Quatrième et dernier jour du trek, synonyme de la visite du Machu Picchu. Le terme signifie Vieille Montagne. Le réveil se fait à 4h30 après la pire nuit du voyage. Il a plu toute la nuit, l'humidité et le froid sont au rendez-vous. Je suis malade. Je n'ai presque pas réussi à dormir, tiraillé par la tourista faisant son travail.
Au petit déjeuner, je n'ai pas faim. Je peine à avaler quelques bouchées du pancake préparé par le cuisinier. Je prends une tisane mais une goutte d'eau provenant du plafond trempé d'humidité arrive dans ma tasse... j'abandonne le petit déj.
Nous partons de nuit afin d'arriver le plus tôt possible sur le site. Nous marchons 15 minutes jusqu'à un point de contrôle, gérant les passages sur le chemin. Nous commençons à attendre, moment très difficile, je me sens très faible. Je ne sais pas trop ce qui va arriver, j'ai envie de vomir, d'aller aux toilettes, de dormir... Après de longues minutes, je lance à Antoine: "je crois que je vais faire comme Yann".
Et 2 secondes plus tard, pouf, mes jambes renoncent et je m'évanouis! Conséquence du manque de sommeil additionné à la fatigue initiale et à la tourista, en plus je n'ai quasiment rien mangé. On me relève, je me pose 2 minutes sur une pierre. Je me sens mieux, comme si je venais de me réveiller. On passe le contrôle, c'est parti pour plus d'une heure de marche.
Je trouve que cela est plus dur que les autres jours, mais je me sens plutôt bien. Nous arrivons enfin à l'Intipunku, la Porte du Soleil, marquant le début du sanctuaire. Il y a des nuages... on ne voit pas encore le Machu Picchu. Il paraît que la brume se lève tous les jours vers 10h. Nous allons poser nos sacs à la consigne. Il faut payer s/3 supplémentaires alors que le billet d'entrée coûte déjà plus US$80! Les toilettes, même histoire: s/1.
Alberto nous fait la visite guidée du site. Bien que je m'endorme un peu durant celle-ci, je trouve ses explications excellentes. Il connaît parfaitement tout ce qui concerne le Machu Picchu et les incas en général et aime faire partager ses connaissances avec les touristes. Quelques touristes argentins lui demandent s'ils peuvent s'incruster avec le groupe, il leur répond "bien sûr, il faut que vous connaissiez l'histoire".
La cité inca a été "scientifiquement" découverte par Hiram Birgham, archéologue américain de l'université de Yale, en 1911. Mais les paysans locaux en connaissaient déjà l'existence et ce sont eux qui l'ont montré à Hiram Birgham.
La ville sacrée, une des résidences de l'empereur Pacahutec et ayant également un caractère religieux, est constituée de 172 bâtiments. A priori, sa construction date de 1440. Elle se situe aux débuts de la forêt amazonienne.
L'arrivée des espagnols entre autres, a perturbé les activités de la région du Machu Picchu. La population a fini par quitter la ville, seul le secteur agricole ne semble pas avoir été délaissé par les paysans locaux, la partie urbaine ayant rapidement été recouverte par la végétation.
Hiram Birgham n'a pas réellement été le découvreur du site. D'autres avant lui en connaissaient l'existence et ont même visité les lieux, sans compter deux familles de paysans vivant à proximité, mais il fut le premier à se rendre compte de la richesse arquéologique du site. Il le fit devenir célèbre grâce à la parution d'un livre intitulé Lost City of the Incas, ainsi qu'en solicitant le célèbre magazine National Geographic qui publia un numéro spécial en avril 1913.
Avec toute une éauipe, Birgham a ainsi étudié les ruines. Malheureusement, beaucoup d'objets ont été emportés en dehors du Pérou, la loi ayant été détournée. Depuis plusieurs années, le pays tente de récupérer des centaines d'objets auprès de différents musées et collectionneurs. Pour Alberto, le site du Machu Picchu a été pillé par les chercheurs américains.
