Jour 89 - Oh mon bateau...

Il faut se mettre à la recherche d'un bateau pour passer cette fameuse forêt du Darien. Je rappelle que pour passer de l'Amérique du Sud à l'Amérique du Nord, c'est-à-dire de la Colombie au Panama dans notre cas, il n'existe pas de route. La forêt du Darien séparant les deux pays n'est pas une zone très fréquentable. Il reste donc les airs ou la mer.

Il y a des vols à partir de Carthagène, mais nous optons pour le bateau. Ce serait dommage de survoler les Caraïbes ! Après quelques recherches sur le net, nous savons que de nombreux bateaux font le trajet tout au long de l'année. Mais il y aussi pas mal de voyageurs, et les prix sont assez élevés pour une mini croisière de 5 jours sur un voilier.

Dans la ville, nous cherchons des renseignements pour savoir ou rencontrer les capitaines des bateaux. La police touristique nous indique qu'aucun bateau ne fait ce voyage, puisque c'est interdit ! C'est la version officielle, parce que nous croisons une foultitude de jeunes backpackers dans le même cas que nous.

Alors que nous envisageons d'aller directement sur le port, nous réalisons que la solution se trouve peut-être à notre auberge, et nous trouvons même des rabatteurs dans la rue, qui proposent un bateau partant deux jours plus tard: l'embarras du choix.

Adam, le capitaine néo-zélandais d'un des bateaux, passe à l'auberge. On discute un peu avec lui: deal... 289 dollars par personne le passage tout de même. Cela comprend le bateau depuis Sapzurro en Colombie, jusqu'au Panama, une escale dans un village Kuna, une nuit sur une île déserte et quelques repas pendant le périple. Pour le bus allant jusqu'à Sapzurro, les autres repas, les noix de coco et le rhum, il faudra encore mettre la main au porte monnaie.

Le bateau, c'est réglé. Nous pouvons donc passer l'après-midi au cybercafé afin de valider notre diplôme d'ingénieur ! En effet, nous devons rendre un rapport sur notre double diplôme pour Centrale Nantes. Un peu galère sur les claviers hispaniques mais bon, tout le monde n'a pas la chance de vivre ses derniers moments d'étudiants aux Caraïbes.

Le soir, c'est la quête aux billets verts: il en faut un petit paquet pour payer le bateau. Nous ne pouvons pas retirer en dollars aux distributeurs, alors nous retirons pas moins de 520.000 pesos ! Nous tournons ensuite une plombe dans la vieille ville à la recherche d'un magasin encore ouvert et susceptible de nous en échanger une partie en dollars. Lorsque c'est chose faite, nous regagnons l'auberge, des billets pleins les poches et des étoiles (de mer) plein la tête.

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