Jour 83 - La tierra del Pablo Escobar

Ana Maria nous réveille à 7h30, elle part travailler. Notre petit déjeuner est prêt: arepas (des galettes de maïs... personnellement, je ne suis pas fan), fromage, oeufs et chocolat chaud. Perfecto. Son père nous emmène ensuite au point de départ du minivan pour rejoindre Medellin.

Nous y découvrons une expo sur... Einstein. Pourquoi pas. De quoi découvrir son parcours et observer la médaille de son prix Nobel et apprendre qu'il était surveillé de très très près par le FBI américain, avec un dossier de pas moins de 500 pages !


Nous retrouvons ensuite Mariana, une autre amie colombienne. Elle aussi est revenue, elle vient de finir ses études et cherche du travail. Elle nous emmène voir le pueblito paisa, une réplique des anciens villages paysans de la région. En gros, ce que l'on voit dans la région du café (Salento). Ensuite, direction le parc dos pies descalzos (= des pieds nus). Un parc où l'on peut se déchausser et suivre un parcours permettant de se "connecter avec la terre", les pieds étant en contact avec le sol. Nous ferons un bain de pied. C'est une illustration de la qualité de vie que l'on peut trouver dans une ville qui fût anciennement minée par les guerres de gangs.

Nous laissons ensuite Mariana et retournons à Rionegro. Un bon jus de fruit puis nous allons encore dans un shopping pour manger avec Ana Maria et son copain Randy. Sur le chemin, Ana m'explique que Pablo Escobar est originaire de Rionegro ! Il commence le trafic de cocaïne en 1975, un business comme un autre où l'argent est facile. Durant des années, il étend son réseau, le cartel de Medellin, et met en place une voie d'exportation vers les Etats-Unis. En 1982, il entre même au Congrès Colombien. La population l'idolâtre, il reverse une partie de son argent sale pour des actions humanitaires comme la construction de maisons pour les habitants des quartiers pauvres de Medellin.

Son système repose sur la corruption et l'intimidation: "plata o plomo"... l'argent ou le plomb (des balles). Il soudoie de nombreux officiels et en abat une ribambelle d'autres: attentats à tout va. En 1989, il est le responsable de l'assassinat de 3 des 5 candidats à l'élection présidentielle... Une "brilliante carrière" de criminel où il aurait amassé 40 milliards de dollars. On comprend la volonté des autorités d'en venir à bout, comme expliqué dans le post précédent.

Sur cette page de l'histoire colombienne, nous terminons notre soirée à jouer au billiard avec Ana et Randy, en goûtant à l'aguardiente Antioquina...

Jour 82 - Medellin

Lorsque nous nous réveillons, nous sommes au terminal de bus de Medellin. Prononcez "Mets des jeans"... comme me l'ont appris les amigos colombiens rencontrés à São Paulo. Plusieurs étaient originaires de la fameuse ville des cartels. J'ai aussi appris que la "comuna 13" (= le quartier 13) est une favela où il ne fait pas bon mettre les pieds !

Nous commençons par visiter la palacio cultural et le museo de Antioquia dans le centre. On y voit des peintures et sculptures de Botero, et des oeuvres d'autres artistes sud américains.. Botero a notamment immortalisé la fin de Pablo Escobar, l'ancien chef de gang colombien, abattu par un commando policier en 1993. L'homme le plus recherché au monde, dont la tête a été mise à prix à plus de 6 millions de dollars, est mort de 12 projectiles dans le corps dans une ultime tentative pour échapper à une chasse à l'homme ouverte depuis plusieurs années par les autorités colombiennes mais aussi la CIA et autres organismes américains.

Vers midi, nous retrouvons Ana Maria, qui a étudié avec nous pendant un an à São Paulo. Elle est revenue dans sa ville natale et y travaille désormais, dans un organisme départemental surveillant les ouvrages prévenant des aléas naturels. Elle nous emmène manger dans un centre commercial: nous allons dans un Crepe&Waffles (= crêpes et gauffres, en anglais). Nous y manger... une galette "bretonne" ! Vive le dépaysement ! Malgré le nom et le menu, c'est une chaîne de restaurant 100% colombienne, au franc succès.

