Arequipa

La premiere fois que j'ai entendu parler de cette ville, c'était pour ses creches... Mais pour l'instant, je n'ai rencontré qu'un canyon: le Cañon de Colca, le deuxieme canyon le plus profond du monde.

Je vais rester quelques jours ici, on doit attendre Antoine jusqu'au 2 ou 3 janvier, arrivant fraichement de France. Il va faire le reste du voyage avec Yann et moi.

Reste a trouver comment va se passer le réveillon...

Cap vers le Nord

Après le désert de Sel et l'altiplano bolivien, avec ses paysages magnifiques, j'ai passé la frontière et me voilà dans le désert d'Atacama, au Chili, la zone la plus sèche du monde: ici, il n'y a pas eu de pluie depuis 14 ans!

Je suis actuellement à Iquique, ville côtière et touristique. Hier, plage et coup de soleil étaient au programme. Aujourd'hui, nous partons pour Arica, vers la frontière avec le Pérou.

Ce matin, pour se dégourdir les jambes, Yann et moi avons couru les 10 km de San Silvestre, course à pied à travers la ville d'Iquique. J'ai terminé premier français!

Et puis tout de même: Joyeux Noël!

Cap vers le Sud

Olá!

Je n ai pas le temps de tout raconter en detail, mais le periple continue sur sa lancee (desole pour les accents!!). Apres avoir quitter La Paz pour Potosi, plus au Sud, ou j ai pu visiter une mine d argent, ou les mineurs travaillent encore dans des conditions precaires, je suis actuellement a Uyuni.

En plein milieu de nulle part, cette ville est le point de depart pour decouvrir le Salar d uyuni et bien d autres choses encore. Je pars tout a l heure pour 3 jours de 4x4 dans le desert...

Hasta luego!

Jour 2 - El camino de la muerte

Ou "The Death Road" pour l'appelation plus touristique.

La route la plus dangeureuse au monde, reliant La Paz à la ville de Coroico. C'est une piste de 44 km, avec à droite, une falaise, à gauche, un ravin de plusieurs dizaines voire centaines de mètres, avec plus de 3 km de dénivelé. Si tu rates ton virage... le surnom de la route prend tout son sens! D'ailleurs, il y a 2 ou 3 accidents par an.

La route se parcourt en VTT, 70 km de descente: les 21 premiers sur une route asphaltée, le reste sur la piste en terre. Le parcours se fait avec un guide, par groupe de 2 à 12 personnes. Les paysages sont magnifiques, on a pu faire quelques poses pour l'apprécier, parce que regarder en roulant peut s'avérer risqué!

En posant quelques questions à notre guide, nous apprenons que le dernier accident a eu lieu il y a 3 mois: un guide avait fait une pose pour prendre une photo de son groupe, mais l'appareil en main, il a reculé d'un pas de trop et est tombé dans le vide. L'année dernière, un touriste anglais a mal négocié son virage...

Malgré cela, la route n'est pas si dangeureuse pour qui n'est pas trop casse-cou. Il faut tout de même avoir de bons freins sur le VTT. Et au bout de quelques kilomètres, on se sent vraiment à l'aise sur notre petite piste de 3 m de large!

Maintenant il existe une nouvelle route, il y a donc beaucoup moins de trafic sur la route de la mort. Autrefois, les accidents était encore beaucoup plus fréquents. 15 ans ont été nécessaires pour construire la nouvelle route et il reste des portions en piste de terre et cailloux. Cette route est la nouvelle route la plus dangeureuse au monde selon notre guide, en effet, il y a parfois des éboulements...

NB: je ne peux pas mettre de photos sur le blog pour l'instant, désolé, vous apprécierez les paysages un peu plus tard, lorsque j'aurai le moyen de vous les faire partager!

Jour 1 - Que La Paz soit avec nous

Donc me voici à La Paz, à 3650 m d'altitude, dans l'Altiplano bolivien. La Bolivie, pays le plus pauvre d'Amérique du Sud, compte 8,2 millions d'habitants. L'Altiplano est la région la plus caractéristique du pays et, paraît-il, la plus belle. A 3500 m d'altitude en moyenne, elle s'étend sur 100.000 km2, au ñilieu de la Cordillière des Andes. C'est une région au climat sec, de plus en plus désertique à mesure que l'on se dirige vers le Sud. La Paz est la principale ville de la région et la capitale exécutive et législative du pays, Sucre étant la capitale aux yeux de la Constitution. Ceci fait de La Paz, 2 millions d'habitants, la capitale la plus haute du monde.

Pour ce premier jour, nous sommes partis explorer la ville à pied. La première chose qui me tape dans l'oeil, c'est effectivement la topographie: imaginez une vallée où dans le creux, se trouvent principalement des immeubles et des habitations sur les flancs, ceci, en ne laissant quaiment aucune zone vierge. Dans les rues principales, les petits commerçants sur les trottoirs, les passants, les voitures, les bus bariolés et les mini-vans taxis s'agitent.

Les commerçants boliviens sont plutôts sympathiques dans l'ensemble. Nous avons notamment mangé dans un restaurant au grand bonheur (et amusement!) de la restauratrice. 10 bolis (1,1€) pour une petite salade (et un peu de piment qu'il vaut mieux laisser de côté!), une soupe, un plat et un postre (= dessert). Un soda à la papaye pour 1,5 bolis (17 centimes d'€!!) accompagne le tout. Nous poursuivons ensuite notre visite de la ville: un parc en hauteur pour apprécier la vue sur la vallée puis un marché où les échoppes s'entassent les unes contre les autres à flanc de colline. D'ailleurs, ces collines nous essouflent, l'altitude se faisant sentir.

