Encore un petit peu d'histoire

De la Bolivie cette fois-ci.

La région était peuplée par le peuple Tiwanaku sur les rives du lac Titicaca. Ensuite, arrivent les Quechuas rattachés à l'empire Inca, jusqu'aux débuts de la conquète espagnole, entamée en 1539.

Les espagnols, avides de richesses, découvrent les mines du Cerro Rico. Entre 1545 et 1802, ce sont 40000 tonnes de minerai qui sont extraites, formant la majeure partie de la richesse espagnole. Une partie (inconnue) de cet argent repose sans doute au fond de la mer, les bateaux perdant parfois leur cargaison ou coulant durant des tempêtes lors du retour vers l'Europe.

C'est toute l'Europe qui s'enrichi grâce à l'argent provenant de Potosí. Paradoxalement, l'Espagne, avec un train de vie trop élevé, est sortie ruinée de cette ère prospère au profit des autres pays européens qui sont entrés dans une période d'industrialisation.

Cette quantité d'argent (équivalent à plusieurs dizaines de milliards d'euros actuellement) est à l'origine du capitalisme en Europe. Ironie de l'histoire, la Bolivie est aujourd'hui un des pays les plus pauvres au monde. L'exploitation des mines s'est faite au détriment des locaux, obligés de travailler pour l'empire Espagnol dans des conditions épouvantables. On dit qu'avec tout l'argent extrait, il serait possible de construire un pont reliant l'Amérique Latine à l'Espagne, mais les os des indigènes, et des esclaves africains (2 millions), morts dans les mines, y suffiraient également.

La Bolivie prend son indépendance le 6 août 1825, après la victoire de la bataille d'Ayacucho. Simón Bolívar écrit la constitution du pays qui, en son honneur, va prendre pour le nom de Bolivie.

Durant le 19ème siècle, après l'indépendance, le pays est sujet à de nombreuses révolutions, des guerres civiles, des coups d'État et d'incessants changements de gouvernement. Malgré une brève période où la Bolivie est la puissance majeure de la région sous l'impulsion d'un maréchal nommé Andrés de Santa Cruz, le pays est ensuite plongé dans le chaos jusqu'à la perte de son accès à la mer et de la région d'Atacama, riche en nitrate, au profit du Chili à l'issue de la Guerre du Pacifique. La Bolivie perdra également une partie de son territoire dans un conflit avec le Brésil, concernant la région de l'Acre, à l'Ouest du pays. Et elle perdra également la région du Chaco (200000 km²) au profit du Paraguay.

A travers l'histoire, la Bolivie n'a pas eu beaucoup de chances. Aujourd'hui, le résultat est que le pays est le plus pauvre du continent malgré la possession de nombreuses ressources naturelles, mais elles n'ont jamais réellement bénéficiées au peuple bolivien. En 2005, l'élection d'Evo Morales apporte un peu d'espoir aux populations les plus pauvres: il est le premier président d'origine Aymara. De même que ses prédecesseurs, il doit lui aussi faire face à de nombreuses tensions, provenant d'une part des demandes des plus défavorisés, d'autre part des poussées indépendantistes de certaines régions. Affaire à suivre.

2 commentaires:

  1. "Encore un petit peu d'histoire" ou "comment faire parti des protagonistes du dépouillement d'un pays"...

    RépondreSupprimer
  2. effectivement, les colons ont bien plumé les sud américains...

    RépondreSupprimer