ADM - Sydney

Venir à Sydney, c'est venir voir le fameux opéra. Il paraît plus petit et moins blanc que l'on pourrait croire. J'ai surtout été surpris de découvrir qu'il est recouvert de... carrelage ! Plutôt beige que blanc.

Celui-ci est situé au bord du Central Business District (CBD), le quartier des affaires. Le non moins fameux Harbour Bridge relie tout ce petit monde avec la partie Nord de la baie. Sydney abrite environ un cinquième des 24 millions d'habitants de l'île.

La colonie du New South Wales fût fondée le 26 janvier 1788, permettant aux britanniques de disposer d'une nouvelle colonie pénitentiaire afin de désengorger les prisons de Londres. Elle tombe à pic après la perte des colonies nord-américaines en 1776.

Le jour de la fondation de la colonie est celui de la fête nationale : "Australia Day". Les aborigènes, qui ont été décimés par les maladies venues avec les européens, préfèrent le nom de "Invasion Day".

James Cook ne s'est pas trompé : l'immense baie de Sydney est un port naturel idéal. A son embouchure, de hautes falaises sont harcelées par les assauts répétés des vagues. Elles sont particulièrement fortes en ce moment, ce sont les restes du cyclone ayant dévasté les îles Fidji quelques jours auparavant.

Le spectacle est impressionnant au bord de Coogee Beach. Une piscine naturelle parmi les rochers promet quelques sensations fortes aux plus intrépides. Le sentier menant jusqu'à Bondi Beach vaut également le détour, pour sa côte découpée et ses plages.

Les australopithèques aiment l'eau, c'est indéniable. Et le surf. Et faire du sport en général. Ils aiment la nature aussi. Cela tombe bien, Sydney est ponctuée de parcs nationaux (comme le reste du pays d'ailleurs). Ils aiment aussi les barbecues. Pour cuire des steaks et faire des burgers. Mais c'est hors sujet.

A 20 minutes en ferry, voici Manly : une longue plage propice au surf et le Sydney Harbour National Parc. De quoi se balader en pleine nature, le long des falaises abruptes. On regarde, ou on écoute, les vagues se fracasser en bas. En prime, le meilleur panorama du coin : vue sur toute la baie, la skyline du CBD en arrière-plan et le Harbour Bridge émergeant derrière la forêt d'un autre parc national.

Ah, j'allais oublier un détail qui a son importance : l'eau est à 24 degrés.

ADM - Tamanick & Marlee Downs

Comme de nombreux jackaroos (cow-boy australiens), Geoff élevait des moutons mais les dingos décimaient les troupeaux, ce qui l'a incité à se tourner vers la production bovine. Il possède 2 propriétés, Tamanick, créée par son grand-père, et Marlee Downs qu'il a acquise en 1985. La "station" est à l'outback australien ce que le ranch est aux plaines américaines ou l'estancia à la Patagonie.

Papa et maman, à la place de vos 65 hectares, dites-vous que Geoff a dans les 32 000 hectares ! Bien sûr, la production n'est pas la même, ni le pays, ni le coût du terrain.
Contre 55 vaches laitières en Bretagne, ce sont ici 1400 vaches de race à viande. La première ville n'est pas à 3 km mais à 80. Un quad, 5 motos tout-terrain, un tracteur, 3 camions, une demi-douzaine de pick-up et un même un bulldozer permettent de surveiller et gérer tout ça. Un gyrocoptère vient en renfort lors des grands "mustering", le rassemblement du troupeau. Une dizaine de chiens complètent l'équipe.

Les clôtures se comptent en centaines de kilomètres. Et quand il y a un puits pour chercher de l'eau dans les entrailles de la terre, c'est jusqu'à plusieurs centaines de mètres que cela se passe.

