Epilogue - Une page se tourne...

"Le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page"

Une page se tourne...

Ce fût donc le retour au bercail en décembre 2011. Un boulot, la capitale. Finie la vie étudiante, fini le voyage au long cours, fini l'exotisme. Pas toujours évident de se mettre dans le bain, ou dans le moule si l'on veut, après avoir autant crapahuté et profité. Mon sac ne comprends pas ce qui se passe !

Sur les traces des méchants conquistadores, des mayas ou des chercheurs d'or.
A pied, en bus ou au volant de 3 tonnes d'acier.
En mangeant des hamburgers, des salchipapas ou des tacos.
En sirotant des jus de fruits, du coca ou de l'eau de riz
Pendant ces 2 ans et demi, j'ai bien usé mes semelles. J'ai eu quelques bonnes galères entre le statut de réfugié près du Machu Picchu, le racket dans ma rue au Brésil ou les pannes du van au Nicaragua. Mais au final, ce sont des expériences inoubliables. J'ai rencontré des gens des quatre coins du globe, j'ai appris une langue, voire deux, j'ai découvert que le monde est petit et grand à la fois.

Brésil, Bolivie, Chili, Pérou, Argentine, Paraguay, Uruguay, Équateur, Colombie, Panama, Costa Rica, Nicaragua, Honduras, Salvador, Guatemala, Mexique, USA. Des milliers de kilomètres et peut-être autant de piqûres de moustiques ! Maintenant, je connais tout de même un bout de ce continent. Il y en a d'autres. Les envies de tour du monde me trottent autant dans la tête que moi j'ai trotté dans les Amériques. Je partais aussi à São Paulo pour voyager. Je voulais l'avoir et je l'ai eue.


En attendant le prochain voyage, les envies débordent ! Je commence par continuer à découvrir mon premier continent, l'Europe, mais les autres y passeront d'une manière ou d'une autre ! En route pour de nouvelles aventures...

Jour 167 - Retour au bercail

On se réveille tranquillement. On déserte l'auberge, en omettant de préciser que Yann a perdu sa clé magnétique. On passe au restau chinois pour se remplir l'estomac avant de rejoindre JFK. L'aéroport, pas le président qui lui est parti il y a longtemps.

On a plus beaucoup de dollars pour payer la navette interne dans l'aéroport. Comme on a un peu de temps, on part à pied sur les voies rapides pour rejoindre notre terminal. Le 7, sur 8 ! C'est presque le plus loin évidemment.

Arrivés au terminal, on a encore 10 dollars pour acheter un dernier burger entre nous 2. Les pièces qui restent resteront en souvenir. Nous embarquons ensuite à la nuit tombée. Les écrans à chaque sièges sont bien, avec plein de films à regarder, il y a même des séries, donc le voyage passe vite.

On survole le Canada, frôle le Groenland et faisons escale à Reikjavik. En effet, la compagnie est IcelandAir. Là, on se regarde avec Yann: mais pourquoi on a pas pris 2 ou 3 jours pour visiter l'Islande ??!! On y a pas pensé tout simplement. C'est dommage, mais on se dit que c'est l'hiver, qu'il fait extrêmement froid, alors peut-être qu'on a bien fait finalement (on se console comme on peut).

Après 3h30 d'escale au pays des "scheukeuflük" (on comprend rien à leur langue, tous les mots ressemblent à une onomatopée), nous redécollons pour le continent. Nous quittons ce pays de 300 000 vikings, dont 60% vivent dans la capitale. Cette fois-ci, nous rasons l’Écosse, traversons l'Angleterre et la Manche. J'aperçois les côtes françaises.

Je remets les pieds en France ce 15 décembre 2012. Et pour un petit moment a priori. A Charles de Gaulle, tout se passe bien. Nos bagages sont là. Une fois pris le billet de train et la carte 12-25, nous voilà dans ce bon vieux TGV. Le jambon-beurre est à 4€ ! Bienvenu dans la réalité, c'est fini les salgados à 2 reais ou les salchipapas pour quelques pesos.

Je m'endors tranquillement... pour me faire réveiller pour le classique contrôle de billet. Un changement de train à Rennes, et voici Vannes vers 19h... des villes moins exotiques que Ilheus, Puerto Madryn ou Flores.

Papa et maman m'attendent le sourire aux lèvres, "ah on ne te reconnais même pas !" s'amusent-ils. J'ai le droit à de bonnes crêpes pour le dîner. Je m'y attendais :)

Jour 166 - Bronx

Dernier jour entier avant le retour définitif en France. Nous décidons de découvrir le Bronx. Nous partons à pied, une nouvelle fois, ce qui nous permet de traverser l'université de Columbia et de faire un peu d'Internet sur les ordinateurs en libre-service dans les couloirs.

Nous passons ensuite Harlem. Le quartier ne semble pas tellement différent mis à part qu'il y a exclusivement des personnes noires de peau. Nous passons un pont, un passons près du Yankee Stadium, le stade de baseball.

