île du sud devient le sud de l'île du nord. Seule la météo reste la même.

Wellington est une petite ville qui a tout d'une grande. D'abord, elle a le parlement. Avec ses 200 000 kiwis, cela fait d'elle la capitale du pays, rien que ça. Elle a aussi les avantages et les inconvénients de la ville : des bars animés et de quoi s'occuper quand il pleut d'un côté, de la circulation automobile et des mendiants de l'autre.

Qu'est-ce que l'on fait quand il pleut ? ... On va au cinéma ! Bien vu, mais ce n'est pas la bonne réponse. On va au musée ! Oui bravo, vous avez gagné une entrée au musée Te Papa de Wellington. C'est le"meilleur musée de l'Océanie". Bon, il faut dire qu'il n'y a pas beaucoup de concurrence. Mais c'est vrai que c'est un très bon musée.

Je commence par l'expo sur la bataille de Gallipoli, où quelques dizaines de milliers de soldats de l'ANZAC (Army of NZ and Australia Corps) ont été rincés de plomb par des turcs bien décidés à repousser les envahisseurs. Après un long voyage en bateau, de nombreux kiwis et ozzies y périssent, entre avril et décembre 1915. Cela a l'air de les avoir beaucoup marqués... mais il y a eu encore beaucoup plus de victimes britanniques, françaises ou turques.

Le musée continue avec une section sur les forces terrestres. Par exemple, la tectonique des plaques qui a fait émerger la NZ il y a 30 millions d'années. Ou le tremblement de terre qui a mis la moitié de Christchurch par terre il y a 5 ans.

J'enchaine avec les impacts de la population humaine sur les paysages  néo-zélandais ou comment la déforestation a fait disparaître tout un tas d'espèces au profit de plaines prairies pleines de moutons. Je termine par les expos sur les différentes populations constituant le pays : le peuple maori arrivé vers 1000-1100, la venue en nombre des européens apres 1840 (et l'annexation du territoire par les britanniques) et différentes autres vagues d'immigration plus ponctuelles. Je ne cache pas qu'après 4 heures à lire des panneaux, je suis de moins en moins attentif.

Heureux qui comme Ulysse, a fait un long voyage. Quelques auberges ont un système d'échange de livres. Tu en laisses un, tu en prends un. Beaucoup sont en anglais, alors je guette les œuvres en français : je mets ainsi l'Odyssée d'Homère dans mon sac.

Après cette pause culturelle, je remonte rapidement en bus jusqu'à Auckland. Il y a une nouvelle île qui m'attend plus au nord. Tiens, j'ai déjà dit écrit cette phrase quelque part.

ADM - Le nord de l'île du Sud

Comme le monde est petit, je recroise la route de Julia, une amie allemande rencontrée à Sydney quelques semaines plus tôt. Les teutons aiment randonner dans la nature, ils sont partout en NZ. A croire qu'il n'y a plus personne en Allemagne. En même temps, les frenchies sont bien représentés aussi. Je vois moins de kiwis que d'européens. Seuls les moutons tirent leur épingle du jeu.

Julia a rejoint sa soeur Christine et a loué un campervan pour fêter ça. Je me joins à elles. Cela me permet de me détacher du bus pendant quelques jours et même de conduire à gauche quelques heures pour explorer les alentours de Pelorus Bridge et de Okiwi Bay.

Qui dit van dit camping. Tout le matériel est prévu avec la bête : 2 camping gaz, vaisselle, matelas pour dormir, chaises pliantes... pas compliqué la vie de touriste.

Qui dit camping dit tente. Je continue dans le "mets-l'eau-drame" : la pluie frappe encore. Et fort. "Wow la NZ, tu verras c'est génial, la nature, les autres voyageurs, tout ça tout ça". Tu parles. La nature nous pisse dessus. Peut-être qu'elle se venge de tous les touristes brûlant de l'essence à grand renfort de van et camping-cars. Je vois aussi une touriste jeter son mégot de cigarette par terre, à 20 m de l'entrée d'un parc national en bord de mer.

Je laisse Julia et sa soeur boucler le Sud. Il y a une nouvelle île qui m'attend plus au nord.

ADM - Oh dear

Je voulais voir les glaciers. Eh bien j'ai eu le temps : 3 jours à Franz Josef en attendant le prochain bus disponible. Galère d'être piéton. Il y aurait bien la possibilité de l'autostop, mais attendre 2h sous la pluie avec mon sac ne me séduit guère.

