ADM - Suivez la guide !

Après 2 jours à Bangkok, Nat notre guide, et Han notre chauffeur, viennent nous chercher à l'hôtel.

Nous avons opté pour cette façon de voyager, permettant de découvrir le pays en dehors de gros circuits touristiques tout en gardant un minimum de confort. Il faut bien s'adapter à sa clientèle !

Nat parle français et nous explique tout : de l'histoire du pays, celle du Bouddha, la vie des thaïs... Han est également aux petits soins avec nous, même si son vocabulaire en français et anglais se limite à un ou deux mots.

Grâce à eux, comme pour des amis, nous voyons la Thaïlande à travers les yeux des thaïs... nuit chez l'habitant au milieu des champs de coco, excursion en barque au clair de lune pour voir les lucioles, préparation du lait de coco, fabrication du sucre de coco, découverte des rizières et des récoltes mais aussi d'une pépinière d'orchidées, visite de temples, des ruines d'Ayutthaya et de Sukhothai... en bonus : visite de l'école de la fille de Han pour la féliciter de sa médaille d'or à un concours régional de dessin et, cerise sur le gâteau : rencontre improvisée avec un éleveur de vache. Et j'en passe. C'est réellement du sur mesure !

Nos estomacs ne sont pas lésés non plus entre les poulet coco, le canard d'un restau chinois ou les desserts à base de riz sucré et de fruits... mangues, ananas, pastèques, papayes... et j'en passe !

ADM - Back to Bangkok


Me voilà arrivé en Thaïlande... mes premiers pas en Asie, 3 ans plus tôt. Adrien, Antoine, Benoit, Greg, Yann, désolé les gars, vous n'êtes pas de la partie cette fois.

Bangkok est une ville agréable, ponctuée de temples, traversée de canaux et remplie de lieux de vie animés. Les filles peuvent mettre des mini-shorts. Tout le monde a un smartphone dans la main. Les thaïs semblent heureux.

Tellement agréable que Bangkok a un petit côté Las Vegas made in Asia. Kao San Road notamment, c'est Disney Land pour adultes : ribambelle de bars, musique, alcool. Et plus encore.

Les thaïs ne sont pas pour autant de grands rebelles. D'une, ils ne sont pas très grands. De deux, ils suivent bien les règles qui leur sont imposées. Par exemple, ils font la queue pour monter dans le métro, en laissant d'abord les gens sortir. Qualité qui devrait être exportée dans de nombreux pays (la France et l'Inde par exemple). Ils roulent au pas sur l'autoroute lorsque le trafic est très chargé et ne change pas de file sans arrêt. Qualité qui mériterait la même carrière que la précédente.

D'ailleurs, en traversant le Lumphini Park à 18h, j'entends un coup de sifflet. Tout le monde s'arrête. Freeze time. Une voix baragouine du thaï à la radio diffusée dans le parc. Chaque jour, un message louant le roi est diffusé. Deuxième coup de sifflet. Les joggeurs peuvent repartir et la radio enchaîne avec Gangnam Style.

Ensuite, le soir du 25, je pars chercher papa, maman et Sandra à l'aéroport. Ils arrivent vers 1h du matin. Cette fois c'est en famille que nous allons (re)découvrir le royaume de Siam ! Pour faire le beau, je mets le kurta-pyjama que j'ai acheté en Inde 2 jours plus tôt. Des milliers de chinois défilent devant moi pendant 1 heure... et les voilà enfin. C'est bon, c'est officiellement Noël !

Pour papa et maman, le choc culturel est visible d'entrée de jeu. Des thaïs gentils et souriants, des fils électriques emmêlés n'importe comment, des tuk tuk, des constructions de bois et de tôle avec des gratte-ciels en toile de fond. Pour moi, tout est très propre, calme et ordonné. Je compare avec l'Inde évidemment !

Au bout de 2 jours, papa nous décrit la vie nocturne de Bangkok et les bons plans pour manger des pad thaïs pas chers. Maman s'occupe de négocier le prix des tuk tuk. Je crois qu'ils se sont bien acclimatés !

ADM - L'Inde en images (vol. 2)

Je profite d'un peu de répit à Bangkok pour compléter l'album indien. C'est cadeau. Joyeux Noël !!!

Invité par Amar à Mumbai, il me fait visiter la ville. En voiture, moto et vélo !


Et nous festoyons avec toute la famille !


De longs voyages en train, dans de longs trains.


Pas besoin de vous expliquer, vous le reconnaissez tous seuls celui-là.


Satendra, qui m'invite chez lui à Agra, et ses frangins.


Sur les bords du Gange, à Varanasi : des peintures mystiques...


... et les modèles originaux !


A la tombée de la nuit, les cérémonies sur les ghats battent leur plein.


Et le matin, tout le monde fait sécher son linge. D'ailleurs, j'entends les lavandiers frapper le linge depuis 6h du matin.


Un stand de jus de canne. La tige de canne à sucre est pressée plusieurs fois, parfois à la main, parfois à l'aide d'un moteur, pour obtenir un jus tres sucré. Délicieux. Je n'en avais pas bu depuis le Brésil !


Le parc de Maidan à Kolkata. Chevaux, joueurs de cricket, cerf-volants et buildings en arrière-plan.


Trois gamines, des enfants des rues, viennent partager un repas avec nous dans les rues de Kolkata, à quelques pas de la Mother House de Mère Teresa.

ADM - Incredible !ndia

Et voilà, le périple indien se termine. Voyager dans ce pays, c'est un peu le top niveau du voyage : si tu survis là-bas, tu survivras (presque) partout.

L'Inde...
C'est une hospitalité incroyable, portes ouvertes et mains sur le coeur.
Ce sont des yeux émeraude qui se cachent derrière un sari haut en couleurs.
C'est une multitude de villes de pèlerinage, lieux de ferveur religieuse aux atmosphères mystiques.
Ce sont des voyages en train sans fin, par terre ou coincé sur une couchette d'1m60, adaptée au format local.
C'est une cuisine variée et pleine de saveurs mais parfois trop épicée.
C'est ton voisin dans un bus de nuit qui lâche un éructe bruyamment toutes les 2 minutes pendant les 8 heures de trajet.
Ce sont des milliers de petites agressions lorsque marcher dans la rue devient un combat permanent pour sa vie.
Ce sont des paysages aussi variés que lointains, Himalaya, plaine du Gange, désert du Thar, mer d'Arabie...

C'est un système complexe de castes organisant et influençant la vie de tout le monde.
C'est près d'un quart des habitants de la planète qui vivent les uns sur les autres.
C'est un dépaysement total.
C'est trop grand pour en faire le tour en 42 jours mais assez éreintant pour être content d'en sortir.

L'Inde, pays incroyable!

ADM - Mother house

Les 15 derniers jours en Inde sont consacrés au bénévolat dans l'association des Soeurs de la Charité fondée par Mère Teresa.

Tous les jours, le même programme. A 7h, un rapide petit déjeuner est offert aux volontaires, suivi d'une prière (la plupart des bénévoles sont très croyants... je suis un peu le vilain petit canard, ce qui amène quelques discussions intéressantes) et terminé par une petite chanson pour ceux qui s'en vont le jour même. Quand je l'entends le premier jour, je me demande ce que ces gens mettent dans leur chaï (c'est-à-dire le thé... que tout le monde boit toute la journée). Après quelques jours, on devient accro. De nouvelles têtes arrivent chaque matin, pour quelques jours ou plusieurs mois. Il y a toujours au moins une cinquantaine de personnes du monde entier, réparties sur 5 centres.