Près du marché, il y a un petit parc pour vélo, les enfants s'amusent sur leurs bicyclettes. A côté, d'autres enfants travaillent. Une petite fille nous interpelle, suivie de 3 ou 4 autres vendeurs, nous cédons pour une gelatina, un gobelet contenant de la gélatine, surmontée d'une composition à base de lait, genre chantilly. A l'image des enfants travailleurs, d'autres signes de pauvreté sont visibles. Il y a beaucoup de mendiants, parfois même, une mère avec ses enfants jouant pieds nus sur le trottoir, à 10 cm des roues des voitures...

Pour le côté typique, on croisede nombreuses femmes en tenue traditionnelle: grande jupe large, chandail coloré, haut-de-forme et un grand vêtement attaché autour du cou, faisant office de sac... un peu le cliché des brochures touristiques!

Pasajeros en tránsito

Jour 0, 17 de Diciembre

Jour 0, puisque ce n'est encore que le transport. Et oui, une journée d'avion ce n'est pas vraiment le but du séjour.

Et pourtant, la journée s'est passée dans un avion ou dans un aéroport. En prenant nos billets au guichet de l'aéroport de SP, nous découvrons que nous avons non pas 2, mais 3 escales! Notre plan de vol: SP - Rio de Janeiro - Buenos Aires - Asunción - La Paz. Nous avons notamment attendu près de 6 heures à Buenos Aires. Il n'y a pas grand chose à faire dans une salle d'attente d'aéroport, surtout une fois que tu as fais 2 fois le tour du magasin de Duty Free sans rien acheter (parce que nous n'avions pas de devise locale). Ainsi en une seule journée, je me suis rendu dans 4 pays d'Amérique du Sud! Qui dit mieux?

Puis nous sommes arrivés à La Paz vers 1H du matin. Le passage à la douane n'a pas posé de problème. Nous avons pris un taxi pour 50 bolivianos (6€) qui est la monnaie locale pour nous emmener à l'auberge que nous avions réservée, à 10 km, et située 500 m plus bas. Je n'ai d'ailleurs pas vraiment ressenti (du moins pas encore) d'effet à cause de l'altitude. Le long de la route, les slogans et messages politiques sont omniprésents, surtout en faveur de Evo Morales, actuel président, le premier d'origine indigène en Bolivie.

L'allure générale de la ville ne semble pas toujours très soignée. Mais la topographie de la ville semble impressionante, les habitations s'étalant sur les flancs de montagne, de tous les côtés. Mais je vais encore mieux m'en rendre compte de jour.

La nuit était fraîche, une bonne douche chaude m'a fait du bien, c'est d'ailleurs la donne la plus chaude que j'ai pu prendre depuis fin juillet! En effet, l'auberge est vraiment sympa, pour un prix dérisoire vu les services, seulement US$5 la nuit par personne (3,5€). Oui, ici, certains prix sont en dolars américains.

Une nuit de sommeil et le lendemain, à l'attaque!

C'est (presque) parti!

4H30 du matin, c'est à cette heure là que je dois me lever demain pour aller prendre mon avion. Aujourd'hui, c'est donc les derniers préparatifs. Mes deux bagages sont prêts, ou presque, celui qui vient avec moi et celui qui reste à SP (vu que je libère ma chambre).

Le voyage s'est précisé aussi. Le 15 janvier, je quitterais Lima en train. Je vais emprunter le train le plus haut du monde, reliant Lima à Huancayo au Nord-Ouest, en 12H. Autre date fixe sur mon itinéraire, le trek du Chemin des Incas, 42 km et 4 jours de marche à travers la Cordillière des Andes pour atteindre le Machu Picchu. Départ le 22 janvier.

Voilà la fin de ce premier semestre, maintenant place à l'aventure.
En avant!

Viagem para America do Sul

Premier acte.

Vous l'attendiez tous, le voici: mon premier message à propos de mon trip à travers (une partie) du continent Sud-Américain.

Oui, une partie seulement, bien que l'idée de départ était un peu plus ambitieuse. Après avoir un peu réfléchi à la question, nous pensions, Yann et moi, partir pour Montevideo en Uruguay, puis rejoindre l'Argentine en commençant par Buenos Aires, traverser le pays jusqu'au Chili, atteindre le Pacifique puis remonter vers la Bolivie et enfin le Pérou pour récupérer un avion Lima-SP.

Mais les plans ont changé. En effet, nous n'avons "que" un mois et demi pour voyager, la semaine de rattrapage étant début février, soit 45 jours pour essayer d'en prendre plein les yeux. Cet été (oui, moi je suis en été en ce moment, pour ceux qui n'ont pas suivi ou qui sont nuls en géographie, je rappelle que cela est pour cause d'hémisphère Sud!), nous allons nous attaquer à la Bolivie et au Pérou. Pourquoi ces deux pays? Et bah pourquoi pas?! En fait, dans mon exploration du continent, il faut bien commencer par un bout, et j'espère pouvoir visiter l'Argentine et le Chili l'année prochaine.

Pour le moment, seuls le début et la fin du voyage sont bien programmés. Nous allons nous rendre en avion à La Paz, le 17 décembre, c'est-à-dire jeudi prochain. Nous décollons à 9h30 de l'aéroport de Guarulhos à SP, direction Rio de Janeiro, puis une autre escale à Asunción au Paraguay puis enfin La Paz à 1h le lendemain matin. Le retour s'effectuera le 1 février par un vol direct La Paz-SP.

Le reste... va en grande partie se décider sur place. Le trajet approximatif, que j'ai rapidement résumé sur le schéma ci-contre est: La Paz-Sucre/Potosi-Uyuni, passage par le Nord du Chili pour rejoindre le Pérou puis Arequipa-Nazca-Lima-Cuzco-Puno et retour à La Paz.