Heureusement, l'auberge est sympa. Un bon wifi et une soupe offerte le soir. Au bout de 3 jours, il est tout de même temps de bouger. Sinon il y a un risque de se croire en maison de retraite.

La balade journalière n'est en revanche pas du troisième âge : parachute le premier jour (mais vous le savez déjà), marche jusqu'au Franz Josef glacier le deuxième (14 km sous la pluie = trempé) et combo autostop + marche jusqu'au Fox glacier le troisième (15 km). Oui, j'ai retenté le stop pour aller jusqu'à la ville de Fox glacier à 22 km. Et j'ai réalisé un truc : il ne faut pas attendre la bonté des gens, il faut la provoquer.

Tout cela pour voir des glaciers à moitié fondus. Moins impressionnants que sur les photos. Heureusement, les chemins d'accès rattrapent le coup : lits de rivières lunaires, hautes parois montagneuses et même un petit étang avec des reflets colorés insoupçonnés.

Ensuite, direction Abel Tasman. Lorsque je réserve mes tickets de camping :
- Vous savez qu'il va pleuvoir ?
(Tiens, j'ai déjà vécu cette scène)

A l'auberge, avant de partir :
- Vous allez à Abel Tasman ?
- Oui.
- Oh mon pauvre !
- Oui je sais.
- Pourtant, d'habitude il fait beau. Cela fait 6 semaines que l'on a pas eu de pluie.
- Merci pour vos encouragements !

Je croise ensuite la route de Marie et Romain qui me prennent en stop pour les 20 derniers kilomètres jusqu'au parc national. Pour le stop et pour le thé bien chaud, merci à eux !

Dans le parc, c'est rando et plage. Sauf qu'une couche de nuages s'intercalent trop souvent entre le soleil et nous autres, pauvres mortels non étanches.

Au moins cette fois-ci j'ai prévu du scotch pour calfeutrer l'aération de ma tente. Les ingénieurs chinois l'ont cousu à l'envers : l'eau s'écoule dans la tente. Bizarrement, j'aurais préféré l'inverse.

Le parc Abel Tasman reste quand même très beau dès que le soleil se donne la peine. Point bonus pour la traversée de la baie d'Anchorage à pied à marée basse.

Sur le retour, je partage un curry thaï avec un acrobate québécois et me fait autostopé par une brésilienne devenue kiwi 15 ans plus tôt. Le monde est un village.

ADM - Franz, Josef, Tasman, Fox, Cook & Sancho

Les personnages d'une sacrée histoire. Un type me colle aux basques. En bas, Fox et Cook se cachent. Je vois Franz mais pas Josef. Voilà que le gars me pousse. Je toooombe...

Ce n'est pas un mauvais rêve. Je tombe de  13 000 pieds, soit dans les 4 km dans un langage compréhensible. Le type derrière moi, c'est Sancho, mon instructeur. Et je suis bien content qu'il s'accroche ! Ou plutôt qu'il m'accroche à lui. En bas, c'est le glacier Franz Josef. La mer de Tasman est là aussi. Le glacier Fox et le mont Cook sont un peu plus loin, mais cachés dans les nuages. Satanés nuages.

J'ai déjà pas mal pris l'avion, alors la montée ne me paraît tellement inhabituelle. Par contre, la porte va s'ouvrir, mes jambes vont pendre dans le vide et on va foncer vers le plancher des vaches. Je me dis que c'est un truc de dingue.

C'est le moment. Pouf, tout va très vite. Les premières secondes sont énormes. Comme un trou d'air dans un avion de ligne, puissance 1000 ! Les secondes suivantes sont magiques : 50 en tout, à 180 km/h.

Il suffit de tendre un seul bras pour tournoyer. Excellent ! Les montagnes nous regardent, ou l'inverse. Un nuage passe. 5000 pieds. Sancho ouvre le parachute.

Encore deux ou trois minutes pendant lesquelles Sancho me passe brièvement les commandes. Je vole. Puis les voilà les vaches. Toutes petites d'abord, elles grossissent à vue d'oeil avant un atterrissage en douceur.

C'était tellement rapide que je me demande si c'était réel. Et en même temps, tellement bon. Une seule envie : recommencer !



ADM - Le sud de l'île du Sud

Pour me déplacer, j'ai acheté un pass de trajets en bus. Mais durant le Kepler, on m'a parlé d'un groupe Facebook "les français en Nouvelle-Zélande". Contrairement à son homologue australien, celui-ci m'a permis de trouver un covoiturage. Le bus va attendre.

