Até mais

Allez, dans quelques minutes je m'en vais pour l'aéroport.

Cela va sans doute entraîner une inactivité de plus d'un mois de ce "super blaugue", désolé pour les fans (s'il y en a!), mais je reviendrai pour la saison 2!

A bientôt!

J+336

Demain, un nouvel avion m'attend!

Retour au pays après un dernier devoir au matin. Hop, je repasse au-dessus de l'Atlantique pour atterrir à Orly, passer 2 jours dans la capitale, faire un saut à Nantes (notamment pour réaliser la soutenance de mon stage d'un an d'âge)... et puis je serai à la maison!

Mais avant de partir, il faut prévoir un petit peu le retour. Alors aujourd'hui, je suis allé passé un test pour obtenir un stage. Nous étions 3 candidats, mais il va y avoir d'autres sessions. Cela a commencé par une trentaine de questions de raisonnement/mathématiques, certaines faciles, d'autres faisables et quelques unes assez étranges:

"2 voisins se rencontrent:
-Tiens, cela fait longtemps que l'on ne s'est pas vus!
-Ah oui, qu'est-ce que tu deviens?
-J'ai eu 3 filles, tu savais?
-Oh, elles ont quel âge?
-Le produit de leurs âges fait 36. Et la somme fait le numéro de notre maison.
-Hum, mais je ne peux pas être sûr...
-Alors, si je te dit que la plus vieille fait du piano!

Maintenant, il ne peux plus avoir de doute sur l'âge des filles. Quel âge ont-elles?"

Si quelqu'un a la soluce...!

A la suite, 50 minutes de rédaction, en anglais et en portugais, sans limite de mots, juste un intitulé comme point de départ. Côté english: "Ham and eggs: A day's work for a chicken, a lifetime commitment for a pig" (jambon et oeufs: un jour de travail pour une poule, l'engagement d'une vie pour un cochon)... hum hum... Côté português: "O cerceamento das liberdades individuais numa ameaça terrorista iminente" (la suppression des libertés individuelles lors d'une menace terroriste iminente).

Puis cet après-midi, c'était jogo do Brasil pour les huitièmes de finale de la Coupe du Monde. Des rues désertées, des pétards qui claquent, des millions de télévisions branchées sur la même chaîne et 1, et 2, et 3-0...!! Pour le Brésil cette fois.

Le Brésil est en quart, mais je verrai les matchs en France maintenant.

PS: Bon j'ai trouvé la solution de l'énigme... mais on m'a soufflé l'astuce! Saurez-vous trouver tout seul?!

Engagez-vous, rengagez-vous

Cela fait bientôt un an de Brésil et je vais bientôt attaquer le deuxième. Mais pour pouvoir rester chez les brasileiros, c'est comme partout, il faut être en règle. J'ai donc du faire prolonger mon Visa étudiant pour un an de plus.

Je le savais dès le début, mais n'y pensais plus vraiment, tellement content d'en avoir fini avec les démarches administratives! Mais l'affaire est revenu sur le tapis quand d'autres étudiants français, arrivés quelques moi avant moi m'en ont parlé: il faut prolonger le Visa... et il y a une date limite... Et une amende de R$350 (160€) en cas de retard. Alors il a fallu commencer à s'inquiéter. Surtout que je connais plusieurs personnes qui ont eu l'amende... dont un qui a tellement de retard qu'il va peut être devoir revenir en France, juste pour refaire une demande de Visa... chose qu'il n'avait pas prévu du tout...

Pour obtenir le sésame, il faut plusieurs papiers, notamment des photocopies de documents comme le passeport (photocopies de toutes les pages, même les pages blanches), la preuve des études au Brésil, un papier de notre banque prouvant que l'on peut subvenir à nos besoins... papier à faire traduire en portugais par un traducteur agréé. Tout cela doit être authentifier, il faut donc se rendre dans un cartorio, pour obtenir un joli tampon prouvant que la photocopie est une vraie photocopie de l'original... Il faut également imprimé un formulaire pour passer à la banque et règler une taxe de R$67.

Une fois tout ça, direction la Policia Federal dans le quartier de Lapa. Ce bâtiment peut devenir un cauchemar pour tout étranger. Des files d'attente qui portent bien leur nom, des étapes à suivre incompréhensibles, des fonctionnaires qui vous disent, après une demi-journée passée à poireauter: ah "il y a un problème avec ce papier" ou tout simplement "on ferme, revenez demain"...

