Feriadão

Vendredi soir, l'aube d'un grand week-end se profile: le feriadão (= le "gros jours fériés") du jour de l'indépendance du Brésil, du 7 septembre 1822. Ce jour tombant le mardi, une partie du pays fait le pont et il n'y a pas cours de la semaine (dans l'état de SP).

Alors je peux partir en vacances! Oui, mais où? La plage à Florianopolis dans le Sud... nan, trop froid en ce moment. La plage à Ubatuba dans l'état de SP... nan, de la pluie est annoncée. La capitale Brasilia... nan plus. Les rivières et cascades de Bonito... nan, un peu loin. Vitória et l'état de l'Espirito Santo, au Nord de Rio... hum pourquoi pas, alors c'est parti!

Je pars donc pour la gare routière de Tiété avec Yann, prendre une des toutes dernières places du jour en direction de Vitória (14h, R$120=50€). Une fois dans le car, il faut évidemment que mon voisin soit un gros balèze piétinant mon espace, m'empêchant de m'endormir sereinement. Mes quelques coups de coude n'y changeront rien. Heureusement, au bout de quelques heures, je m'aperçois qu'il reste de la place tout au fond du car. Je suis beaucoup mieux, malgré la présence des toilettes et de l'odeur s'en échappant dès qu'un passager ouvre la porte (l'odeur se fortifiant tout au long du voyage!).

Toute la nuit, je dors, me réveille, me rendors, rêve d'être au volant d'une voiture, dévalant une route sinueuse et cabossée... ce qui est en fait plus moins vrai! En effet, je me réveille alors que le car enchaîne à toute allure les courbes d'une route à l'asphalte déglingué. Régulièrement, le car marque un arrêt dans d'immenses "stations service" où tout est prévu pour se restaurer (avec les prix élevés qui vont avec!).

Puis, un peu avant 6h du matin, lors du lever du soleil, je reconnais au loin Rio de Janeiro et ses morros. Nous traversons la baia de Guanabara par le pont de Niterói et laissons quelques pétroliers et palteformes pétrolières faire mouillage au large de la ville carioca se réveillant de l'autre côté de la baie.


Le jour est maintenant bien installé et je peux pratiquer mon activité préférée des voyages en bus: regarder par la fenêtre. Je vois des plantations de canne à sucre, de timides champs de maïs, d'autres champs qui ont l'aire en friche, des caféiers, des bananeraies. Entre Rio et Vitória, il y a également de nombreuses fazendas (=fermes), pas vraiment la petite métairie de Papa et Maman (!) mais plutôt style ranch américain avec leurs barrières entourant la propriété comprenant la longue route d'accès et le porche à l'entrée.


Trois états parcourus (São Paulo, Rio de Janeiro et Espirito Santo) et près d'un milliers de kilomètres plus tard, nous arrivons à Vitória, avec du retard sur l'horaire prévu, bouchons de gros weekend obligent. Avec Yann, nous nous dirigeons vers la plage en bus afin de trouver un logement sympa pour la nuit... en vain, malgré mes demandes de renseignements aux autochtones. Nous revenons vers le centre et trouvons un hôtel pour 30R$ la nuit chacun, avec douche "hi-tec" (!) et miroir... ô mon beau miroir. Je vous laisse juger!

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