Le matin je vais dans un centre pour adultes, handicapés mentaux ou physique... ou souvent les deux. On file un bon coup de main aux employés (linge, nettoyage des espaces de vie, distribution des repas...). Et puis quelques massages, quelques paroles. Quelques sourires suffisent parfois.

L'après-midi, je vais dans un centre pour enfants, handicapés mentaux ou physique... ou souvent les deux. Mais dans des plus petits corps! C'est moins organisé et surtout, je suis le seul bénévole en plus des employées. Alors je joue avec eux, leur donne à manger, file un coup de main aux nurses, invente tant bien que mal des histoires à la demande. Des fois, on me fait pipi dessus ou me toussote au visage. Entre autres !

Au moins 150 km à pieds (et en tongs) en 2 semaines. Le matin, je suis brother. L'après-midi, je suis uncle ! En prime, les animations de Noël ! Le tout agrémenté de belles rencontres et d'intéressantes discussions avec les autres bénévoles. Notamment d'Amérique du Sud, pour pratiquer mon espagnol. N'est-ce pas Magda !

J'ai particulièrement aimé mes après-midi avec les enfants. Avec les soeurs, les nurses font un travail formidable. Je n'ai jamais vu autant d'amour et de joie dans un seul endroit (oui ça fait un peu fleur bleue)... un lieu magique... tu passes la porte et tu ne sais pas à quoi t'attendre mais c'est toujours extraordinaire. Chaque jour, je suis sorti épuisé, marchant dans la rue... me demandant si le monde extérieur est vraiment réel.

Ereintant, pas toujours évident, mais... un remerciement d'un pensionnaire qui ne peut se nourrir seul, un autre tout sourire me disant "bonjour" en français, le regard de l'homme qui te demande si tu seras là demain pour l'aider de nouveau pour sa douche, un petit bout de chou qui galope vers moi pour que je la fasse voltiger, les dialogues à base d'onomatopées mixées avec les 3 mots de bengali que je connaisse pour décrocher un rire d'enfant, un solo de tamtam pour enflammer la nursery, une berceuse pour calmer un petit corps tourmenté, un chant de départ improvisé par les sisters et les nurses et la superbe ambiance entre les volontaires de tous âges et de tous horizons...

Ces beaux petits moments en font une grande et belle expérience.

ADM - Tamasha

Et voilà Kolkata. La première impression est bonne. Des taxis en rang, tous du même modèle Ambassadeur. Un ferry à 5 roupies pour traverser la rivière Hooghly. De larges rues avec une circulation apaisée.

Évidemment, la ville comporte quand même son lot de pollution, de déchets et de coups de klaxons (cela reste l'Inde). Mais il faut reconnaître quelques signes de progrès.
Progrès ou pas, je profite également d'un peu de temps libre avant d'entamer la dernière phase de mon été indien. Je ne vais finalement pas à Darjeeling, trop froid et trop de brouillard. En revanche, j'arpente la ville à pied et je tente le cinéma.

Ce sera Tamasha, un film en hindi dont m'avait parlé la famille d'Amar : le début du film se passe... en Corse ! Corsica !

L'histoire commence avec un jeune garçon qui raffole de contes et légendes dans une petite ville des montagnes indiennes : Simla. Les années passent et le garçon grandit. On le retrouve en mode backpacker en Corse où il rencontre sa belle. Les deux personnages principaux, interprétés par deux stars de Bollywood, Ranbir Kapoor et Deepika Padukone, dansent au milieu d'une ribambelle de corses en marinière dans les ruelles de Bastia.

Quelques années plus tard, ils se retrouvent. Mais lui a bien changé. Il a terminé ses études et s'est enfermé dans sa routine voiture, boulot, dodo. Après quelques péripéties, il ouvre les yeux et se rend compte que ce n'est pas la vie qu'il souhaitait. Il devient finalement metteur en scène à Mumbaï et vit enfin sa passion : raconter des histoires.

Un réalisation soignée, des personnages sympathiques, un scénario qui tient la route (sans être très original, cela devient classique de quitter son boulot hehe), Bollywood m'a agréablement surpris.

Par contre, il n'y a pas grand chose en rapport avec l'Inde. Ce Bollywood s'adresse clairement aux classes supérieures, celles qui peuvent se permettre le luxe d'acheter une place de cinéma... même si pour moins de 2€ (le matin), je peux dire que j'en ai eu pour mon argent. En effet, le film dure 2h30... sans compter l'entracte!

ADM - Varanasi

Après Agra, je rejoins Varanasi. Une ville d'une grande importance pour les hindous : y mourir permettrait de mettre fin au cycle des réincarnations.

Passage incontournable de mon itinéraire en Inde du Nord, la ville ne me captive pas tant que ça. Comme à Haridwar, la vie auprès des ghats est pourtant intéressante, là où les pèlerins viennent faire leurs ablutions et se massent pour les messes à la tombée de la nuit. Des crémations ont également lieu 24h/24 au bord du Gange. Cela apporte une dose de mysticisme indéniable. Cela contribue également à une bonne dose de pollution dans l'air. Cela peut expliquer une partie du brouillard qui ne quittera pas la ville avant que moi je ne la quitte.

Je pars en train. Enfin... avec un ticket de dernière minute et le brouillard, tous les trains ont du retard et je patiente 7h avant de pouvoir trouver un wagon dans lequel je passerai une quinzaine d'heures, dont la moitié assis par terre.

ADM - Taj

Une fois dit au revoir à Mumbaï, Amar et sa famille, c'est en train que je gagne Agra. Seule classe possible: 3AC. C'est la même configuration que la Sleeper Class, en plus propre et avec la clim/chauffage.


Je partage mon compartiment avec une charmante famille, un couple de personnes âgées et Satendra. Ce dernier travaille dans la Navy indienne. Il me demande où je vais loger à Agra. Je lui explique que j'ai un guide de voyage et que j'ai repéré une auberge dedans... Cela a l'air de l'embêter un peu... Il finit par me dire de venir chez lui, sa famille serait ravie de m'accueillir. J'hésite à accepter mais si c'est pour faire plaisir... Banco.


Je le suis donc dans les rues d'Agra. Les rickshaws demandent le double du tarif à cause de ma présence. Rapaces. Nous nous rendons d'abord à l'hôpital: son fils est malade. Son fils a 6 mois... et il ne l'a vu que par Skype pour le moment. En effet, cela fait plus de 6 mois qu'il n'est pas revenu de Mumbaï.
A l'hôpital, le petit n'est plus là. Ce n'était pas bien grave, un petit coup de froid. Le grand-père l'a ramené à la maison familiale. Satendra peut enfin le voir!


Là encore, je suis extrêmement bien reçu. La nourriture est excellente, notamment le laitage sucré avec les chapatis au beurre. Miam. Satendra me fait découvrir le quartier et m'emmène en moto au Taj Mahal le lendemain matin.


Même s'il est un peu moins grand que je l'imaginais, malgré la brume et la quantité de touristes déjà importante à 9h du matin, le Taj est beau. Preuve de l'amour de l'empereur Shah Jahan envers sa bien-aimée Mumtaz Mahal, décédée en mettant au monde leur quatorzième enfant (!) en 1631. L'empereur sera renversé par son fils en 1658, et il ne pourra que entrevoir sa création depuis une fenêtre, emprisonné au fort d'Agra les 8 dernières années de sa vie.


Satendra m'explique également comment s'est passé son mariage. Autour de 24 ans, alors qu'il était déjà à Mumbaï, ses parents lui on dit : "nous avons sélectionné une fille". Comme il fait confiance à ses parents... il a débarqué pour son mariage et a vu sa promise pour la première fois le jour de la cérémonie.


