L'agriculture brésilienne

A l'occasion d'un article que je viens de lire et pour répondre un peu mieux à Papa et Maman sur l'agriculture au Brésil, je me suis un peu penché sur la question.

Avec 25% du PIB et 1/3 des emplois (environ 26 millions d'emplois et 5,2 millions d'exploitations en 2006), le secteur de l'agroalimentaire est un poids lourd dans l'économie brésilienne. Plus de 40% (près de 65 milliards de dollars en 2009) des exportations du pays sont des produits agricoles. Le pays est autosuffisant et se présente comme un des plus gros exportateurs mondiaux pour de nombreux produits, comme le sucre (1er), le soja (2ème), le café (1er), la viande (3ème), les oranges (1er), le bois... et le poulet brésilien concurrence fortement son semblable breton à travers le monde...

La canne à sucre et les oranges sont surtout cultivées dans l'état de São Paulo, le café dans l'état du Minas Gerais un peu plus au Nord, le cacau quasi exclusivement à Bahia, encore plus au Nord. On trouve du soja et du maïs dans les états du Centre-Ouest et du Sud (Mato Grosso, Paraná, Rio Grande do Sul). Pour du blé, il faut chercher au Sud, pour le riz ce sera dans le Rio Grande do Sul principalement et tout au Nord du pays. Le coton se répartie dans les états entre Bahia et le Paraná.

Mais cette agriculture est très gourmande en engrais, dont une grande partie est importée. De plus, le développement de l'agro-industrie est limité par des infrastructures (routes, ports) en mauvais état ou inadaptées, compremettant la compétitivité à l'international. Le pays doit en plus faire face à quelques désagréments, comme des surtaxes à l'exportation, comme pour les oranges vers les Etats-Unis. Mais la main-d'oeuvre reste bon marché et les immenses étendues de terre demeure de gros avantages. A noter que même de nos jours, il n'est pas rare de rencontrer des cas d'esclavage au Brésil, des paysans pauvres ou sans terre étant parfois exploités par de gros propriétaires terriens peu scrupuleux.

De plus, en défrichant de nouvelles terres, le Brésil peut encore augmenter sa production. L'Amazonie et d'autres forêts en ont fait les frais. De nouveaux axes routiers ont permis de coloniser les cerrados (savane arborée) du Centre-Ouest, où l'élevage intensif, les cultures du riz et du soja se sont développés. Ce type de pratique fait malheureusement apparaître d'énormes problèmes d'érosion des sols.

Avec des terres et de l'eau en abondance, et un climat tropical permettant jusqu'à 3 récoltes par an, l'agriculture brésilienne réussit et a un bel avenir devant elle, sans compter la recherche agronomique très active, avec notamment la création de l'Embrapa en 1973, un organisme public de recherche agronomique, qui a permis d'améliorer la productivité de sols pauvres.

Brésil, futur grenier de la planète?

Second tour

Bientôt le suspense sera terminé pour les élections présidentielles! Qui de Dilma ou de Serra va remporter le ticket pour le palais du Planalto à Brasilia?

En tout cas, le débat est bien pauvre entre les deux protagonistes, qui mènent un combat autour de la question de l'avortement afin de récupérer les voies des évangélistes. Ceci au détriment des vraies questions importantes pour l'avenir du Brésil et des brésiliens.

Fin de tout cela ce dimanche. Moi je préfère partir à la plage :)

Explications

En effet, j'ai un stage. Retour sur les évènements de ces derniers mois.

Tout commence au semestre dernier (oui c'est loin!). Au hasard d'une recherche internet, je tombe sur le site de l'entreprise Logit, lançant en juillet un processus de sélection pour des stagiaires. Malgré le fait que mon avion pour la France était déjà réservé, je poste ma candidature à tout hasard. Un beau jour de juin, alors que je regardais un France-Uruguay de Coupe du Monde plus que décevant, mon téléphone sonne: je suis convoqué pour une épreuve écrite le lundi suivant, la veille de mon avion. Le processus commence.

J'ai d'ailleurs failli rater l'épreuve, puisque qu'elle devait être décalée pour cause de match du Brésil pour la Coupe du Monde... finalement il y aura une session de plus avant que je ne prenne mon avion, ouf!