Nous passons l'après-midi entre les rues commerçantes de la ville, puis prenons un minivan pour rejoindre Rionegro, la ville d'où est originaire Ana Maria. Elle vit encore chez ses parents qui nous accueillent chaleureusement, dans une maison qui a tous les airs d'une petite maison dans une quelconque ville française.

Jour 81 - Catedral de sal


Un coup de Transmilenio, un autre de minibus, et nous sommes dans la petite ville de Zipaquirá. Nous venons voir la Catedral de sal... une cathédrale en sel. En fait, c'est une ancienne mine de sel qui, à la fin de son exploitation, fut réaménagée en attraction touristique: "la première merveille touristique de Colombie", d'après la propagande.

Une première cathédrale fut construite par les ouvriers dans les années 50, mais elle est interdite au public depuis 1990 par mesure de sécurité.

La visite commence, nous entrons en groupe et à pied par le tunnel de l'entrée principale. Au bout de ce tunnel, après quelques dizaines de mètres, les parois sont entièrement en sel. Nous passons une série de cryptes, ponctuée d'immenses galeries sur le côté. Au bout, une coupole, puis le cœur de la cathédrale. Tout est vraiment énorme, fruit de l'extraction de millions de tonnes de sel. Nous terminons par la projection dans un auditorium, installé à l'intérieur de la mine lui aussi (!), d'une vidéo expliquant les origines de cette mine de sel et la configuration de la cathédrale.

Il y a 135 millions d'années, la mer recouvrait le territoire colombien actuel. Avec la formation des Andes, un bout de mer a subsisté et seul le sel est finalement resté. Les indiens exploitaient déjà le sel en surface, puis les forages ont débuté avec les colons, avant de passer à un niveau industriel. La mine en est à son troisième niveau d'exploitation. Il est prévu d'en extraire du sel jusqu'en 2030.

Une fois ressortis dans entrailles terrestres, nous repartons à Bogotá, récupérons nos sacs, et prenons la route des cartels: Medellin nous attend.

Jours 79 et 80 - Bogotá

Près de 7 millions de bogotanos peuplent la ville. située à 2640 mètres d'altitude. Notre auberge, dans le quartier de Candelaria, près du centre mais plutôt pauvre, malgré de belles bâtisses, est plutôt vide. Nous ne sommes pas au sommet de la saison touristique, la couche de nuages qui ne disparaîtra pas pendant nos quelques jours dans la ville, semble le confirmer.

Nous allons visiter le musée de l'or, un gros musée, assez réputé si j'ai bien compris, notamment pour ses 36000 pièces d'orfèvrerie précolombiennes. La collection compte également de nombreuses pièces en céramique, pierre, coquillages ou encore textile.

Après une foultitude d'objets en tous genres, la visite se termine par une salle en l'honneur de la diversité des couleurs de peaux des colombiens et colombiennes. En effet, à la manière du Brésil, la Colombie est un des pays les plus métissés au monde.

Nous arrivons aussi à téléphoner à Camilo, un colombien qui a étudié avec nous à São Paulo. Il nous invite à une fête. On galère un peu à trouver l'endroit, se perdant dans l'étiquetage des rues (entre la 60 et la 61b ou 61c...). Une fois arrivés, tous les amis de Camilo sont contents de nous dire les quelques mots qu'ils savent en français !

A Bogotá, il est également possible d'emprunter le Transmilenio. Un système de transport de masse révolutionnaire. C'est un réseau de bus ayant la capacité de transporter autant de monde qu'un tramway, voire plus. Des voies réservées, des stations d'embarquement, des bus en accordéon de grande capacité et tout un tas d'éléments faisant de la ville une vitrine pour une multitude de villes de par le monde, possédant maintenant des systèmes similaires, beaucoup moins cher que la construction d'un métro. Le Transmilenio a métamorphosé la ville, réhabilitant des quartiers entiers. Il paraît que le maire de la ville ne s'est pas fait que des amis parmi les cartels...