L'amour en Inde... de sacrées histoires !

ADM - Mumbai

Une fois à Mumbai, la chance me sourit encore. Je viens en fait rendre visite à Amar, rencontré dès mon premier jour à Delhi. Il m'a gentiment invité à passer quelques jours chez lui et sa famille. Mumbai n'était pourtant pas dans mon programme initial.

Sur le quai de Borivali, je contacte Amar pour savoir comment le rejoindre. Un homme me hèle sur le quai et me demande où je vais. Quand je lui montre l'adresse, il est aux anges : il attend une amie qui doit se rendre juste à côté. Si je veux bien attendre, elle peut me guider.

Sangrita, son amie arrive, ils m'offrent une limonade... puis un petit déjeûner. Sangrita me conduit ensuite à destination : il faut seulement reprendre un train sur une station et marcher 5 minutes. Je réalise que monter dans un train qui s'arrêtait à Borivali... c'était une logistique parfaite.

Amar commence à s'inquiéter. Je passe en fait d'abord dans l'immeuble d'en face où Sangrita récupère un gâteau pour une soirée d'anniversaire. Elle ne parle pas anglais... alors je ne comprends pas tout. Nous ne restons que quelques minutes, le temps d'un verre d'eau et de quelques confiseries.

Je retrouve Amar en-bas et laisse Sangrita repartir. Je rencontre le reste de la famille d'Amar. Il vit avec son cousin Kush, ses parents, oncle et tante et sa grand-mère dans une appartement d'une "society" : un immeuble résidentiel agréable où règne la bonne humeur, les rires des enfants et l'ambiance chaleureuse d'une vie de quartier animée.

Je peux vraiment dire que je suis extrêmement bien reçu ! Tout le monde m'accueille chaleureusement et est au petit soin. Amar et Kush m'emmènent faire le tour de la ville en voiture. Le centre-ville est à une trentaine de kilomètres. Entre les immeubles qui continuent de pousser, le climat tropical et la mer d'Arabie et en tant que poumon économique du pays et mégalopole culturelle avec Bollywood, Mumbai me fait étrangement penser à un mélange entre les villes de São Paulo et de Rio de Janeiro. Avec tout ça, je me sens un peu chez moi !

ADM - L'Inde en images (vol. 1)

J'ai assez fait travailler votre imagination. Je profite d'une pause chez un ami à Mumbai afin de télécharger quelques photos et d'illustrer en couleurs mes propos. Voici une rapide sélection :

Les sacrées vaches sont en liberté dans les rues. Les odeurs d'étable se mêlent à celles d'urine et à la pollution omniprésente. Les pauvres bêtes errent au milieu de la circulation et des détritus.



Quelques jours de randonnées au Nord du pays, à Mcleod Ganj, pour respirer de l'air frais puis passage à Rishikesh le temps d'une séance de yoga et d'une session de rafting sur le Gange. 



Passage rapide par Haridwar, important lieu de pélerinage. Je ne comprends pas vraiment ce qu'attendent ces âmes perdues...


Pendant ce temps là, les offrandes et les ablutions vont bon train sur le Gange.



Sur un stand de street food, je trouve un cuisto qui met le feu !


Mariage à l'indienne !




Pendant la foire annuelle de Pushkar, la ville est en effervescence. Chameaux, charmeurs de serpents et badauds sont présents.



Un thali, une sorte de plateau repas : chapatis, riz, dal (lentilles), yaourt... et piment !


 Dans le bus, mon voisin me demande une photo.

Je découvre le désert du Thar à dos de chameau.






ADM - Prendre le train en marche

Le moment est enfin venu de tester un voyage en train chez les hindous. Le truc le plus compliqué, c'est peut-être d'obtenir un billet. Les trains sont complets plusieurs jours, voire plusieurs semaines, à l'avance. Ne planifiant mes déplacements qu'au dernier moment, je suis automatiquement embêté. Contrainte supplémentaire, le nombre de places pour les étrangers est limité dans chaque train.

Cela ne m'empêche pas de tenter ma chance au guichet de la gare de Jaisalmer. Là, c'est la pagaille. Un seul guichet est ouvert, l'employé est à 2 de tension et les indiens sont incivilisés au possible. Ils ne respectent pas la queue et il faut jouer des coudes pour se faire respecter, débordement sur la gauche, sur la droite, le mec derrière me colle tellement qu'il peut poser son menton sur mon épaule. Il y a bien un panneau qui donne la priorité aux personnes âgées, aux femmes et... aux touristes au guichet 779. Mais le guichet est fermé. Quelques touristes mettent tout de même à profit cette instruction. Je me contente de respecter l'ordre d'arrivée.

Au moins deux heures s'écoulent. Un mec derriere moi engueule un gars qui n'a pas fait la queue. C'est bien. Le ton monte pendant plusieurs minutes. Le mec se calme finalement quand un gamin devant lui propose de le faire passer tout de suite. Il accepte et tend son formulaire comme si de rien n'était. C'est pas bien. Pauvre type.

Enfin mon tour. Réglé en deux minutes ! Suffit de bien remplir son formulaire de demande. J'ai mon billet pour Jodhpur. Malheureusement, le train Jodhpur-Mumbai est complet...

C'est donc en train que je rejoins Jodhpur, la cité bleue, de la couleur des maisons dont le panorama est particulièrement apprécié depuis le fort surplombant la ville. Le bleu est la couleur des brahmanes, la caste la plus élevée (prêtres et érudits). La peinture utilisée repousserait également les insectes. Le voyage de 6h se fait tranquillement. Au-dela du boucan des rails, des allures de cellules de prison des compartiments et de la proximité des chaussettes odorantes des voisins, ouvrir les fenêtres égaye le tout et permet de voir défiler les paysages, d'une manière plus agréable que par la route.

Pour rejoindre Mumbai, après moults recherches, je commence par un bus direction Ahmedabad, la capitale du Gujarat. Je peux déjà constater que les routes sont en meilleur état dans le coin. Ce que me confirmera Shiv : un homme rencontré à la gare routière d'Ahmedabad. Gare flambant neuve que les chauffeurs de rickshaws ne voulaient pas que je trouve, se jetant sur moi à ma descente du bus 200 m plus loin. Bande de charognards. Le Gujarat est un modèle pour le reste du pays. Gandhi et l'actuel premier ministre, Modi, y sont d'ailleurs nés. Je patiente entre 1h et 4h du matin en discutant avec Shiv. Il n'y a pas de bus direct pour Mumbai. Il me conseille de prendre un bus pour Vadodara et de récupérer un train là-bas. Il me confie qu'il n'aurait jamais laissé son fils partir "à l'aventure" comme je le fais. Je lui pose quelques questions sur les castes, la société indienne. Très intéressant et enrichissant. Et il m'offre le petit déj !

Une fois dans le bus, c'est Haresh, étudiant en médecine homéopatique qui me tient la discussion. Je dormirai... un autre jour. Une fois à Vadodara, j'achète un "general ticket" pour la gare princiale de Mumbai, à la surprise de l'employée au guichet : "no seat ?". J'ai surtout besoin de monter dans un train, tant pis si je ne suis pas assis... il n'y a que 6h de trajet !

Une fois sur le quai, je suis perdu. Mon billet n'a pas d'horaire, ni de numéro de train. Je comprends qu'il est valide pour n'importe quel train vers Mumbai. Un train arrive, il va à Mumbai, banco. Je trouve un contrôleur afin de savoir dans quel wagon je dois aller. Il prend mon billet, le met de côté et parle à la demi-douzaine d'indiens qui se jettent sur lui. J'aime pas trop cette attitude. Il me dit finalement que je pourrais m'assoir à mi-parcours en échange de 250 Rs... mon billet m'ayant coûté 145 Rs ! Il me réponds que je dois alors monter en 2nde classe... c'était ma question initiale. Charognard !

