ADM - Fisherman's friends

Après avoir rencontré les amis de notre chauffeur de tuktuk la veille au soir et humecté nos lèvres de vin de palme, ils nous proposent de les suivre le lendemain pour une immersion en terre inconnue.

Le lendemain, Chang et 3 de ses amis nous attendent en scooter. Nous partons jusqu'à une retenue d'eau à 30 minutes de distance. Nous longeons un canal avant d'atteindre un petit barrage. De l'autre côté, un énorme lac artificiel nous attend. On peut même se baigner. D'autres amis cambodgiens, chauffeurs de tuktik pour la plupart, nous rejoignent pour ce jour de détente.

Nous nous calons sur des nattes à l'ombre. Le pique-nique se met en place. C'est surtout l'occasion de goûter de la grenouille pour la première fois de ma vie, n'ayant jamais eu ce plaisir en France. Pas grand-chose à grignoter sur la pauvre bête mais c'est plutôt bon. Je goûte également au crapaud farci aux épices. Et en bonus : 2 crickets grillés.

Nous partons ensuite en direction des rizières. Elles occupent le plat de la campagne alentour. Seuls quelques palmiers viennent perturber la ligne d'horizon.

Nous arrivons à une cahute au milieu de la plaine, au bout d'une piste en terre. Les scooters restent là. Nous traversons un canal boueux envahi de nénuphars avec une barque instable et finissons à pied à travers les champs à sec.

Voilà notre spot de pêche, un autre canal d'irrigation : 4 m de large et de l'eau jusqu'à la taille. Je me mets à l'eau pour observer la technique. L'astuce consiste à plier correctement le filet entre ses mains afin de bien le déployer pendant le lancer. Ma tentative n'est pas trop mauvaise : 4 petits poissons frétillent dans le filet.

Nous passons l'après-midi à déguster nos poissons au barbecue. Puis le soleil tombe sur les rizières. Il est temps de revenir vers la ville.

ADM - Siem Reap

Je passe la frontière avec le bus de nuit. 15h de trajet pour parcourir 500 km et 2h pour la paperasse du visa.

Je laisse le Vietnam pour entrer au Cambodge. Je laisse un ami breton pour en retrouver un autre. Laurent redécolle vers l'hiver alors que Jérémie est venu chercher quelques semaines d'été. Je le rejoins à Siem Reap, où il est avec deux autres compatriotes, Ludivine et Arnaud.

L'empire khmer a rayonné dans le coin pendant 6 siècles, à partir de l'an 802, lorsque Jayavarman II unifia les différents royaumes du Cambodge et fit un construire un premier temple. Ses différents successeurs ont suivit le pas en faisant construire de nouveaux temples. Toujours plus grands, toujours plus beaux.

Nous visitons les principaux vestiges conduits par Chang, notre chauffeur de tuktuk. Nous longeons les douves majestueuses d'Angkor Wat avant d'entrer dans la cité d'Angkor Thom. Dernière cité de l'empire construite après la mise à sac d'Angkor par les Cham, elle est fortifiée par 12 km de remparts, eux-mêmes entourés par des douves de 100 m de large. La cité comptait 1 million d'habitants!

Le Bayon, principal temple de la cité, impressionne avec ses 54 tours, une pour chacune des 54 provinces du royaume à l'époque. Chacune arbore 4 visages à l'image du souverain... qui surveille donc ces sujets aux 4 coins du royaume.

Nous arpentons les autres temples toute la journée. Certains sont encore envahis par la végétation. Des arbres gigantesques ont poussé de façon improbable. Un incroyable enchevêtrement de pierres et de racines pour le plus grand plaisir des yeux, le tout saupoudré de cars de touristes chinois pour le plus grand malheur des oreilles.

ADM - Ho Chi Minh Ville

Dernière étape vietnamienne, nous voilà à Ho Chi Minh City, autrefois dénommée Saigon. L'ancien nom est encore utilisé par la population locale.

La ville est en effervescence. Le taux de croissance est à 2 chiffres et les grues s'agitent pour construire de nouvelles tours et une première ligne de métro.

Nous profitons du restaurant au 24ème étage d'une de ces tours pour observer l'horizon et le coucher du soleil. Nous en profitons surtout pour nous"égarer" au 25ème étage, non aménagé. Une vue dégagée sur les 4 points cardinaux et la possibilité de s'asseoir au bord, les pieds pendouillant dans le vide. C'est pas le moment de trébucher. Flippant.

Nous visitons également le musée de la mémoire des guerres du Vietnam, autrefois nommé "musée des crimes de guerre américains". Le ton est donné.

