Vamos!

Et me voilà en CDI: vacances à durée indéterminées!

J'ai donc eu mon dernier devoir hier, un dernier restaurant à volonté hier soir et le rangement de ma chambre en prime. Pas facile de tout caser dans une valise...

Mon sac de voyage est prêt également. Top départ dans 20 minutes. Até mais!

La fin est proche

Toutes les meilleures choses ont une fin paraît-il...

Aujourd'hui a commencé ma dernière semaine à São Paulo, peut-être ma dernière semaine étudiante également, enfin j'espère. Encore 2 devoirs et j'attendrai les notes pour être sûr de pouvoir décrocher mon diplôme brésilien, et par la suite, son homologue français. A partir de ce moment, commenceront officiellement les vacances! Ou le chômage, tout dépend du point de vue.

Mais ce n'est pas encore gagné, donc je me réserve le droit de négociation avec les profs en cas de pépin. En effet, je ne serai plus à SP au mois de juillet lors des éventuels rattrapages: jeudi matin, je décolle pour Fortaleza dans le Nordeste.

Je pars avec Marin, un autre français en étude à Poli. Nous allons passer quelques jours vers Fortaleza, puis descendre le littoral jusqu'à Salvador.

Et ce ne sera que le début... ;)

Niteroï

Au réveil, C&L vont prendre leur copieux petit-déjeuner, moi je m'offre du pain de mie et un peu de jambon! A 9h, leur jeep les attend. Ils ont réservé une visite dans une favela. De mon côté, je pars pour Niteroï, la ville voisine de Rio de Janeiro.

Il y a 3 groupes de bus passant à Copacabana, répartis sur 3 groupes d'arrêts de bus (1, 2 et 3). L'idée est bonne pour améliorer le transport collectif. Ne connaissant pas tous les numéros de bus, je vois sur l'arrêt que le bus 119 du groupe 3 va à Praça XV, ma destination. Parfait, plus qu'à attendre. Sauf qu'au bout de 30 minutes, toujours aucun bus 119 alors que je vois passer plusieurs autres bus avec la destination Praça XV écrite dessus, mais ils sont des autres groupes et ne s'arrêtent donc pas à mon arrêt.

Je me décide donc à changer d'arrêt. Après 2 ou 3 ratés (style un bus du groupe 2 passe quand je suis entre 2 arrêts, puis un bus du groupe 3 passe quand je suis à un arrêt du groupe 2...), je commence à envisager de me poster entre 2 arrêts, prêt à partir au sprint pour attraper le prochain bus... mais j'arrive finalement à monter dans un bus pour Praça XV sans sprint.

Je descends à Praça XV, au niveau de l'embarcadère pour le ferry. Niteroï se trouve de l'autre côté de la baie de Guanabara et l'on peut également s'y rendre grâce à un pont de 13,3km, mais c'est plus sympa (et plus rapide sans doute, avec des départs toutes les 15 minutes) en ferry.

Une fois accosté, je me rends au Musée d'Art Moderne de Niteroï, but de ma traversée. Il est célèbre pour sa forme de soucoupe volante dessinée par le célèbre architecte Oscar Niemeyer (le même qui est à l'origine de Brasilia). A part le bâtiment, il y a quelques expositions à l'intérieur, mais rien de transcendant: à part peut-être la collection de photos d'astronaute regardant le néant de l'univers... c'est de l'art moderne et cela ne me parle pas trop.

Après mon petit tour jusqu'au musée, je continuerai bien à explorer la côte, mais à pied ce n'est pas gagné, alors je retourne vers l'embarcadère. Sur le chemin, un pêcheur retire un poisson avec des ailes lorsque je passe. Je lui demande une photo, il me répond de prendre le poisson, il prend la photo. Le résultat se trouve ci-contre. Je lui demande qu'est ce que c'est que ce poisson: un "voador". Un poisson volant quoi, pas bête.

Avant de retraverser la baie, je fais un petit tour dans les rues commerçantes. Puis une fois la baie traversée, dans les rues commerçantes du centre de Rio. C'est une ville que je commence à connaître, mais pas encore assez pour savoir où trouver un bus pour Copacabana. Je pars au hasard dans les rues... puis aperçois le bus n°... 119! Je l'attrape juste à temps, mon attente du matin est récompensée.

Je reviens à l'hôtel et retrouve C&L dès le hall. Ils reviennent de la plage, leur tour s'étant fini plus tôt que prévu. Ils me racontent que malgré une guide pas top, ils ont fait un tour en jeep dans Rio avant de se rendre dans la favela Dona Marta, lieu d'un clip de Mickael Jackson mais aussi des violents affrontements entre les trafiquants et l'armée, il y a quelques mois.

