Jour 5 - Natal

Nous arrivons à 6h30 à la gare routière. Nous avons trouvé un autre couchsurfeur: Helcon. Il a répondu 2 jours plus tôt qu'il pourra nous héberger, juste à l'appeler en arrivant.

On prend le temps d'un petit déjeuner frugal et je l'appelle ensuite. Il répond, ouf! Et, avec la voix encore à moitié endormie, me donne les indications pour rallier son domicile. Deux bus plus tard, nous voilà au Nordestão, un immense supermarché. Helcon arrive un peu plus tard, accompagné de Pandora, sa dalmatienne. Il a également un husky, prénommé Lobo (= loup!), qui attend sagement chez lui.

Helcon, ce n'est pas du tout le même style que nos hôtes de Fortaleza, mais c'est aussi cela qui est intéressant avec le CouchSurfing. Après avoir posé nos baluchons et commencer à discutailler, nous partons manger dans un petit restau au kilo du quartier. Bon marché (5 reais = 2€) et quelques mouches! Helcon n'a pas de travail fixe en ce moment et il loue une petite maison dans un quartier... populaire. Il donne des cours d'anglais dès qu'il peut et espère pouvoir profiter de la Coupe du Monde prochaine pour développer un réseau, une affaire dans le tourisme. Rien n'est encore vraiment fait, mais il a l'air d'avoir des projets plein la tête.

L'après-midi, Marin et moi partons visiter la ville. Après un bus, nous rejoignons la côte et ses récifs que nous parcourons à pied. D'un côté, l'océan, de l'autre, Natal et ses 800 000 habitants. Au fait, Natal a été fondée le 25 décembre 1599... ce qui donna son nom à la ville... Natal signifiant tout simplement Noël.

Au bout de ces récifs, se tient le fort des Rois Mages. Devinez pourquoi il s'appelle ainsi! Je vous le donne en mille: la construction du fort a débuté le 6 janvier 1958. Le fort fût d'ailleurs l'origine de la ville. L'intérêt du fort était de garder des troupes dans la région dont la conquête et la domination portugaise étaient menaçées par les corsaires français trafiquant le fameux bois du pau-brasil et les gourmands hollandais coloniaux.

Un guide nous présente le fort et son implication dans l'histoire du Nordeste et du Brésil en général. Il parle également des éléments de défense: le mur de 14 mètres d'épaisseur (!), les canons, la double porte à l'entrée (pour pouvoir coincer les éventuels ennemis souhaitant entrer...), les cadres de portes bas (les portugais mesurant entre 1,40m et 1,60m alors que les hollandais atteignaient des tailles plus élevées), les récifs (difficultant l'approche maritime) et l'escalier "moins 1"... tout content de ce sobriquet, le guide nous explique pourquoi il surnomme l'escalier ainsi. En fait, c'est un escalier très raide, sans main courante pour s'accrocher. Lors d'une éventuelle attaque, le premier objectif de l'envahisseur serait de monter désactiver les canons sur le toit. Sachant cela, il suffit de poster deux soldats en hauts des marches qui n'ont qu'à repousser l'assaillant, retombant durement sur la pierre. Ne reste qu'à s'écrier: "et un de moins" pour le combat! Le nom est resté.

Nous terminons la journée est se baladant dans la ville. Nous tombons par hasard sur un français qui tient une boutique de souvenirs. On discute un peu, c'est un ancien de FEA, la fac d'économie à côté de notre école à SP. Le monde est petit. Il nous dit qu'on a de la chance, qu'on est jeune, pleins d'énergie... il nous parle d'anciens camarades, qui sont partis à Londres ou à New York et non à São Paulo comme lui. Il lâche dans un soupir qu'ils ne sont pas forcément plus heureux...

Voilà voilà, on sent qu'il s'emmerde un peu dans sa boutique dans le Nordeste! Il a besoin de parler avec des compatriotes français. Il en vient même à nous parler de DSK. C'est pas qu'il est pas sympa, mais on le laisse fermer sa boutique tout seul et on retourne chez Helcon. On lui préparé même à manger, notre spécialité: des pâtes!

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