Congo - Brazzaville

Nous restons à Brazzaville jusqu'au mercredi. On commence par faire les comptes. Avec tous ces billets de Monopoly, on perd facilement le fil.

Le dimanche, Alex nous emmène aux cataractes, sur le bord de l'impétueux fleuve Congo. C'est le deuxième fleuve au monde par son débit, le premier étant l'Amazone. Les congolais en profitent pour laver voitures et camions sur ses rives. Ils s'y baignent aussi. Alex nous explique que le niveau est très haut en ce moment. En période sèche, quelques mois plus tôt, ils allaient à une plage à pied... maintenant située à quelques centaines de mètres au milieu du fleuve !

Le soir, nous cherchons un restau ouvert. Mami Wata est surchargé. Nous finissons à l'Oriental... restaurant de l'Olympic Palace, dont Sassou est propriétaire... de toute façon, il a la moitié du pays. L'autre doit être à sa famille et ses ministres.

Le lendemain, nous passons à l'aéroport pour décaler notre vol vers Pointe-Noire. C'est possible contre 5000 CFA et l'attente pendant laquelle l'employée ventripotente doit trouver la motivation et l'énergie de pianoter 4 mots sur son ordinateur.

Nous passons à côté de l'escalator : sans doute l'unique spécimen dans tout le pays. Certains autochtones ont l'air d'avoir peur de monter dessus.

Nous souhaitons ensuite aller à Linzolo, faire une petite rando près du fleuve Congo, vers le Sud. Aucun taxi ne veut nous y emmener, c'est trop loin paraît-il : une trentaine de kilomètres. Nous partons donc à pied découvrir la ville et arrivons au marché Total. Un encombrements d'étal survit au-dessus de rues complètement boueuses.

A la sortie du marché, je négocie avec un taxi pour Linzolo. Il se plaint qu'il ne trouvera pas de client pour le retour. Pour 8000 CFA, il nous emmène. Le son de la rumba occupe l'habitacle. La route devient piste. La piste devient champ de boue. Notre chauffeur se lance. Heureusement, il n'a pas plu aujourd'hui, donc cela reste globalement praticable. Les 4x4 et Toyota Corolla peuvent lancer l'assaut.

Nous sommes à destination. Le chauffeur me demande :
 - Comment vous allez revenir ?
 - On va prendre un taxi collectif je pense.
 - Huum... il aurait fallu consigner le taxi.
 - Cela dépend. C'est combien ?
 - 5000 CFA par heure.
 - Ok.
 - Et la course retour.
 - Non non, les 8000 prévoient un retour sur Brazza sans client, donc rien de plus.
 - Ok.

Notre chauffeur de taxi, nommé Florian, nous accompagne donc pour notre petite rando ! Je lui pose quelques questions. Il travaille de 9h à 21. Il dit qu'il y a trop de taxis, et pas assez de routes, et trop d'embouteillages. Je demande que fait le président pour remédier à cela... pas de réponse.

Le sentier bordé de termitières est sympa. Il mène jusqu'au fleuve. Nous y restons un peu mais pas trop, la pluie menace. Le ciel est bien gris.

Nous sommes revenus à la voiture après deux heures environ. La pluie fait son entrée. La route devient ruisseau. Le ruisseau devient torrent. L'eau se teinte de la couleur rouge de la terre et crée de grandes rigoles sur les bas-côtés. Le passage délicat de l'aller est devenu complètement impraticable. Plusieurs véhicules sont déjà embourbés de l'autre côté. Certains tentent tout de même leur chance : un fourgonnette Toyato Hiace arrive à passer.

Florian hésite longtemps. Il sort la tête par la vitre. La rentre détrempé. Il s'essuie. Regarde à travers le pare-brise inondé de pluie. Finalement, il se souvient peut-être d'un autre chemin. Il prend un mini sentier qui part à travers champs. Il est un peu perdu mais trouve quand même sa route. Nous revenons sur la route principale : l'obstacle est contourné, bien joué. Après quelques embouteillages, nous sommes revenus à l'appart. Je donne 10 000 à Florian, il tente tout de même d'obtenir une course supplémentaire contrairement à ce que l'on a convenu plus tôt. C'est non !

Le mardi, nous allons au marché des arts à pied. En fait, c'est plutôt un marché pour touristes, même s'il y en a peu. Nous nous baladons dans Brazza toute la journée. En fin d'après-midi, nous repassons à l'appart. Nous ne goûterons pas au breuvage en préparation d'Adrien : de la bière de banane a priori. Une petite sieste et quelques séquences de TV chinoise puis nous rejoignons Alex, Benoit et Gauthier à Mami Wata. De l'autre côté du fleuve, "Kin la belle" affiche ses lumières : celles des buildings et celles d'un orage virulent mais agréablement distant !

1 commentaire:

  1. L'Afrique est vraiment une mine de biodiversité et de paysages naturelles. Je pense que si je pouvais, et c'était plus sécurisé, j'y vivrait bien. C'est l'endroit rêvé pour que les enfants se développent, pour qu'ils ne soient pas dépendants de la technologie néfaste.

    RépondreSupprimer