Comment ne pas se perdre à Brasilia?

Brasilia n'est pas une ville comme les autres. Elle est sortie de nulle part dans les années 60, sous l'impulsion du président Juscelino Kubitschek. C'est une ville planifiée.

Planifiée, mais par qui? Principalement par Lucio Costa, urbaniste qui a dessinée le "plan pilote" en forme d'avion (vue du ciel...), et Oscar Niemeyer, architecte des bâtiments principaux. Vous prenez le Brésil, immense pays surtout peuplé sur le litoral: l'idée est de créer une nouvelle capitale en plein milieu du pays, où il y a... en fait, là il n'y avait rien, à part quelques buissons sur une terre aride. Le résultat est un exemple d'architecture moderne, classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO en 1987.

En quelques années, les centaines de bulldozers et milliers d'ouvriers terrassent, bétonnent et construisent une ville du futur. Basée sur un concept imaginant la ville quatre fonctions principales: habitat / travail / loisirs / déplacement. Brasilia est ainsi partagée entre plusieurs zones aux fonctions prédéfinies:
- 2 axes routiers principaux: l'Eixo Monumental (Ouest-Est), où se trouve tous les bâtiments administratifs (ministères, Congrès, Planalto) et l'Eixo Rodoviario (Nord-Sud)
- des zones commerciales
- des zones hôtelières
- des zones résidentielles
- la zone des ambassades
- des zones récréatives (notamment aux abords du lac artificiel)
- les secteurs bancaires
- les secteurs hospitaliers ...

Ainsi, l'adresse de chaque bâtiment est référencée par rapport à l'axe monumental: Nord ou Sud. Ensuite, est indiquée la zone, puis le numéro du bloc et enfin le numéro. Pas de nom de rue donc...

L'image ci-dessous représente le plano piloto en forme d'avion, avec l'indication des différentes zones. A noter qu'aujourd'hui, Brasilia est une métropole de 2,5 millions d'habitants, alors que la ville était initialement prévue pour 600 000 personnes. De plus, le pari du tout automobile avec de larges avenues et un système autoroutier hyper développé atteint ses limites: le trafic automobile atteint la saturation et la ville est un calvaire pour les piétons!

Jour 22 - Brasilia

Nous nous réveillons, dans le noir complet pour ne pas réveiller le reste des endormis du dortoir de l'auberge: Cécile en oubliera ses chaussures... les aléas du voyage en sac à dos! Nous rejoignons l'aéroport en taxi afin d'attraper notre avion direction Brasilia. Quelques heures plus tard nous voilà dans le sertão, au coeur du Brésil: Brasilia, l'étrange capitale.

Nous avons réservé dans un petit hôtel dont on a l'adresse: W3 Sul, qd 508 s/n Quadra 707 Bloco G Casa 73 - Asa Sul... ! Mais il faut d'abord en comprendre le fonctionnement, je l'expliquerai dans un prochain article.

Nous trouvons finalement notre hôtel. Au bout de quelques minutes passées à tourner en rond devant la porte d'entrée, une femme nous ouvre. Elle n'est pas au courant de ma réservation... elle n'est que la gérante, sans doute un problème de communication entre elle et la propriétaire qui oublie de lui transmettre les réservations. Sauf que du coup, l'hôtel est déjà complet! Nous sommes ainsi à la rue. Elle nous indique tout de même un autre hôtel à proximité, géré par un ami. Après avoir vérifié par téléphone s'il restait une chambre de libre, elle nous en indique la direction. On se rattrape comme on peut. Sur la route, voyant nos gros sacs sur le dos, une autre femme nous aborde: vous cherchez une chambre? Oui! Elle a un autre hôtel pas loin. Deal.

Nous pouvons ensuite partir découvrir la ville, enfin, la partie intéressante: celle où se trouve les monuments. Nous commençons par le Santuario Dom Bosco, intriguante église à la luminosité bleue/violette. Puis voilà l'axe monumental. Nous montons à la tour de télévision, dont l'on peut apercevoir le dessin urbanistique de la ville. Nous parcourons ensuite l'axe (sur plusieurs kilomètres!): nous découvrons la Catedral Metropolitana, la rangée des ministères, dont celui des affaires étrangères (le seul qui ne soit pas un gros bloc) et nous arrivons finalement à la place des Trois Pouvoirs: les pouvoirs législatif avec le Congrès National d'un côté, exécutif avec le Palais du Planalto de l'autre et enfin judiciaire avec le Tribunal Federal Suprême.

