Volta sempre, nunca demora

Puis vient le jour de notre dernière formule à 1,2R$. Nous avalons notre salgado et notre suco en vitesse afin d'avoir le temps d'acheter un ballon avant de sauter dans le bus pour le Lagoa. Le ballon c'est pour l'offrir aux enfants du village mais comme il vaut mieux le donner à quelqu'un en particulier et que l'année dernière nous avions offert deux ballons à deux garçons (dont Thalis), ce coup-ci c'est pour Jaiara, la fille de Joca. Ce dernier va d'ailleurs en profiter pour nous faire une petite démonstration de jonglage! Môsieur Joca a été joueur de futebol dans sa jeunesse et même capitaine de son équipe!

Pour cette dernière journée au Lagoa, nous discutons avec Joca, qui nous montre le journal local. A la une, une photo du village, l'article concerné parle du développement du village. Joca nous indique notamment un paragraphe. Dans ce passage, c'est lui qui témoigne du fait que l'accès au village est difficile. L'unique route est la piste en terre que les véhicules légers empruntent difficilement. Il y a surtout deux portions de chemin qu'il faudrait asphalter, correspondant à deux fortes côtes, ce qui représente environ 4 ou 5 km en tout. Mais ni la mairie d'Ilheus, ni la préfecture ne font grand-chose dans ce sens.

Joca nous parle ensuite d'un futur projet pour le village: la construction d'un bâtiment 60m², divisé en deux parties, um posto de saude (= un poste de santé) et une bibliothèque. Si j'ai bien compris, cette idée a été iniciée par Didier, un français qui habite la région et qui vient souvent au village. Je ne sais pas ce qu'il y fait exactement, je ne l'ai jamais vu mais l'équipe Nantes Eau Brésil 2009 l'a rencontré cet été. Joca nous montre ensuite un livre d'histoire donné au village par un ancien préfet, il y a quelques années: A revolução francesa de Thomas Carlyle (un écossais qui raconte l'histoire de France, traduit en portugais!). Cela pourra être un des premiers livres de la future bibliothèque! Le préfet en question, Antonio (... bidule chose) De Souza, fût élu pour deux mandats de suite. Joca estime qu'il a été plutôt bon lors de son premier mandat, il cherchait peut-être la réelection, mais il n'a plus rien fait du tout lors du deuxième... un phénomène peut-être un peu trop fréquent au Brésil.

Nous décidons ensuite de nous rendre aux cachoeiras (= cascades), de l'autre côté du lac. L'option bateau est écartée à cause de la force du vent. Alors nous y allons à pied avec nos tongs accompagnés de quelques enfants du village. Aux tongs, nous préférons rapidement l'option pieds-nus, surtout pour traverser un petit marécage avec de l'eau jusqu'aux cuisses. Au bout d'une bonne heure de randonnée entre les recines, la boue et les fourmis (elles sont énormes et elles mordent!) nous pouvons nous baigner aux cascasdes. En fait, il y a 3 cascades différentes. Les litres d'eau qui tombe sur mon dos, comme le montre la photo ci-dessus à droite, font d'excellents massages!

Une fois revenus au village, nous jouons une dernière fois au ballon rond avec quelques enfants, pendant qu'un autre match, sur le terrain central, oppose l'équipe du village à un autre village des environs. Puis nous découvrons avec surprise, et grand plaisir, que Joca nous a préparé un excellent repas, avec suco de manga (= jus de mangue). Le bus va arriver dans 10 minutes, juste le temps d'avaler nos feijão et de dire au revoir à Joca, sa famille et au Lagoa. "Volta sempre, nunca demora" nous dit Jaiara, ce qui signifie plus ou moins: revenez (toujours), sans (jamais) tarder...

Dans le bus retour, l'équipe de foot adverse nous accompagne, les joueurs fêtent d'ailleurs leur victoire 3-0, cachaça à la main. Nous nous accordons une petite douche et une dernière glace avant d'arriver à la rodoviária, une minute avant le départ de notre bus à 22h. Timing serré. Et c'est parti pour une nouvelle nuit dans le bus. Ne sentant pas le sommeil, je décide de regarder le film diffusé dans l'autobus: Os incomodavéis intitulé 3h10 pour Yuma en français, une sorte de western moderne. Le film commence en anglais avec les sous-titres en portuguais, puis au bout de 3 minutes, reprend en portugais en gardant les sous-titres. L'occasion de dire que les doublages des films étrangers sont souvent de piètre qualité, c'était le cas ce coup-ci! Pendant le film, à ma grande surprise, ma voisine me propose quelques morceaux de chocolat, génial, je ne pouvais tout de même pas quitter la costa do cacao sans avaler quelques grammes de chocolat! Puis je m'endors en attendant l'arrivée à Salvador.

Suite (et fin) au prochain épisode!

3 commentaires:

  1. 1/ Trop bien l'eau pour les massages! Mais elle a combien de degrés?
    2/ Le coup du chocolat... coup de drague fatal ou piteux echec? M&ric , réponse?

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  2. 1/ je n'avais pas de thermomètre mais suffisameent chaude pour profiter de la baignade!
    2/ c'était une bahianaise bien en chair (bah si elle mange toujours du chocolat, c'est normal) de 2 ou 3 fois mon âge... donc à toi de décider ce que c'était! d'ailleurs elle prenait un peu de place!

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  3. 2/Mouais...c'est ce qu'on dit :-)

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