Jour 78 - Parque Nacional del Café



Nous rejoignons la ville de Montenegro, de là, des taxis-jeeps partent pour le parc du café... un parc d'attractions dont le thème principal est... le café ! La Colombie est un des princiapux producteur mondial, cela mérite bien un peu d'attention. Première "attraction", le musée. On y apprend que le café provient d'abord d'Ethiopie. Ce sont ensuite les arabes qui le diffusent en Europe avant qu'il ne conquiert le reste du monde. Il existe deux variétés principales, l'arabica prédominant en Colombie et le robusta.



Après, c'est parti pour les manèges ! Montagnes russes, un ascenseur surboosté, un petit train, un mini-karting... une douzaine d'attractions principales. Cela ne vaut pas Disney ou le parc Astérix, mais je ne pensais vraiment pas trouvé un parc comme cela dans ce coin de la planète.

A nos dépens, nous déjeunons à l'intérieur du parc: c'est cher et très mauvais. Et puis, on n'a même pas bu une goutte du fameux breuvage dans le parc, ni en Colombie d'ailleurs !

Nous sortons du parc en début d'après-midi et retournons à Armenia. Là, nous hésitons entre un bus de nuit ou un direct pour Bogotá. Nous décidons de partir de suite et nous voilà sur la route de la capitale. J'en profite pour lire mon guide de voyage: j'apprends que les routes sont dangereuses en Colombie du fait des guérillas, même si cela est moins vrai actuellement, la présence policière et de l'armée s'étant accrue. Et au moment où je lis ces lignes, le bus est arrêté par un contrôle de l'armée. Fusils mitrailleurs à la main, ils inspectent les papiers de tout le monde ou presque. Les miens et ceux de Yann ne les intéressent pas. Je pense que ce moment résume assez bien la situation du pays: nid de violence il y a encore peu de temps, les autorités ont réussi à reprendre le contrôle de la majorité du territoire.

Et hop, nous voilà à Bogotá.

Jour 77 - Valle del Cocora

Aujourd'hui, nous trouvons un bus pour Salento. Là, on attend sur la place principale qu'une jeep se remplisse de touristes pour nous emmener. On peut manger des chulados, une énorme glace pour trois fois rien. Une fois de plus, nous faisons confiance à notre estomac.

Un peu avant 1h, une jeep est prête à nous accueillir contre quelques milliers de pesos. Quelques autochtones s'ajoutent, eux ne payent rien. Après 15 minutes, nous voilà au début de la Valle del Cocora. Un des touristes de la jeep, un hongrois, nous demande de lui faire la traduction pour qu'il loue un cheval. Chose faite, on le laisse sur son canasson et nous partons à pied.

La valle del Cocora est emblématique du pays, bien qu'elle nous était inconnue quelques jours auparavant. C'est un ami colombien qui nous en a parlé et conseillé d'y passer. Elle est le berceau de l'arbre national en Colombie, la palma de cera del Quindí, un palmier poussant dans les montagnes et atteignant les 70 mètres de haut.

Après 4 de marche sur les sentiers, entrecoupées d'une petite pause/sieste sur les hauteurs, nous revenons au point de départ des jeeps. On trouve une pour le retour à Salento, debout sur le marche-pied arrière. La valle del Cocora, sans être époustouflante pour les yeux, est un très bon endroit pour faire des petites randonnées sympa. Elle me fait penser à des paysages asiatiques... me demandez pas pourquoi, surtout que je n'ai jamais posé un orteil sur ce continent (pas pour le moment en tout cas).

A Salento, nous savourons un nouveau chulado, puis regagnons Circasia pour la soirée. La place principale est agréablement animée pour un tel petit bled. De quoi savourer d'énormes burgers préparés par la gargote du coin.