Pendant une semaine, je découvre la vie dans le "never never" et je file un coup de main pour réparer les clôtures, je fais des tours à moto, je conduis un pick-up (2,5 tonnes tout de même ces petites bêtes là) après le bétail, à travers les prairies, au milieu des kangourous, sous un ciel d'un bleu immaculé. Et si le vrai luxe, c'était l'espace ?

ADM - Rendez-vous en terre inconnue

Tamanick cattle station ? Alors c'est pas compliqué : en arrivant à Brisbane, tu prends la motorway à droite, tu vas tomber sur la Warrego highway, tu roules vers l'ouest pendant 600 km et à Mitchell tu tournes à gauche vers le sud, encore 80 bornes. Attention à pas taper un kangourou !

J'ai fait un bond de 1300 km dans l'atmosphère entre Townsville et Brisbane, avant d'avaler les 9h de bus jusqu'à Mitchell. Eh dis !

Mais où cela me mène ? Chez Geoffrey & Jacqueline, mes hôtes wwoofers numéro 2, modestes propriétaires de 80 000 acres dans les plaines... Le wwoofing vient de prendre une autre dimension !

En fait, je rencontre d'abord Lorrayne & Larry, qui sont venus me chercher à ma descente du bus. Ils s'occupent de l'une des deux propriétés : j'ai nommé Tamanick.

Je rencontre Geoff le lendemain matin. Son grand-père a acheté le terrain en 1923, repris par les 2 générations suivantes. Je loge dans l'ancienne maison des grands-parents. Une vieille baraque en bois qui grince au milieu de l'outback, donnant un côté Petite maison dans la prairie à ce mélange de Dallas et de Mac Gyver.

ADM - Wwoofing

L'étape suivante de mon séjour chez les australopithèques, c'est une nouvelle forme de voyage pour moi : le wwoofing.

Le principe : être nourri et logé contre une demi-journée de labeur quotidien. L'idée est aussi de partager ses expériences et/ou ses connaissances. Généralement dans des fermes, mais aussi chez des particuliers qui souhaitent un coup de main dans leur jardin par exemple.
Suite à l'inscription au wwoofing australien et l'envoi de quelques mails, j'ai atterri chez Russel & Rachel, près de Townsville. Ils travaillent tous les deux en lien avec la Grande Barrière, et sont donc de fins connaisseurs du sujet.

Ils s'intéressent également à la vie terrestre et entretiennent sur leur propriété de 2 hectares un espace naturel pour la faune et la flore locale. C'est là que j'interviens : je participe à la "régénération du bush".

Honnêtement, je me suis un peu fait avoir par cette expression légèrement pompeuse... cela consiste surtout à enlever de la mauvaise herbe. Du coup, je sais maintenant que je suis capable de travailler de 7h33 à midi dans un cagnard de 34 degrés. Par contre, vers midi 35, je commence à voir 36 chandelles.

Les bons côtés de tout ça, c'est que je vois pleins de wallabies (des kangourous en plus petits) en totale liberté, avec le Mont Elliot en arrière-plan (le toit du Queensland... 1200m seulement, mais les australopithèques du coin en ont l'air fiers) et qu'il y a un parc national à moins de 2 kilomètres pour piquer une tête dans l'Alligator Creek (ici les rivières s'appellent des creeks) ou crapahuter dans les rochers.

Rassurez-vous, il n'y a pas d'alligator dans l'Alligator Creek. Et là, vous allez me demander pourquoi la rivière s'appelle comme ça... bah je sais pas. Elle aurait pu s'appeler la rivière aux mille jacuzzis vu la température de l'eau et le nombre de cascades.

Ah, et je pourrais faire un tour avec le bateau de mes hôtes, mais pas avant 2 ou 3 jours. 2 ou 3 jours de mauvaises herbes contre une escapade en bateau ? Huum, pas le temps... ou plutôt pas envie. Suivant !