Durant le mois de juillet, j'envoie un petit mail pour savoir si je pourrais faire un entretien à mon retour début août ou si c'est mort pour moi, que j'avais qu'à être dispo en juillet. A ma grande surprise et joie, j'ai pu faire l'entretien, le 9 août exactement. Cela s'est bien passé. A la fin, la RH me dit qu'elle me répond d'ici une semaine. Quasi deux semaines plus tard, toujours pas de réponse, je profite donc d'un forum d'entreprise organisé à l'école où cette entreprise est présente et demande de vive voix à la RH qu'en est-il de ma candidature. Elle me contactera bientôt...

Ce qu'elle fit la semaine suivante, résultat: un nouvel entretien avec la 2ème RH de la boîte. Durant celui-ci, elle me parle du salaire, de la possibilité d'avoir une couverture santé... et à la fin, me dit que je serai contacté la semaine suivante pour marquer un RDV avec deux responsables techniques. Je commence à y croire vraiment.

Mais au bout de 2 semaines, toujours rien. Je recontacte les RH par mail... puis par téléphone: "je vais voir le "gestor" et te tiens au courant" me répond-elle. Quelques jours plus tard je reçois le mail type "merci-de-votre-intérêt-mais-ce-sera-pas-possible-retentez-au-prochain-processus-sélectif". Pas cool.

Et donc je me décide à demander de l'aide à mes profs. L'un d'eux me dit qu'il connaît bien le patron de l'entreprise Logit... ils étaient collègues de promo à Poli et ils ont déjà travaillé ensemble. Il va lui parler de moi. Encore quelques temps plus tard, le patron fait même une conférence dans une autre Fac en ville. J'y vais, le rencontre et il me donne sa carte pour que je lui envoie un mail. Ce que je fais, évidemment! Il me répond qu'il est en déplacement, qu'il va voir cela à son retour. Puis plus de nouvelles malgré mes relances.

Je recommence à désespérer! Et me tourne vers un autre prof qui est patron d'une autre entreprise, mais ce n'est pas exactement ce que je recherche et les locaux sont assez loin de chez moi (plus d'une heure du bus s'il n'y a pas de bouchons... et il y a toujours des bouchons à SP). Il me dirige donc vers une autre entreprise, dont le patron est également un prof de Poli.

Mercredi dernier, j'appelle donc ce prof, qui me dit que je peux passer le lendemain pour rencontrer "Geraldo et Karine" (une franco-brésilienne!). Je me dis que je vais pouvoir en trouver un de stage, finalement! Et là surprise...

5 minutes après mon appel, c'est la RH de Logit qui m'appelle! Mon prof leur a reparlé de moi. Je vais donc vendredi la re-rencontrer. Elle me dit qu'ils ont de nouveau projets, et qu'ils cherchent donc d'autres stagiaires, du coup, suivant l'avis de mon prof, ils sont prêts à me prendre en stage! Je vais commencer le mercredi 3 novembre, après un grand weekend prolongé.

Je vais donc travaillé sous les ordres d'un certain Sergio que je n'ai pas encore rencontré, puisqu'il était en déplacement. En tout cas, voilà une bonne chose de faite: je suis dans l'entreprise que je souhaitais, pas très loin de l'USP et de chez moi (environ 15 minutes de bus, un luxe à SP) et un bon salaire pour un stage. Mais que demande le peuple?! :)

Youpiiiii

Un bref message pour dire que c'est bon, j'ai trouvé un stage! Je vais commencer le 3 novembre, dans une entreprise d'ingénieurs-conseil pour des projets de transport et logistique. Je suis content :)

Bientôt, plus de détails sur le parcours du combatant qui a été nécessaire pour arriver là!

Grève générale!

En faisant un petit tour chez le coiffeur, j'ai aperçu deux journaux brésiliens qui parlent de l'hexagone: deux articles pour parler du sport national français, j'ai nommé la grève.

Deux journaux pour deux articles disant à peu près la même chose. Il y ait fait allusion aux différences de comptage de manifestants entre la police et les syndicats, du simple au triple! Ensuite ils précisent qu'il y a de la casse dans les rues, la France est en pleine guerre urbaine! Avec en prime une photo de voitures en feu pour l'un, de jeunes face aux CRS et au milieu de fumigènes dans l'autre.