Jour 76 - On avance

On se réveille tranquillement, et on se refait une salade de fruits pour le petit déjeuner. J'en profite pour m'acheter une montre à un gars dans la rue: 8000 pesos, soit moins de 4€ ! Une casio, étanche avec chrono, c'est pas une rolex, mais c'est bien adapté pour voyager, et j'aurais l'occasion de croiser une demi douzaine de gens avec le même modèle au poignet, de l'indigène dans les caraïbes, au touriste allemand en auberge de jeunesse.

Nous décidons de partir pour notre prochaine étape, ayant à peu près fait le tour de Cali, direction la vallée du café. 3h de bus et nous sommes à Armenia. On est un peu plus à l'arrache que d'habitude, la nuit est déjà tombée et on a pas de logement. On veut viser Salento, là où il y a des choses à voir, mais il n'y a plus de bus. Alors on bifurque pour un bled nommé Circasia, et on verra pour Salento le lendemain. Nous arrivons donc à Circasia. On fait le tour de la place principale de cette petite bourgade tranquille un peu perdue au milieu de la Colombie. Il n'y a qu'un seul hôtel, et il y a une chambre. Pour le même prix que le dortoir de la veille, on a une chambre sympa. On discute un peu avec le gars qui s'occupe de l'hôtel pour savoir ce qu'on peut voir dans le coin, puis dodo.

Jour 75 - Cali

7 heures du matin, nous arrivons à la gare routière. Nous optons pour le bus afin de rejoindre une auberge que l'on nous a conseillée. La ville possède de bonnes lignes de bus, mais c'est un peu difficile au début pour comprendre comment trouver sa route. Les rues sont numérotées mais ne sont pas du tout parallèles entre elles, alors cela donne des trucs bizarres.

Tant bien que mal, nous arrivons à destination sous une chaleur déjà écrasante. Puis nous repartons faire un tour en ville et là, rien de mieux qu'une énorme salade de fruits à un stand de rue. C'est peut-être le meilleur moyen de choper la tourista... mais c'est tellement bon que l'on fait confiance à nos estomacs.

En début d'après-midi, nous sommes de retour à l'auberge pour une séance de yoga. Au début, on fait semblant de dormir, ensuite on suit les mouvements de la prof en essayant de comprendre ce qu'elle raconte en anglais et on termine par des "yoooooooms"... évidemment.

Nous ressortons prendre un délicieux jugo de mora (jus de mûres) avant le cours de salsa, toujours à l'auberge. On retranspire de plus belle en suivant les pas de cette nouvelle prof. Il faut tout de même préciser que Cali (la ville, pas le chanteur) est considérée comme la capitale de la salsa en Colombie. Au vu de l'importance de cette danse pour les colombiens, ce n'est pas rien.

Jour 74 - Colombia

Nous nous réveillons un peu tardivement. Un petit déj' et nous bouclons nos sacs pour la Colombie. Un bon bus nous emmène jusqu'à la frontière. Enfin, à quelques kilomètres, car il faut encore prendre un taxi pour arriver à la frontière. En fait, un autochtone et sa femme s'improvisent taxi, le gars est sympa et aime bien parler. Il route vite... et sur la voie de gauche ! Il est fier de lui, et nous demande si on a flippé ! En fait, c'est une deux voies à sens unique. Nous arrivons donc rapidement à la frontière.

A la frontière, je me rends compte que je n'ai pas eu de papier d'entrée. SI j'en crois une affiche dans le poste frontière, c'est 200 dollars d'amende... aïe aïe aïe. Je vérifie dans mes papiers en vain. Finalement le douanier ne me le demande pas. Ouf. Nous quittons ainsi l’Équateur, un petit pays agréable et montagneux, rappelant la Bolivie, en un peu plus développé tout de même.

