Jour 95 - El Canal de Panama

En suivant le reste du groupe, nous avons choisi une auberge pleine d'anglo-saxons (comme la majorité des auberges en fait ! mais là c'est encore plus exclusif...): c'est à chacun de préparer tes pancakes pour le petit déjeuner. Du sirop d'érable par là-dessus, un repas panaméen typique.


Avec Yann, on part découvrir la ville. L'auberge est dans la vielle ville, qui n'est qu'un tout petit quartier. Non loin, de hauts buildings émergent le long de la côte. A midi, nous ne trouvons pas mieux qu'un macdo... le moins cher que nous ayons vu sur le continent d'ailleurs. Tout ceci donne un avant-goût des USA !

L'après-midi, avec Julia, une canadienne de l'auberge, nous nous rendons au Canal de Panama, situé à quelques minutes en taxi de la ville. On va plus précisément aux écluses Miraflores. Là, le commerce mondial défile dans d'immenses navires. Quelques milliers de containers dans un, 5000 voitures dans l'autre... les écluses du Canal de Nantes à Brest en... un peu plus GRAND.

Il y un petit musée sur l'histoire du canal. En 1534, Charles Quint fut le premier a évoqué un canal afin de faciliter le voyage jusqu'au Pérou et l’Équateur. Les écossais ont tenté de construire une route, mais c'est un chemin de fer qui a réalisé en 1885. Un canal restant la solution idéale, de nouveaux travaux furent entrepris sous l'impulsion de Ferdinand de Lesseps, qui a déjà à son actif la réalisation du Canal de Suez.

(Source: Wikipédia)
Un tremblement de terre, des difficultés économiques, la fièvre jaune et les crues du Rio Chagres qu'il fallait domestiquer... le projet tombe finalement à l'eau, malgré plusieurs rebondissements. En 1903, les Etats-Unis rachètent les droits de construction et d'exploitation du canal. Après dix ans de travaux, le canal est inauguré en 1914.. Aujourd'hui, 5% du commerce maritime mondial passe par là. Et ce n'est pas fini, la décision d'élargir le canal a été prise par referendum en 2006 et les travaux ont commencé. Des bateaux deux fois plus grands pourront désormais emprunter le nouveau canal !

Jour 94 - Welcome to Panama


9 heures du matin, nous revoilà déjà sur le bateau pour se rendre à Porvenir, obtenir un tampon d'entrée officielle au Panama. On a le temps de faire un petit tour de l'île. Pas grand chose à voir, mis à part la piste de l'aérodrome et une raie morte.
On reprend le bateau une dernière fois, pour Miramar, sur le continent cette fois. On y laisse Marco et son bateau, après un petit repas sur place, toute notre troupe de touristes prend le bus pour Portobelo. Marco y a une auberge... mais avec Yann, on préfère partir directement pour la capitale, pas besoin de laisser quelques dollars de plus à Marco, il a beau être sympa, on lui a déjà donné pas mal. Tous les autres restent là.

Et finalement, à un arrêt de notre bus, c'est le reste de la troupe que nous voyons monter. Ils ne sont restés que quelques minutes à Miramar, et voyant qu'il n'y avait rien à faire sur place, ils ont aussi préféré la capitale. Nous voilà donc une dizaine à continuer notre voyage. C'est vraiment sympa de déjà connaître du monde ! On profite encore plus de l'happy hour: un demi dollar la bière...

Jour 93 - Seul(s) au monde


Le soleil comme réveil, je commence la journée par une baignade... et je n'ai eu que deux mètres à faire ! Après le petit déjeuner, on fait sa toilette dans l'océan, et on se rebaigne ! Puis c'est reparti pour un peu de tuba. Ensuite, on reprend le bateau pour faire du tuba près d'une autre île, sur un récif de corail. Les fonds marins sont encore plus jolis.

Des kunas nous amènent le déjeuner en barque. Au menu, du red snapper (du vivaneau...), sa chair ressemble à du poulet, et c'est délicieux, surtout sur notre bout d'île. Nous passons là l'après-midi et reprenons seulement le bateau pour rejoindre un autre village Kuna, situé sur une autre île. Nous avons le droit à une petite visite du village. Les enfants ont des ordinateurs portables à l'école et le personnel médical de l'île a été formé à Cuba...

John nous rejoint un peu plus tard, il nous sort: "je m'occupais des enfants, bah je suis belge !"... belge et plein d'humour (ceux qui n'ont pas compris me demanderont!). Cela n'inquiète pas trop les enfants qui s'amusent bien: un des leurs se mouille, se badigeonne de sable et joue au monstre !

Bières et poisson au repas du soir. On n'a pas de lumière pour la soirée, alors on va se coucher assez tôt !