Il est également indiqué que les 12 raffineries du pays sont bloquées, que la pénurie d'essence est proche et le point est fait sur les problèmes de transport. En revanche, la réforme des retraites est à peine évoquée, seulement pour dire que Nico ne bougera pas sur ce sujet.

Les français, casseurs et fainéants?! En tout cas, d'après un des deux journaux, il paraît que ce n'est pas le bon moment pour partir en vacances dans la ville lumière...

Pior do que tá não fica

Et voilà, les élections sont passées. Vous le savez tous (enfin j'imagine!), Dilma et Serra s'affronteront au deuxième tour selon le souhait exprimé par 111.193.747 votants. Malgré l'obligation de vote sous peine d'amende, il y a tout de même un peu plus de 18% d'abstention. Mais j'ai appris qu'il est possible de ne pas voter, dans le cas où la personne se trouve dans un autre état que celui où elle est inscrite, il lui suffit de se présenter à un quelconque cartório (= l'équivalent de nos mairies) pour justifier l'impossibilité de voter.

Ainsi, Dilma n'a pas réussi à atteindre les 50% pour remporter ces élections dès le premier tour, mais seulement 47%, contrairement à ce que laissaient présager plusieurs sondages il y a quelques semaines. Elle fait tout de même un très bon score! Elle peut remercier Lula.

Jose Serra quant à lui, rassemble 33% des votants. Il sera lui aussi au deuxième tour et ne va pas se laisser abattre facilement. Sur le podium on retrouve Marina Silva avec 20%, ce qui n'est pas négligeable. Elle s'affiche désormais comme une figure incontournable du paysage politique brésilien. Derrière, les 6 autres candidats se partagent les miettes. Notamment Plínio, 80 ans, qui a pu participer aux débats télévisés avec les 3 candidats principaux: il rassemblent environ 0,9% des voix. Les autres ne dépassent pas 0,1%!

Voilà maintenant les tractations d'entre-deux tours, le bon petit pactole de Marina Silva va être disputé par les deux prétendants à la présidence. Le Partido Verde de Marina va se prononcer, d'ici à quelques jours, sur quel candidat il soutient.

Pour ce premier tour, le débat politique n'a pas été forcément d'un grand niveau. A part quelques piques sur les problèmes de corruption, notamment formulées par Plínio, il ne s'est pas passé grand chose. Le sentiment de beaucoup de brésiliens est que rien ne va vraiment changé pour le moment, quel que soit le résultat.

Il y a également eu l'élection des gouverneurs (Alckmin pour SP... j'connais pas) et de députés dont beaucoup ont été élu dès le permier tour. Concernant les députés, de nombreux candidats étaient assez atypiques. La mulher melão (= la femme melon...), le militaire gay, le clown Tiririca... pour n'en citer que quelques uns. Cela souligne l'état de la politique dans le pays...

Le pire, c'est que le clown Tiririca a récolté pas moins de 1,35 millions de vote. Il est largement en tête devant les 1168 autres candidats là où 150.000 votes peuvent suffire! Grâce au système électoral brésilien, qui permet de reporter automatiquement ses voix aux autres candidats de son parti, le clown a également assurer l'élection de 3 collègues, soit 4 postes sur les 70 convoités. Une manoeuvre politique bien orchestrée. Le vote obligatoire est peut être la raison de ce genre de résultats, une partie de la population ne se rendant pas compte de l'importance du droit de vote.

Le pire du pire, c'est que ce clown ne sait même pas lire ni écrire... et la loi lui interdit d'être élu. Il ne pourra donc pas sièger à la chambre des députés, un test ayant été réaliser par un juge après les rumeurs sur l'authenticité de la déclaration qu'il avait faite pour pouvoir se présenter, affirmant qu'il n'était pas analphabète. Un moindre mal, pour un candidat dont le slogan de campagne était: "O que é que faz um Deputado Federal. Na realidade eu não sei. Mas vote em mim que eu te conto"... (= Que fait un Député Federal. A vrai dire, j'en sais rien. Mais vote pour moi pour que je te raconte...)