ADM - La Grande Barrière de corail

Dès le premier jour à travers le hublot de l'avion, j'ai vu un bout de la Grande Barrière de corail. Superbe. Restait à la voir de près. Se presser au milieu de dizaines de bateaux arpentant les mêmes récifs abimés par le tourisme, le tout sous la pluie... cela ne me disait rien du tout. Du coup, j'ai passé mon tour.

Mais c'est quand même dommage de venir jusqu'ici et de ne pas faire un tour près de la plus grande structure réalisée par des organismes vivants au monde. En effet, la Grande Barrière s'étale sur 2600 km.
Eh bien c'est chose faite depuis Mission Beach. Très peu de bateaux partent de là, mais tous les autochtones assurent que c'est un meilleur spot que Cairns, les récifs étant mieux préservés. Et détail qui a son importance : le beau temps vient d'arriver.

Sur les récifs, le paysage sous-marin est exceptionnel. Des poissons par brochettes, petits et grands, colorés et argentés. Des coraux de toutes les formes et de toutes les couleurs. Des étoiles de mer violettes. Le tout avec une visibilité de plusieurs mètres. Comme une piscine géante avec de l'eau à 30 degrés... mais en combi à cause de quelques méduses.

En bonus une tortue de 80 cm de diamètre et un petit requin. En double bonus : un dauphin vient nous saluer sur la route du retour.

ADM - Australie !

Me voilà dans le Queensland, au Nord-Est, le long de la Grande Barrière de corail, paradis des plongeurs. Pour l'instant, il pleut pas mal et la moindre activité coûte un bras. Surtout que je débarque d'Asie... je me réacclimate au monde occidental.

Sur le papier (sur la carte), toutes les aventures sont possibles. Mais je prends mes repères : je compare avec la France... oh bon diou, mais c'est énorme ! Il faudrait traverser l'Europe. Deux fois. J'ai un peu l'impression d'être prisonnier des distances. Contrairement à l'Inde, pas moyen de monter dans un train pour passer d'une région à une autre en échange de quelques roupies.

Comme je n'ai que deux bras et que je veux les garder, c'est compliqué de louer une voiture à moi tout seul et de tracer 5000 km à travers le continent... euh le pays... enfin on va dire le pays-continent.

Pourtant, c'est bien par la route que l'Australie se découvre. En espérant une meilleure météo, je descends de Cairns à Mission Beach. En bus.

C'est le jeu ma pauvre Lucette !

ADM - Singapour (by night) en images

Une fois n'est pas coutume, je vous ai mis les photos de Singapour dans les articles... mais je ne résiste pas à un petit bonus : quelques vues de nuit, notamment depuis le 46ème étage de l'immeuble, libre d'accès.

Vue d'en bas...


A 160 m du plancher des vaches...


Lau Pa Sat : des dizaines de restaurants bons marché proposant toutes les cuisines d'Asie. Ma cantine pendant 4 jours.


La skyline.


Le port de Singapour, plaque tournante du commerce mondial.


Le Marina Bay Sands, le fleuron urbanistique de la ville.

ADM - Singatour

Mes hôtes étant partis en Malaisie pour le weekend prolongé du nouvel an chinois, outre la piscine, la salle de sport et le spa des espaces communs de l'immeuble... je profite aussi d'un de leurs vélos. Je recherche un itinéraire pour faire le tour de Singapour, soit environ 150 km...

Ici, la circulation est globalement très fluide. Il faut dire que circuler en voiture coûte très cher entre les taxes d'importation (120%!), l'achat aux enchères d'un "certificat d'habilitation" pour chaque véhicule (dans les 50 000 €...), les péages... ceux qui roulent au volant de voitures de sport et autres berlines de luxe ont donc un sacré pouvoir d'achat ! En contrepartie, le réseau de transport en commun est bien développé et un réseau de pistes cyclables existe entre la plupart des nombreux parcs de la ville : les PCN (Parks Connectors Network).