On y apprend que la guerre d'Indochine menée par la France a été en partie financée par les États-Unis. Le conflit prend fin avec la prise de Dien Bien Phu en 1954 et l'indépendance du pays, après un siècle de domination française. Durant les années qui suivent, l'influence communiste d'un côté et américaine de l'autre va déchirer le pays.

Les États-Unis entrent officiellement en guerre au côté du Sud Vietnam après l'incident du golfe de Tonkin : des navires américains auraient été attaqués par l'armée vietnamienne. Cela s'avérera être une pure invention. Les États-Unis utilisent donc un mensonge comme prétexte pour déverser  hommes et matériel de guerre en masse. Comme en Irak quelques décennies plus tard!

Au plus fort d'un conflit qui s'enlise, plus d'un demi millions de militaires américains sont envoyés. Les vietcongs mènent une guerre d'usure et de guérilla dans la jungle : "attaquer l'ennemi en s'agrippant à sa ceinture". Privilégier le corps à corps afin d'éviter la puissance de feu adverse. Même l'illustre photo-journaliste Robert Cappa y perdra la vie, sautant sur une mine, lui qui avait survécu au débarquement du 6 juin 44.

Les populations civiles payent un lourd tribu. Soupçonnés de connivence avec les vietcongs, certains villages sont décimés par les soldats américains. Des millions de tonnes de bombes détruisent villes et campagnes. Le napalm brûle des milliers d'hectares de forêt. Le pire de tout : des millions de litres de produits chimiques, dont le tristement célèbre agent orange, ravagent le Vietnam, affectant la santé des soldats et surtout des habitants, sur plusieurs générations. Des photos qui font peur à voir... alors que les États-Unis refusent toujours de dédommager les victimes vietnamiennes.

ADM - Viet-congs

Pour savoir où aller au Vietnam, c'est simple : du Nord vers le Sud ou du Sud vers le Nord. Nous, c'est le Sud.

Des compagnies de bus proposent même des open ticket d'un mois pour le trajet Hanoï-Saigon avec arrêts au choix dans les différentes villes du pays. Ce sont des sleepings bus : 2 étages de couchettes, inconfortables pour toute personne au-dessus d'1m75. Adaptées au gabarit local.

Nous n'avons pas opté pour l'open ticket, tentant d'échapper aux couchettes pour des bus plus conventionnels. En vain. Les gares routières sont difficiles à trouver, et éclatées en différentes parties de la ville lorsqu'elles existent. Et surtout, la moitié du pays a l'air de toucher une commission si l'on monte dans ces bus.

C'est que les autochtones sont coriaces. Les décennies de résistance à l'envahisseur français, japonais ou aux "américains impérialistes" ont forgé un caractère en acier trempé aux héritiers d'Ho Chi Minh. Le tout puissant parti pseudo-communiste régnant sur le pays a également encouragé des pratiques douteuses : des prix jusqu'à dix fois supérieurs pour un étranger, à prestation égale.

Mais cette terre coincée entre les montagnes et la mer, cernée par deux grands bols de riz (la plaine du fleuve rouge au Nord et le delta du Mékong au Sud, grandes régions rizicoles) a beaucoup à offrir.


Nous nous arrêtons d'abord à Dong Hoi pour découvrir le parc national Phong Nha - Ke Bang. Récemment ouvert au public, il abrite des grottes immenses. L'expédition de 7 jours pour la grotte la plus haute du monde (210m) étant hors budget (3000 dollars!), nous nous rabattons sur deux autres grottes. La "paradise cave" et ses honorables 80m sous plafond et la "dark cave", transformée en spot d'aventure. On accède à cette dernière par une tyrolienne de 400m et la traversée d'une rivière souterraine avant de remonter une faille rocheuse, lampe frontale au casque, pour atteindre un bain de boue naturelle. Visqueuse, comme du chocolat mais moins sucrée. Se mettre dans la boue jusqu'au cou et flotter dans la mélasse est une expérience originale !

Nous descendons ensuite à Hué afin d'admirer les vestiges de la cité impériale, demeure des derniers empereurs viets. Les empereurs savaient s'amuser. Sur l'ensemble de la dynastie, seuls 3 d'entre-eux retravaillaient leurs dossiers le soir. Le premier parce qu'il n'aimait pas le caquetage de son harem. Le deuxième parce qu'il prenait sa tâche au sérieux. Le troisième parce qu'il était lent. La partie la mieux rénovée du palais est le terrain de tennis.

