Jour 116 - Freddie, Luis, Alan, Roberto, El Tico... los dueños de Leon

Un peu triste de ne pas être champions du monde au rugby, surtout de ne pas pouvoir chambrer les quelques néo-zélandais qui sont dans les parages, mais d'autres soucis nous attendent: on a toujours un van sur le carreau. Lorsque nous y retournons, Roger nous dit qu'on devrait le bouger, la police est passée, et commence à se demander ce que fait ce van mexicain "abandonné". Il nous parle d'un gars qui pourrait venir le tracter avec son cheval... le plan galère.

Je lui dis que je veux d'abord trouver Freddie, au cas où celui-ci serait preneur, que je vais trouver un bus... Roger se décide à nous y amener en voiture de nouveau, cela nous arrange bien! Nous embarquons et trouvons Freddie chez lui. Il est passé voir le van la veille, mais ne veut pas l'acheter à cause des plaques mexicaines. Qui plus est, c'est un moteur 6 cylindres. Les nicaraguayens sont plus 4 cylindres, cela consomme moins, et l'essence est assez chère, surtout vis-à-vis du niveau de vie au Nicaragua. Mais Freddie nous parle de Lui Quintana, un "desarme", c'est-à-dire une casse, donc avec un mauvais prix. Je lui demande combien cela représente un mauvais prix pour lui: pas plus de 1000 dollars! Ce serait un super prix pour nous!

Nous repartons en voiture avec Roger et Connie à la recherche de ce Luis Quintana, Freddie leur a expliqué la direction à prendre. Nous arrivons à un entrepôt. C'est calme, au bout de quelques minutes un gars répond à nos appels. Il vient au portail. Il nous dit que son patron n'est pas là. Nous cherchons Luis Quintana: il ne connaît pas, son patron c'est Alan. Il n'est pas d'une grande aide et a l'air bien surpris de voir des gens débarquer. Il y a un village à côté, un gars est à bricoler devant sa maison, je m'en vais lui demander s'il connaît Luis Quintana.

Le gars me répond sèchement: non. Il se méfie de l'étranger... de moi quoi! Roger arrive, il commence à lui parler et lui explique la situation. Ils ont l'air de plus ou moins se connaître, le villageois est tout de suite beaucoup plus sympathique! Il s'appelle Roberto Carlos (!), il connaîtrait peut-être un acheteur mais il nous conseille de réparer et d'aller plus au Nord, au moins au Salvador, où les 6 cylindres ont plus de succès. Les nicaraguayens n'aiment pas, l'essence est chère... oui, on commence à comprendre! Il nous conseille d'aller voir El Tico, un garagiste du coin et file son numéro à Roger.

Nous repartons et passons à moitié par hasard devant le fameux desarme! Quel plaisir! Dimanche, tout est fermé mais un numéro de téléphone est peint sur le mur d'enceinte. Nous pourrons appeler le lendemain.

Nous nous retrouvons chez El Tico. En fait, il vend des pièces d'occasion. Il a des bomba de gasolina pour 20 dollars, mais pas le bon modèle. La bonne pièce serait dans la 90 dollars à Managua selon aussi. Ce sera notre solution de secours si la piste de la décharge ne donne rien. C'est bon pour aujourd'hui, encore une demi journée à errer dans la banlieue de Leon...

Nous revenons à l'auberge: il est 15h, nous avons à peine le temps de manger si nous voulons aller voir des combats de coqs! Cela nous changera les idées! Tous les dimanches, des combats (légaux) sont organisés.

Les pauvres bêtes se déchiquètent à coup de bec avec une foule de bonshommes autour buvant des bières... Chacun peut parier sur son champion. Les coqs ont toujours une crête et un ongle tranchant. Pour les coqs de combat, la crête est rasée et un petit gant est posé sur l'ongle car il suffirait d'un bon coup de patte pour trancher la carotide de l'adversaire: pas assez de spectacle. A la place, un petit ongle est tout de même fixé sur le gant, d'une longueur égale pour les deux animaux, sur laquelle les proprios se sont mis d'accord au préalable. Le combat doit être "fair play", la blague!

Un coq vaut entre 100 et 1000 dollars selon le pedigree. Un combat dure au maximum 15 minutes. Si un des deux coqs s'enfuit, pose sa tête au sol en signe de soumission ou d'épuisement, il a perdu... ou si tout simplement il meurt. Les coqs sont naturellement agressifs entre eux, mais les propriétaires les excitent avant. Les coqs s'observent, puis les plumes volent, se couvrent de sang sous les coups de becs.

Nous assistons à de nombreux combats. Le coq est un animal respecté au Nicaragua, cela n'empêche pas un propriétaire mécontent de la contre-performance de son champion de lui assène un coup de pied l'envoyant à l'autre bout de l'arène.

Un bout de culture locale. De quoi faire trembler d'horreur les plus fervents protecteurs des animaux.

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