Je pars à 7h du matin pour avoir un maximum de temps. Malheureusement, la météo est mauvaise aujourd'hui : pluie, vent et re-pluie. Les prévisions météo m'avaient averti. C'est pour ça que je suis parti en tongs et t-shirt. Je ne sors même pas le k-way. Quitte à être trempé, autant faire les choses bien. Ce n'est pas un problème lorsqu'il fait 30 degrés.

Je me prends tout de même plusieurs orages sur la tête, ce qui compromet pas mal mon objectif. Je longe la côte par le East coastal park et atteint Changi village. En chemin, je vois de nombreux campements de fortune. J'imagine que ce sont des migrants chinois ou indiens venus travailler... il paraît que cela fait parti des sujets tabous à Singapour. En tout cas, malgré la pluie, l'ambiance est plutôt camping en bord de mer que camp de réfugiés.

Après près de 70 km entre les parcs, je reviens vers la Marina. J'en profite pour jeter un coup d'oeil aux supertrees du Garden by the Bay, un grand ensemble de jardins et complexes de loisirs. Ces arbres artificiels font entre 25 et 50 m de hauteur !

Comme il n'est que midi, je ne suis pas encore rassasié... à défaut de faire le tour de la ville, je repars vers l'ouest et de nouveaux parcs pour une vingtaine de kilomètres supplémentaires. De retour vers 16h, je suis... exténué !

ADM - Singapool

La claque. Passer du Cambodge à Singapour, c'est un choc. De larges avenues quadrillent cette métropole où les gratte-ciels pullulent. La cité-Etat est l'un des pays les plus développés au monde. Après les qataris et les luxembourgeois, les singapouriens ont le plus gros pouvoir d'achat de la planète.

Tout est bien organisé, tout est propre. En même temps, la moindre infraction, comme jeter un papier ou un mégot de cigarette par terre, est verbalisée à coup de milliers de dollars.

Je suis hébergé chez une amie, Paulina. Avec son mari Malcolm, ils occupent un appartement donnant sur la marina... au top. L'immeuble est situé dans le downtown, le quartier des affaires, idéalement placé entre Chinatown et la Marina. La vue depuis le balcon au 40ème étage est impressionnante.




Etonnament, il n'y a pas que des énormes buildings. Il y a d'abord beaucoup de parcs mais aussi le quartier chinois, constitué de centaines de maisons basses, colorées et possédant beaucoup de charme. Tout ceci fait de Singapour une ville très agréable.
Il y a bien des choses qui ne vont pas ici... les desserts par exemple. Un tas de glace avec un peu de sirop ne vaut pas une vraie glace. Et une soupe de haricots avec une boule de glace... plus jamais !

Outre Chinatown, je fais notamment le tour de la marina pour voir le fameux Merlion, mi-lion mi-poisson. Il se dresse face au non moins fameux Marina Bay Sand, un immeuble résidentiel... avec une sorte de paquebot posé au-dessus. Ci-contre la photo classique de ces deux emblèmes de la ville !
J'ai aussi l'occasion de me rendre à une pool party : littéralement, une fête dans une piscine. Bar et DJ au bord de la pool sur le toit et sous les gratte-ciels. Cela se passe dans un hôtel haut de gamme du quartier. J'arrive avant 16h pour profiter du free drink... mais la file d'attente me fera entrer 2 minutes trop tard. La règle c'est la règle ici, pas la peine de négocier. Ambiance un peu jet-set, avec pas mal de français dans le lot. Vu le prix des consommations, je m'abstiens de prendre un verre. Cela change des bia hơi de Hanoï. Ici, l'alcool est surtaxé. Cela n'empêche pas le bar de tourner à plein régime. On ne connaît pas la crise à Singapour.

ADM - Le Cambodge en images

Un rapide passage chez les khmers, juste le temps de glaner quelques images pour égayer vos iris.

Bienvenue aux temples d'Angkor. On commence par le Bayon au coeur de Angkor Thom, avec ses 54 tours aux 216 visages du fier souverain.