Nous passons la ligne frontière à pied. Une poignée de gars, liasses de billets et calculatrice à la main, nous assaillent pour que l'on change notre monnaie avec eux. Ne connaissant pas les taux, nous craignons l'arnaque, alors on cherche plutôt un taxi. Nous retirons avant d'arriver à la gare routière puis prenons un bus, pour notre première étape colombienne.

Jours 72 et 73 - Quit(o)

Le vendredi, on hésite. Un coup on se motive pour l'ascension, un autre non. Puis la météo peu clémente annoncée nous fait craindre des conditions trop difficiles de montée. On ne la fera finalement pas, alors on continue à se promener dans Quito.

Le lendemain, nous devons changer d'auberge. Nous en trouvons une autre à proximité, plus animée. Par contre, il ne nous reste plus assez de dollars pour arriver jusqu'à la frontière... alors nous tentons le coup au casino: si nous arrivons à démultiplié nos 20 derniers dollars, alors nous n'aurons pas besoin de retirer plus d'argent... nous passons au distributeur en fin d'après-midi.

Le soir, un repas est organisé à l'auberge. Une majorité d'anglophones est présente. Jason l'américain balance gentiment des vannes sur la néo-zélandaise, sur son accent, sur le rugby. Pour Jason, un pays plus petit qu'une ville ne devrait pas avoir le droit "de créer sa propre langue", en allusion au vocabulaire un peu modifié des néo-zélandais. Il ne comprend pas le principe du rugby... nous on en comprend rien au football américain non plus.

Jour 71 - Rucu Pichincha

On se dit que si on grimpe le volcan, il vaut mieux s'entraîner, alors nous repartons prendre le téléphérique pour gambader à plus de 4000 mètres: objectif Rucu Pichincha, un sommet à 4800 mètres. Dans les 3 à 4 heures de marche à priori.


Nous attaquons en suivant les crêtes. Tranquillement. Nous faisons une pause au bout d'une heure et demie. Le souffle va bien, mais c'est la météo qui semble tourner. Le ciel est couvert et la brume s'épaissit. Notre objectif ne semble pas si loin que cela, mais nous n'y sommes pas encore !

On reçoit quelques gouttes. Certains passages deviennent plus compliqués, nous sommes dans une partie beaucoup plus accidentée. Le ciel s'assombrit à mesure que l'on s'approche du sommet. On ne trouve plus le sentier, effacé par des éboulis. A priori il faut monter, alors on continue ! Mais la pluie vient pour de bon. Il est vraiment temps d'atteindre le sommet. Peut-être juste derrière ces gros rochers qui se dressent devant nous ?

Et là, c'est la grêle qui nous tombe dessus ! On s'abrite tant bien que mal sous les rochers. En quelques instants, le sol devient blanc, recouvert de grêle. Cela ne s'arrête pas. Nous repartons... sans atteindre le sommet, que nous laissons à quelques dizaines de mètres ! De toute façon, on ne voit pas à 5 mètres devant nous.

Le retour est plus rapide, mais bien galère, les rochers glissent, surtout avec mes vieilles basket aux semelles lisses ! Nous arrivons finalement au téléphérique, un peu boueux c'est sûr. Et là, le ciel semble s'éclaircir de nouveau, évidemment

Jour 70 - Mitad del mundo

Nous attaquons cette journée par un tour des agences touristiques pour obtenir des infos sur l'ascension du Cotopaxi. C'est un volcan, le plus haut du pays, culminant à 5897 mètres. Il a une forme de cône quasi parfait. L'ascension démarre au milieu de la nuit et ce sont environ 7h de marche en haute altitude, dans le froid et le vent avec crampons et piolet pour assister au lever du soleil de là-haut... mais environ la moitié des gens tentant l'ascension abandonnent.

Cela nous pose un gros dilemme, avec Yann, on est assez attiré par le challenge, mais on ne s'est pas spécialement préparé physiquement à une telle épreuve et à 200 dollars par personne la tentative, on y réfléchit à deux fois ! On décide de se donner un temps de réflexion.