Mais heureusement aujourd'hui, je n'ai eu qu'un formulaire à remplir en donnant tous mes papiers avec mon passeport et une heure après, un fonctionnaire m'appelle. Il me délivre ma carte de RNE, c'est une sorte de carte d'identité pour étranger. Mon RNE, j'en ai fait la demande à mon arrivée et avait eu le numéro correspondant, mais la carte ne vient qu'après, je pense qu'elle était prête en décembre. Cette nouvelle carte est bien jolie mais n'est valide que jusque fin juillet...

Toujours est-il que moi je venais pour mon Visa... je ne savais même pas qu'ils allaient me donner cette carte. Petite incompréhension: et mon passeport? En fait, il faut aller faire une photocopie de la nouvelle carte. En gros, ils viennent de délivrer une carte qui ne va être valide qu'un mois et ils en veulent une photocopie, ils ne doivent pas avoir de photocopieur sous la main... Il faut alors se rendre au xerox (= magasin où l'on fait des photocopies) de l'autre côté de la rue. En échange de cette photocopie, je retrouve mon passeport avec une page tamponnée en plus.

Dans environ 90 jours, je devrais aller vérifier si mon nom est apparu sur le journal officiel du ministère de la Justice et retourner à la Policia Federal retirer je ne sais quoi. Toujours est-il que je vais pourvoir sortir et surtout re-rentrer au Brésil tranquillement pour les vacances de juillet...

J'espère que les températures dans l'hexagone sont adequates à la saison, parce qu'ici, il y a eu une bonne période de froid, qui va peut-être revenir d'ailleurs, mais depuis quelques jours, les températures sont remontées. Pour le premier jour d'hiver, on a largement dépassé les 25°C! Dans environ une semaine maintenant, je serais en été en France! Il va déjà falloir que je refasse ma valise. 11 mois cela passe vite, très vite finalement.

Rumo ao hexa

Pendant que les joueurs de notre équipe nationale font les clowns, la Seleção brésilienne se qualifie pour les huitièmes de finale. Ils sont en route pour tenter d'atteindre leur précieux objectif: hexacampião, c'est-à-dire 6 fois champions, gagner une sixième Coupe du Monde pour leur pays et rajouter une étoile sur leur maillot.

C'est un objectif bien naturel et très important pour les brésiliens. Les "rumo ao hexa" (= vers la sixième) fleurissent un peu partout, que ce soit dans les publicités ou à la peinture sur le bitume des rues de São Paulo.

Les jours de match sont des jours de fêtes pour les brésiliens. Pour les matchs, les entreprises ferment plus tôt, le pays s'arrête et quasiment tous se placent devant leurs télévisions. Le premier match du Brésil, contre la Corée du Nord, je l'ai regardé sur un écran géant installé pour l'occasion à l'école. R$19000 de budget pour la journée (installation, location de l'écran...), mais rien n'est trop pour le Copa. Une foule d'étudiants de l'USP s'est massée devant l'écran pour venir soutenir leurs compatriotes en Afrique du Sud et frémir à chaque occasion brésilienne.

La première mi-temps est décevante, les brésiliens sont un peu irrités. Toujours 0x0, l'équipe étant tenue en échec par les Coréens surprenants. Mais le but de Maicon, une magnifique frappe dans un angle impossible, libère les Auriverdes et le public dans tout le pays. A chaque but, il y a des feux d'artifice. Le Brésil s'impose finalement 2x1.

Puis est venu le deuxième match de la France. Une belle démonstration de n'importe quoi, entre des joueurs qui ne courent pas, semblent faire plus de passes aux mexicains et n'arrivent pas à jouer en équipe. La sanction tombe: 2x0 pour le Mexique... la honte pour les français... c'est encore pire de vivre cela à l'étranger! A la fin du match, un ami français reçoit un texto d'un brésilien: "tu veux un tacos?". La qualification, pourtant mathématiquement possible, semble une réalité bien improbable.

Il y a quelques brésiliens qui se moquent, d'autres qui compatissent. Le lendemain, j'avais un devoir. Le prof passe dans les rangs pour faire signer la liste de présence, arrivé à ma table il me dit: "dommage" (et il me le dit en français). Sur le coup, je ne comprends pas... il parle de mon devoir? Je l'ai raté? J'ai écrit une connerie?! Mais je viens de commencer depuis 10 minutes! Je lui demande de quoi il parle: il me répond:
- Pour le foot!
Ah d'accord...! Je lui réponds:
- Acabou para a gente (= c'est fini pour nous maintenant)
- Talvez não (= peut-être pas)!

