Jours 6 à 8 - Quand t'es dans le désert

Voici un des plus grands moments du voyage: les 3 jours de 4x4, du Salar de Uyuni jusqu'à la frontière chilienne.

Pour 580 Bolis (58€), 2 nuits, les repas, le "guide"/chauffeur et une place dans le 4x4 sont inclus. Je dis "guide", parce que notre chauffeur n'était pas très loquace, un papy très gentil, certes, mais peu bavard. Il avait d'ailleurs autant de dents que de petits-enfants, c'est-à-dire 8.

Le Salar

La première journée commence par la visite du cimetière de train, lieu un peu mystérieux, composé de carcasses de vieux trains rouillées, abandonnées là après le déclin des mines et de l'activité ferroviaire. Il était initialement prévu de récupérer le métal, mais finalement, le site s'est tranformé en une sorte de musée au vu de la curiosité des touristes.

Ensuite, direction le Salar tant attendu. Formé il y a 40000 ans, le désert de sel est tout ce qu'il reste d'un lac d'eau de mer asséché. Nous arrivons d'abord dans une sorte de ville fantôme, le but est de nous faire acheter de "l'artisanat local", que ce soit des chapeaux ou des petites sculptures en sel. Puis, petit à petit, le sol devient de plus en plus blanc, nous entrons dans le Salar. Nous effectuons une première pause afin de toucher le sel. Quelques hommes en récoltent, à la pelle. La production annuelle de 25000 tonnes n'est pas prête de venir à bout des 10 milliards de tonnes estimées. Le Salar d'Uyuni représente également le tiers des ressources mondiales exploitables en lithium, élément de nos batteries de PC portable, à plus de 2000€ la tonne en 2008, l'affaire pourrait être juteuse.


Au milieu du désert de sel, la vue est impressionnante, de tous côtés, du blanc. Les montagnes en arrière-plan semblent flotter sur l'horizon. A 3700m d'altitude, le Salar s'étend sur 12500 km². Nous roulons pendant plus d'un heure, mais le paysage ne bouge quasiment pas.


Vers le mois de février, pendant la saison des pluies, le lac est recouvert d'une fine couche d'eau (quelques cm d'épaisseur). J'aurais aimé voir le Salar ainsi, mais j'y suis allé 1 mois trop tôt! Lorsque l'eau se retire, le sol se craquèle, comme le montre la photo précédente.

Nous nous arrêtons ensuite à l'Hôtel de Sel, un hôtel fait de sel! En réalité, ce n'est pas (ou plus) un hôtel mais un petit musée et une attraction pour touristes de plus. Puis, nous nous rendons sur l'île de los pescadores, une île perdue au milieu du Salar, remplie de cactus. Attention ça pique!


La soirée se passe dans une auberge au pied de la montagne. Une chambre partagée avec mes partenaires de 4x4: Yann, un couple de londoniens, ainsi que Thiago et Daniel, 2 brésiliens. Même si l'auberge était un peu spartiate (eau chaude seulement pendant une heure, coupure de courant à 10h), il vallait mieux rester à l'abri. Dehors, pluie, vent, grêle et même tornade étaient au rendez-vous!

Joyeux Noël

Le deuxième jour, nous croisons des montagnes, des lamas et quelques champs de quinoa. Avec notamment nos deux collègues brésiliens (photo à droite), nous sommes maintenant dans la zone des volcans du Sud-Lipez. Outre les magnifiques paysages observés à travers les vitres du 4x4, nous faisons plusieurs pauses afin d'apprécier la région. La pierre volcanique façonnée par le vent et l'érosion donne des formes parfois suprenantes. Mais l'attraction de la journée, ce sont les lagunes colorées.


Les proches volcans ont donné naissance à des lagunes toutes plus surpenantes les unes que les autres. Nous verrons ainsi 3 lacs altiplanos dans la journée, abritant de nombreux flamants roses. Une autre réalisation naturelle digne des plus classiques cartes postales: l'Arbol de Piedra, roche volcanique usée par le vent, devenue une curiosité touristique incontournable de la région. Elle se situe dans le désert Siloli, faisant partie du désert d'Atacama.