La nature prend ses aises à Ta Phrom, un des temples les plus impressionnants (et des plus visités).


Le célèbre Angkor Wat, emblème national, est resté un important centre religieux depuis sa construction au début du 12ème siècle.


 Et un petit cricket pour accompagner la grenouille et le crapaud farci.


Nous sommes invités à une partie de pêche au milieu des rizières... je regarde attentivement, après, c'est moi qui lance le filet !



Le coucher de soleil flamboyant sur la plaine, dans la campagne autour de Siem Reap.


En bateau pour Battambang, le lac de Tonlé Sap et ses villages flottants offrent des vues spectaculaires.

 

La vie est paisible au bord de l'eau... elle l'est encore plus sur l'eau.


La preuve : ce petit est à son aise !


Petite excursion à vélo dans la campagne autour de Battambang. De la marmaille partout !



Le super combo motoculteur-tracteur. Papa, tu en veux un ?



Cours de cuisine chez Nary's kitchen : le feu permet de tuer les bactéries !


Fish amok + fried rolls + beef lok lak + banane tapioca coco en dessert = festin !


 On the road again !

ADM - Le Vietnam en images

Vous l'avez échappé belle ! J'ai failli perdre toutes mes photos du mois dernier à cause d'un méchant virus sur ma carte mémoire. Tout est bien qui finit bien, alors voici enfin quelque clichés pour colorer la partie vietnamienne du voyage.

Eh oui, je commence avec quelques chapeaux pointus, ou plutôt coniques. Avoir la peau blanche est un critère de beauté, les vietnamiennes se protègent donc du soleil. Etre bronzé est synonyme de travail au soleil, dans les champs notamment...



Premier jour au Vietnam et nous voilà déjà face caméra en train de souhaiter "Chúc Mừng Năm Mới" à deux enfants. Cela veut dire bonne année. C'est pour la fête du Tet qui arrive bientôt, correspondant au Nouvel An chinois.


Les messages publicitaires sont pratiques... en une journée je peux faire les rizières de Sapa et la baie d'Halong (et avec le soleil).



Le coiffeur est dans la rue. Pratique et rapide.


La fameuse baie d'Halong... pour de vrai cette fois, mais sans le soleil.


D'autres chapeaux...


La maintenance dans un temple utilisant l'écriture chinoise... cela prend du temps.


Au détour d'une mini ruelle à Nha Trang, on nous propose de rester grignoter un bout. C'est bon et il y a de l'ambiance entre les femmes du quartier !


Au Vietnam, un seul parti : le parti communiste. Vous avez dit propagande ?


On domine Ho Chi Minh City depuis le top de la tour Centec. 25 étages sous nospieds !


ADM - Phnom Penh

Marché russe, palais royal, un quadrillage de rues en bordure de la rivière Tonlé Sap se jetant dans le Mékong... Phnom Penh est un peu ma dernière étape en Asie du Sud-Est. Je considère un peu Singapour comme une étape de transition entre l'Orient et l'Occident. J'en profite pour louer un scooter une dernière fois et rouler, moi aussi, à la cambodgienne : s'imposer dans le trafic, klaxonner, rouler à contresens et utiliser les trottoirs si la route est bouchée.

La capitale cambodgienne est aussi l'occasion de me plonger dans la tragique histoire du pays, tombé entre les mains de Pol Pot et des khmers rouges lors d'un triste jour d'avril 1975. Le 17.

Arrachant le pouvoir par la force, Pol Pot, forgé au communisme lors de ses études en France, met en application son idéologie sans tarder. A peine les khmers rouges ont-ils "libérer" le pays qu'ils forcent les cambodgiens à quitter les villes. Comme si les français, au lieu d'entendre le fameux "Paris libéré" de De Gaulle, avaient dû, le lendemain de la libération, se jeter sur les routes les mains et le ventre vides.

Pol Pot basait son programme sur le "peuple de base", issu des campagnes et du monde agricole. Il voulait rééduquer les gens des villes... la bourgeoisie qui, pour lui, menaçait la société.