Sinon le quartier n'a pas l'air génial. On décide de prendre le métro pour revenir sur Manhattan. Un latino braille comme un chien sur sa copine. Elle s'est assise et lui a pris la place où il souhaitait s'asseoir... "You have to learn how to talk to me" (= tu dois apprendre à me parler"). Ils ont une poussette avec une bébé. Le type est un tocard. Cela met une mauvaise ambiance dans la rame de métro.

Nous allons ensuite au musée d'histoire naturelle pour passer le temps. Comme au Metropoltan Museum, on peut donner ce que l'on veut : ce sera un euro. Une foultitude de salles nous attendent, avec entre autres, le squelette de Lucy, le fossile le plus vieux que l'on est retrouvé, des météorites, dont une de 34 tonnes d'acier, un morceau de sequoia géants, des squelettes géants de dinosaures et j'en passe.

De retour à l'auberge, on discute une dernière fois avec nos collègues brésiliens et d'autres personnes à l'auberge. Du catch passe à la TV. Notre dernière nuit de voyage approche.

Jour 165 - This is New York grit

On commence par l'exposition "Bodies" à Manhattan. Elle était passée à São Paulo mais je n'avais pas eu l'occasion d'y aller, mais j'en avais entendu du bien : elle présente des corps disséqués et grâce à un procédé appelé plastination, les tissus sont conservés.

La plastination consiste à remplacer les liquides organiques des tissus biologiques par du silicone. Le résultat est assez bluffant. Les corps sont présentés sous différentes positions, certains sont coupé en deux dans la longueur, d'autres ont les organes visibles, d'autres seulement la peau a été enlevée. On peut donc observer la machine humaine sous tous les angles. Au programme entre autres : un squelette, des fœtus, des muscles éclatés, un corps de muscles qui regarde le corps formé... par ses propres os (!), un système nerveux, un système digestif, un corps découpé en tranches. On y apprend qu'il faut 3500 calories de plus que la ration quotidienne pour peser 1 pound (0,5 kilo) de plus.

L'entrée coût tout de même plus de 23 dollars ! Je dois avouer qu'on y a réfléchi à deux fois, mais elle est effectivement très intéressante. La même expo a été interdite en France, une polémique ayant éclatée sur l'origine des corps... probablement des condamnés à mort chinois...

A la fin de l'expo, on peut également se faire un rapide check-up santé : ma tension est bonne, 99% d'oxygénation du sang, 18% de masse graisseuse et 69,3 kilos !

On prend ensuite le métro pour Times Square acheter quelques souvenirs. Je tombe sur un sénégalais qui parle français et vend des affiches dans la rue. Il profite de mon écoute pour bien critiquer la France, lui ayant vécu deux ans à Paris.

On va ensuite découvrir la High Line. C'est une ancienne voie ferrée qui a été réaménagée en parc. La promenade entre les buildings est sympa.

Ensuite, nous retournons au Madison Square Garden. On s'est motivé pour aller voir un match de hockey. Un gars en vend au noir...mais on se méfie. Au guichet, les places les moins chères sont à 50 dollars plus les taxes, et il n'y en a plus, pas même à 70 dollars... il reste seulement à 100 dollars. Tant pis, on retourne voir le mec qui vend ses places sous le manteau : 80 les deux, on croise les doigts pour pas se faire avoir. Un supporter des New York Rangers, l'équipe locale, vient même voir pour vérifier que le gars vend bien de vrais billets, et ils en ont l'air. Sympa.

Allez, on entre dans l'arène. Nos places sont tout en haut avec une vue obstruée par un élément de la structure ! Mais qui sont les clampins qui conçoivent des endroits comme ça ? Heureusement, tous les sièges ne sont pas pris, alors on en profite pour aller ailleurs, un endroit où l'on voit le terrain en entier. Pendant ce temps, les joueurs s'échauffent sur la glace.

Le match est en trois période de 20 minutes, mais de nombreuses pauses l'arrêtent. Le surplus de glace est enlevé à la pelle. Le jeu est physique, épaules contre épaules, coups dans les jambes, plaquage contre les vitres. Les joueurs sont à l'aise sur leurs patins, et ils ont plutôt intérêt à l'être. Les Florida Panters se font tout de même dominés: 2-1 à la fin de la première période.

Entre chaque période, la glace est refaite par une balayeuse. Et puis il y a des animations. La première: ce sont les équipes d'enfants qui s'affrontent. Durant le deuxième intervalle, un gars joue pour gagner une voiture: il doit marquer trois buts à trois distances différentes. Pour la plus éloignée, un carton avec seulement un mini-trou est placé devant la cage. Évidemment, il n'y arrive pas, la voiture repart !

Un système de pénalité permet d'exclure un joueur pendant 2 ou 4 minutes. Durant le match, il y a même une bagarre qui éclate entre deux joueurs. Ni les coéquipiers, ni les arbitres n'interviennent, cela fait partie du jeu. Le public exulte et encourage son champion  Rangers ! Finalement, les arbitres sortent les deux joueurs, pénalité de 4 minutes !

Les Rangers gagnent le match tranquillement, en terminant avec un score de 6 à 1. Nous, nous rentrons à pied... une longue route, mais le 7-eleven nous attend.