Ensuite, nous traversons le désert Salvador Dali, surnommé en hommage au célèbre peintre qui se serait inspiré de l'endroit pour réaliser ses toiles. Le soir, nous arrivons à la Laguna Colorada, nous passerons la nuit dans une "auberge" à proximité, dans la réserve nationale de faune andine Eduardo Abaroa. Sur 60 km² et environ 80 cm de profondeur au maximum, la coloration rouge de l'eau est due à la pigmentation de certaines algues et à des sédiments volcaniques. Quelques heures avant la tombée de la nuit, nous décidons avec Yann et Daniel, de grimper sur un des sommets aux alentours de l'auberge et de "tocar la neve" (= toucher la neige). Cela ne semble pas loin, dans une heure on devrait y être. Mais au bout de 2H de marche (en pente, à une altitude de 4600m!!), l'objectif semble difficile à atteindre et surtout, il semble encore loin! Après l'abandon de Yann une demi-heure plus tôt, Daniel et moi renonçons finalement, afin de ne pas se faire attraper par la nuit qui arrive, il faut se méfier, ce n'est pas ce lama (photo de droite) qui dira le contraire! Daniel est déçu, en bon brésilien, il n'a jamais connu la neige!


Mais la descente, beaucoup plus aisée et rapide, nous a permis de profiter du coucher de soleil sur les cîmes de l'altiplano.


Arrivés à l'auberge, une bonne soupe et une assiette de pâtes nous fait plaisir. Quelques photos et plusieurs "Joyeux Noël" plus tard, la deuxième journée s'achève.

Chili!

Le troisième jour commence à la fin de la nuit. Nous partons vers 5h du matin pour les geysers del Sol de Mañana. Particularité naturelle impressionnante et très amusante! Dans le premier geyser (photo de gauche), je me suis amusé à faire voler ma casquettes à plusieurs mètres de hauteur, sous la pression des gaz s'échappant des entrailles de la terre. Celui-ci est artificiel, c'est un forage pour des études géothermiques. Dans les autres, naturels, des trous où se trouvent une sorte de mixture griseâtre en ébulition, je n'y ai pas approché mon petit doigt. Il s'en dégage une forte odeur de souffre, ressemblant fortement à des oeufs pourris.


Ensuite, nous nous dirigeons vers une source d'eau chaude, naturellement portée à plus d'une trentaine de degrés par l'activité volcanique, certains touristes se baignent, pas moi! Puis nous arrivons à la Laguna Verde, au pied du volcan Licancabúr, marquant la frontière entre la Bolivie et le Chili, à plus de 5900m d'altitude. Une forte concentration en magnésium donne au lac sa couleur verte, changeante suivant la direction du vent.

Les 3 jours de 4x4 touchent bientôt à leur fin, la frontière avec le Chili se rapproche. Nous arrivons au poste de douane, et hop, un tampon de plus sur le passeport. Nos deux brésiliens ont un peu plus de problèmes. Lorsqu'ils sont entrés en Bolivie, un dimanche, la douane était fermée et ils n'ont donc pas reçu le papier donnant un droit d'entrée sur le territoire bolivien, qu'il faut restituer à la sortie. Ils écopent d'une amende de 280 Bolis (28€), bien que ce ne soit pas leur faute si la Bolivie n'a pas un seul fonctionnaire qui travaille le dimanche!

La frontière entre les deux pays vaut également le détour. Au milieu du désert d'Atacama, nous rejoignons une belle route asphaltée côté chilien (cela change des piste en terre pleines de cailloux de la Bolivie) qui nous fait descendre de plus de 2000m en moins d'une demi-heure. On respire mieux! Et nous quittons le froid, place au soleil dans le désert le plus aride du monde.

Nous faisons escale la journée à San Pedro de Atacama, oasis en plein désert, 5000 habitants, mais des milliers de touristes par an, venus découvrir cette la région. Dans les rues, de l'eau circule dans de petits canaux. Je me demandais d'où venait cette eau puisqu'il ne pleut pratiquement pas dans la région. Il paraît en fait que c'est un système permettant de rafraîchir les rues de la ville!

Pour notre premier jour au Chili, il fallait retirer de l'argent. J'ai donc naturellement retiré 100000 dollars... nan nan, il y a le bon nombre de zéros! En fait, 1€ vaut environ 700 pesos chiliens (de symbole $). C'est un peu déroutant de payer 1000$ sa bouteille d'eau ou 250$ pour aller aux toilettes, mais on s'habitue.

De là, nous avons rejoint Calama en bus, où nous avons quitter Thiago et Daniel, partant directement à Arica. Yann et moi, nous avons pris la direction d'Iquique, direction l'Océan Pacifique.

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