Meu pagamento é de ver as pessoas felizes

Notre premier petit déjeuner de cette nouvelle année est comme le dernier de l'année précédente: avec vue sur le fleuve. Sauf que cette fois-ci, l'ivrogne du coin veut nous faire la causette. Il parle bizarrement, je ne comprends pas tout. Il veut me serrer la main et accepte à contre coeur me rendant compte que la sienne est étrange, déformée, style la lèpre... (26 jours plus tard, aucun signe de lèpre repéré, NDLR).

On se rend compte qu'à l'unique autre table occupée, cela parle en français. Nous parlons donc un peu avec un français en vadrouille en Amérique du Sud, qui a sympathisé et fait un bout de chemin avec un couple d'italiens (l'italien parlant parfaitement français, et le français ne parlant pas du tout ni portugais ni italien...). Notre compatriote nous raconte un peu son parcours. Le fait qui m'a le plus marqué, c'est qu'il avait un lecteur numérique, mais celui-ci est tombé en panne, alors il en a commandé un nouveau sur Internet. Pour se faire livrer, il n'a pas trouvé mieux que deux magasins, l'un à Fortaleza, l'autre à Recife... deux villes où il est déjà passé. Soit un trajet à refaire de 700km ou 1400km vers l'Est respectivement, sur des routes dont je vous ai déjà décrit l'état, surtout qu'il compte ensuite repartir vers le Sud-Ouest en avion, vers le Paraguay ou l'Argentine. Il a finalement choisi la plus éloignée, Recife, parce qu'il y a le métro là-bas... et après il nous dit qu'il a revu son budget à la hausse. Tu m'étonnes.

Ensuite, nous jettons nos affaires dans le coffre de la voiture et passons acheter de l'eau à la supérette, où la petite monnaie est précieuse, la caissière nécessitant 10 minutes pour nous trouver la monnaie sur R$10. Ensuite, nous nous engageons sur une piste en terre, en sable et en cailloux. Nous avons demandé conseil aux autochtones sur un coin sympa à voir dans les environs.

Nous roulons depuis quelques kilomètres et commençont à être tentés de faire demi tour, de peur d'y laisser la peau (ou la carrosserie) de notre voiture de location. Je questionne une habitante au bord de la route: "Il y a beaucoup de sable comme ça? C'est loin São Domingos". Elle me répond que c'est tout près. Allez, on persiste.

Et trois minutes plus tard, nous voilà à São Domingos, qui est en fait constituée de... bah de pas grand chose. Nous nous garons, on va quand même faire un tour maintenant que l'on est là! Ah tiens, on voit le fleuve là... ah tiens, il y a des gens qui se baignent... ah tiens, mais... mais c'est vraiment excellent ici!

En fait nous sommes arrivés à un petit coin de paradis, assez loin des gros sentiers touristiques. Des brasileiros se font des churascos (= barbecues) sur la berge, d'autres sirotent leur bière les pieds dans l'eau. Nous courons vers la voiture chercher nous maillots et... plouf dans la rivière.

Nous voyons ensuite deux jets-ski en train de tourner. Sandra me dit:
"-Hey, on ferait bien du jet-ski?
-Hum, je sais pas. Cela dépend combien cela côute...
-Il faut demander, on verra. On peut peut-être négocier.
-On est prêts à mettre combien? Disons pour 15 minutes?"
Nous nous sommes finalement dit que R$30 serait un prix acceptable. Je m'en vais donc, prêt à négocier, en quête d'un scooter des mers, enfin, des rivières pour l'occasion. J'accoste un des gars qui semble toucher à ces machines et lui demande si c'est possible d'en louer une. Il me dit que non, mais je peux aller demander à l'autre propriétaire en haut dans le bar, pour qu'il me fasse faire un tour... hum... bon OK, je vais voir l'autre, et là, il me dit que non, il ne le loue pas. Je me retrouve un peu perdu. Le premier gars à qui j'ai demandé me parle mais je ne sais pas si c'est son manque d'articulation ou l'accent du Nordeste, ou les deux, mais je ne comprends pas grand chose. Il me dirige vers un un gars en marcel et avec un gros bidon, j'ai l'impression qu'il va me prêter son jet-ski...

Il me dit: "Dans 10 minutes, tu me rejoins à la cabane là-bas et tu pourras dar uma volta". Euh, dar uma volta, c'est faire un tour. Soit je comprends plus le portugais, soit je comprends rien! 10 minutes plus tard, nous nous approchons hésitants, n'étant pas sûr d'avoir bien compris. Et si si, le gars nous prête son jet. Hop, me voilà au guidon, Sandra derrière et je mets les gaz!

Enfin, je mets un peu les gaz. C'est la première fois que je conduis ce machin et autant la ligne droite, je maîtrise et j'ai pu me lâcher, autant les virages semblent plutôt instables, et je ne veux pas faire l'imbécile sur le jet-ski du gars! Mais on a quand même pu goûter à la vitesse, et c'était excellent.

Revenus sur la rive, nous voulons proposer une bière à Maceio le propriétaire (enfin, s'il lui manquait quelque chose, ce n'était sûrement pas une bière). Il répond que c'est pas la peine, mais que: "La façon de me payer, c'est de voir les gens heureux". Tout simplement incroyable. Cela mérite bien une photo avec le bienfaiteur.

Ensuite, il prête à nouveau le scooter à quelqu'un d'autre. Le gars fait plus le malin que moi avec ses virages. Il en rate un et lui et sa copine tombent à l'eau. Ils remontent tant bien que mal et repartent, puis le gars recommence son virage et rechavire... sauf que le jet-ski a calé et ne redémarre plus. Pendant ce temps-là, sa copine s'éloigne avec le courant. Le gars abandonne le navire et va l'aider, vu qu'elle n'arrive pas à revenir toute seule... et un autre gars va chercher le jet-ski en barque! Sur la rive, on rigole bien, et je me dis que j'ai eu raison de ne pas trop faire le malin!

Après un repas excellent (et pas cher!), nous finissons la journée dans l'eau. Nous reprenons ensuite la voiture en direction de São Luis. Juste avant que la nuit tombe, nous établissons un campement au bord de la route... nous dormons dans la voiture de nouveau quoi. Nous "amis" les moustiques sont encore là.

3 commentaires:

  1. São Domingos: une réel coin de Paradis!!!

    RépondreSupprimer
  2. on peut dire que vous paraissez des "pros" sur votre jet-ski ; d'ailleurs, ça doit être vrai, puisque vous n'êtes pas tombés à l'eau comme vos successeurs - prudence, prudence...........

    RépondreSupprimer