Me voilà à courir sur le quai afin de trouver le bon wagon. Flûte, le train repart ! Je repère une porte ouverte... je saute à l'intérieur ! L'expression citée en titre de cet article prend tout son sens à cet instant.

Une fois dans le wagon, un autre contrôleur me rejoue la scène. Il prend un air sérieux, tourne les pages de son cahier dans tous les sens, écrit des chiffres, les rature, griffonne... au bout de 5 minutes : "- Ok, tu peux t'assoir mais dois payer...
- Une amende, me dit un autre passager.
- Non non, pas une amende, disons 'la différence'.
- Non merci, j'irai en 2nde classe à la prochaine station."
J'insiste. Le contrôleur repart un peu blasé.

A la station suivante, je descends sur le quai... mais la 2nde classe est prise d'assaut, une marée humaine qui déborde largement du wagon. Avec mon gros sac sur le dos, c'est mort. Tant pis, je reviens en sleeper class.

Je passe donc mon trajet par terre, à somnoler sur mon sac, entre les toilettes et la porte extérieure. Je suis content : le train avance vite et je serai à Mumbai vers 11h. Tip top. Je peux savourer le lever du jour et les nouveaux paysages qui s'offrent à mes yeux.

30 minutes avant d'arriver, le contrôleur repasse. Il fait semblant de recontrôler mon ticket et me sermonne du regard : "tu me donnes 125". Je réplique que j'ai bien essayé d'aller en 2nde... il rigole quand il réalise que mon billet indique Mumbai Central alors que le train s'arrête à Borivali, 30 km au Nord. Mumbai, c'est grand.

Finalement, il jette l'éponge et me laisse tranquille. Parcourir 400 bornes en train pour 2 euros : check !

ADM - Quand t'es dans le désert du Thar

Ma découverte du Rajasthan continue. Sable et poil de chameau sont au programme. Après Udaipur et son romantique lac, je rejoins la ville de Pushkar.


15 000 âmes, Pushkar est une ville religieuse avec son lac sacré. Mais surtout, le coin est fameux pour la foire annuelle qui fait la part belle au chameau. De nombreux spécimens mâchouillent paisiblement ou promènent les touristes dans les allées. Il y a également beaucoup de chevaux, bien chouchoutés par leurs propriétaires.


Cette foire est également prétexte à une grande fête foraine, avec 4 grandes roues alignées à la suite et des stands marchands en pagaille : nourriture, vêtements, jouets et même des fourches. Ici cela reste la campagne.


En attendant mon bus retardé par la circulation autour de la foire, j'ai pu discuter avec un producteur local de légumes puis avec le leader d'un groupe de musique rajahsthani. Je continue à l'Ouest vers Jaisalmer, dont la citadelle fortifiée est une perle dans le désert qu'elle surplombe depuis près de 900 ans. Mais avant, je commence par le village de Khuri.


Là je tombe sur la famille d'Arjun qui propose des excursions dans le désert du Thar. En fin d'après-midi, c'est à dos de chameau que je gagne les quelques dunes de sable du coin. La position sur la bête est en fait un peu inconfortable et sa démarche saccadée plutôt déstabilisante au début. Cela n'enlève toutefois rien au plaisir.
A 2 mètres de haut, je repense à toutes ces images de film : peuples nomades et autres cavaliers du désert.


Ce soir, c'est la pleine lune. Pendant que le soleil s'estompe gentiment, un disque orange laisse place à un autre, le dîner est préparé sur le feu de camp. Nous dormons sous d'épaisses couvertures pour la chaleur et sous la protection du clair de lune pour la beauté des yeux.

ADM - Mariage à l'indienne

D'Haridwar, j'arrive à Delhi à 4h du matin. Je remonte dans un bus direction Jaipur, la ville rose que je parcours en 2h et qui ne me donne pas particulièrement envie d'y revenir. Hop nouveau bus pour Udaipur.


Si je cours de la sorte vers le Rajasthan sur plus d'un millier de kilomètres, c'est que je suis invité à un mariage. Occaz à ne pas rater surtout que je ne suis pas aller à Chandīgarh assister à celui du cousin du beau-frère d'un ami français (oui oui), Henry, l'ami en question ayant dû annuler son séjour de 10 jours en Inde... je n'ai pas osé me pointer à ce mariage sans lui.


Mais comme j'ai de la chance, j'ai rencontré Vaaruni sous les étoiles de Triund. Elle a passé 2 ans à Nîmes et est ravie de pouvoir dérouiller un peu son français : elle m'invite au mariage de son cousin !


J'apprends au dernier moment que tout se passe près de Ranakpur... soit à 80 km d'Udaipur. 3h de bus... mais pour ne rien rater je prends un taxi. 1h30 tout de même surtout que je tombe sur le seul chauffeur du pays qui conduit doucement, trop doucement presque. C'est vrai qu'il faut éviter les veaux, vaches, brebis, paysans sur la route... Par contre les chiens doivent être classés à part puisque la voiture devant nous en tamponne un.


Me voilà en plein milieu de la terre des Maharadjhas, dans un hôtel tout confort (sur des critères indiens : même ici, les finitions sont baclées). Toute la famille est gentille. Seules la famille et les amis proches sont là... et moi et Yoann, suisse de son état, que Vaaruni a invité via Couchsurfing ! En tout, une quarantaine de personnes. Un autre banquet aura lieu à Hyderabad avec 500 convives.


J'assiste donc à la cérémonie qui n'a lieu finalement qu'à 19h. Arrivée du marié à moto (qui remplace le cheval...), feux d'artifices, musiques, danses, photos, foule en liesse puis vient la partie avec le prêtre. Entre autres, badigeonnage de curcumin, colliers et bracelets, marquage au rouge du front de la mariée, le rouge étant la couleur du mariage, et 7 tours autour du feu sacré pour être heureux et liés pendant 7 vies.


Une belle fête, joyeuse et plus animée que notre version occidentale.


Après un repas un peu expédié et que tout le monde ait délaissé ses habits traditionnels, place à la musique, 150 dB pour se déchirer les tympans. Les tubes hindis connus par coeur par tout le monde s'enchaînent jusqu'à... minuit. Une veillée au coin du feu pour les moins fatigués vient clore cette journée de fête.



ADM - Au long du Gange

Mon corps brinquebale suivant les cahots de la route. Je m'endors et me réveille au gré des arrêts. Un gars me secoue l'épaule : changement de bus. J'étais en plein sommeil. Des singes s'agitent sur les tôles du toit de la gargote qui fait office de station de bus.


Je viens de passer une quinzaine d'heures dans un bus que je qualifierais de "pourri" sur une route similaire, alors une fois à Rishikesh je parcours à pied les quelques kilomètres qui me séparent du "centre-ville" pour me dégourdir les jambes.


Ici c'est la Mecque du yoga pour les occidentaux. A cause (ou grâce?) aux Beatles ayant séjourné dans un ashram en 68 : "White album" y est né. Les hippies et leurs tenues zen ont remplacé les gentils volontaires venus s'occuper des enfants tibétains de Mcleod.


Je cède, tout comme un suédois qui partage mon cours quasi perso, à l'expérience d'une séance de yoga pour débutant. Mouais. Fallait le faire, c'est fait. Je délaisse les pubs pour les formations de master yoga et autres reiki. J'y préfère une descente en rafting sur le Gange. Eau fraîche et vivifiante (et sacrée et en amont de toute la pollution humaine...).


