Rio de Janeiro

Oui, quelques mots de plus sur Rio!

La ville a vécu des moments difficiles ces derniers jours. En effet, bien que j'ai eu de la chance de voir Rio ensoleillée pendant trois jours, la pluie s'est abattue sur la ville ces derniers temps: en moins de 24 heures, 300mm d'eau sont tombés (300 mille piscine olimpiques...), la plus forte pluie depuis 1962, faisant au moins 103 victimes (mercredi soir, nouveau bilan: 147 morts).

A SP aussi, il a beaucoup plu. La ville a surtout connu la journée la plus froide de l'année: 15,6°C le matin et 18,7°C pour maximum dans l'après-midi.

Inondations, glissements de terrain, coupures de courant, rien n'a été épargné aux cariocas. Les victimes se situent principalement dans les favelas. L'autre jour, en passant près d'une favela le long de la route, Jorge me faisait remarquer la présence de murs de contention pour retenir les talus en cas de glissement de terrain, afin de protéger la route. Il ajoute que le problème, ce sont que des faveleiros construisent tout de même leur maison sur ces pentes (malgré le danger évident)... "En cas de fortes pluies, il y aura des problèmes" dit Jorge, trois jours plus tard, la preuve en est malheureusement faite.

La mégapole de 6,1 millions d'habitants (2ème ville du pays derrière SP) est célèbre pour ses favelas (près d'un milliers, abritant environ 10% des cariocas). Il y a aussi de grandes inégalités: c'est le seul endroit au monde que je connaisse où un bus m'a fait passer dans une favela avec ses rues animées en soirée, de la musique dans les airs et des constructions désordonnées et sans aucun entretien, avant de rentrer dans un quartier beaucoup plus luxueux, avec de grandes demeures et des rues protégées par des portails, surveillés par des gardes dont la cabane est 2 fois plus grande que l'appartement de mes hôtes... Mais heureusement, il n'y a pas que la pauvreté et l'injustice à Rio. Outre les plages dont je vous ai parlé dans les messages précédents, il y a le majestueux Cristo Redentor trônant au sommet du Corcovado, le magnifique morro du Pão de Açucar offrant une superbe vue sur la ville et la baie de Guanabara, les écoles de samba et le Carnaval, la joie de vivre des habitants, le Maracaña qui acceuillera la finale de Coupe du Monde 2014, le Centro, place financière de la ville (Rio représente 10% du PIB brésilien) et aussi les fameuses plages Copacabana, Leblon ou Ipanema...

Allez, un peu d'histoire...

Le 1er janvier 1502, l'explorateur portugais Gaspard de Lemos accompagné par Amerigo Vespucci, pensant découvrir l'embouchure d'un fleuve, baptisa le site de la baie de Guanabara "Rio de Janeiro" (= Fleuve de Janvier). A cette époque, des indiens habitaient la région.

A savoir que la ville aurait pu être française! En effet, les pirates et corsaire français attaquaient fréquemment la région. Les français ont même tenté de s'installer près de la ville en créant une colonie surnommée France antarctique en 1555, mais les colons furent expulsés par les portugais quelques années plus tard.

Autre tentative: en septembre 1711, le corsaire René Duguay-Trouin, avec quinze navires et 6000 hommes, s'empare de Rio de Janeiro qui fût forcée de payer de lourdes rançons et de libérer près de 1000 français (capturés lors d'une précédente expédition, celle du capitaine Duclerc en 1710 qui fût un échec) pour éviter la destruction et le pillage de la ville. Cette opération s'est déroulée durant la guerre de Succession d'Espagne, opposant la France et l'Espagne à une coalition européenne, dont l'Angleterre, le Brésil étant une colonie portugaise, le Portugal étant un vieil allié de l'Angleterre...

Durant le 18ème siècle, Rio est en pleine expansion après la découverte des mines d'or et d'argent dans le Minas Gerais. Elle devient ainsi la capitale du Brésil en 1763 à la place de Salvador de Bahia. Elle a également été la seule capitale européenne située en dehors du continent de l'Histoire: en 1808, Napoléon envahit le Portugal, forçant la famille royale à s'exiler au Brésil, tranférant ainsi la capitale. La famille royale portugaise ne reviendra à Lisbonne qu'en 1821.

Le 7 septembre 1822, l'indépendance de l'Empire du Brésil est proclamée, Rio de Janeiro en reste la capitale. En 1888, après la création de la République Brésilienne et l'abolition de l'esclavage, la première favela est construite sur le Morro da Providencia par d'anciens militaires noirs venant de Salvador de Bahia, attirés par les opportunités que pouvait offrir Rio.

En 1960, Rio de Janeiro perd le statut de capitale au profit de Brasilia, fraichement bâtie sous le mandat présidentiel de Kubitschek. Comme vous le savez, elle a déjà acceuilli les Jeux Panaméricains et acceuillera les JO de 2016. Aujourd'hui, Rio reste une ville attirant de nombreux touristes, qu'ils soient étrangers ou brésiliens. Le climat tropical, les kilomètres de plages et la chaleur des habitants y sont sans doute pour quelque chose.

5 commentaires:

  1. Contente de te savoir en bonne santé.
    Catherine m'a donné l'adresse de ton blog.
    Il est très dense et très interessant, je vais te suivre régulierement maintenant.
    plein de bises
    soizic

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  2. merci Soizic, j'espère que tte la famille va bien!
    content d'avoir une nouvelle lectrice :)

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  3. la pluie te poursuit - après le Pérou, le Brésil - heureusement que tu as pu protifé des magnifiques panoramas de RIO sous le soleil. Nous avons eu les infos aux journaux radios et télévisés des glissements de terrain dans des favelas.

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  4. la pluie te poursuit - après le Pérou, le Brésil - heureusement que tu as pu admirer les superbes panoramas de Rio sous le soleil. Nous avons eu les infos, aux journaux radios et télévisés, des inondations avec glissements de terrains dans des favelas.

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  5. La pluie te poursuit peut-être mais je constate que tu es perpétuellement en short sur les photos... :-) et les températures "basses" de SP ne démentent pas cette situation!!! décidément: "pauvre" petit frère ;-)

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