De là vont sans doute se rajouter quelques autres villes dont on entendra parler sur place ou conseillées par les Peruanos (= Péruviens) présents à SP. D'ailleurs, la plupart de ceux que l'on connaît, finissent leur semestre et rentrent chez eux à Lima, l'occasion pour nous d'aller les voir là-bas et de bénéficier de leur connaissances pour découvrir la ville!

Côté découverte, je pense que le "moments fort" de ce périple sera d'abord le Machu Picchu, près de Cuzco, une des 7 nouvelles merveilles du monde, un endroit magique paraît-il mais aussi le premier lieu touristique du continent. La vue du Désert de Sel, près de la ville d'Uyuni semble également impressionnante. Enfin, j'espère tremper mes pieds dans un nouvel océan: le Pacifique. Il y a également les lignes de Nazca, les paysages incroyables, l'altitude... oui, parce que l'aéroport de La Paz se situe à 4100 mètres, d'après mes informations, il faut entre 1 et 3 jours pour s'habituer au manque d'oxygène!

Je ne vous en dis pas trop non plus. Primo, parce que, dans la mesure du possible, je vais essayer de vous faire découvrir tout cela au fur et à mesure du voyage. Secundo, tout ce que je connais, je l'ai seulement vu à travers mon guide de voyage que j'ai acheté pour l'occasion, des Peruanos ou d'Internet... je pense que je saurai mieux vous en parler une fois que j'aurais vu ces choses de mes propres yeux!

Sinon, côté logement, nous pensions initialement utilisé le principe du CouchSurfing (= surf sur le canapé). Il existe un site Internet où chacun peut s'inscrire et proposer aux autres membres du site un canapé pour dormir, comme si vous accueilliez des amis chez vous. Mais après quelques messages infructueux et à cause des changements de plan et de l'incertitude de nos dates de voyage, nous allons plutôt nous rabattre sur les auberges de jeunesse, au moins pour le début.

Pour se déplacer, je pense que le moyen de locomotion principal sera le bus. Pour certaines portions, l'avion sera peut-être plus adapté, à voir. Le bus, bien que plus long, offre l'avantage de permettre la découverte de nombreux paysages. Faire du pouce n'est pas tout à fait exclu... cela dépendra de la facilité ou non de la chose, et du degré de confiance que l'on aura sur le moment!

Le coût de la vie dans ces deux pays est moins élevé qu'au Brésil. Grosso modo, il semble qu'au Pérou, la vie est deux fois moins chère qu'au Brésil, en Bolivie, c'est encore plus barato (= bon marché). Par exemple, une nuit d'auberge à La Paz coûte environ 9R$ (3,5€).

Moi, no hablo espagnol... Yann, normalement oui, en tout cas à peu près. J'espère qu'on aura pas trop de soucis et que l'on pourra parler portugais ou anglais. Il est trop tard pour que je mette à l'apprentissage de la langue! Je crois plutôt qu'il vaut mieux que je fasse mon sac!

Encore un matin...

...Un matin pour rien » comme dirait Jean-Jacques. Il ne croit pas si bien dire.

En effet, hier matin, je me suis rendu avec Yann et Adrien, au consulat français afin de m'inscrire en tant qu'expatrié. Cela permet notamment de recevoir une carte d’expat’ qui permet de ne pas payer la TVA lors d’achats en France, sous certaines conditions.

Au 14ème étage du building 1842 de l’avenue Paulista, se trouve le fameux consulat. Des bureaux où le personnel parle français! Ce dernier étant en parti français. Un petit d’attente, mais beaucoup moins que pour mes autres démarches administratives, ici au Brésil, ils n’ont pas vraiment l’air débordé au consulat. D’ailleurs les horaires sont assez légers, les bureaux ne sont ouverts que de 8h30 à midi. Pendant ce temps, j’ai pu apprendre grâce à un prospectus qu’il y a environ 18000 français répertoriés au Brésil dont environ 8000 à SP sur un total de 1 million 400 mille expatriés français dans le monde.

Puis Adrien est le premier de nous trois à passer. Il s’enregistre donc, présente quelques documents style passeport, l’employé du consulat lui fait ensuite une petite carte plastifiée : la carte d’expatrié. En France, la présentation de cette carte permet de ne pas payer la TVA et donc de bénéficier du prix détaxé, sous certaines conditions de montant qui me sont actuellement inconnues.

Ensuite, un autre bureau se libère et je m’apprête donc à commencer mon enregistrement. L’employée me demande mon passeport, ma carte d’identité, un justificatif de domicile... et mon attestation de recensement. L’attestation de recensement c’est le papier délivré à la fin de la journée de JAPD, la Journée d’Appel de Préparation à la Défense, le reliquat du service militaire. Il lui faut absolument, elle ne peut continuer sans, il faut la date de remise de l’attestation sinon « le système bloque». C’est bien joli tout ça, mais moi, je ne l’ai pas ce papier, enfin pas au Brésil! Je me tourne vers Adrien :

– Tu l’as avec toi ton attestation de recensement?

– Ma quoi? me répond-il. Arf. L’employée se tourne vers son collègue :

– Rodolphe, tu lui as demandé son attestation de recensement ?

– Euh... oui.

Et là, le comique s’installe. Adrien cherche dans ses papiers mais n’a pas son attestation de recensement, mais ce qui est bizarre, c’est que pour lui, le système n’a pas « bloqu[é] ». L’employé pensait avoir vu son attestation fantôme, mais en fait non, puisque Adrien ne l’a pas! Aucun problème selon Rodolphe, Adrien n’a qu’à lui envoyer l’attestation par mail plus tard. Yann et moi, on se sent un peu arnaqués! On demande si ce n’est pas possible de faire pareil pour nous, histoire d’éviter de revenir. Ah non, le système bloque... oui mais Adrien il a bien eu sa carte... oui mais non.