Puis vient Hoi An. Charmant port à la croisée des mondes. Terre cosmopolite dont l'ensablement de l'accès fluvial a limité le développement mais assuré la préservation. Ce sont aujourd'hui des flottes d'autocars qui accostent au bord de la floppée de bars et magasins.

Nous visitons également les vestiges de My Son, capitale du peuple Cham qui, après plusieurs siècles de résistance, s'est fait anéantir par son voisin viet. Vestiges est un bien grand mot pour ces tas de briques martyrisées par les B52 américains en 1969 en tant que base vietcong. La forêt alentours a également goûté de l'agent orange.

Nous les pavés, la plage. L'arrêt suivant est Nha Trang, station balnéaire... colonisée de russes et de chinois. Mais que font les mafias ?

ADM - Good morning Vietnam

Je n'aime pas atterrir dans un nouveau pays sous un ciel nuageux. C'est pourtant le cas lorsque j'arrive à Hanoï. C'est mauvais signe pour la météo. Le passage de la douane n'a jamais été aussi simple et rapide. Je n'ai même pas besoin de visa pour un séjour de moins de 15 jours. C'est bon signe pour le séjour.

Je retrouve Laurent, un ami breton, à l'aéroport. Il passe 15 jours en vacances au Vietnam. Après avoir envisagé de passer par le Laos et l'est de la Thaïlande pour rejoindre le Cambodge, je vais finalement descendre par le Vietnam jusqu'à Ho Chi Minh.

Nous découvrons d'abord Hanoï, avec ses rues très animées. Les tabourets en plastique envahissent les trottoirs et les verres de bière à 5 kD (20 centimes d'€) défilent à la nuit tombée.

Une échappée de deux jours sur la baie d'Halong nous plonge ensuite dans le tourisme de masse. Le ballet des agences est bien rodé. De la baie, nous voyons quelques rochers et pas mal de brume. De toute façon, on savait à quoi s'attendre.

L'endroit reste quand même magique et l'atmosphère particulière. La bonne ambiance régnant sur le bateau y est aussi pour quelque chose. Le kayak, la dégustation d'huitres fraîchement récoltées sous nos yeux et le plongeon depuis le toit du bateau apportent encore un petit plus.

ADM - La Thaïlande en images

Et voici le tour de la Thaïlande.

Une boulangerie francaise... pour une fois, le croissant est presque comme en hexagone.


Ah les pad thaï !


Koasan Road : Las Vegas made in Thailand ou Disney Land pour les grands.


Nous montons sur la terrasse du bar l'Amorosa pour profiter du coucher de soleil sur Wat Arun, à Bangkok

Avec Nat, notre guide, nous parcourons le marché en vue du déjeuner chez l'habitant.Ce marché a une particularité : il est traversé par une voie de chemin de fer. Il faut relever les étals à chaque passage du train !


Après la nuit chez l'habitant, nous nous prêtons au rituel de l'offrande matinale au moine du coin. Celui-ci fait sa tournée en barque ! Nat nous explique les étapes à suivre.


Nous traversons les plaines fertiles nourrissant tout le pays. Papa repère un élevage depuis la route, Nat et Han notre chauffeur improvisent un arrêt. L'homme nous laisse jeter un coup d'oeil à ses bêtes : des vaches brahmanes, élevées pour la viande.



Quand deux collègues du bout du monde se rencontrent, ils sont heureux, ils se comprennent d'un regard... par contre il faut le coup de pouce de la guide pour pouvoir dialoguer !
 

Mais à quoi pensent ces trois touristes devant un temple d'Ayutthaya, ancienne capitale du Siam.
- C'est beau !
- C'est haut !
- Cela sert à quoi ?


Nous nous incrustons dans une fête de village : nous dansons aux milieux de gais lurons rougis sous le soleil et l'alcool de riz !


Nous arrivons juste à temps pour profiter des couleurs du lac Phrayao à la tombée de la nuit.

 
Au boulot dans les plantations de thé !



Danse et chants traditionnels des ethnies montagnardes.
 

Nous visitons le temple blanc : oeuvre d'un artiste thaï un peu mégalo.

 

Il faut avoir les épaules et les jambes couvertes. Certains en profitent pour faire les zigotos !


Notre guide, Sam, nous montre comment le Firewood pine prend facilement feu, lors de notre trek dans le Ob Luang National Park, dans les environs de Chiang Mai.


   Un sommet de vaincu : 1750 m ! Le Doi Inthanon, le sommet du pays avec ses 2525 m, trône au loin.


