Jour 114 - Cerro Negro... ou pas

21 octobre. On décide de profiter du van pour se rendre par nos propres moyens au Cerro Negro. C'est le volcan le plus jeune et le plus actif du Nicaragua, plus d'une vingtaine d'éruption depuis sa naissance en 1850. Il est constitué d'une cendre noire, ce qui lui donne son nom (Cerro Negro = colline noire). Nous proposons à Gustavo et Mischa de les emmener.

Une fois sortis de la ville, aucun panneau pour nous indiquer la route. C'est vrai qu'avoir son van, c'est la liberté, mais c'est aussi une reconnaissance du terrain nécessaire! Nous passons la ville de Telica et toujours aucune indication...

Un petit papy est au bord de la route. Je m'arrête à sa hauteur pour lui demander le chemin. Il radote un truc incompréhensible pendant deux minutes. On ne comprend rien, alors je veux repartir... et bim, le moteur cale. C'est le début de la fin.

Pas de panique, je me dis qu'il suffira de changer le fusible. C'est ce que je fais, je tourne la clé de contact mais le moteur tousse et reste aphone. Hum. J'ouvre le capot à nouveau: le nouveau fusible de 30 ampères a déjà grillé. Ouch. Je tente tout de même avec un autre à 25 ampères après quelques minutes, mais il grille aussi. Je suis moins serein.

Il faut trouver un mécano. Nous sommes le long d'une route, à quelques dizaines de la bourgade la plus proche. Heureusement il y a du passage, dont un bus qui daigne s'arrêter. Avec Maïlys, je monte à bord, le chauffeur est sympa et nous indique qu'il y a peut-être un mécano à San Jacinto un peu plus loin sur le bord de la route. Il nous y dépose gratos mais en fait il n'y a pas l'ombre d'un mécano à l'horizon, c'est à peine s'il y a un village. Pendant ce temps là, Yann, Mischa et Gustavo gardent le van.

Nous reprenons un bus dans l'autre sens, et allons jusqu'à Telica. Après avoir questionné la moitié des habitants de la petite ville, nous patientons devant ce qui doit être la maison du mécanicien du coin. Enfin, c'est un électricien/mécanicien... Les enfants s'amusent à voir les deux gringos tourner en rond!

Au bout de presque une heure, celui-ci arrive en scooter. On lui explique la situation. Il hésite, puis décide d'y aller avec son scooter mais il faudra lui passer un peu d'essence parce qu'il est presque à sec! Ok, et nous partons à trois sur le bolide, moi, Maïlys et Nestor notre mécano.

Une fois près du van, il tripatouille les câbles électriques, le fusible, regarde sous le van. Il me dit qu'il a travaillé un an aux USA et connaît donc les Chevrolet. C'est déjà ça. Pendant ce temps là, les autres montent le cheval d'un des paysans du coin, attiré par l'animation du jour: les gringos en panne dans la pampa.

Au bout d'un moment, l'essai est concluant: le van redémarre! Nestor me prévient que si jamais il retombe en panne, il faudra chercher du côté du réservoir d'essence. Oui, merci pour le conseil, mais il vient théoriquement de réparer le van ou pas?! Tant pis, on se posera les questions plus tard, on donne quelques billets à notre sauveur et siphonne quelques litres d'essence de notre réservoir pour le scooter, qui a bien du mal à démarrer. Nestor s'en va et on se dirige sur la piste que les autochtones nous ont indiqué comme l'accès au Cerro Negro. Je m'y engage. C'est une piste caillouteuse et très accidentée... qui met à mal la réparation de Nestor...

Le moteur s'est encore arrêté. On a même pas roulé un kilomètre! Je repars avec Yann chercher Nestor à Telica: retourner à pied à la route, attendre le bus, rejoindre Telica et trouver Nestor dans son hamac... Cette fois, il dit qu'il va devoir démonter le réservoir et il embarque un ami à lui pour la manœuvre. Yann et moi revenons en bus.

Nestor abaisse le réservoir. A priori, on approche de l'origine de la panne, au lieu de s'occuper des symptômes.Le réservoir a du recevoir un choc et il coince un fil électrique, ce qui empêche le moteur de recevoir l'essence en quantité suffisante, et cela expliquerait pourquoi il s'étouffe. Le van redémarre, Nestor s'en va, et nous on abandonne l'idée d'aller au Cerro Negro, la nuit ne va pas tarder. Tant pis, nous n'aurons pas l'occasion de tester le surf sur les poussières noires du volcan. Nous rentrons à Leon. Une fois aux abords de la ville, je me trompe de route et me retrouve dans un sens unique. Je souhaite donc faire demi-tour... mais le moteur cale pendant la manœuvre... troisième panne de la journée! C'est la fin des haricots. On gare le van en poussant et on trouve un téléphone public pour appeler Nestor qui nous a laissé son numéro. Il va venir le lendemain, mais annonce qu'il aura du boulot...


Pendant ce temps là, les voisins ont commencé à parler avec Yann. Il leur explique rapidement nos histoires. J'en profite pour leur dire que nous voulons vendre le van, alors si jamais ils veulent l'acheter, qu'ils fassent une offre! Le père de famille me dit qu'il n'en a pas besoin, mais que le van est beau (oh oui, il est beau!) et que des gars du coin pourraient être intéressés. Je saisis l'occasion et lui réponds que s'il nous trouve un acheteur, nous lui donnerons une récompense, par exemple 10%! Son œil s'éclaire. Nous lui disons que nous reviendrons le lendemain de toute façon. Il nous conseille de demander au gardien du supermarché de jeter un œil sur notre van pendant la nuit, je vais donc le voir et lui donne un petit billet pour ce petit service. Nous retournons ensuite à l'auberge après cette éprouvante journée. Place au Flor de Caña pour se changer les idées!

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