Là, on se dit vraiment que lorsque la France administrative rencontre le Brésil, c'est du grand n'importe quoi! Finalement, on va tout de même pouvoir faire notre enregistrement sur Internet et recevoir notre carte par la poste, pas besoin de revenir. Rodolphe nous dit que c'est facile mais met tout de même 10 minutes pour trouver la bonne page sur le site Internet du consulat, merci Rodolphe. On a gagné le droit de remplir un formulaire de 4 pages et de scanner tous les documents nécessaires. Une demi-journée pour en arriver là. Merci le consulat.

On fait le bilan

Il est temps de commencer à parler plus en détails de mes projets de voyage. Et oui, ce premier trimestre brésilien se termine bientôt. Mais je vais d'abord commencer par un petit bilan...

Logement
Finalement je suis resté tout le semestre au même endroit: la "pension Jérônimo" comme on l'appelle ici (du nom de la rue Jérônimo França). 450R$ pour une chambre avec ma salle de bain, tout seul, et non plus entre trois comme au départ. Cela est très peu probable que le dono da casa (= le propriétaire) ne trouve personne à rajouter dans ma chambre (oui, du coup il y a deux lits vides!) au prochain semestre donc je préfère changer.

Je pensais laisser ma chambre le jour où j'allais partir en voyage et retrouver un logement en revenant, économisant un mois et demi loyer mais devant retrouver tout de suite un logement en février.

Mais par chance, toujours à la pension Jérônimo, une chambre individuelle va se libérer ce mois-ci. A priori, il n'y a pas de problème pour que j'en prenne possession. Ainsi, je n'aurais pas de soucis à me faire à mon retour et peu de chemin à faire pour mon déménagement (j'ai pas tellement de choses à déménager en même temps). Reste à savoir si Vitor (le dono da casa) va encore chercher à m'arnaquer ou pas (en augmentant le loyer sans raison)... Vitor, il est du genre sympa quand tu payes le prix demandé, mais il ne fait pas de cadeau sinon!

Poli
Venant ici pour poursuivre mes études, je me dois d'en parler (un peu). Sur les 6 matières que j'ai suivies ce semestre, je sais actuellement que j'en ai validé une. 4 autres devraient suivre sans trop de soucis (à moins d'une mauvaise surprise... je touche du bois!). La dernière est plus problématique et je pense pouvoir affirmer que j'aurais l'occasion de goûter à mon premier rattrapage en février prochain, merci le Concreto (= béton, la matière consiste principalement à dimensionner des poutres et dalles en béton armé). J'ai prévu mon retour de voyage le 1er février dans cette éventualité (la semaine de rattrapages aura sans doute lieu début février avant... la semaine de carnaval!). Il me reste un seul devoir ce semestre, après un enchaînement de 4 devoirs en 3 jours ce début de semaine, cela fait plaisir.

Le prochain semestre sera dans le même style, avec la recherche d'un stage en plus. Je connais maintenant beaucoup mieux l'école et le système en général: les cours, les profs, les devoirs... et le baby-foot du foyer! Là, au foyer, nommé le "CEC", il y a même des canapés pour pouvoir faire une petite sieste...


Météo
Je fait un constat malheureux: il pleut beaucoup à SP. Oui, parce qu'au début du semestre il pleuvait ("oui c'est la fin de l'hiver") et en cette fin de semestre... il pleut ("oui c'est le début de l'été"). Entre les deux, il y a eu de tout: soleil, canicule, nuages, pluie, grêle, orages, éclairs, tempêtes, inondations... sauf la neige. Globalement, il fait tout de même des températures très agréables. Grosse modo, en août, une veste légère suffisait, puis un simple pull à partir de septembre... pour ne plus se promener qu'en T-shirt depuis 3 mois. Il y a également eu de grosses chaleurs, jusqu'à 39 degrés au compteur, de quoi profiter de la psicine de l'USP.

Pour information, ces derniers jours, il a fait un peu plus froid (ai-je retrouver mon pull?) et il pleut souvent et en quantité, assez pour que les journaux en parlent à cause des inondations dans la région. J'ai d'ailleurs eu la bonne idée de perdre mon parapluie mardi dernier... très triste de perdre ce fidèle compagnon après 4 mois de bons et loyaux services. Mais aujourd'hui, le soleil est revenu: 30 degrés (mais là il est reparti...). Ici le temps peut changer vite, très vite.

Nourriture
Côté nourriture, ce que je préfère, ce sont les sucos, il y a tout un tas de fruits délicieux qui ne demandent qu'à être goutés. Sinon, la pizza est très appréciée à SP (je crois que c'est la ville au monde où il se mange le plus de pizza), il existe notamment le rodizio de pizza: pour environ 17R$ (7€), c'est pizza à volonté parmi plus 40 saveurs différentes! Dans le même genre, le resto au kilo où la glace au kilo sont également excellents! Je dois encore tenter la churrascaria, qui est l'équivalent du rodizio mais pour les viandes. Mais mon principal repas reste le bandejão auquel je vais 8 ou 9 fois par semaine en moyenne! Riz et feijão, il n'y a que cela de vrai. Je dois avouer que je ne cuisine pas beaucoup chez moi, la pile de vaisselle sale qu'il y a en permanence dans l'évier, du fait de la feignantise de quelques résidents de la pension, ne m'y encourage pas vraiment non plus.

Cheveux
Oui, une fois n'est pas coutume, un petit point sur ma coiffure: à ma connaissance, je n'ai jamais eu les cheveux aussi longs! J'envisage une visite au coiffeur dans de brefs délais, avant de partir en vacances, ci-contre, voilà ce que cela donne avec "l'effet mouillé".

Voyage
Le voyage se rapproche, je vous en dit plus dans un prochain message.

