O Lagoa Encantada

Le lendemain, nous avons attaqué la journée par le cafézinho d'Antonio. Antonio Bandeirantes est un personnage un peu spécial. Il est assez vieux, n'a pas toutes dents mais toujours son chapeau. Il parle un tout petit peu le français et aime bien parler avec les français, en l'occurence nous. D'ailleurs ce matin, il nous parle d'un futur projet immobilier près d'Ilheus. Il a acheté un terrain pour 10000R$ et, si j'ai bien compris, projette de le revendre plus cher dans quelques années, les prix devraient monter. En effet, il est prévu la construction d'un aéroport international près d'Ilheus (il y a déjà un aéroport mais plus modeste) ainsi que d'une ligne de chemin de fer reliant la côte jusqu'à l'intérieur de l'état de Bahia, puis à terme, la Bolivie! Le projet de l'aéroport semble plutôt sûr d'être réalisé et permettrait d'aider au développement de la région. Pour le train, le projet reste assez flou, le but étant le transport de matériaux issus de mines situées plus loin dans les terres. Etant au Brésil, le financement reste une question très épineuse, entre les magouilles et la corruption, mais il y a également des freins du point de vue écologique: l'accident d'un chargement de métaux dans cette région serait un véritable désastre écologique. Au final, Antonio nous incite également à faire de même: investir dans la région... tiens cela me rappelle quelque chose...


Puis nous avons opté pour un (petit) tour sur la plage. Soleil, vague et... esgoto (= égout). Bah oui, une sorte de rivière marron sort de la ville afin d'atteindre la plage et déversé gentiment son contenu dans l'océan. C'est pas vraiment l'atout touristique de la ville. D'ailleurs la plage paraît un peu laissée à l'abandon, entre les mauvaises herbes et les détritus, mais elle est très grande, donc il y a toujours possibilité de trouver un endroit pour se poser et se baigner dans les vagues de l'Atlantique.

Nous sommes ensuite retournés au Lagoa où, cette fois-ci, nous avons trouvé Joca à notre arrivée. L'occasion de manger un bon repas: feijão, arroz, carne (= viande) et autres accompagnements. En fait, comme un bandejão à l'USP, mais pour 8R$, le tarif étudiant de Joca! L'inflation est tout de même passée par là, l'année dernière, le repas ne coûtait que 5R$, mais bon, c'est chez Joca quand même! Alors cela vaut le coup, surtout que la nourriture est vraiment délicieuse, sans comparaison aucune avec la qualité du bandejão et puis il y a du suco de bili bili!

Nous discutons un peu avec Joca. Je lui demande des nouvelles de João, super bricoleur employé par Nico, avec qui j'avais passé pas mal de temps l'été dernier pour installer les réseaux d'eau et d'égout: il a eu une pneumonie et est encore hospitalisé si j'ai bien compris, au du moins n'est pas dans les parages. Dommage, j'aurais pû lui parler plus facilement cette fois-ci, mon portugais s'étant tout de même largement amélioré!

Nico, lui est en "tournée du cacao" en France. Il va en Europe et essaye de trouver des acheteurs pour son cacao et en faire du chocolat. Sa fazenda est à environ 5km du village, mais les affaires ne doivent pas tourner très bien, il enchaîne les mauvaises récoltes et ne paye plus ces ouvriers depuis quelques mois. La gestion de l'entreprise n'est pas des meilleures... exemple anecdotique: il y a eu une douzaine de vols à la fazenda depuis moins d'un an, cela va des outils jusqu'au fusil!! Joca pense, et l'a dit à Nico, qu'il faudrait des chiens pour éloigner les éventuels voleurs, mais Nico préfère son système d'alarme biologique: des oies qui, si un inconnu arrive, devraient se mettre à faire du bruit, mais cela ne fontionne visiblement pas. C'est vrai qu'une oie, c'est moins dissuadant qu'un chien. Et pour en revenir au fusil, une nuit où un voleur avait été aperçu, les ouvriers vont chercher le fameux fusil (pour "neutraliser" l'individu sans aucun doute: "la forêt est grande" comme dirait Nico) mais surprise, il s'était déjà envolé!

Puis nous sommes passés à un registre moins barbare. Joca et Thalis nous montre une tâche blanche que l'on aperçoit au milieu du lac, qui est en fait une pierre qui affleure presque à la surface de l'eau (j'ignorais son existence jusque là!). Il est possible, paraît-il, d'y aller et d'y pique-niquer lorsque la météo le permet, avec un niveau d'eau du lac adéquat, ce qui n'a pas été le cas de la semaine. Joca nous raconte qu'autrefois, il existait un trou dans le lac, dans lequel se cachait une sirène qui attirait les pêcheurs s'aventurant sur le lac. Un jour, un gars très fort (là je me rappelle plus trop!) place la pierre pour boucher le trou. De cette histoire, le lieu en a tiré son nom: O Lagoa Encantada (= Le Lac Enchanté).

Suite au prochain épisode!

2 commentaires:

  1. Mmmmh ce repas ca change des repas de midi a l'université ca non?
    Trop belle l'histoire de la sirène! Mais elle est où la tache blanche??

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  2. la tache blanche elle est au milieu du lac... mais elle n'apparaît pas sur la photo!

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