Je me presse ensuite de découvrir la destination religieuse d'Haridwar où je ne passe que quelques heures, le temps de parcourir les berges surréalistes de la ville et d'assister à la cérémonie des offrandes à la nuit tombée.


Surréaliste car l'atmosphère est particulière. Non pas pour les haillons et l'extrême dénuement qu'affichent les êtres égarés sur cette esplanade mais plutôt parce que j'ai le sentiment qu'ils ont choisi cette situation. Longues barbes et tuniques orange crasseuses en prime. Qu'attendent-ils ? Je dois avouer que je ne comprends pas. Le soleil se met aussi à l'orange, la cérémonie va commencer.


La foule se presse au bord du ghat pour tremper les pieds, s'asperger à l'aide d'un seau ou s'immerger complètement dans cette eau, sacrée certes, mais dont une seule tasse doit pouvoir rendre malade une famille occidentale pendant plusieurs jours. Riches ou pauvres, tout le monde en veut et dépose une offrande : une bougie sur une petite barque faite avec une feuille de je ne sais quelle plante, remplie de pétales oranges. Seules les estropiés ne peuvent descendre et tendent la main depuis leurs planches à roulettes. On ne naît pas tous libres et égaux en Inde.




ADM - C'est le Nord

Une femme devant moi laisse sa fenêtre ouverte. Le froid s'engouffre dans le bus : c'est pénible. Je comprends en fait qu'elle est en train de vomir. La pauvre. Les épices ne doivent pas être bonne pour le mal des transports car je verrai souvent des taches sous les fenêtres des nombreux bus rencontrés par la suite.


Me voilà donc en altitude, autour de 2000 m à Mcleod Ganj, célèbre pour abriter le Dalaï-lama en exil de son Tibet natal, fuyant les persécutions et assimilations chinoises. Le musée consacré me permet d'en apprendre un peu plus sur cette tragédie humaine et écologique vieille de 60 ans.


Je suis là pour marcher et prendre l'air frais (et pur). J'attaque donc la rando de Triund Hill. 2h15 pour une dizaine de km et +1000m de dénivelé. J'arrive en haut avant la tombée de la nuit tombée. Il est possible de louer des tentes mais préfère redescendre... en terminant à la frontale.


Je remets le couvert deux jours plus tard avec Amar, un indien en vacances, originaire de Mumbaï, rencontré à l'auberge de New Delhi. On mettra 4h cette fois-ci, à cause de nos sacs complets (15 kg entre les 2 sacs pour ma part) et les pauses d'Amar, peu habitué à l'altitude. Nous rencontrons d'autres indiens sur le chemin et au sommet : feux de camp sous la Voie Lactée. Si la température de la nuit n'avait pas permis la formation de glace sur la tente, la nuit aurait été parfaite.

ADM - New Delhi(ces)

Après New Delhi, immense capitale d'un pays immense, me voilà à Mcleod Ganj au fin fond de l'Himaral Pradesh, au pied d'immenses montagnes.




Laissez moi vous conter mes premières impressions indiennes. Je comprends que de nombreux voyageurs ne supportent pas bien leur séjour en Inde : marcher dans la rue est une agression perpétuelle. Je ne parle même pas des rabatteurs qui te colle aux basques dès que tu oses marcher 10m tout seul dans la rue. Non je pense plutôt aux klaxons incessants, aux odeurs de bouse de vache et d'urine, à la poussière omniprésente, aux tonnes de déchets, à la fourmilière humaine survivant dans d'étroites ruelles chargées d'épices et se débattant contre une armada de rickshaws.




Ce n'est pas tellement ces aspects qui me surprennent - des situations similaires se voient dans d'autres pays - mais plutôt leur accumulation, leur concentration. Cela est tellement cacophonique et chaotique que cela en devient irréel. Le pays semble perdue dans un autre temps, une autre dimension. Déconnectée. Comment se fait-il que personne n'est appuyé sur le bouton stop, et après avoir regardé autour de lui n'est dit : ok, on s'est bien marré mais maintenant on range un peu.


Pas sûr que cela évolue. Un routard français me fait part de son sentiment sur le sujet : "Je ne suis venu en Inde qu'une fois, il y a 40 ans. J'ai l'impression que rien n'a changé".



ADM - Dans le grand bain

11 novembre, jour férié. Mais surtout, j'embarque pour ma grande boucle. J'attends mon vol pour Dubaï. C'est la deuxième fois que j'y vais, mais la première en A380. Ce mastodonte emmène pas mal de monde. Je compte déjà 18 hôtesses et 8 stewards autour de moi dans la salle d'embarquement. Ce coup-ci, je ne verrai pas grand chose de cette ville de la démesure à part le duty-free avec des voitures de luxe à gagner tous les 300m et des palmiers dans les couloirs.


Le lendemain, j'arrive enfin à New Delhi au petit matin. Le métro m'envoie à côté de la gare ferroviaire que je tente de traverser. Beaucoup de monde. Des rickshaws dans tous les sens. Des panneaux "no entry" à chaque escalier et des portiques de contrôle. Bordélique.


Je passe les détails mais je finis par tomber sur un employé de la gare. Il me demande où je vais. Je me méfie puis finis par lui montrer l'adresse de mon auberge. Pas de bol, la zone est fermée par la police : il y a un festival musulman pendant 5 jours, il faut un laisser passer. Il faut aller s'enregistrer dans un bureau du gouvernement tout proche. Devant mon hésitation le gars m'indique un rickshaw, me négocie le prix en montrant son badge : 50 Rs.


Pourquoi un rickshaw me dis-je ? Mais je suis content de prendre l'air frais alors que le soleil n'est pas encore levé. Et ça réveille mes neurones engourdis...


Le chauffeur me dépose au fameux bureau. Je me méfie quand même et ne paye pas tout de suite. Quand je vois "tourist information", tout s'éclaire! Je me suis laissé embobiner comme un bleu.


Évidemment, le gars qui tient le bureau ne peux pas me délivrer le permis. Il veut m'aider bien sûr, alors il fait semblant de téléphoner à mon auberge...


La plaisanterie a assez duré. Je ne paye personne, je sors du bureau et envoie paître les autres rickshaws qui me demandent où je veux aller. Je pars d'un pas décidé en passant devant deux indiens en train de se doucher sur un trottoir...


Bilan : 0 roupies mais 10 minutes de plus à pied pour retrouver mon auberge (c'est quand même pratique d'avoir le GPS sur le téléphone pour m'aider). Me voilà dans le bain !

Autour du monde

Une autre page se tourne..

En rentrant des Amériques, je voulais mettre un pied en Asie et en Afrique avant de repasser en Amérique du Sud. L'idée d'un "tour du monde" se tapissait déjà au fond de mon esprit même si cela restait une éventualité, et non une certitude. J'utilise d'ailleurs plutôt le terme de voyage "autour du monde". Le monde est bien vaste, le jour où j'en aurais vraiment fait le tour n'est pas encore arrivé ! En tout cas, ce voyage est devenu une certitude. Pour ceux qui auront été attentifs, ce n'est pas vraiment une surpris.

Là, je suis dans un de ces petits moments suspendus dans le temps, avant que ne démarre une grande épopée. Le calme avant la tempête en quelque sorte.

J'ai déjà réussi à faire entrer toute ma vie dans un Kangoo. Puis dans un sac de 50L. Avec un petit sac à dos en appoint. Ce n'est pas beaucoup, mais voyager léger est un plaisir dont il serait dommage de se priver.


En résumé :

Quoi ?
Un voyage au long cours donc. L'idée est de pouvoir découvrir de nouveaux pays, en passant plus de temps que pendant un voyage classique.