Ano da França

Cette année, avait lieu au Brésil, l’année de la France... au Brésil! Occasion de nombreuses évènements qui me sont pour la plupart inconnus... mais il y en a eu, c’est sûr! L’occasion également de faire un peu de business, Nicolas a notamment vendu des sous-marins, des hélicoptères et peut-être aussi des Rafales en prime, un TGV entre SP et Rio de Janeiro est également en projet. Le Brésil est tout de même le quatrième partenaire commercial de la France, avec 9 milliards US$ d’échanges commerciaux en 2009, cela mérite bien quelques manifestations culturelles.

Lula et Nicolas semblent d'ailleurs très bien s'entendre, puisqu'ils se sont mis d'accord pour présenter un texte commun à la conférence de Copenhague pour le climat, le 7 décembre prochain. Les deux pays veulent présenter des propositions "ambitieuses" dans ce que Lula a appelé une "bible climatique". Il ne reste plus qu'à convaincre les autres pays de les suivre, les principaux durs à cuire étant ces §@à#£&!! d'américains et de chinois... D'ailleurs, en passant par là, vous pouvez jeter un coup d'oeil ici:



Et faîtes diffuser le message!!!

Mais revenons à nos moutons. L’année de la France fait suite à l’année du Brésil qui a eu lieu en France en 2005. Malheureusement, cet évènement, débuté le 21 avril, s’est terminé le 15 novembre dernier (euh, cela ne fait pas un an !!)... snif. Mais la France reste tout de même très présente, en effet, l'hexagone est un pays qui à toujours la cote ici : on a Zizou (par contre, beaucoup de brasileiros ont encore le 3-0 de 98 et l’élimination de 2006 en travers de la gorge), la Tour Eiffel, le vin, la baguette (ici le vrai pain se nomme plus exactement le « pain français ») et le français est une langue assez prisée (bon, l’anglais et l’espagnol sont tout de même plus parlés), il n'est pas rare de rencontrer quelques mots de français par-ci par-là, notamment dans la publicité. La France est synonyme de luxe, de gastronomie, de goût et de raffinement…

Cocorico!

Sur les toits de Vila Olímpia


Vila Olímpia est un quartier de SP situé au Sud-Est de l'université, à environ 15 minutes en voiture. Je m'y suis rendu trois fois afin de visiter le chantier de construction pour un projet.

Chaque groupe d'élèves devait réaliser plusieurs visites du chantier pour pouvoir ensuit décrire une partie des sous-systèmes du bâtiment: revêtements verticaux, revêtements horizontaux, ouvertures et imperméabilisation... ce que l'on voit en cours en fait. Chaque groupe devant lui-même trouver un chantier. Pour nous, c'est un immeuble de 14 étages qui va acceuillir des bureaux commerciaux.


Nous avons donc fait nos visites, pris en photo les réalisations et les ouvriers, qui sont parfois contents d'être sur la photo et d'autres fois s'en fichent royalement. J'ai également tenté de leur poser des questions... je ne comprenais pas les réponses! Ils parlaient trop vite... Ci-dessus à gauche, vous pouvez voir l'application de l'argamasse (= mortier) sur un mur et à droite, une talisca (là je ne connaît que le mot en portugais), elle matérialise le plan jusqu'où il doit y avoir du mortier, en gros, cela indique l'épaisseur de mortier à appliquer. Ci-dessous, à gauche c'est moi, très content d'être sur le toit de l'immeuble avec mon capacete (= casque) et à droite, encore moi avec le reste de mon groupe et un des ingénieurs responsables du chantier.


Avec Yann et nos deux collègues brésiliens, nous avons pondu un bon petit rapport de 80 pages... pas mal!

JT

Vous devez déjà savoir qu’il ne fait pas bon être un hélicoptère à Rio:
ww.youtube.com/watch?v=DJcGTtl5uEE&feature=player_embedded

Avec l’attribution des Jeux Olympiques de 2016 à Rio, vous entendrez encore parler de la ville… mais pour ce qu’il se passe à SP, il va falloir que je vous raconte un petit peu (une petite partie sinon cela prendrait trop de temps!).

En mangeant, je regarde parfois les informations au JT, quand la télé de la cuisine veut bien ne pas trop grésiller. Je vais donc vous décrire une édition de ce journal.

Le premier reportage concerne le braquage d’un véhicule de transport de fonds. Cela ne s’est pas vraiment passé comme en France où le chauffeur est parti avec le fourgon sans violence.

Les assaillants ont d’abord arrêté un autobus en travers de la route puis ont tiré avec des armes de gros calibre dans les pneus de 2 camions afin de barrer les 2 voies de la rodovia (= autoroute). Ils ont ensuite utilisé des explosifs pour ouvrir le coffre. Bilan : ils repartent avec 16 millions de R$ et un des convoyeurs ayant tenté de s’interposer a été abattu.

On voit ensuite à l’image la cousine du défunt. Oui, à chaque décès, c’est usuel ici de montrer un proche de la victime afin notamment de déclarer que c’était un bon père de famille, un bon cousin…

Dans la suite du reportage, on voit d’autres images d’assauts, je n’ai pas compris le lien entre les sujets mais on voit par exemple une voiture avec des traces de sang et des impacts de balles au niveau du siège du conducteur.

Puis on passe à un sujet plus léger, un chien qui sait danser debout, on n’arrête pas le progrès!

Ensuite, l’histoire de deux lycéennes se bagarrant à la sortie des cours est racontée, vidéo à l’appui, les journalistes insistent surtout sur le fait que personne n’a essayé d’intervenir pour les séparer!

Puis vient un autre reportage montrant des images des forces spéciales (avec un hélico et deux cars blindés) qui s’en vont maîtriser un gars armé d’une mitraillette dans un quartier je ne sais où, on voit ensuite l'assaillant sur un brancard, il meure ensuite de ses blessures.