Mais la France a continué à faire n'importe quoi. La seule chose à faire s'est de sauver l'honneur! Le Brésil, lui, a continué sur sa lancée en battant la Côte-d'Ivoire aujourd'hui 3x1, dont un but marqué grâce à deux contrôles avec la main successifs du brésilien Luis Fabiano (numéro 9, à gauche sur la photo, aux côtés de Elano qui a déjà inscrits 2 buts dans cette Coupe du Monde). A l'instar de la Mano de Deus de Maradona, ou la main de Thierry Henry qualifiant la France face à l'Irlande pour ce mondial, le Brésil aussi confond parfois football et basket.

Rodízio

En ces temps de grève qui perdure à l'université, le bandejão manque cruellement mais, que voulez-vous...

Oui je précise, cela fait bientôt 2 mois de grève. Elle pourrait être surnommée "a greve da Copa" (= la grève de la Coupe du Monde), puisque c'est tout de même plus sympa de ne pas travailler de la journée pour pouvoir assister aux matchs en toute sérénité. Les salariés de l'université l'ont bien compris. Ils ont déjà fait le coup il y a 4 ans.

Heureusement il y a évidemment d'autres solutions pour se sustenter. Les restaurants au kilo et les rodizios en font partie.

Le principe du restaurant au kilo est simple: tu prends une assiette vide, tu te sers au buffet, tu pèses l'assiette et le prix est fonction du poids affiché. Suivant l'établissement, il y a plus ou moins de choix mais vous trouverez toujours au minimum du riz, des feijão, une sorte de viande et des pâtes. Cela coûte dans les R$12 le kilo, pour le moins cher que je connaisse, rencontré à Salvador lors de ma première venue au Brésil... qui n'existait plus l'année précédente. Mais en général, les prix tournent autour de 18 ou R$20 le kilo.

Un autre concept qui n'existe pas en France: le rodizio. Le terme fait allusion à quelque chose qui tourne. En effet, c'est la nourriture qui vient tourner autour du client. Il y a la version rodizio de pizza et la version pour la viande, la churrascaria. Vous restez assis et plusieurs serveurs se faufilent entre les tables, une pizza ou un gros morceau de viande dans les mains, ils viennent vous voir, vous leur dites si vous voulez un bout de ce qu'ils proposent et le tour est joué.

Dans la version pizza, le serveur déposera une part dans votre assiette. A la churrascaria, il sortira un bon couteau bien tranchant et découpera, à votre convenance, la pièce de viande enfilée sur une broche, et vous rattraperez le pedaço de viande (= le morceau de viande) avant qu'il ne tombe avec une pince. Ensuite... vous pouvez vous régalez!

Je ne suis allé qu'une seule fois dans une churrascaria, mais j'ai renouvelé l'expérience pour les pizzas. La première fois, c'était à Rio de Janeiro, lors de ma première venue au Brésil également. Après avoir bien mangé, j'avais eu la grande surprise de voir des pizzas sucrées faire leur apparation: fraise, chocolat, ananas, banane... un régal! La dernière fois, c'était le week-end dernier.

Le signe d'un bon rodizio? Etre content d'avoir un léger mal de ventre en se levant de table!

A Copa do Mundo!!!

Vous n'êtes pas sans savoir que la Coupe du Monde de football a débuté aujourd'hui en Afrique du Sud. Vous n'êtes pas sans savoir nan plus que le ballon rond est le sport national au Brésil.

Alors le pays se met au "verde e amarelo", c'est-à-dire jaune et vert, les couleurs de la Seleção, l'équipe nationale. Les magasins vendent drapeaux et toutes autres bricoles tant qu'il y a du jaune et du vert dessus. Une pub sur deux fait référence au football et tout le monde est soudé, surtout Skol, première marque de bière partenaire officiel de l'équipe brésilienne, se moquant gentiment des argentins voisins dans les publicités, amis détestés mais ennemis respectés.

Et à l'école, il y a différents foyers. On peut y jouer au baby, billard... et regarder les matchs sur un grand écran! J'y étais aujourd'hui pour regarder le premier match de l'équipe de France...

Grosse pression, la France doit faire ses preuves dans cette coupe. Et pis surtout, si notre équipe est nulle, les brésiliens vont bien se moquer de nous, pauvres petits français.

Alors dès le départ (vu qu'on était plusieurs français présents), on s'impose: on chante la Marseillaise à haute voix! Et puis, c'est parti... Les brésiliens chantent en faveur des urugayens avec un grand sourire aux lèvres en nous regardant, c'est de bonne guère. Zidane est encore dans leurs esprits. Oui, mais Zizou n'est plus sur le terrain, allez les bleus! Il faut marquer!

Mais 2 mi-temps plus tard, aucun but au compteur. France-Uruguay se termine en 0-0... En espérant que le reste de la Coupe du Monde soit plus encourageant, sinon nos collègues brésiliens vont sourire plus longtemps que nous.