Qui ?
Principalement tout seul... mais avec tous les voyageurs et autochtones que je croiserai. Cela ne m'empêchera pas non plus de passer Noël en famille et au chaud. Plein d'amis devraient croiser ma route, pour un bout de chemin ou pour m'héberger !


Comment ?
A pied, parfois à vélo... en itinérance et en sac à dos ! Ah, et en avion aussi, désolé pour mon bilan carbone.

Où ?
Ce qui est prévu a minima : Inde, Thaïlande, Vietnam, Singapour, Australie, Nouvelle-Zélande, Amérique du Sud (dont Argentine et Brésil).
Ce qui sera décidé le moment venu : Laos, Cambodge, un stop dans le Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Île de Pâques...), quelle partie de l'Argentine (Nord-Ouest).
Ce qui ne sera pas inclus dans la boucle (dans un premier temps...) : le Transsibérien (Russie, Mongolie, Chine car il fait déjà bien froid dans ce coin là en novembre), l'Indonésie (mousson), l'Afrique et tout un tas d'autres pays (pour des raisons plutôt logistiques : les couloirs aériens mondiaux ne facilitant pas la tâche)

Quand ?
Tout de suite ! Préchauffe de quelques jours à Bilbao avant de se jeter dans le grand bain : New Delhi le 11 novembre.

Pourquoi ?
Pourquoi pas !

Turquie - Voie lycienne d'Olympos à Tekirova

Aujourd'hui, je pars plus tôt : 9h45 on the road again.

Je longe d'abord la plage jusqu'à Çirali. 3 km par le sable et l'asphalte, mais enfin le sentier s'offre à moi. La plage reste en bas. Je retrouve la côte par les falaises, je slalome entre la roche, je profite des rares mètres à l'ombre sous les pins.

Je retrouve une autre plage au sable noir. Pas le temps de me baigner, l'étape du jour fait 23 km. Par contre, je trouve le temps de m'égarer dans la vallée rocailleuse qui suit. Au bout de 200m, je fais demi-tour, me rappelant de la leçon de la veille. Ah voilà, la marque tant recherchée. La marche continue.

Je ne croise que peu de monde. Peut-être parce que la météo ne s'annonce pas fameuse. Autant il y avait du soleil au départ, autant l'horizon commence à se griser. Lorsque je regarde les sommets, c'est même du noir que je commence à voir. Ce qui m'embête, c'est que je me dirige droit (avec pas mal de zigzags tout de même) vers ces arrosoirs géants.

Après avoir passé la longue plage de Maden, lieu d'une ancienne mine de chrome, je remonte une rivière asséchée. Un backpacker, chapeau sur la tête, vient à ma rencontre. Il semble à moitié perdu. Puis je vois ses amis, affalés par terre, harassés par le soleil. Ils sont ukrainiens. Voir des ukrainiens en voyage, c'est rare, mais à leur tête, ils n'ont pas l'air de vouloir recommencer de si tôt. Je ne comprends pas trop si le gars au chapeau, les autres étant hors course, ne trouve pas la suite du trek ou s'il cherche une route plus facile pour améliorer le sort de ses amis.

Je les laisse affalés contre leurs sacs et trace la route. La plage, la vallée... il faut bien monter à un moment ou un autre. 500m de dénivelé m'attendent. Je m'impose d'être là-haut avant de faire ma pause pique-nique. Le tonnerre se met à gronder avant que je ne m'arrête, mais la pluie m'est épargnée. J'ai un petit coup de mou, conséquence de l'enchaînement de peu de sommeil et beaucoup de marche. Je trouve enfin un rocher à une altitude suffisante. La vallée que je viens de remonter d'étale devant moi. J'avale le pain que j'ai chiper au petit déjeuner de l'auberge le matin même. J'avale également une gorgée de la canette énergisant que Ercan m'a offert la veille. Une gorgée seulement, parce que c'est dégoûtant.

Je repars, le tonnerre se fait maintenant entendre... au-dessus de moi. Curiosité météorologique, il ne pleut toujours pas. J'ai enfin passer le sommet du jour. Dorénavant, le parcours devrait globalement redescendre. Je passe alternativement à travers de forêts ou des zones de caillasse. Celles-ci sont particulièrement éprouvantes : à chaque marque, je dois chercher la suivante des yeux pendant quelques secondes. Cela n'a l'air de rien comme ça, mais répéter des dizaines de fois, c'est usant. Surtout que le sol n'est pas vraiment praticable. Et le doute plane : suis-je réellement sur le bon chemin ?

J'avance doucement sur ce terrain difficile. Je perds du temps. Mes mollets me parlent : "cela fait beaucoup de cailloux et pas beaucoup de plage", "c'est pas des vacances". Je vois Tekirova au loin, mon objectif. Je ne sais pas combien de kilomètres il me reste. L'après-midi est déjà bien entamé.

Je retombe sur des panneaux m'assurant que je suis au bon endroit. Encore 5,5 km jusqu'à Tekirova ! Ah quand même ! J'espérais être un peu plus près. Mais les marques suivantes ne sont pas très bavardes et plus ou moins effacées, seuls de petits traits rouge subsistent. Plus je les suis et je doute que le chemin soit le bon. Peut-être est-ce un autre sentier que la voie lycienne ? L'océan réapparaît derrière une crête, encore loin, mais je le vois...

Cela ne coïncide pas avec ce que j'avais en tête. Je ressors la carte de mon guide, ma boussole, allume mon téléphone pour le GPS. Tout cela me laisse penser que je ne devrais pas marcher vers la côte, le chemin étant plus ou moins parralèle à elle d'après la carte. Je m'aperçois aussi que le Nord n'est pas bien placer sur ma carte, cela n'aide pas. Mon GPS m'indique que je suis... dans la nature.

C'est à ce moment que la pluie commence à tomber. Timidement, heureusement. Je ne sais pas si je dois rebrousser chemin ou continuer l'aventure vers la côte, et espérer trouver un autre chemin ou, peu probable, une route. Je reviens sur mes pas... mais ne retrouve pas vraiment le chemin. Je suis à moitié perdu. Je coupe à travers la pente pour arriver en haut d'une crête pour y voir plus clair et m'aider de la topographie indiquée sur ma carte. Je vois toujours Tekirova... toujours aussi loin. Il est déjà 17h. Au pire, je marche tout droit à travers la broussaille, j'arriverais bien quelque part. Céder à la panique ne servirait à rien !

Je retombe enfin sur un panneau jaune : soulagement, mais encore 5 km ! Là, les marques sont bien nettes. Je ne les lâche plus d'une semelle. J'avale les kilomètres. Sur ma route, des chèvres, Tiens, je ferais bien une photo. La main plongée dans le sac pour attraper mon appareil, le gardien des chèvres court vers moi en gueulant, je ne sais pas si c'est du turc...

J'aurais dû dire "en aboyant". Le molosse à quelques mètres, je lance un "oooooh" désespéré. Il s'arrête et me regarde. Je retire ma main doucement. Il me contourne et se place un peu plus haut dans la pente. Il est malin le bougre, il veut me sauter dessus ou quoi ?! Baston de regard. Je pense à mon couteau dans le sac... s'il saute, je n'aurais pas le temps de le sortir. Je m'éloigne doucement sous la surveillance du canidé qui part ensuite récupérer les 2 ou 3 chèvres qui en ont profité pour s'éloigner du troupeau.

Le reste de la descente se passe bien. Il ne pleut même pas. A Tekirova, le stop ne marche pas si bien que la veille et je rentre en dolmus. Quand celui-ci veut bien s'arrêter. Un peu capricieux ces bêtes là.