Et puis j'ai fini de manger, repu et content d'avoir vu toutes ces belles images!

Ultimo dia...

Suite et fin: dernier jour du voyage...

Nous arrivons à Salvador... très tôt! Notre avion part vers 18h, ce qui nous laisse un peu de temps pour profiter des dernières heures de notre semaine bahianaise. En sortant de la gare routière, nous trouvons une nouvelle formule avantageuse: 1,8R$ pour un sandwich et un suco, voilà notre petit déjeuner! A São Paulo, pour ce prix, on a peine un demi sandwich.

Nous nous promenons une dernière fois sur les hauteurs du Pelourinho d'où l'on peut observer l'intense trafic maritime, comme le montre la photo suivante, ainsi que les rutilants immeubles de la ville basse. Ils souffrent sans doute d'un petit manque de manutenção (= entretien)... Appréciez également mon teint beaucoup plus foncé que la semaine précédente.


Après un petit tour au Mercado Modelo, nous nous rendons à la marina pour aller rendre visite à Pascal que l'on a rencontré à São Paulo. En fait, c'est un ami d'Olivier, un autre français également en double-diplôme à Poli. Pascal est venu le voir à SP, avant de se rendre à Salvador. En fait, ce Pascal doit ramener en France le bateau que vous pouvez voir ci-dessous. Il y a eu une course nautique entre La Rochelle et Salvador. Le bateau en question s'occupait de la sécurité et est du genre de bateau utilisé pour le Vendée-Globe, si je ne me trompe pas. Le retour doit durer 3 ou 4 semaines, selon la météo. Ce n'est pas la première fois que Pascal réalise ce type de voyage, il navigue environ la moitié de l'année et a déjà visité beaucoup d'endroits, des creux de l'Atlantique aux plages des Caraïbes, en passant par l'océan Indien et ses pirates...


Les bateaux de la course font environ 2 mètres sur 6. Le confort y est rès rudimentaire. Je vous en laisse découvrir l'intérieur (la photo n'a pas géniale, mais cela donne un aperçu). Quasiment tous les concurrents étaient des français, la marina est donc remplie de gringos, c'est un petit bout de Hexagone qui squatte l'endroit, cela fait un peu bizarre! Sinon, il paraît qu'il y a un gars qui souhaite tenter un tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance sur un de ces petits bateaux. Pascal nous précise que quelqu'un l'a déjà tenté: seul son bateau a été retrouvé au milieu de l'océan, le navigateur n'était évidemment pas dessus...


Nous nous sommes rendus à l'aéroport en bus, ce qui m'a permis de découvrir qu'il y a avait de magnifiques plages sur la façade atlantique de la ville, puis avons décollé pour SP. Je classe le décollage de Salvador aut top 1 des décollages/atterrissages que j'ai déjà pu voir. C'est la quatrièle fois que je décolle/atteris à Salvador, mais la première de jour. Et cela vaut le coup d'oeil par le hublot.

La suite du voyage se passe bien, quelques passages dans les turbulences, le survol du Brésil la tête dans les nuages... et hop arrivés à Campinas. De là, nous trouvons un bus qui nous emmène directement à la gare routière de Tiété, à SP. Puis nous rentrons en métro jusqu'à l'avenue Paulista.


Nous nous rendons ensuite à l'arrêt de bus près de l'avenue pour rentrer chez nous, jusque là rien d'anormal. Quand on y arrive, une jeune fille, dans les 14 ou 15 ans, suivie d'un gars plus agé, courent sur la route entre les voitures. Je me dis d'abord qu'ils courent pour attraper le bus... pas vraiment en fait, je m'en rends compte lorsque je les vois faire des demi-tours et des slaloms sur la route à 2x4 voies (oui, ici les routes elles sont balèzes!).

Le gars ne suit pas la fille, mais la poursuit. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé avant, mais a priori la fille semble plutôt habiter une favelas, le gars pas vraiment. Elle a peut-être essayer de le voler mais en fait, j'en sais rien du tout. Toujours est-il que la cavalcade dure un moment, jusqu'à ce qu'un autre gars, un ami du premier je pense, barre la route de la fille avec un bon coup de pied dans le ventre... ah nan, ça rigole pas. Le premier gars commence à la frapper, mais ses amis l'en empêchent. La fille arrive à s'éloigner et va chercher une bouteille de verre dans une poubelle... Entre le gars qui veut frapper la fille, elle qui veut lui fracasser une bouteille sur le crâne (je crois qu'elle a plus ou moins réussi d'ailleurs, il saignait de l'arcade ensuite), les amis qui tentent de calmer le jeu et les autres gens qui se retrouvent au milieu, cela devient vraiment le bordel!

Le groupe d'amis a ensuite eu la bonne idée de monter dans le premier bus qui passait. Pendant ce temps là, la fille et ses amis, parce qu'elle est accompagné de 2 ou 3 autres gamins, étaient partis chercher une troisième bouteille. Une deuxième avait déjà fini sous les pneus des voitures. C'est bon, on est bien revenu à SP! Comment ça fait plaizir!

C'était donc une très bonne semaine de vacances, loin de SP et de ses nuages, de son trafic et des ses immeubles, cela fait du bien. Bon, il y a quelques cours à rattrapper mais cela valait le coup. En plus, je reviens avec la peau bronzée même si maintenant je pèle, snif. Je vais essayer d'entretenir ce bronzage en allant à la piscine de l'USP! Surtout que depuis mon retour (cela fait maintenant deux semaines), le temps s'est vraiment amélioré à SP: les températures sont excellentes, souvent dans les 30, 35 voire même 39°C!