Nous posons devant le Planalto, qui est l'équivalent de notre Palais de l'Elysée. Le drapeau brésilien étant hissé, Dilma Roussef, la présidente récemment élue, est donc à l'intérieur de l'édifice au moment où nous passons. Malheureusement, nous ne pouvons l'apercevoir.

Il est en revanche possible de visiter le Congresso nacional, mais pas en short, je ne peux donc pas entrer. Il est formé de deux tours et de deux coupoles. La coupole renversée au sol abrite le Sénat, aux idées plutôt conservatrices, celle tournée vers le ciel abrite la chambre des députés, traditionnellement plus proche du peuple et plus ouverte d'esprit. Il est possible de visiter le bâtiment, mais pas en short, je ne peux donc pas entrer. Par sa stature, ses caractéristiques propres et ses lignes géométriques fortes, le monument est sans doute le principal emblème de Brasilia.

Jours 19 à 21 - Salvador

Et nous voici pour quelques jours à Salvador. Je fais un peu plus court puisque j'ai déjà parlé de la ville dans ce blog, vous pouvez notamment relire cet article. Moi je récupère une meilleure santé, mes symptômes bizarrement apparus repartent. Cécile découvre le Brésil, je l'emmène dans la ville basse près du Mercado Modelo, à Praia do Forte au Sud de la ville et nous prenons également le bateau pour l'île d'Itaparica. Notre auberge est très bien située dans le Pelourinho, aux premières loges pour assister au concert hebdomadaire sur les marches de l'église située à côté. Quelques photos pour étayer tout cela.


Jour 18 - Survivor

Je me réveille sur mon banc dans l'aéroport, le dos en compote. Mais j'ai l'impression d'être plus en forme que la veille. Que nenni, je me redresse... et pouf, je "m'éteins". Ma vision se trouble, le bruit ambiant s'arrête, tout devient noir.

Cela ne dure que quelques secondes, je reprends mes esprits, je suis en sueur! Marin arrivant a ce moment là, m'a vu me déconnecter. "Ca va?"

Oui, cela va mieux. Je mange une banane, cela va me redonner des forces. C'était juste un petit malaise passager, mais cela fait quand même bizarre. Marin récupère nos sacs à la consigne alors que je reprends mes esprits. Son avion décolle bientôt, il part pour l'embarquement. Il va pour São Paulo où il restera quelques jours avant de revenir en France après un séjour d'un an au Brésil.

En attendant ma prochaine compagnie de voyage, Cécile, dont l'avion venant de France doit atterrir une heure plus tard, je tente de reprendre des forces. Ce que je trouve de meilleur à manger est un gros milk shake à la fraise au fast-food de l'aéroport. Toujours hyper-fatigué et errant dans l'aéroport, je passe tout de même à l'infirmerie. Je ne sais pas ce que j'ai, et je m'inquiète en imaginant que j'ai peut-être attrapé une fièvre tropicale, ou la dengue ou quelque chose dans le genre qui ne serait pas bon du tout.

Une infirmière m'ouvre, je lui explique mon cas. Elle me prend la tension (qui est bonne), et me fait une perfusion. Elle ajoute: "et tu as gagné une piqûre dans le bumbum". Le bumbum, c'est le derrière. Elle me prévient que cela fera mal, pas de problème me dis-je. Mais effectivement, cela fait mal, comme si on me frappait la cuisse à en avoir un immense hématome. Mais la douleur passe en quelques minutes, un demi-litre de sérum dans les veines plus tard, je retrouve le hall de l'aéroport, un peu plus fortifié j'espère.

A 10h, Cécile arrive après un long vol avec une escale à Amsterdam. Nous partons en bus pour le Pelourinho, centre touristique de Salvador où se trouve l'auberge déjà réservée. Cécile me raconte son vol, elle a eu quelques problèmes à l'embarquement à Amsterdam: elle avait été dirigée dans le mauvais avion!

Nous allons manger dans un petit restaurant au kilo ne payant pas de mine mais avec une superbe vue sur la baie. Nous nous baladons dans le Pelourinho. Le soir, on se couche tôt, tous deux fatigués: Cécile de son voyage et moi de ma pseudo fièvre tropicale.