Depuis, le site a fait l'objet de nouvelles études. Il a également attiré l'attention des péruviens qui en ont fait un symbole national, et des touristes, faisant du site la première attraction touristique du continent (400000 touristes en 2004). Il est possible de lire sur différents forums le sentiment de plusieurs visiteurs: à partir du milieu de matinée, le site devient un peu comme DisneyLand. Moi, je n'ai pas eu ce sentiment, il n'y avait pas tellement de touristes, d'ailleurs, Yann non plus n'était pas au rendez-vous... En tout cas, il est primordial de préserver le site, la création d'une zone écologique en 1981 aux alentours et l'inscription du Machu Picchu au Patrimoine Mondial de l'UNESCO vont dans ce sens.
Durant la visite, Etso nous rejoint. Il nous annonce qu'il y a un problème avec le train qui doit nous ramener d'Aguas Calientes (la ville au pied du Machu) jusqu'à Ollantaytambo. Le niveau de la rivière est très haut. Il paraît que nous allons être évacués en hélicoptère dans la journée...
Nous terminons la visite. Il nous reste du temps pour se balader à notre guise. Il est normalement possible de monter le Huayna Picchu (= jeune montagne), un sommet surplombant le Machu Picchu, mais l'accès est fermé pour entretien. De toute façon, je n'avais pas la force de grimper! J'ai opté pour une petite sieste sur un rocher avant de parcourir un peu plus les lieux.
Après quelques photos, nous quittons ce lieu magique. Il y a le choix entre la marche à pied et le bus (il y en a un toutes les 20 minutes) pour descendre vers la ville d'Aguas Calientes. J'ai retrouvé s/20 dans mon sac, je peux donc prendre le bus avec plaisir. Antoine lui préfère y aller à pied... Je me charge donc de son sac à dos. Mais surprise, au bout de 20 minutes, le bus s'arrête à mi-chemin, il ne passe pas le pont (photo à droite), trop dangeureux. Ok, là c'est la totale. Personne ne prévient lors de la vente du ticket de bus, aucun transport ne prend la relève et je me retrouve là, le jour où je suis le plus faible du voyage, à devoir marcher plus de 20 minutes avec 2 sacs à dos, soit entre 25 et 30 kilos sur le dos! Heureusement, mes collègues brésiliens étaient dans le bus suivant et ont pu me donner un sérieux coup de main.
Nous arrivons à Aguas Calientes. Il y a pleins d'autres touristes, plus de 2000 paraît-il. Nous n'avons aucune information fiable, peut-être le train va partir à l'heure, peut-être seulement demain matin, peut-être nous allons être évacués par hélico. Dans l'après-midi, nous ne voyons qu'un seul hélicoptère dans le ciel de la vallée sacrée. Des rumeurs disent que des ponts sont tombés... la rivière est effectivement déchaînée.
Les prix de la nourriture et des logements, usuellement élévés, ont encore été augmentés, la population locale profitant de cette aubaine pour vider les poches des touristes coincés. Antoine et moi, nous n'avons presque plus rien, le brésiliens nous avancent US$20 au cas où. Finalement, nous apprenons qu'il est possible d'aller dormir dans les wagons du train. Nous nous rendons donc à la gare. Bonne surprise, des (petits) sandwichs et un maté de coca nous sont distribués. Antoine trouve d'autres français en contact avec le consulat à qui ils donnent nos noms. Le consulat dit qu'il ne peut rien faire, c'est toujours comme cela au Pérou. Alors à quoi il sert le consulat? Bonne question. Il faut attendre. Cela tombe bien, de toute façon, j'ai sommeil.
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mmmh sympa de terminer le voyage avec sur le dos le double de poids du départ!
RépondreSupprimermagique MACHU PICCHU - le voir en photo c'est bien, mais sur le terrain cela n'a pas son pareil. De plus, avoir emprunté le chemin des INCAS, c'est une excellente préparation pour aborder le site.
RépondreSupprimeroui c'est vrai, tu as encore 2 fois plus envie d'arriver sur le site du Machu Picchu: pour le site en lui-même, et pour arrêter de marcher sous la pluie!!
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