C'est ainsi que je retrouve Morgane pour une virée sur les routes du Sud. En NZ pour quelques jours, elle a loué une voiture pour faire une boucle depuis Queenstown.
Je dois la retrouver à Manapouri. Je suis alors à Te Anau, 20 km au nord. C'est l'occasion de s'essayer au stop en NZ. Un essai à Mission Beach en Australie fût un succès : mon pouce en l'air pendant moins de 10 secondes m'a fait gagné 5 km pour rentrer de mon excursion sur la Grande Barrière. Cette fois-ci, le challenge est un poil plus grand.

Je me place à la sortie de la ville. Une ligne droite : je suis bien visible. Le bas-côté est large, les voitures peuvent s'arrêter en toute sécurité. Bon spot de stop me dis-je.

Et pourtant, en 30 minutes, aucun conducteur de la vingtaine de véhicules que je vois passer n'a fait mine de s'arrêter. Ni locaux, ni touristes, et encore moins les deux pick-ups des gardes forestiers du DOC.

L'opération est donc un total échec. Morgane vient me chercher à Te Anau. C'est quand même plus simple.

Nous nous dirigeons vers le sud. Premier arrêt à la grotte de Clifden. 300 m à se faufiler dans les entrailles de la terre. En libre accès. Il ne faut pas oublier sa lampe torche. Par contre il faut l'éteindre pour voir les glowworms (vers luisants).

Nous rejoignons ensuite la côte à Invercargill. Un nom de tracteur pour une ville agro-industrielle. A quelques tours de roues plus au sud, la vue est bluffante. Le Pacifique n'a jamais paru aussi bleu.

Nous continuons ainsi en traversant la région des Catlins pour voir les vagues s'écraser à Slope Point ou un pingouin à Curio Bay. Oui, un seul pingouin. D'ailleurs on se demande si c'est nous qui venons le voir ou si c'est lui qui vient observer tous ces touristes emmitouflés dans leurs anoraks. Encore 4600 km et c'est le pôle sud.

Nous traversons également "à travers champs". Morgane ayant souvent envie de quitter la route principale. Nous goûtons aux graviers des routes non bitumées au milieu des moutons et des vaches.

Après deux jours, revoilà la région plus dépaysante de Queenstown. Vignobes et lacs entre les falaises. Le sud de l'île est beau mais ressemble un peu... à la Normandie ! Pingouin en plus.

ADM - Kepler track

Le premier jour

11h00: Départ de l'auberge. J'y laisse une partie de mes affaires. $6 par sac pr le poser sur une étagère.
11h10: 0,5 km. Détour par la supérette du coin. J'ai fait les courses la veille mais je prends une bouteille d'eau supplémentaire au cas où. $3 la bouteille d'eau... en fait je prends une bouteille de soda à $1,4!
11h30: 1,7km. Je récupère mes tickets de camping au centre du Department of Conservation qui gère les parcs nationaux et les Great Walks dont le Kepler fait partie.
"- Demain vous avez une grosse journée.
- Oui en effet.
- Vous avez vérifié la météo? Vous savez qu'il va faire froid?
- Oui en effet.
- Et il va pleuvoir. Peut-être même de la neige fondue...
- Ah oui quand même. C'est pas vraiment la météo que je voulais mais je vais devoir faire avec.
- Et du vent quand vous serez au sommet.
- Merci pour vos encouragements.
- Bonne rando !"
12h30: 6,2km. Après avoir longé le lac, voilà les control gates. Il manque juste le contrôle.
13h00: 9km. Pause photo au bord du lac puis dans la forêt. Le sentier aménagé est super tranquille, à peine quelques randonneurs croisés.
13h30: 11,8km. Arrivée à Brod Bay. Une poignée de tentes jalonne déjà le bord de la plage.
13h46: Déballage de ma tente Made in China achetée la semaine précédente en Australie. A $12, c'est le minimum syndical de la tente : 4 sardines et pas de double bâche. Au moins c'est plus léger.
13h48: Je fais la connaissance des sandflies (mouches des sables). Elles sont coriaces. Il paraît qu'elles piquent.
14h05: Je n'ai pas de réchaud. Je savoure mon sandwich face au lac.
14h37: Un bateau vient troubler les eaux paisibles. C'est le contrôle? Non, c'est le bateau-taxi qui vient déposer 15 touristes qui partent directement pour la hut à 8km de là (les Great Walks sont jalonnés de sites de camping et de refuges/auberge, les huts, qu'il faut réserver en avance).
Le reste de la journée est partagé entre balade sur la plage, sieste, photos et bavardage avec les autres campeurs. D'ailleurs, merci à Val et Pierre pour cette portion de pâtes qui m'a permis de manger chaud finalement. Et puis...
20h37: Dodo !