Tchou tchou

Le petit train...

Euh... oui... d'accord... mais pourquoi je parle de train?

Et bien à cause de mon TF, dont je vous ai déjà brièvement parlé, mon Trabalho de Formatura: un travail à effectuer en groupe, sur un an. Mon sujet: la restructuration d'une station de train de la CPTM (l'équivalent du RER).

Ce qui est bien dans ce projet, c'est que l'on a un orientador, c'est-à-dire un prof qui nous suit et nous encadre tout au long de l'évolution du projet. C'est un prof de Poli et comme beaucoup de prof de Poli, il est bien implanté dans le monde professionnel, lui-même travaillant en entreprise. Il peut donc nous faire rencontrer des gens qui peuvent nous filer un coup de main et nous ouvrir quelques portes. C'est surtout là que c'est intéressant.

Nous avons eu le droit à une première réunion dans les bureaux de son entreprise pour rencontrer quelques uns de ses collègues. Je ne sais pas trop comment décrire cela, mais c'était classe. Par exemple, pour chacun de nous, un verre d'eau était positionné sur la table, et en plus, une employée nous amène un café. Voilà, normal. Comme ci tous les jours, à ma pause, il y a quelqu'un qui rentre sans déranger, m'apporte un café et repart: normal, c'est son boulot!

Avec une des personnes de la réunion précédente, Gustavo, un architecte, nous avons ensuite visiter une gare, actuellement en travaux, sur laquelle va porter notre étude: la gare Calmon Viana, dans la grande banlieue de SP. L'occasion de voir une belle illustration de petits problèmes qu'il peut y avoir au Brésil. Sur la photo de gauche, la passerelle bleue vient d'être construite. Celle-ci remplace la passerelle provisoire que vous pouvez voir en arrière-plan. La passerelle provisoire, ne respectant pas les règles élémentaires de sécurité, une sorte d'échafaudage en acier et des planches de bois pour les marches, a été construite il y a... 20 ans! On peut dire que c'est du provisoire qui dure.

Avec l'ancienne passerelle, des bouchons se créent dans la gare à l'heure de pointe: il y a la queue (jusqu'à 30 minutes!) pour passer de l'autre côté des rails. Sinon, il y a aussi le fait qu'ils viennent d'installer une grille autour de la gare, qu'il va falloir détruire sur une dizaine de mètres, parce qu'ils avaient oublié que va être construit un local technique à cet emplacement. Le pompon, c'est que d'ici quelques années, une nouvelle gare sera vraisemblablement construite pour faire face à l'augmentation du volume de passagers... et les travaux actuels, poubelle? Faut croire.

Mais nous avons aussi eu le droit à une autre visite, cette fois-ci au coeur de la CPTM: le Centre de Contrôle Operationel (CCO). Accueillis par 3 ou 4 bonshommes, nous passons une porte au fond de la gare Roosevelt, en centre-ville. D'abord, la présentation de la CPTM pendant 1/2 heure dans une salle de projection, c'est cadeau. Ensuite, nous passons au CCO: une grande salle en arc de cercle, avec sur le mur principal, toute les lignes de train de la compagnie, des petits traits qui clignotent représentant les trains en mouvement et des bonshommes qui s'affairent devant. Ensuite, nous passons au Centre de Sécurité: une quinzaine de personnes surveillant leurs écrans, où s'affichent les bandes de toutes les caméras disposées dans toutes les gares CPTM de la ville. Suivant le point de vue, je me sentais soit dans un film de James Bond, soit dans un épisode de C'est pas sorcier.

Nous nous sommes ensuite rendu en train dans une autre gare pour observer quelques équipements comme une salle d'aiguillage. Tant qu'à faire le voyage en train, nous l'avons fait à l'avant de la cabine. Sur la photo de droite, c'est moi qui pilote... (enfin nan, mais je fais le voyage à côté du chauffeur, c'est déjà bien!).

Pour l'anecdote, en rentrant chez moi après cette visite, j'ai eu l'occasion d'emprunter la ligne 4 du metro, la linha Amarelo (= la ligne Jaune), le jour de son ouverture au public, sur le premier tronçon ouvert entre l'avenida Paulista et l'avenida Faria Lima (journée à thème: transport sur rails!). Cette ligne possède des portes sur les quais et fonctionne sans chauffeur.

Il faut aussi savoir que les transports à SP sont en pleine Expansão (= expansion). Ceci représente les investissements massifs (21 milliards de reais) effectués dans les transports de la région métropolitaine ces dernières années, notamment pour le metrô et la CPTM.

L'argent au Brésil, quand on veut, on en trouve...