Jour 92 - Robinson Crusoé

La nuit passée à Sapzurro, dans l'auberge "où on a eu une réduction" grâce à Marco et son équipe... vu le nombre de billets verts qu'on leur a refilé, c'est le service minimum. M'enfin, c'est aujourd'hui que nous montons dans le fameux bateau, le "Darien Gap" (= le fossé du Darien). En fait, c'est un peu la même chose que les taxi fluviaux pris les jours précédents, en moins tape-fesses quand même.

Après 3 heures sur les flots, notre première étape: un village Kuna. Les Kunas sont un groupe ethnique bénéficiant d'une autonomie territoriale, ayant toutefois la nationalité panaméenne. Environ 20 000 d'entre eux vivent dans les îles San Blas. Quelques villageois nous accueillent timidement sur le ponton. Ce sont surtout les enfants qui nous tournent autour, ils sont mignons et marrants. Nous ne sommes pas les premiers blancs-becs qu'ils voient, mais sont toujours aussi curieux, surtout lorsqu'on les prend en photo, ils veulent se voir à l'écran.

Nous mangeons dans une des huttes du village, du poulet. On chante dans toutes les langues pour une des habitantes dont c'est l'anniversaire, mais celle-ci, extrêmement pudique se montre à peine. Ensuite, une partie de foot s'engage avec les enfants et les ados du village. Les petites filles préfèrent jouer à la poupée avec les longs cheveux d'Alice, la roumano-australienne de notre bateau.

Puis nous reprenons la mer pour atteindre notre île déserte: mode Robinson Crusoé activé. L'île fait à peine quelques centaines de mètres de large. Il n'y a que des cocotiers ! Et aussi trois Kunas, ils campent là et régulent la consommation des noix de cocos, les Kunas en sont propriétaires. On peut leur en acheter contre 1 dollar. Pour ce tarif, ils grimpent chercher les cocos à plusieurs mètres de hauteur et nous l'ouvre à la machette.

L'activité de l'après-midi, c'est le snorkelling (= plongée avec masque et tuba). Oursins, étoiles de mer, poissons de toutes les couleurs... nous en prenons plein les mirettes. La nuit tombe, un orage éclate sur le continent, mais nous restons au sec alors que l'on voit les éclairs un peu plus loin. Feu de bois et on mange des coquillettes sur la plage. On y dormira aussi !

Jour 91 - Borderline

7h du matin, nous sommes au supermarché pour acheter de l'eau. On se prépare pour le bateau. Il faut en fait d'abord prendre une première navette fluviale. Ce n'est pas encore le bateau d'Adam et Marco, alors il faut payer le passage, qui dépend en partie du poids de nos sacs ! Tous les moyens sont bons pour récupérer des pesos de la poche des voyageurs.

En avant pour 3 heures de tape-fesses. Le bateau est une sorte de hors-bord au fond plat, qui rebondit sans arrêt sur les vaguelettes à cause de la vitesse, la pire chose pour nos colonnes vertébrales. Adam, notre pseudo guide, a omis de nous prévenir et surtout de nous préciser que c'est à l'avant du bateau que cela cogne le plus. Lui s'est tranquillement installé bien à l'arrière. Tu parles d'un baroudeur. Le pilote s'offre même le luxe de faire la course avec un autre bateau, poussant les gaz à fond sur la fin, augmentant par la même la violence des chocs, au grand énervement de ma jeune voisine pestant contre le maudit bateau.

Et nous voilà à Capurgana, petit bled tranquille à deux pas de la frontière avec le Panama. Tout le monde s'y arrête pour apposer les tampons sur le passeport. C'est aussi l'occasion d'escalader la colline et de faire nos premiers pas hors en Amérique du Nord: nous sommes récompensés par la superbe playa branco.

Nous revenons côté colombien et devons encore prendre un taxi fluvial pour rejoindre Sapzurro 10 minutes plus tard. Nous y trouvons Marco et son bateau. Nous découvrons aussi les autres backpackers qui seront avec nous les jours à venir. Il y a un autre français, Régis, rennais, projeteur en génie civil, il a tout vendu en France pour un tour du monde de 2 ans ! Puis un grand gaillard s'approche : "my name is John". Après quelques secondes, je m'aperçois qu'il est francophone, belge pour être précis. Je lui dis alors naturellement: "en fait tu t'appelles Jean". Non non, c'est John" ! Il vadrouille en Amérique Latine, et est embauché sur le bateau pour quelques temps. Il compte ouvrir une auberge en Lituanie ! Il y a aussi deux brésiliens, Thiago et Gustavo, chacun faisant un tour du monde. Et on ajoute encore Tim, Graham, des anglais en périples solo, Alice, une roumano-australienne en vacances, un couple de kiwi (= néo-zélandais), Mischa un allemand, Samuel, un  suisse-péruvien-argentin-anglais... qui travaille en Chine. C'est ça la mondialisation ?!