Le deuxième jour

6h04: Réveil. Les vagues sont plus fortes que la veille, pas bon signe, il y a du vent. Il fait encore nuit lorsque je sors de la tente. Les étoiles sont partout. Il fait beau!
7h37: Départ à la fraîche. Traversée d'une forêt ou la mousse est reine. Ça grimpe pas mal.
9h16: Vue panoramique sur le lac et les pairies alpines. C'est une belle récompense.
9h44: 8,2 km. Pause à la Luxmore hut, 1085 m, le temps d'avaler un peu d'énergie.
10h05: C'est reparti
11h00: Je passe le Mont Luxmore. Dans les 1400 m. Un vent glacial souffle en rafales.
11h24: Abri de Forest Burn. Les sommets et les crêtes rocheuses défilent sous mes yeux et mes pieds. L'appareil photo ne se repose pas beaucoup.
14h00: Abri de Hanging Valley. Pause grignotage. Et quart d'heure de chasse photographique après les kea, de magnifiques oiseaux ressemblant à des perroquets. Ils sont intrépides et s'attaquent aux sacs laissés par terre. La portion suivante m'emmène sur les crêtes avant de redescendre par une autre forêt tapissée de mousse. Le parcours est vraiment sublime.
16h02: 22,8 km. 1000 m de dénivelé positif dans la journée. Arrivée au campement Iris Burn. Quel plaisir de poser le sac. Moins de retrouver les sandflies. Forêt ou prairie au choix : je plante la tente dans la forêt. Petit tour jusqu'à la cascade à 20 minutes de marche, parce qu'il en faut toujours plus.
19h00: La ranger passe contrôler les tickets. Elle nous "garantie de la pluie" entre 3h du matin et midi. "Some rain"... c'est-à-dire entre 60 et 80 mm !
20h45: Dodo. Mon sac et la quasi totalité de mes affaires sont accrochées à l'abri.
20h46: Le vent cogne contre la tente...


Le troisième jour

2h40: Les premières gouttes de pluie se font entendre.
3h-4h: Le tonnerre s'y met. Le vent est toujours aussi fort. La pluie est plus forte.
6h30: Réveil. Il pleut régulièrement mais la tente tient le coup. Autant rester tranquille...
7h00: Je décampe. L'eau rentre par le trou d'aération. J'attends sous l'abri du campement que le jour se lève, très vite rejoint par une demi-douzaine d'autres campeurs.
8h34: Le sac est prêt. Ma tenue de combat contre la pluie est en place. Quand faut y aller...
9h25: Cela fait bientôt une heure que je cours pour enjamber les flaques. Je suis trempé jusqu'à la taille. Mon armure commence à prendre l'eau par le haut. C'est pas grave : le ciel revient au bleu. Il continue tout de même à pleuvoir dans la forêt sous les branches.
10h10: Rocky point shelter. L'orage est officiellement passé. La rivière gronde de plaisir, profitant de toute cette eau a ramené vers le lac. Je fais ma part, j'en ai plein les chaussures.
11h21: Je vois un sentier alternatif au cas où la piste principale est inondée...
11h22: La rivière a pris ses aises. Demi-tour pour emprunter le sentier alternatif. Le chemin traverse aussi des marécages, mais via de petites passerelles. Pas besoin de se mouiller les pieds cette fois.
12h02: Pause au bord du lac de Manapouri. J'aborde la dernière partie de l'itinéraire.
12h28: 16,2 km. Moturau hut.
13h56: 22,2 km. Parking Rainbow Reach. Je peux tenter le stop pour rentrer par la route. Mais la boucle ne serait pas bouclée. Par contre, comme une Formule 1, je change de pneus. Les chaussettes de l'archiduchesse sont-elles sèches?!
15h44: 31,7 km. Control gates, enfin. La dernière portion m'a paru bien loooongue.
16h40: 37 km. Mes pieds sont atomisés par cette journée harassante. Les graviers me font mal sous mes semelles. Voilà Te Anau! Je peux enfin me poser à l'auberge et prendre une douche chaude... ah non, pas de bol, l'eau est fraîche.


Je suis fatigué. Au total, j'ai parcouru 72 kilomètres en 2 jours et demi alors que la plup... ZZZzzzzz