La prison S-21 était une école réaménagée en lieu de torture. Professeurs, médecins, juristes... ou tout simplement quiconque avait des lunettes, les mains trop soignées ou parlait une langue étrangère était un candidat potentiel à la torture. Il fallait confesser des crimes qui n'existaient pas pour mettre fin au supplice.
Une fois les aveux obtenus, les malheureux étaient emmenés à Choeung Ek, les killingd fields. Je vous passe les détails. Au moins 20 000 personnes ont suivi ce chemin funeste. D'autres centres similaires ont été mis à jour en 1979 par l'armée vietnamienne.

Le S-21 est aujourd'hui un musée. Pour ce souvenir et pour éviter que les générations futures ne revivent une telle horreur... un génocide... contre son propre peuple ! Au moins 1,7 millions de personnes sont mortes en 3 ans et 8 mois, soit environ 20% de la population de l'époque. Cela s'est passé il y a seulement une trentaine d'années. Ironie de l'histoire : les khmers rouges étaient considérés comme les dirigeants légitimes par la communauté internationale. Dans le contexte de la Guerre Froide, le gouvernement pro-vietnamien mis en place en 1979 n'était soutenu que par l'URSS et ne plaisait pas au reste du monde. Pol Pot a vécu paisiblement jusqu'à 72 ans. Les romanciers les plus imaginatifs ne sauraient écrire des histoires aussi folles que l'Histoire.

ADM - Top chef Cambodia


Je passe deux jours à Battambang en compagnie de Fairouz et Hélène, françaises rencontrées sur le bateau.

Le premier se passe à vélo afin de découvrir la campagne alentours. C'est le pendant terrestre de la veille. Les enfants, et les adultes, sont tout aussi souriants. C'est parti pour des dizaines de "hello". Les plus hardis des petits cambodgiens courent même après nos vélos. La route devient chemin puis piste perdue dans la pampa. Le soleil tape fort et un rafraîchissement est bienvenu une fois revenu en ville.

Le second est l'occasion de découvrir les secrets de la cuisine cambodgienne dans la cuisine de Nary, qui peut sans doute revendiquer de réaliser le meilleur amok du pays. Et oui, Hélène lance l'idée et, convaincu par les superbes commentaires de voyageurs, je prends un cours de cuisine!

Celui-ci commence par un passage par le marché. Bergamote, citronnelle, racine de taro, bananes, poisson, boeuf... Le must reste le lait de coco : la noix de coco est râpée en quelques secondes à l'aide d'une machine. Et dire qu'en Thaïlande nous l'avons fait à la main ! Un pressoir en extrait ensuite le lait sous nos yeux.

Une fois en cuisine, Toot, le mari de Nary, mène parfaitement sa brigade. Nous pilonnons les ingrédients pour la sauce amok. Nous hachons les éléments de nos rouleau de printemps avant de les enrouler dans une galette à base de blé (et non de riz comme au Vietnam). Nous marinons le boeuf dans une sauce au citron pour le lok lak. Le rituel pour chaque plat : quelques cuillères de bouillon de poule, de sucre, de poivre de Kampot et une pincée de sel.

Le fish amok est cuit à la vapeur dans une feuille de bananier. Les rouleaux de printemps sont frits dans l'huile. Le boeuf lok lak est cuit à la poêle et flambé. Les impressionnantes flammes atteignent jusqu'à un mètre de haut ! Cela permet de tuer 100% des bactéries...

Ces trois plats sont parmi les grands classiques de la cuisine cambodgienne. Pour le désert, des bananes cuites avec du tapioca et du lait de coco viennent compléter le festin. L'exception qui confirme la règle, pas de bouillon de poule dans le dessert.
Après plus de 3 heures de dur labeur, nous pouvons savourer nos créations. Oh que c'est bon !