Allez, maintenant va falloir penser aux autres pays de l'Amérique du Sud...

Volta sempre, nunca demora

Puis vient le jour de notre dernière formule à 1,2R$. Nous avalons notre salgado et notre suco en vitesse afin d'avoir le temps d'acheter un ballon avant de sauter dans le bus pour le Lagoa. Le ballon c'est pour l'offrir aux enfants du village mais comme il vaut mieux le donner à quelqu'un en particulier et que l'année dernière nous avions offert deux ballons à deux garçons (dont Thalis), ce coup-ci c'est pour Jaiara, la fille de Joca. Ce dernier va d'ailleurs en profiter pour nous faire une petite démonstration de jonglage! Môsieur Joca a été joueur de futebol dans sa jeunesse et même capitaine de son équipe!

Pour cette dernière journée au Lagoa, nous discutons avec Joca, qui nous montre le journal local. A la une, une photo du village, l'article concerné parle du développement du village. Joca nous indique notamment un paragraphe. Dans ce passage, c'est lui qui témoigne du fait que l'accès au village est difficile. L'unique route est la piste en terre que les véhicules légers empruntent difficilement. Il y a surtout deux portions de chemin qu'il faudrait asphalter, correspondant à deux fortes côtes, ce qui représente environ 4 ou 5 km en tout. Mais ni la mairie d'Ilheus, ni la préfecture ne font grand-chose dans ce sens.

Joca nous parle ensuite d'un futur projet pour le village: la construction d'un bâtiment 60m², divisé en deux parties, um posto de saude (= un poste de santé) et une bibliothèque. Si j'ai bien compris, cette idée a été iniciée par Didier, un français qui habite la région et qui vient souvent au village. Je ne sais pas ce qu'il y fait exactement, je ne l'ai jamais vu mais l'équipe Nantes Eau Brésil 2009 l'a rencontré cet été. Joca nous montre ensuite un livre d'histoire donné au village par un ancien préfet, il y a quelques années: A revolução francesa de Thomas Carlyle (un écossais qui raconte l'histoire de France, traduit en portugais!). Cela pourra être un des premiers livres de la future bibliothèque! Le préfet en question, Antonio (... bidule chose) De Souza, fût élu pour deux mandats de suite. Joca estime qu'il a été plutôt bon lors de son premier mandat, il cherchait peut-être la réelection, mais il n'a plus rien fait du tout lors du deuxième... un phénomène peut-être un peu trop fréquent au Brésil.

Nous décidons ensuite de nous rendre aux cachoeiras (= cascades), de l'autre côté du lac. L'option bateau est écartée à cause de la force du vent. Alors nous y allons à pied avec nos tongs accompagnés de quelques enfants du village. Aux tongs, nous préférons rapidement l'option pieds-nus, surtout pour traverser un petit marécage avec de l'eau jusqu'aux cuisses. Au bout d'une bonne heure de randonnée entre les recines, la boue et les fourmis (elles sont énormes et elles mordent!) nous pouvons nous baigner aux cascasdes. En fait, il y a 3 cascades différentes. Les litres d'eau qui tombe sur mon dos, comme le montre la photo ci-dessus à droite, font d'excellents massages!

Une fois revenus au village, nous jouons une dernière fois au ballon rond avec quelques enfants, pendant qu'un autre match, sur le terrain central, oppose l'équipe du village à un autre village des environs. Puis nous découvrons avec surprise, et grand plaisir, que Joca nous a préparé un excellent repas, avec suco de manga (= jus de mangue). Le bus va arriver dans 10 minutes, juste le temps d'avaler nos feijão et de dire au revoir à Joca, sa famille et au Lagoa. "Volta sempre, nunca demora" nous dit Jaiara, ce qui signifie plus ou moins: revenez (toujours), sans (jamais) tarder...

Dans le bus retour, l'équipe de foot adverse nous accompagne, les joueurs fêtent d'ailleurs leur victoire 3-0, cachaça à la main. Nous nous accordons une petite douche et une dernière glace avant d'arriver à la rodoviária, une minute avant le départ de notre bus à 22h. Timing serré. Et c'est parti pour une nouvelle nuit dans le bus. Ne sentant pas le sommeil, je décide de regarder le film diffusé dans l'autobus: Os incomodavéis intitulé 3h10 pour Yuma en français, une sorte de western moderne. Le film commence en anglais avec les sous-titres en portuguais, puis au bout de 3 minutes, reprend en portugais en gardant les sous-titres. L'occasion de dire que les doublages des films étrangers sont souvent de piètre qualité, c'était le cas ce coup-ci! Pendant le film, à ma grande surprise, ma voisine me propose quelques morceaux de chocolat, génial, je ne pouvais tout de même pas quitter la costa do cacao sans avaler quelques grammes de chocolat! Puis je m'endors en attendant l'arrivée à Salvador.

Suite (et fin) au prochain épisode!

Ouch!

Le jeudi nous avons été sur la plage du Pontal, située un peu plus loin du centre-ville, en face de la plage principale, de l'autre côté de la Baia do Pontal. Des algues, encore du soleil et des gros coups de soleil... mes doigts de pieds n'ont jamais été aussi rouges!


L'après-midi, retour au Lagoa vers 16h. Nous pensions qu'il y avait un dernier bus à 22h pour revenir à Ilheus, mais en fait c'était plutôt 2h du matin... pas de problème, Joca et sa femme nous invitent à dormir chez eux. Par contre, la nuit au Lagoa, il y a pleins de moustiques! Sinon Joca nous fait également goûter un fruit que je ne connaissais pas jusque là: le graviola. Délicieux!

Suite au prochain épisode!

Apagão!!

Blackout!!
Coupure totale de courant!!