Nous nous rendons ensuite à la ligne de l’Équateur, passant à une vingtaine de kilomètres au Nord de Quito. Mis à part la traditionnelle photo, une jambe dans l'hémisphère Nord, une autre dans l'hémisphère Sud, il n'y a pas grand chose à faire.Je m'attendais à voir les fameuses expériences... il paraît qu'il est plus facile de faire tenir un œuf sur un clou à l’Équateur ! On trouve quand même des drapeaux du pays pour la collection.

Jour 69 - Quito(u) double

Nous n'avons pas de réveil mais nous sommes à l'heure pour le petit déjeuner. Nous partons ensuite découvrir la capitale des équatoriens à pied. Nous nous dirigeons vers le centre ville, avec sa cathédrale, sa place principale. Nous trouvons notre déjeuner dans une petite gargote. La nourriture est digne d'un pays en voie de développement, mais le jus de fruit est vraiment délicieux: un jus de mûres. J'en redemande...

Prochain objectif, le cerro Pinchila, un mont au Sud de la ville, où trône une statue de la Vierge (pour une fois que ce n'est pas une statue du Christ) et offrant un bon point de vue sur la ville. Non loin du début de cette colline, des autochtones nous arrêtent. Attention, c'est dangereux ! Il y a même un écriteau à l'intention des touristes, en anglais, afin de les dissuader de passer à pied... Ils sont bien gentils ces équatoriens à vouloir nous protéger comme ça, mais on n'a pas trop envie de prendre un taxi pour monter. Finalement, on se laisse convaincre, paraît que cela ne coûte qu'un dollar. Reste à trouver un taxi. Eux, quand tu n'en veux pas, ils viennent te harceler en te klaxonnant aux fesses, et quand tu en cherches un, ils sont tous occupés. Là, ils étaient tous occupés, où nous proposaient le trajet à 4 dollars. Il n'y a pas écrit pigeons sur nos fronts, enfin on espère. Nous trouvons finalement un papy nous emmenant pour 2 dollars. On lui demande si le coin est dangereux, il nous répond que non...

Il nous dépose en haut. Après quelques photos, nous décidons de partir plus haut. Pour cela, nous devons rallier le départ du périphérique. Nous redescendons du cerro de la Pinchila, à pied cette fois, en toute tranquillité, pas de dangers à l'horizon. C'est ensuite parti pour plusieurs kilomètres. Nous tâtonnons pour trouver le bon chemin. Nous faisons quelques demi-tours dans les ruelles de Quito, longeons une voie express, un soleil de plomb sur le dos. Il n'y a aucune indication pour guider nos pas. Finalement, après quelques heures de marche, nous sommes à l'entrée d'un parc, à peine indiqué.

Une navette gratuite nous emmène jusqu'au départ du téléphérique. Un parc d'attraction est situé à côté, il est désespérément vide. Nous grimpons dans le téléphérique et gagnons les 4000 mètres. La vue d'en haut est magnifique, toute la vallée s'étend devant nous. Nous marchons 3 ou 4 kilomètres à +4000m.

Le soir à l'auberge, je me rends compte que j'ai pris de bons coups de soleil, sur le visage et dans le cou. Il faut dire que nous avons parcouru 20 kilomètres en altitude à pied en ce premier jour !

Jour 68 - Et ça repart

5 septembre, 8h30. Avec Yann et son frère Maxime, nous partons pour Guarulhos, une ultime fois, l'aéroport international. "Where are you going?" me demande l'hôtesse... hey ho, faut me parler portugais, ce sont mes derniers moments au Brésil. Vou pra Quito, Ecuador. Maxime, lui, rentre en France après 3 semaines brésiliennes.

Problème, pour entrer en Équateur, il faut pouvoir prouver que l'on en ressortira et donc avoir un billet retour par exemple. Sauf que nous prendrons le bus, et n'avons donc pas de billet. Même si nous n'avons pas des têtes de travailleurs immigrés illégaux, nous réussissons, grâce aux employés de la TAM, d'avoir une pré-réservation pour un faux vol retour que nous ne prendrons pas, au cas où les équatoriens nous cassent les pieds. Allez hop, dans l'avion.