ADM - Encore à Angkor

Alors que Jérémie, Ludivine et Arnaud partent vers de nouvelles aventures thaïlandaises, je repars à l'assaut des temples, mais à vélo. Je trouve même Andrea, assez folle pour me suivre sous un soleil de plomb.

Nos vélos loués pour 1 dollar nous emmènent vaillamment aux berges d'Angkor Wat. Je joue au guide à Ta Phrom et nous parcourons le Baray oriental alors que des gamins montent sur des buffles d'eau au bord du chemin.

Le lendemain, après un peu de repos mérité à la piscine de l'auberge, je reprends le vélo. Cette fois je me dirige vers les temples de Roluos, à 12 km à l'est en suivant la route nationale. C'est-à-dire 12 km de pétarade de scooters et de poussière soulevée par les camions. Et im faut éviter ceux qui roulent à contresens, bien sûr.

Je me rends au temple de Bakong. Un car de chinois prends d'assaut le site, eux-mêmes assaillis par les gamines vendant boissons et bananes. Elles m'assaillent également. Ne pas céder à leurs complaintes : à cet âge là, leur place est à l'école ou à jouer à la marchande, pas d'en être une.


Sur le chemin du retour, avant que le noir de la nuit n'envahisse la plaine, je fais un crochet sur une longue piste en terre poussiéreuse. Ce que je cherche : une vue dégagée sur l'horizon. L'astre céleste disparaît, croqué par quelques nuages, non sans avoir montré l'étendue de sa palette, du jaune au rouge. Un régal.

Je quitte enfin Siem Reap. Je choisis la voie fluviale. Je suis prévenu : ce sera long, il peut faire chaud, très chaud et le bateau peut s'ensabler sur la dernière partie. Mais il paraît que le jeu en vaut la chandelle...

Nous atteignons le lac dans un minivan surchargé de touristes. "Jamais vu ça" lancent des compatriotes mi-rieurs mi-outrés. J'ai déjà vu ça une pelletée de fois mais c'est vrai que c'est la première fois avec des touristes occidentaux.

Le bateau pour Battambang attend. Nous sommes encore entassés. Mais la beauté du lac nous récompense : une véritable ville flottante s'offre à nos yeux, avec ses maisons, son église et toute une ribambelle d'autres édifices. Chaque bâtiment repose sur un assemblage de bambou, pneus et bidons qui le maintient au sec.

Le ciel est nuageux ce qui ne facilite pas la prise de photo mais sauve notre couenne. Et l'atmosphère en est d'autant plus surréaliste que la limite entre eau et ciel est plus que confuse. Seules ces petites îles flottantes permettent de remettre le monde à sa place.
Nous nous enfonçons ensuite dans les terres en remontant un des canaux, nous faisant découvrir une succession de villages flottants et de surprenants appareils de pêche : d'énormes balanciers permettent de relever le filet.

Il y a de la vie dans le coin. Un enfant se balade dans sa bassine. Les bateaux vont et viennent. Les pêcheurs relèvent leurs filets. Les voisins se rendent visite ou commercent en barque.
Le soleil se réveille et s'abat sur nos frêles nuques. Notre pilote se démène pour faire avancer l'embarcation qui commence à toucher le fond, le niveau d'eau étant particulièrement bas en cette saison.

Finalement, même pas besoin de descendre pousser le bateau mais le pilote s'arrête tout de même une demi-heure pour filer un coup de main à un autre bateau en panne. Solidarité.

Le soleil baisse. Cela fait plus de 10h sue nous sommes partis, avec une seule pause de 20 minutes. Des dizaines d'enfants se baignent dans la rivière et agitent leurs bras vers nous à grands renforts de "hello" et de sourires.
Une dizaines de minutes avant d'arriver à Battambang, un orage éclate. C'est à moitié trempés que nous arrivons à la tombée de la nuit. Cela reste une très belle journée... peut-être la plus belle de mon passage au Cambodge !