Je fais une pause dans mon récit de Bahia pour raconter un peu l'actualité du coin, d'ailleurs vous en avez peut-être entendu parler: il y eu une coupure totale de courant hier soir vers 22h15. La lumière s'est subitement mises à faiblir avant de s'éteindre complètement quelques secondes plus tard. Ah zut, qu'est ce qui déconne dans la baraque? Tiens, l'immeuble d'à côté n'a plus de lumière non plus. Ah bah cela vient du quartier...

Eh bien non, en fait cela vient du barrage d'Itaipu, la deuxième plus grande centrale hydro-électrique du monde après le barrage des Trois-Gorges en Chine. Les turbines auraient été arrêtées suite à un problème survenues sur les grandes lignes haute tension transportant l'énergie produite par le barrage. Un manque de 17000MW qui a privé environ 50 millions de brésiliens (et moi-même) d'électricité pendant quelques heures, notamment à São Paulo, Rio de Janeiro et les environs de Brasilia.

C'est assez impressionant de se dire que toute la ville est dans l'obscurité, puis de voir un hélicoptère muni d'un gros projecteur survoler la ville: la police surveillent que personne n'en profite pour mettre le bazar; sage décision dans une ville où électricité, alarmes et téléphones ne fonctionnent plus, à quelques pas des bidonvilles!

Déjà que dans la soirée, j'ai dû changer la bouteille de gaz pour pouvoir cuire mes pâtes! Il n'y a pas le gaz de ville ici, déjà quand il y aura l'alimentation en eau et les égoûts partout ce sera bien!

Et pour en rajouter une couche, depuis hier, une partie du personnel de l'USP est en grève. Ce qui signifie qu'il n'y a pas de bandejão et pas de circulares! C'est-à-dire pas moyen de se remplir l'estomac de feijão pour moins de 2R$ et 25 minutes de marche à pied supplémentaires pour aller à l'école. Et il paraît que la grève peut durer presque un mois!

Vive les "petites" villes

Le mercredi, nous avons fait un petit tour sur les hauteurs de la ville d'Ilheus dont voici quelques photos. Nous n'étions jamais allé à cet endroit alors que l'on y voit une très grande partie de la ville. J'en profite pour préciser qu'Ilheus compte 224000 âmes, c'est donc une petite ville brésilienne (à partir du millon cela commence à être une grande ville...) dont l'architecture coloniale de la fin du XIXème siècle attire quelques touristes. Elle a connu un passé prospère grâce au commerce du cacao, les nombreux mendiants dans le centre-ville montrent que ce n'est plus le cas aujourd'hui.


Nous avons également discuté (comme tous les jours) avec Antonio Bandeirantes. Les bandeirantes était les hommes qui, à partir du XVIIème siècle, pénètrèrent à l'intérieur du Brésil à la recherche de richesses minérales ou d'indigènes à réduire en esclavage. Antonio nous raconte qu'il ne "fume pas" (il recrache la fumée...) et qu'il a arrêté le whisky depuis 6 mois, problèmes cardiaques obligent. Bah il a plus l'air tout jeune nan plus! Sa pousada non plus. Dans la chambre, l'eau dégouline sur les murs à cause de l'humidité, la lumière de la (minuscule) salle de bains s'est éteinte pour ne plus jamais se rallumer et les toilettes évacuent laborieusement nos plus belles réalisations. Je rajouterais que l'eau chaude n'existe pas, ce qui n'est pas un drame, surtout à Bahia, par contre le fait de se prendre une châtaigne dès que l'on veut tourner le robinet de la douche c'est tout de même plus embêtant...

Puis, sur les conseils d'Antonio, nous nous rendons au "restaurante da Camila". Une bonne assiette de feijão, arroz e carne (comme d'hab! ) et un bon suco, le tout pour moins de 6R$. C'est pas vraiment l'endroit où vont les touristes mais au moins on mange bien, en quantité et pour pas cher! D'ailleurs, cela a fait plaisir à un client de voir des français dans le restau: "França!! Mischew Platini!" Une fois n'est pas coutume, en général, on nous cite plutôt Zinédine Zidane!

L'après-midi, nous avons entrepris de rejoindre la rodoviária à pied, soit normalement 1h environ. Nous voulions réserver nos places de bus pour le retour à Salvador. Mais ayant fait un petit détour plus ou moins consciemment, nous sommes passés par un quartier (une favela? pas vraiment, mais c'était pas non plus les beaux quartiers!) qui nous a mené vers un cul-de-sac, au sommet d'une colline. Mais de là, nous avons au moins pu avoir un autre point de vue intéressant sur la ville, avant de rebrousser chemin pour atteindre notre but au bout de deux bonnes heures.

Un petit aparté sur une affiche que j'ai rencontré sur le trajet de la rodoviária: "Casa da gente" (= la maison des gens, littéralement). C'est une réalité qui apparaît également dans le film Central do Brasil dont je vous ai parlé (si vous avez lu l'article!). En gros, ce sont des quartiers entiers, construits par les autorités, pour que des milliers de familles aient un logement décent. L'intention est sans doute bonne, mais au final, ce sont des milliers de maisons quasi identiques, les unes à la suite des autres ne résolvant pas vraiment les problèmes: les favelas sont toujours là autour des grandes villes et le niveau de vie des gens n'augmente pas forcément.

Après notre retour en centre-ville (par le bus!), nous nous sommes récompensés par quelques centaines de grammes de glace, dans une sorveteria ao kilo. On confectionne soi-même sa glace en se servant dans les bacs et en y ajoutant les accompagnements souhaités (billes de chocolat, caramel et bien d'autres). On pèse ensuite sa composition: vers les 10R$ le kilo, muito barato!! (= vraiment bon marché!!). Faut que je trouve une sorveteria ao kilo à São Paulo!

Suite au prochain épisode!