L'après-midi, nous partons à pied pour le Pain de Sucre (5 km!). C&L monte en téléphérique, moi je reste sur la plage et assiste à la tombée de la nuit. Une fois leur visite terminée, nous repartons à l'hôtel. Le temps de voir le début de Brésil-Roumanie avec le dernier quart d'heure de jeu de Ronaldo en équipe nationale, et je pars pour la gare routière rejoindre mon bus pour SP… je ne suis (toujours) pas censé être en vacances tout de même.

Cap sur Copacabana

Dimanche soir, je compte prendre le bus de minuit à la gare routière de Tiété. Je m'y rends un peu en avance pour m'assurer une place: finalement, j'ai juste le temps d'acheter un billet, de passer aux toilettes (et lire les "poèmes" écrits sur les murs...) et sauter dans le bus de 22h15: me voilà parti pour Rio retrouver Cédric & Lucile.

J'arrive à 4h30 à Rio. En prenant mon temps, j'arrive pour le lever du soleil sur Copacabana, de même que les premiers joggeurs et de quoi prendre quelques photos. Puis je patiente un peu en attendant 7h, heure du rendez-vous pris avec C&L "sur les premiers grains de sable" près de leur hôtel. Pendant ce temps là, un carioca prépare un terrain d'entraînement sur le sable: pour la préparation physique d'une équipe de foot, me dis-je. En fait non, c'est plus une salle de fitness en plein air pour éliminer la cellulite...

A 7h30, je me décide à tenter de les appeler, histoire d'être sûr qu'ils sont bien dans le coin (et n'ont pas raté leur avion de la veille par exemple...). Le problème, c'est que je ne sais pas comment appeler sur un téléphone étranger depuis mon portable, j'avais déjà essayer. Me vient l'idée de me renseigner sur une cabine téléphonique. C'était pourtant tellement simple: 00+ n° longue distance de son opérateur téléphonique + n° du pays + n° du correspondant... bingo, cela sonne!

Le temps de parler 3 secondes avec Cédric, mon forfait fond comme neige au soleil:
"- Vous êtes où?
- On vient d'arriver sur Copacabana!
- Bah... j'y suis aussi..."
Et évidemment, ils viennent de passer à 2 mètres dans mon dos.

On commence par un petit tour dans un cyber-café pour Lucile voit ses bons résultats d'examens (bravo Lucile!). Puis je les laisse partir vers le Christ Redempteur, moi je vais me la couler douce sur la plage, non sans d'abord aller déposer mes affaires en douce dans leur hôtel. Je rentre, suivant les instructions que C&L m'ont donné, ascenseur à gauche, 2ème étage, style je connais, je suis client. Aucun soucis, et tant mieux parce que je dois squatter leur chambre le soir-même (chuuut!).

Vers 11h, je pars les rejoindre au pied du Corcovado. Dans le bus, j'entends parler français: une bande de potes venant de Metz. Une fois arrivés, les rabatteurs pour les taxis se jettent sur les touristes, dont un parlant très bien français (pour accéder au Christ, il faut prendre un funiculaire, ou un taxi... ou marcher plus de 2 bornes entre les favelas). Les Messins embarquent dans le mini-van qu'il leur désigne. Moi non, je ne monte pas, je connais déjà!

En attendant de voir arriver C&L, je discute avec le rabatteur. Il a appris le français au Togo, où il a habité petit. Je me dis que c'est un bon avantage de parler français vis-à-vis des touristes, masi il me répond que... les français, ils sont casse-pieds! Ils veulent toujours un rabais et arrivent avec leur Routard qui indique un prix qui n'est pas forcément mis à jour: "oui mais dans le Routard c'est écrit que...". C'est vrai que le guide n'est pas toujours à la page.

C&L arrivent et nous partons manger. Puis nous tournons un peu avant de trouver le métro pour aller au Maracaña. Cela permet à Lucile de me prouver ses talents de portugais grâce à un comique "dos ticketos pour metro". Le stade est en travaux, mais il est tout de même possible de le visiter. Une fois au pied du stade, nous cherchons l'entrée de la visite... après avoir fait quasiment le tour, nous y voilà. Malheureusement, la gardienne nous dit que ce n'est pas possible. Ah bon? Oui, les visites sont occasionnellement fermées depuis 2 jours, et ceci pour 2 jours supplémentaires... pas de bol. Nous pouvons quand même apercevoir l'intérieur, les tribunes étant partiellement détruite et constater que le stade se refait une beauté pour la Coupe du Monde approchant.

