En route

Arrivés à São Luis, nous devons prendre une décision puisque, Nouvel An oblige, nous n'avons pas trouvé de logement à un prix raisonnable. Nous décidons finalement de louer une voiture et de partir directement vers Barreirinhas, porte d'entrée pour les Lençois Maranhenses.

Après quelques petites difficultés pour la paperasse, l'employée de l'agence de location nous avertit:
"-Soyez vigilants sur la route...
-La route n'est pas en bon état? je demande, connaissant un peu le Brésil et me rappelant de certains cours de transports à Poli.
-Non, la route est belle pour Barreirinhas, mais on a déjà eu des clients qui ont percuté des animaux."

Il est seulement 3h du matin (il y a 1h de décalage avec le Sud du pays, le Nord ne passant pas à l'heure d'été) et il fait encore nuit lorsque nous recevons les clés de notre Chevrolet (chut, pas de publicité). Allez, on se lance, prêts à avaler des kilomètres d'asphalte...

Et il y a intérêt d'être prêt car dès les premiers kilomètres, la couleur est annoncée: en plus des trous dans le bitume et des dos-d'âne dignes d'un circuit de moto-cross, la route est gondolée... Je me rappelle mes cours: avec la chaleur et le passage répété de poids-lourds, dépassant fréquemment la limite de poids autorisée, l'asphalte se déforme comme du chewing-gum et forme des "trilhos de roda" (= sillons de roue). Pour couronner le tout, nous croisons un pick-up à contre sens sur la 4 voies.

Même si les conditions météo et de circulation n'aident pas, il est clair que les routes brésiliennes souffrent parfois (ou souvent) d'un sérieux manque de suivi et d'entretien. J'ajoute que les dos-d'âne ne sont pas toujours indiqués, sont parfois placés en pleine ligne droite, sans raison valable, parfois à une centaine de mètres d'écarts les uns des autres... et ne permettent pas de passer à plus de 20km/h sans raper le bitume avec le chassis, sur des tronçons de route limités à 70km/h ou plus.

Après un dos-d'âne aperçu au dernier moment, accompagné d'un coup de frein désespéré et deux rencontres chassis/bitume, possibles grâce aux formidables ondulations de la piste, accompagnées de ce bruit particulier du métal sur le bitume, qui ne fait pas franchement plaisir à entendre: le stress commence à monter. Encore heureux que la route est belle d'après l'employée de l'agence! Nous nous arrêtons sur le côté pour checker la voiture. A priori, pas de dégâts notables.

Après quelques dizaines de kilomètres, il est plus sage de s'arrêter pour dormir et de continuer la route de jour, les irrégularités de la route étant plus facilement décelables. Et nous nous endormons dans la voiture, garée dans un petit bled le long de la BR135 en compagnie de quelques moustiques.

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