Nous passons la nuit dans un village d'une tribu karen.


Nous sommes perdus dans l'épaisse couche de végétation qui complique fortement notre avancée !

ADM - Made in Thailand

Nous sommes dans le Nord-Nord du pays. Nous découvrons les montagnes et le Triangle d'Or. Une zone où les échanges internationaux sont légions, à coup de casinos chinois et de champs de pavot. Nous visitons d'ailleurs le musée Hall of Opium, très bien documenté. Commerce triangulaire Europe-Inde-Chine, guerres de l'Opium en Chine, ravages de cette substance illicite au Siam.

Nous terminons ensuite notre exploration guidée de la Thaïlande par un trek de 2 jours dans la jungle birmane ("le héros s'appelle Bob Morane"). C'est en fait plutôt les terres du peuple karen, une ethnie réparties dans des centaines de villages en Birmanie et en Thaïlande.

Nous suivons la trace de Sam, guide anglophone apprécié des franchouillards dont il parle un petit peu la langue. "C'est parti mon kiki". Via des sentiers escarpés à travers forêt et montagnes : son "potager". Il nous emmène jusqu'à un village karen où réside une partie de sa famille. Il nous montre tout un tas de plantes, nous délecte de goyave, ananas, fruit de la passion et macadamia. Il capture même un (petit) serpent en traversant une rizière. Il le relâche. Ce dernier se fait la malle sans demander son reste.

Nous dormons donc au village. L'occasion pour papa et maman de se rappeler les conditions de vie de leurs premières années. Même si ce n'est pas exactement la vie des fermes bretonnes des années 50, des similitudes existent et les souvenirs affluent. Travail aux champs, cuisine au feu de bois, pas de chauffage, pas d'électroménager, douche (ou plutôt toilette) avec une bassine... Les poules se baladent dans les ruelles de terres et les porcins tètent les mamelles de leur mère attachée sous les habitations sur pilotis.

La deuxième journée est un peu plus longue que prévu puisque la végétation, notamment les bambous, a envahi le chemin. Sam connait le chemin par coeur mais ne vient pas toujours régulièrement : 2 fois seulement cette année. La saison n'est pas bonne, les touristes sont plus rares. Cela fait près d'une heure que l'on galère dans les branches et l'épais tapis végétal sur des pentes bien raides. Nous avions demandé une rando facile... je n'attribuerai pas cet adjectif à ce trek. Tout le monde suit pourtant le rythme sans broncher alors que tous nos membres sont égratignés et nos chaussures remplies d'humus. Pendant ce temps, Sam se démène pour réouvrir la voie à coups de machette. Après 15 km dans la journée en 7h de marche, il était tout de même temps d'arriver avant que la fatigue, la jungle et la nuit ne l'emportent.

Cela nous a donné un avant-goût du trek préféré de Sam : il propose un trek de 7 jours en mode survie dans la jungle. Une machette pour tracer sa voie, chasse et pêche pour se nourrir et un hamac pour dormir. L'aventure est tentante... même si tout le monde n'est pas candidat.

La fin du séjour se passe à Phuket, au Sud : les pieds dans l'eau, entre piscine, plage et découverte de l'île. Tout n'est pas souillé malgré Patong et sa faune nocturne ou les touristes grassouillets s'enfilant des bières toute la journée... il y a aussi de magnifiques plages comme Kamala ou Surin et Phuket-ville affiche un charme certain avec ses maisons de style sino-portugais.

Et pourtant les vacances prennent fin. Enfin, si Sandra doit retourner au boulot, papa et maman vont reprendre leur nouvelle vie de jeunes retraités et moi je m'envole pour ma prochaine étape...

ADM - Sawadee pee maï 2016 !

Bonne année 2016 !

C'est depuis les hauteurs du Nord de la Thaïlande que je vous souhaite, en famille, une heureuse nouvelle année, pleine de bons moments et de superbes aventures !

Entre les rizières, les cultures d'ananas, les plantations de thé, les arbres à litchi et les terrains de camping (nouvelle mode chez les thaïs), nous passons les fêtes en shorts et au chaud. Nous nous sommes pourtant élevés de plusieurs centaines de mètres... le sommet du pays, le Doï Inthanon, n'est pas loin avec ses 2565 m. Cela me rappelle la virée en scooter faite dans la région trois ans plus tôt. Cette fois-ci, ce n'est pas la saison des litchis... dommage !

J'en profite pour demander à Nat si elle a déjà vu la neige : oui ! Où ça ? Lui demandais-je naïvement... "dans le frigo !"