Puis la nuit arrive. Nous trouvons un restaurant au kilo bon marché. Puis retour à l'hôtel où je re-rentre sans soucis. Je peux ensuite préparer mon matelas de fortune à base de couvertures pour une bonne nuit de squat.

Au fil de l'eau

Pour le dernier jour au Pantanal, nous ferons une balade en bateau. Toujours la même chose, il faut scruter les alentours pour essayer d’apercevoir la faune, nous avançons donc le moteur au ralenti. Nous voyons une foultitude de martins-pêcheurs et autres oiseaux, dont l’envolée de perroquets sortant d’un buisson.

Nous voyons pas mal de singes, que Cédric repère super bien d’ailleurs. Ils se baladent dans les branches, se laissent tomber. Quelques caïmans également, mais eux restent bien statiques, la gueule plus ou moins ouvertes pour réguler leur température. Ils attirent les insectes et les moustiques, qui attirent à leur tour les oiseaux… et un coup de dent fatal. Ah d’ailleurs, en parlant de dents, vous avez toujours rêver de connaître une des principales différences entre les crocodiles, les alligators et les caïmans ? Non ?! Bah tant pis, je vous le dis quand même : les crocodiles ont les dents des mâchoires supérieures et inférieures alignées, les alligators ont les dents de la mâchoire supérieure à l’extérieur (en avant quoi) et les caïmans sont un mix des deux styles.

Sur la fin, une famille toucan nous fait l’honneur de leur présence. Une petite photo avec notre Crocodile Dundee et nous devons nous préparer pour le départ après le déjeuner. Encore 1h de camion sur la piste et retrouvons le couple de français qui était dans une autre pousada. Ils sont un peu déçus, leur guide était mauvais, les chambres et la nourriture pas terrible (alors qu’ils ont payé un peu plus que nous et que nous c’était vraiment bien…). Encore 5h de van et voilà Campo Grande. Nous arrivons quelques minutes avant que le bus pour Foz do Iguaçu de C&L ne parte.

Moi je les laisse partir et se débrouiller avec le portugais, je rentre à SP… je ne suis pas censé être en vacances tout de même.

A dada

Après un bon petit déjeuner, nous partons monter à cheval. Sans être des cavaliers aguerris, nous nous rendons vite compte que les chevaux sont bien dociles, l’habitude des touristes sans doute. Ils sont très calmes et se suivent quasiment en file indienne, Crocodile Dundee devant et Cassiano, un autre accompagnateur, fermant la marche de notre groupe d’une dizaine de touristes. Avec nos casques de chantiers en guise de bombe, nous partons découvrir la faune et la flore pantanalesque. Outre les oiseaux à foison, au bout de quelques minutes, nous apercevons deux biches. Et ce sera à peu près tout.

Me sentant finalement à l’aise sur mon (fidèle) destrier, prénommé Lazão, je demande à Cassiano comment on accélère sur ces bêtes là : les rênes vers l’avant et des coups de talons dans les flancs. Mais Cassiano donne aussi des petits coups de main en piquant les fesses de nos chevaux avec une brindille, c’est encore plus efficace.

Et nous continuons, traversant des petites rivières, avançant tranquillement dans la pampa. Lazão aime s’arrêter pour brouter les brindilles, mais il n’est pas là pour gueuletonner. Faut s’imposer sinon les chevaux deviennent fainéants nous conseille le guide.

Au bout d’un moment, sous « l’effet Cassiano », certains chevaux partent au trot. Cool! Cassiano me donne un coup de main, et Lazão lâche le trot… mais moi, je ne suis pas habitué! En plus je viens de prendre l’appareil photo de Cédric… et Lazão choisit de partir vers un arbre. Je me prends et me griffe dans des branches, Lazão passe en dessous tranquille… mon pied gauche sort de l’étrier lorsque je me penche pour éviter un maximum les branchages… mais je parviens à me maintenir et Lazão se calme. Ouf, je peux remettre l’étrier. Dès lors, Lazão passe en « mode trot » facilement et le reste de la balade devient plus rapide, à base de coups de talon dans les flancs.

Une fois terminé, Alex nous emmène voir les piranhas que d’autres touristes ont pêché. Ils ne sont pas très beaux avec leurs dents de carnassiers.

Après une grande pause déjeuner, permettant de profiter de la piscine, nous partons pour une balade à pied dans le Pantanal. Le camion (qui est maintenant réparé) nous amène un peu plus loin sur la piste, puis en tongs (ou pieds nus), nous parcourons les bosquets et la vase des plaines. Nous ne sommes décidément pas très chanceux puisque nous n’apercevons qu’un singe et des ossements de biche. Mais nous ne sommes pas non plus à la meilleure époque pour observer les animaux.