Le soir, je cède à l'appel des chimères. Dans la mythologie grecque, la chimère est un monstre qui ravageait la région de Lycie : tête de lion, corps et tête de chèvre, queue de serpent. La bête fût vaincue par Bellérophon, fils de Poséidon, chevauchant Pégase. Dans la réalité, du méthane s'échappe de la terre volcanique et s'enflamme au contact de l'air. Un spectacle un peu étrange. Petit bonus, les éclairs illuminent le ciel au loin.

Turquie - Voie lycienne d'Olympos à Adrasan

10h du matin, j'arrive à Olympos. Je suis parti de Paris 40h plus tôt, après une nuit à l'aéroport de Thessalonique et une nuit de bus depuis Istanbul. Le temps de poser mon sac, de prendre une douche fraîche, d'acheter des biscuits et 3L d'eau : je pars sur les traces de la Voie Lycienne. 11h.

La voie lycienne, c'est une des treks classé dans le top 10 au monde par le Sunday Times ou le site du Routard. 510 km de sentier longeant une côte affûtée par les vagues méditerranéennes, se faufilant entre le sable noir de ses plages et la roche de ses sommets enneigés. Quelques vestiges de villes de la Ligue Lycienne jalonnent encore le parcours. L'Empire romain, Hadrien, l'Empire byzantin, l'Empire ottoman... ces pierres ont vu défiler l'Histoire.

Je cherche le début de la rando. Il faut traverser la rivière. Je tombe sur une famille d'hollandais. Le père me montre une trace rouge, ce sont les marques à suivre. Ok, peut-être à plus tard ! Je pars devant.

Au bout de 5 minutes, je ne trouve plus de marques. Le sentier semble continuer sur ma droite, je m'y engage. Je trouve que le chemin n'est pas très praticable... j'hésite à faire demi-tour mais trouve finalement une paire de lunettes de soleil. Cela doit être le bon chemin. Je continue mais m'enfonce dans la pinède. Je me rends à l'évidence, il n'y a pas de sentier... je coupe à travers la montagne, glisse sur des pierres, dégringole des amas de branchages.

Une fois en bas, je retombe sur un chemin, je le suis jusqu'à une faille entre deux parois rocheuses. Je me retrouve au milieu de grimpeurs venus tutoyer les falaises. Ils ne savent pas si la Voie Lycienne passe par là. J'explore les lieux. Cul-de-sac... voilà un couple franco-allemand, Clara et Jens, ils cherchent la même chose que moi. Clara pense qu'il faut escalader les roches. Je m'échine à lui faire remarquer que je n'imagine pas les 2 petits hollandais d'une dizaine d'années escalader une telle montagne à mains nues. Trois éboulements de cailloux plus tard, Clara jette l'éponge. Il est temps, surtout qu'elle est enceinte de 3 mois !

Avec mes deux acolytes, nous revenons au village. Retour à la case départ. Il est 14h quand je repars à l'aventure, un peu découragé, mais il faut au moins que je repère le terrain pour le lendemain...

Mais je me rends compte que le sentier est en fait bien balisé ! J'ai juste omis de regarder à gauche pour attraper le chemin qui s'envole vers le sommet de la montagne. Cette étape jusqu'à la ville d'Adrasan est annoncé en 6h de marche d'après mon guide. 14+6=20. Il fait nuit à 20h. Ça passe. Je me sens pousser des ailes et je pars en courant affronter les 750m de dénivelé.

Grosse suée. Je ralentis un peu. Heureusement que la pinède me protège du soleil. Chaque gorgée d'eau me réhydrate tout en allégeant mon sac. 1h30 de marche et voilà déjà la passe : vue sur les sommets au loin. J'attaque la redescente.

Je rattrape les hollandais. Je leur raconte mes errements du départ. Je les double encore, en espérant qu'il ne me dépasse plus, puis double une tortue se baladant tranquillement.

La descente est longue, mais belle. Je me retrouve enfin dans la plaine entre les serres de tomates et de concombres. Direction la plage d'Adrasan. Je pensais avoir gagner le droit à la baignade mais elle s'arrêtera aux genoux, l'eau est trop fraîche et le ciel devient plus menaçant. Il est 18h. J'ai deux heures d'avance sur la nuit, mais encore faut-il rentrer à Olympos. Il n'y a pas de dolmus (bus), seulement le taxi auquel je n'ose pas demander le prix. Au pire je rentre à pied par la route...

Je laisse passer quelques voitures, et me décide à tenter le stop. Je lève le pouce pendant une demi seconde et voilà qu'un utilitaire s'arrête. Il balance toutes les affaires qu'il avait sur le siège passager et je monte. Olympos ? Il y va !

Mon bienfaiteur s'appelle Ercan. Il me laisse même sa carte, m'offre des biscuits et une canette du redbull local. Il est dans le commerce. Il approvisionne en papier toilette (entre autres) les auberges de la région

Le soir, je me balade dans les ruines d'Olympos en revenant de la plage. J'ai bien mérité
ma nuit de sommeil... dans un lit, pour changer !


Myanmar - Thanlyin et Kyauktan

Au petit matin, revoilà la gare routière Aung Mingalar. Comme la capitale économique n'a déjà plus de secret pour nous (façon de parler bien sûr), un taxi nous emmène à Thanlyin, un poil plus au sud.

Avant de grimper les escaliers de la paya Kyaik Khauk, il faut nous sustenter, nos estomacs crient famine. Une petite dame et son boui-boui nous sauve. Après un petit déjeuner fait de café et de riz, je demande combien cela coûte. Le dialogue est difficile, notre sauveuse ne parle pas un mot d'anglais. Elle montre finalement des billets. 1600 pour un café et un peu de riz ! C'est un peu cher. Ah non, c'est pour nous 4. Ouh là, en fait c'est vraiment donné !

Au pied des escaliers, un homme nous indique gentiment des étagères pour ranger nos chaussures. Notre tour effectué, au moment de les récupérer, il nous réclame 1000 kyats chacun ! Une femme à côté reprend ses chaussures contre 100 kyats. Bonjour l'arnaque, non merci.

Nous cherchons un petit peu de rivière pour passer l'après-midi. Elle n'est pas loin, alors je suis partant pour poursuivre à pied avant de revenir à 17h récupérer notre chauffeur de taxi qui reviendra nous chercher à la paya

C'est donc à pied que nous poursuivons le long de la route, cap au sud toujours. Après plusieurs kilomètres, les troupes en ont ras le bol. Cette rivière n'arrive jamais. Nous finissons par trouver des gars prêts à nous emmener en scooter pour 1 dollar chacun. Ok, mais nous lui précisons bien que nous voulons cherchons "a nice place" (un endroit sympa) avec, par exemple, un restaurant ou un endroit pour se poser tranquille. Pas de problème selon eux.

Finalement, on fait 3 kilomètres pour finir au bord du port pétrolier ! Quiproquo. Alors oui, on peut acheter une banane à la gargote du coin mais ce n'est pas vraiment l'endroit désiré pour un dernier jour de vacances. Un taxi traîne à quelques mètres. On remercie nos scooters à défaut de les maudire. Un seul taxi dans les parages. Il veut bien nous emmener à Kyauktan contre 15 000 kyats. Un prix trois fois trop élevé. La négociation démarre.

"How much you pay ?", je réponds 5. Il veut 10. Une demi-douzaine de mecs s'amasse autour de nous pour participer au débat. 5. 10. 8 alors. Non, 10. On lâche 8, "2+2+2+2". Il veut toujours 10, appuyé par ses copains.

