Jour 3 - Chacaltaya

Cela signifie "chemin froid" en Aymara, langue parlée au temps des Incas et encore pratiquée par 2 millions de personnes, en Bolivie principalement. Chacaltaya est un sommet dans les environs de La Paz, culminant à 5395m.


Chacaltaya est une ancienne station de ski, la plus haute du monde. Il n'en reste qu'une station météo et un laboratoire de physique, à cause du réchauffement climatique et de la disparition complète du glacier de Chacaltaya en 2009, vieux de 18000 ans.


Pour s'y rendre, c'est 2h en camionnette déglinguée, ras le ravin. Il y avait notamment plusieurs brésiliens dans le groupe, les nombreux "oh meu Deus do ceu!" (= oh, mon Dieu du ciel) traduisaient leur appréhension des manoeuvres de Pedro, notre chauffeur, flirtant avec le bord du gouffre à plusieurs reprises. Mais cela reste un des endroits de haute altitude parmi les plus accessibles au monde.


Une fois atteint la station, il est possible de monter les 100 derniers mètres à pied, dans la brume, la neige et le froid, mais avec peu d'oxygène à cette altitude! En tennis et en sweat, c'est pas de tout repos, mais la récompense a été d'avoir le droit à une petite percée dans les nuages, histoire de voir un peu le paysage. Par temps dégagé, il est normalement possible d'observer les sommets aux alentours, ainsi que le lac Titicaca et les nuages au-dessus de l'Amazonie bolivienne.


Ensuite, notre tour nous emmenait à la Valle de la Lua ou Vallée de la Lune, région où l'érosion du sol argileux a sculpté une sorte de désert de stalagmites.

Le soir, nous sommes à la estacion de autobuses (=terminal de bus). Entre toutes les compagnies, nous trouvons un La Paz-Potosi pour 80 Bolivianos (8€), 10h de trajet. Le bus sent le bolivien pas frais et il pleut à l'intérieur du bus (l'employé du bus a vainement essayé de colmater l'infiltration avec du scotch!) mais cela fera l'affaire.

Nous quittons donc La Paz. Il commence à pleuvoir sur la ville. Vers 21h, notre bus sort du terminal. Le long d'un trottoir j'aperçois un tas de cartons et autre détritus. Une petite fille de 7 ou 8 ans se tient debout à côté, sandales aux pieds, un chapeau sur la tête, elle regarde la rue, je ne sais pas ce qu'elle attend là. Derrière, un petit bonhomme encore plus jeune est assis par terre. 2 mètres plus loin, un autre enfant se met à l'abri de la pluie sous une bâche, il passera sans doute la nuit dessous. Je me dis que la pauvreté est bien visible à La Paz. La pluie continue et le bus s'éloigne dans la nuit.

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