Après une escale à Bogotá où nous devons nous-mêmes transborder nos bagages en soute... faut le savoir pour pas que les bagages se perdent en cours de route, nous arrivons à Quito : 2811 mètres. Nous demandons où se trouve les bus pour le centre-ville... où nous conseille un taxi, la nuit étant déjà tombée: "peligroso" (= dangereux). On en a vu d'autre mais à 6 dollars le taxi, c'est honnête ! Oui, en Équateur, la monnaie c'est le dollar des ricains. Nous arrivons tranquillement à l'auberge, 8 dollars la nuit, un super lit et un gros dodo.

Jours 60 à 67 - Dernier pas à Sampa

Je retourne à mon ancien chez moi. Je squatte chez Romain, mon coloc, pour cette dernière semaine passée au Brésil. Olivier, un autre français commençant un double diplôme comme nous, est le nouvel occupant de ma chambre. J'en profite pour lui refiler mon ventilo et mon chauffage électrique.

Quelques dernières fêtes avec les amis à l'USP, des pizzas à notre pizzeria préférée la Kadalura, des caïpirinhas, de l'açaï, de la guarana, des feijão, un restau à volonté, ... et une nouvelle paire de tongs que j'ai aux pieds en écrivant ces lignes ! Par contre, pas de bandejão... je ne suis plus étudiant ! Je récupère d'ailleurs mon attestation de diplôme et le pin's de la Poli alors c'est officiel.

C'est la fin de ces deux années de double diplôme, c'est à mon tour de laisser le Brésil après 25 mois. Até mais !

Jours 58 et 59 - Retour au "pays"

Nous nous levons tôt. 2 heures de bus nous attendent pour aller jusqu'à l'aéroport d'Ezeiza. 11h30 et c'est l'embarquement pour mes deux compères. Hasta luego et je me retrouve tout seul ! Je retourne à Buenos Aires. Une séance de cinéma pour passer l'après-midi. Je passe récupérer mon sac à l'auberge le soir, puis c'est parti pour la gare routière. J'y laisse mes derniers pesos et je monte dans le bus tout confort: larges sièges, plateau repas et coupe de champagne ! Un film et dodo... le Brésil se rapproche.

Je me réveille vers 8h30 du matin avec la lumière du jour. J'ai jamais aussi bien dormi dans les transports, d'une traite. A 9h, on fait une pause. Je n'ai plus d'argent pour m'acheter à manger... c'est pas grave, on a le droit au petit déjeuner ! Je mange autant de croissants que je peux.

Après un autre plateau repas à midi, nous arrivons à la frontière avec le Brésil, à Puerto Iguazu. Je reconnais la ville, j'y suis déjà venu en début d'année pour les cataratas d'Iguaçu avec Sandra. Là, le bus prend de nouveaux voyageurs: je retrouve Tom, le londonien avec qui on avait passé la journée dans les vignobles de Mendoza ! Le monde est vraiment petit. Il continue son trip vers le Brésil. Puis nous passons la douane. Du côté brésilien, l'employée me cherche des noises, mon visa étudiant étant expiré. Je lui dis que je le sais bien, que j'ai bien coché "tourisme" sur le papier d'entrée... elle met 5 minutes à comprendre et vérifie avec son chef. Agaçants jusqu'au bout ces administratifs brésiliens. Je peux finalement revoir la terre rouge du Sud brésilien.

Nous rallions São Paulo le lendemain à 5h30 du matin: 34 HEURES DE BUS !!! Mon record absolu.


Jours 56 et 57 - Back in Buenos Aires

Nous retournons à Buenos Aires en bus et bonclons la boucle Argentine. Niveau confort, un des meilleurs bus que j'ai pris jusque là d'ailleurs.

