En route (suite)

Nous nous réveillons après deux ou trois heures de récupération. Le jour se lève, la route s'offre à nous.

Nous finissons par quitter cette satanée BR135 sans pépin supplémentaire. La suite est beaucoup plus tranquille sur une route en bien meilleur état. Après plus de 250km, mes premiers, et pas des moindres, au volant d'une voiture sur le continent américain, nous atteignons Barreirinhas. Il faut encore trouver un logement, rien de tel que de s'arrêter à "La maison du tourisme" à l'entrée de la ville.

Nous entrons dans le bâtiment... quasi vide. Un petit papy qui traîne dans un coin nous voit entrer et hêle quelqu'un. Cette nouvelle tête semble un peu trop intéressée à nous trouver un logement. Le gars passe plusieurs coups de fil... mais le style nous déplaît. Nous repartons en voiture et lui semble nous suivre en moto. Nous faisons un test en nous arrêtant à la station service. Lorsque nous repartons, il repart derrière nous. Il veut nous trouver notre logement pour toucher sa commission. Je m'arrête, et lui dit que ce n'est pas la peine de nous suivre. Il me répond que nous serons bien obligés de dormir quelque part... Mais avec nos têtes énervées il finit par comprendre qu'il n'aura rien avec nous et finit par nous lâcher.

Nous tournons un peu dans la ville se basant sur nos guides touristiques pour trouver un autre toit que celui de la voiture pour la nuit suivante. Après quelques refus, ou des prix exorbitants (p!@&$* de Réveillon!) nous tombons finalement sur un gars qui nous renvoie vers une pousada pas chère. En échange, il nous fait la pub de son agence proposant des escapades dans les Lençois. C'est de bonne guerre.

Nous optons finalement pour partir dans les Lençois en jeep l'après-midi même. Mais avant, il faut retirer du liquide si l'on veut pouvoir s'acheter quelque chose à manger. Il n'y a qu'une seule banque dans cette ville de 45.000 habitants, mais le guide me dit que la Bradesco (ma banque) tient une antenne à la poste du coin. Il dit aussi que c'est le jour où il se passe je ne sais quoi, en tout cas, toute la ville semble avoir besoin de venir récupérer des sous à la banque. Après plus d'une heure de queue dans une salle chauffée à 37,5°C par ses occupants, j'arrive à retirer quelques billets et nous pouvons faire quelques courses pour manger. Plat principal: un gros melon jaune frais. Dessert: une bonne douche fraîche.

Vers 14h, nous partons en jeep. Antonio, notre guide du jour sera surnommé Jamel. Oui, comme l'humoriste parce qu'il lui ressemble un peu, et parce qu'il a un peu la même voix. Nous devons d'abord traverser le Rio Preguiça en barge, puis nous entamons un trajet "avec émotions", c'est-à-dire avec "de l'adrénaline". Les roues arrières de la jeep dérapent sur le sable tantôt à gauche, tantôt à droite. C'est pas les montagnes russes non plus et cela manque un peu de vitesse mais cela reste marrant. A mes côtés, même s'il fait le trajet deux fois par jour, Jamel s'amuse comme un petit fou en sautant sur son siège. D'ailleurs notre siège saute sous nos fesses également.

Nous passons un village où nous manquons de peu de se prendre les poteaux électriques puis nous traversons une zone où sont cultivés du riz, du manioc et du caju d'après les infos de Jamel. Et voici enfin les Lençois (= Draps). Un paysage magnifique s'étend sous nos yeux, des dunes à perte de vue. Nous descendons de la jeep et continuons, les pieds dans le sable, vers le Lagoa do Peixe, un des seuls points d'eau à cette époque de l'année. Avec la saison humide, le niveau de l'eau monte et des lagons se forment entre les dunes de sable. Il paraît que juillet est le meilleur mois de l'année pour se rendre aux Lençois. Cliquez ici pour avoir une idée du résultat. Je garde l'info dans un coin de la tête, je n'ai pas encore bien défini mon programme pour juillet prochain...



Un parc de 155.000 hectares, aux alentours du Rio Preguiça, préserve depuis 1981 cet écosystème unique de dunes et de lagons d'eau douce, formé par l'érosion, les courants marins et le vent. Avant de remonter dans la jeep, voyant mon appareil photo, Jamel nous propose de faire un petit "montage" en jouant avec la perspective dont le résultat est exposé sur la photo ci-dessus.

Sur le trajet retour, notre chauffeur fait la course avec une autre jeep, nous offrant encore un peu plus d'émotions qu'à l'aller. En attendant la barge pour retraverser le fleuve, une dizaine de petits stands attendent les touristes le long de la route. La maman de Jamel est là, vendant des tapiocas, une sorte de galette à base de farine de manioc. La maman cuisine, le fiston ramène les clients. Le soir, nous hésitons à aller manger dans un restaurant tenu par des français et conseillé dans le Routard. Finalement, ce sera un poulet à l'ananas en terrasse au bord du fleuve, puis dodo bien mérité. Dans un vrai lit cette fois-ci.

4 commentaires:

  1. bravo pour l'effet visuel de la dernière photo !

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  2. Philippe et Valérie26 janvier 2011 à 21:27

    merci de nous faire vivre ta vie !! le récit vaut un bon roman !! et c'est une histoire vraie dont on adore suivre les aventures du héros !!!! merci, vivement la suite !!!!!

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  3. merci à tous!
    la photo est à l'initiative du guide, mais c'est vrai que les figurants sont très bons :)

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  4. mmmhhhhh les galettes de tapioca!!!!

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