Vélotrip - Jusqu'à la mer !

J'ai plutôt bien dormi, bercé par une chouette et ses compagnons. Je prends mon petit déjeuner dans la tente et remballe le tout. A 8h, je suis en selle.

Je parcours mes premiers kilomètres du jour. Les nuages sont encore là. L'eau est encore dans le ciel mais n'est plus dans ma bouteille. Je n'ai pas eu le temps de compléter tout mon matériel avant de partir, et je n'ai donc pas de bidons, seulement une bouteille en plastique dans les sacoches. Et elle est vide.

Un TER me coupe la route. Le temps de le laisser passer et la pluie arrive. Je passe le bled de Sérifontaine, qui porte mal son nom, et tombe sur la nationale. Je la suis sur une petite dizaine de kilomètres et tente ma chance au bourg de Neuf-Marché pour retrouver la trace de l'itinéraire Paris-Londres. Bingo !

Après le bourg, je passe non loin du mont Sainte-Hélène, jamais entendu parler, mais on dirait l'atout touristique du coin. Il doit offrir un panorama sur la région... mais je décline l'invitation au détour. La vue est loin d'être dégagée de toute façon.

Voilà un cycliste venant à contresens. Un rando-cycliste pour être plus précis. On se reconnaît aux sacoches. Un collègue quoi ! Mais mieux équipé : il a deux bidons, un casque et est entièrement fluorescent. On s'échange un bonjour en passant. D'ailleurs, je me suis fixé comme règle de saluer tous les cyclistes que je croiserai !


A Saint-Germer-de-Fly, je salue la factrice et trouve un point d'eau dans les toilettes municipales. Je nettoie un peu mon vélo en passant, il y a encore de la boue du bord de l'Oise. La pluie ne doit pas tomber assez fort. Une dizaine de kilomètres plus tard, une odeur désagréable emplit l'atmosphère... je passe devant une usine Danone. Cela ne donne pas envie de manger des yaourts. Le centre de Gournay-en-Bray est plus intéressant : c'est le jour du marché.

A la sortie de la ville, pour la deuxième fois de la journée, je perds la trace de la Paris-Londres et retombe sur la nationale 15. Quelques encablures et je tente ma chance à travers une route de campagne : ouf, je retrouve ma route et peux fêter mon 200ème km en avalant une barre de céréales. La campagne paysanne défile. Les petites routes se faufilent entre les collines et les haies bocagères.

A Forges-les-Eaux, je m'arrête sous à abribus pour déjeuner. Je commence à croiser pas mal de cyclistes, soit des cyclo-touristes ou des pistards en vélo de course. Ces derniers répondent plus rarement à mes bonjours. J'arrive enfin sur l'avenue verte, cette dernière piste cyclable avant Dieppe : au bout, je verrai la mer !

40 km. 40 km libre de voiture. Mais 40 km avec le vent de face, ça use. Qui veut aller loin ménage sa monture. Alors j'avance en me ménageant. Mais enfin la ville de Dieppe fait son apparition. 270 km et j'ai gagné le littoral.

Je fais un tour par le centre-ville. De charmantes ruelles font la part belle aux piétons, flânant entre les commerces par ce bel après-midi ensoleillé. Il y a un château sur les hauteurs de la ville. Allez, je me motive, la vue doit être sympa.
Il y a une sacrée côte pour arriver là-haut. Je ne sais pas encore si la vue en vaut la chandelle, mais je me dis qu'au moins, je pourrais me faire une sacrée descente, cela fait toujours plaisir.

Une fois là-haut, la vue est effectivement superbe. Dieppe est à mes pieds. La Manche est à côté. Je reviens vers le centre-ville en profitant de la descente, un avant-goût de montagne. Je rejoins la plage et déambule quelques instants sur les galets. Je ne laisse pas le vélo sans surveillance trop longtemps et déjà je repars vers le Nord.

Je compte plus ou moins longer la côte. A la sortie de la ville, c'est le bazar par contre : je me retrouve dans une impasse, puis sur une voie express. Demi-tour. Je trouve finalement la petite route qui va bien. Je tombe sur la plage de Puys, où un panneau informe qu'un débarquement eu lieu ici-même le 19 août 1942. Faisant partie d'une grande opération, le débarquement de Dieppe ou opération Jubilee, est la première tentative de débarquement alliée sur la forteresse allemande en Europe. Le gros des troupes est canadien, ce qui leur laissera un goût très amer, les pertes étant lourdes et la bataille perdue. Ce débarquement est un échec mais servira de leçon pour la suite.

Je suis sur une petite route agréable qui va vers Berneval-le-Grand. Malheureusement, le vent souffle sans répit. Usant. Heureusement, je n'ai que quelques kilomètres à parcourir. J'arrive au camping municipal que j'avais repéré. Il est 19h17. Malheureusement, celui est fermé depuis 17 minutes. Heureusement, je suis à vélo et après 1 minute de réflexion, je passe tranquillement par le côté de la barrière. Je me place tout au fond du camping, plante la tente et peut faire une bonne douche bien méritée. Je m'endors sans problème.

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