La nuit se met à tombée, moment où les moustiques sont les plus virulents, et nous sommes encore les pieds dans les marécages. La mission est de tuer les moustiques avant qu’ils ne piquent. Nous faisons bien quelques dégâts dans les rangs ennemis, mais ils sont tellement nombreux que les piqûres sont inévitables.

Enfin nous regagnons le camion, où l’on a laissé quelques affaires, dont l’anti-moustique. La nuit tombe et les moustiques se calment. Nous restons à l’arrière du camion et partons maintenant à la recherche de caïmans, pour observer leurs yeux : ils apparaissent rouges dans l’obscurité. Nous voyons quelques spécimens, que le guide repère avec une grosse lampe torche (qui attire des milliers d’insectes) qu’il braque sur tous les coins près de la route. Coup de bol, juste avant d’arriver à la pousada : un tamanoir.

Buraco dos Piranhas

A la gare routière de Campo Grande, Magaly, la personne par qui l’on a réservé notre séjour, nous attend. Elle nous emmène patienter à l’agence puisque nous devons attendre l’arrivée de deux autres personnes. Nous partons finalement au bout de 2h : le mini-van est là. A bord nous rencontrons un couple de français en voyage pendant 4 mois.

Après 5h de route, nous arrivons à Buraco das Piranhas où nous devons changer de véhicule pour parcourir les derniers 22 km de piste à travers le Pantanal. Le soleil cogne. Le camion normalement utilisé est en panne, alors ce sera un pick-up conduit par notre guide. Lucile a de la place à l’intérieur mais pas Cédric et moi… nous nous installons donc à l’arrière avec 2 anglais, assis sur la tôle, nous tapant l’arrière-train à chaque secousse (et elles sont nombreuses sur cette piste) et mangeant la poussière. Les premiers caïmans apparaissent aux abords de la route, lorsque l’on passe sur les nombreux ponts de bois. Un des ponts est improvisé avec des barges, nous devons donc descendre du pick-up pour le passer. Un nouveau pont est en train d’être construit à côté, l’ancien a été détruit par la dernière crue.

En effet, des 210.000 km² que recouvre le Pantanal (dont près de la moitié se situe en Bolivie et au Paraguay) quasi inondés pendant les crues, et pratiquement asséché en pleine période sèche, jusqu’à certaines rivières.

Et voici enfin la pousada au milieu de la nature, après 24h de transport au total. C’est charmant, des perroquets, des oies et un phacochère nous accueillent. Alex, notre guide fort sympathique, aux allures de Crocodile Dundee/cow-boy avec son chapeau, ses bottes et son couteau à la ceinture, nous décrit le programme. Il nous demande, le sourire aux lèvres, de ne pas faire comme un touriste hollandais qui était parti se cacher dans la nature alors que tout le monde s’était mis à sa recherche, à pied, à cheval et même en hélico… Il nous explique aussi que la phacochère se prénomme Marisa (comme la femme de Lula). En fait, elle s’était cassé la patte, et ils l’avaient soigné à la pousada. Depuis elle ne repart plus. Et pour le repas du soir, nous avons le droit à un churasco (= barbecue).

Prova express

Je me réveille en premier et laisse C&L dormir, je dois aller à Poli pour mon devoir. Je n’ai pas pu réviser les 2 jours précédents, ce qui me permettra, en cas de mauvaise note, de rejeter la faute sur la venue de C&L, hehe.

Le prof dit qu’il faut bien comprendre l’énoncé avant de partir dans tous les sens. Je tente donc de bien le comprendre… A 11h, fin du temps réglementaire. J’ai quasi terminé, mais le prof donne un surcis jusqu’à 11h30. Protestation de la moitié de la salle : «c’est trop court, on a pas le temps…!». Moi cela m’arrange, parce que j’ai dit à C&L de m’attendre à la sortie, alors je ne veux pas m’éterniser. Un dernier coup d’œil à mes calculs, et je les retrouve dehors.

Nous allons au bandejão. Je leur ai trafiqué un papier pour qu’ils puissent entrer, la technique a déjà fait ses preuves, avec Sandra notamment. Riz, feijão et compagnie, Cédric n’en revient pas d’avoir autant mangé pour aussi peu cher. Avant de passer prendre nos affaires chez moi, nous passons par l’institut Butantã dans l’université où l’on peut observer des serpents. Cela a d’autant plus d’intérêt que Cédric en a la phobie, hehe.

Puis nous partons pour la rodoviaria Barra Funda où nous attends notre bus pour Campo Grande, porte d’entrée dans le Pantanal. Allez, environ 1000 km soit 15h de bus et on y est!