Un des gars nous aborde : "8 you go ?", "yes". Pendant ce temps, un autre taxi est arrivé. 8, c'est bon pour lui, on est parti, nos sacs finissent dans son coffre. L'autre taxi nous court après, "8 ok". Ah non mon gars, cela ne se passe pas comme ça ! On reste avec l'autre. Quelques noms d'oiseaux d'Asie fusent entre les chauffeurs. Affaire réglée.

Enfin, un petit coin sympa. Kyauktan, au bord de la rivière Bago avec la paya Yélé trônant sur son île au milieu. Les fidèles traversent en bateau pour aller nourrir les poissons-chats entre deux prières. Nous restons quant à nous sur la berge.

L'après-midi passe gentiment entre un repas, une petite balade et un peu de lecture. Moins galère que le matin, c'est en bus que nous rejoignons notre point de rendez-vous à la paya. Une dernière glace et voici l'aéroport. La carlingue nous emporte un peu fatigués, mais ravis de notre périple. Dada Myanmar !

Myanmar - Le lac Inle

En bateau Simone !

Pour le lac aussi, il y a un droit d'entrée. 10 dollars. Nos guides nous abandonnent et notre pirogue nous attend. Elle nous emmène jusqu'à Nyaung Shwe. Nous remontons vers le nord la trentaine de kilomètres du lac.

C'est l'occasion de voir les fameux pêcheurs qui participent à la renommée du lac. Pour pêcher, ils placent un filet et encerclent une zone poissonneuse. Ils ratissent ensuite cette zone avec leur nasse et la parcourent avec une lance. Pour ce faire, il faut trois mains : une pour tenir la nasse, une pour tenir le bâton et pour la rame. Les pêcheurs étant normalement constitués, ils ont développer leur technique : ils rament avec leur jambe. La rame est coincée par l'intérieur du mollet et l'arrière de la cuisse.

Nous n'avons vu aucun poisson être capturé pendant que nous les observions. Je ne peux pas juger de l'efficacité de la technique mais au moins, cela ferre les touristes.

Nous ne logeons pas dans l'un des luxueux hôtels sur pilotis. Nous trouvons le notre dans le centre-ville de Nyaung Shwe. Nos chambres sont équipées de télé, première fois depuis Séoul. Cela nous permet de suivre à distance les tragiques évènements qui agitent le monde. Et là, la réplique pour rassurer maman avant de partir prend une résonance particulière : "ne t'inquiète pas, je serai plus en sécurité au Myanmar qu'à Paris !".

Le lendemain, nous trouvons (ou il nous trouve selon le point de vue) un gars pour nous promener en bateau sur le lac. Nous lui précisons les endroits que nous voulons voir, pas de soucis, il sait où mener sa barque. Nous faisons donc le tour des artisans du lac : bijoux en argent (attention les filles), ombrelles, papier, couteaux, cigares, objets en laque... le choix est large.

Nous côtoyons également les jardins flottants alimentant, entre autres, le pays entier en tomates. Deux jeunes filles en profitent pour essayer de nous vendre quelques fleurs. Elles partent à l'abordage de notre pirogue mais Benoit ne se laisse pas prendre et renvoie la fleur à son envoyeur !

Avant de quitter le région du lac Inle, nous louons des vélos. Objectif, apprécier le plan d'eau d'un nouveau point de vue. Nos bécanes nous emmènent jusqu'à un monastère. Des birmans bitument l'accès. Plus facile pour grimper. Autour du monastère, nous trouvons notre spot. Il nous a un peu fallu déblayer le terrain pour écarter les arbres du champ de vision, mais on a eu notre photo !

Sur la route du retour, nous nous arrêtons au vignoble Red Mountain. Sauvignon blanc ou pinot noir poussent sur les coteaux. Parait que la météo n'est pas optimale et que l'eau doit être amenée par un pipeline, pas bon pour les finances. Il en résulte des bouteilles chères pour un vin... qui permet de satisfaire la carte des restaurants touristiques du pays. La carte propose une dégustation de 4 d'entre eux. Il faudra retenir que le Inley Valley Rosé est correct. Mais tout ça ne restera pas dans nos mémoires. Il en faudrait plus pour nous bercer pendant le trajet de nuit en bus... retour à la case départ : Yangon.

Myanmar - De Kalaw à Inle

Nous retrouvons Kaitu, notre guide, ainsi que Win Ou, notre cuisinier. On est un peu surpris d'avoir un cuisinier inclus dans la prestation. Mais on ne va pas se plaindre.

Kaitu m'explique qu'il est d'origine népalaise, comme beaucoup de gens de la région. Il n'a jamais été au Népal mais ses parents y sont nés. Les britanniques ont amené des népalais en Birmanie pour en faire des soldats, solides et robustes pour tenir dans les montagnes. Pendant la haute saison, les treks c'est tous les jours pour lui. Il n'y a que trois mois de pause par an pour les 200 guides de Kalaw.

Des forêts de pins, des petites vallées, des jardins où poussent fraise ou ananas pour être vendus aux marchés des environs. Nous arrivons à la paillote de la veille à l'heure du déjeuner. C'est une famille d'origine indienne. Chapati et salade d'avocat, un régal !

A nos pieds, une poule est suivie par ses poussins, eux-mêmes suivis... par les chiots qui rôdent. La propriétaire rouspètent après eux mais ils persistent. Un des poussins se perd. Un des chiots en profite pour se jeter sur lui. La petite boule jaune disparait en 3 coups de dents !

La marche continue. Les vallées s'enchaînent et nous arrivons dans notre village étape avant la tombée de la nuit. Les enfants rentrent de la classe. Certains parcourent plusieurs kilomètres à pied sur les pistes pour rentrer chez eux.

Avec Benoit, on se refait un petit tour. On escalade la colline qui surplombe le village. Au passage, on surprend quelques femmes en train de faire leur toilette à flanc de montagne ! De là-haut, on voit toute la vallée. Cela n'empêche pas le soleil de se cacher derrière le relief. La redescente se fait au pas de course avant le noir de la nuit.

Le temps de se passer un coup de seau sur la tête (pas de salle de bains évidemment) et Win Ou termine de préparer notre festin : frites, poisson mariné et frit, du tofu, des haricots, un dessert sésame et caramel... Nos papilles jubilent. D'ailleurs, les deux jours suivants, Win Ou continue de nous épater. Que ce soit de viandes, de légumes, de fruits, de gâteaux, de soupes... et même de crêpes et de bananes flambées à l'alcool de riz !

Pendant ces deux jours et demi, c'est une soixantaine de kilomètres qui nous font passer par monts et par vaux, à travers champs de maïs, de blé, de piment ou de gingembre

Avec Benoit, nous aurons même le droit à un petit détour. Notre groupe s'est séparé quelques minutes plus tôt, Win Ou emmène les filles directement par la route, chemin plus rapide. Cela devrait soulager Sophie qui souffre depuis le début du trek. Ses chaussures ne font pas de lumière mais lui donnent pas mal d'ampoule. Aïe.

Du coup Kaitu nous fat passer à travers champs. Il cherche un peu sa route, tâtonne. Le chemin n'est plus là. Nous finissons au milieu d'une épaisse végétation. Il est même difficile de progresser. Je vous rassure, il n'y a qu'un centaine de mètres à passer, mais il ne faudrait pas tomber sur un serpent ! Nous débouchons enfin à l'air libre après une petite séquence Bear Grylls. Kaitu s'excuse, il ne pensait pas que la végétation avait repoussé aussi vite et il n'a pas reconnu le passage habituel. Pas de soucis, on s'est bien marré avec Benoit ! Et nous arrivons au village avant les filles, Win Ou, même sur la route, s'est aussi un peu égaré...


Au bout le lac Inle.