Le lendemain, direction le quartier de la Boca ("la Bouche"). Aurélien et Florian y sont déjà passé lorsque j’accompagnais Cécile à l'hôpital, mais ils y retournent volontiers. La Boca est célèbre pour le caminito, une rue où les maisons sont toutes colorées. Dans ce quartier pauvre, les habitants récupéraient les fonds de peinture qu'ils pouvaient pour peindre les tôles de leurs maisons, et les couleurs sont apparues. Des couleurs, du jaune et du bleu, il y en aussi à la Bombonera, le stade du mythique club de football Boca Juniors, un des meilleurs du continent. Il a été créé par les jeunes du quartier en 1905. Cherchant un étendard pour leur équipe, ils décident d'adopter les couleurs du drapeau du premier bateau arrivant au port du Riachuelo: un bateau... suédois.



Maradona est sur tous les murs et le tango dans toutes les oreilles. Des représentations ont lieu dans les rues, pour le plus grand bonheur des touristes.

L'après-midi est dédiée à la chasse aux souvenirs en centre-ville. On fait les 36 magasins de la calle Florida... et on les fait 36 fois. C'est un véritable sport. Le soir, nous voulons faire un restaurant pour manger une dernière fois de la viande argentine ! Nous passons du côté de Puerto Madero... mais les restaurants sont trop chics et les prix s'envolent. Finalement, nous trouvons notre bonheur à deux pas de l'auberge... bife de lomo et papas fritas, malbec et glace en dessert. Nos papilles en redemandent. Cerise sur le gâteau, le restaurant nous offre la coupe de champagne à la fin du repas !!!

Jours 54 et 55 - Rosario

Nous arrivons à Rosario vers 6h30 du matin. Nous nous dirigeons vers l'auberge de jeunesse que nous a recommandé des amies rosariennes, que j'ai rencontrées un an plus tôt à Cuzco au Pérou. Après une bonne douche revitalisante, nous partons à pied découvrir la ville natale du fameux Ernesto Che Guevara.


Nous sommes le 22 août et c'est jour férié en Argentine, date de la mort de San Martin, le libérateur du pays. Quasiment tout est fermé, un peu galère pour trouver à manger !

Nous passons au Monumento a la Bandera, un mastodonte de pierre, constitué d'un énorme bâtiment à colonnes, d'une place et d'une tour de 70 mètres de haut. Les argentins ont mis le paquet pour matérialiser le lieu où est né leur drapeau national, sur les berges du Rio Parana.

Le soir, nous retrouvons Célina et Sabrina, deux des rosariennes de Cuzco. On va boire un verre et on mixe entre le français, l'anglais, le portugais et bien sûr l'espagnol pour communiquer ! Elles se rappellent leurs cours de français au collège : "Je m'appelle..." et "Qu'est ce que c'est ? C'est une mini-calculette" ! Avec l'accent bien sûr.

Le lendemain, c'est mon anniversaire ! Un petit tour sur ma boîte mail pour voir qui ne pas m'a pas oublié malgré la distance ! Merci à eux ! En bonus, une super vidéo de la famille.

Nous partons ensuite à la recherche de la maison natale de Ernesto Che Guevara. Suivant les indications obtenues à l'auberge, nous trouvons la bonne rue, mais avons un doute sur la maison. Nous tentons de nous informer auprès des passants, certains savent que le Che a vécu ici, mais on n'est pas sûrs d'avoir la bonne maison (une petite plaque devant la matérialiser... plaque que nous ne trouverons jamais!). On se rattrape en trouvant une place en hommage au Che: "un rosarino qui a luté contre l'injustice pour un monde meilleur". L'occasion pour Aurélien de sortir son t-shirt Che Guevarec !


Le soir, nous retrouvons Célina, Sabrina et Yandira pour manger. L'occasion de me chanter "Feliz cumpleaños" (= Joyeux Anniversaire) et de souffler une bougie sur une tartelette à la patate douce ! Une spécialité de la région. Excellent :)