Corsica - Calanche de Piana

Réveil à 7h. Nous partons pour Porto. Deux nordistes essaient de s'accrocher à nos roues pour la première côte de la journée. On se relaie avec Antoine, nos deux acolytes de passage sont loin derrière après quelques kilomètres. Au bout, nous sommes récompensés par la vue sur le Golfe de la Girolata.

Nous redescendons sur Porto avec un arrêt ravitaillement à la supérette et attaquons la montée vers la Calanche de Piana. Un paysage de granit rose, avec des roches façonnées par l'érosion. Tout est magnifique, la vue, la côte, la météo.



Pause déjeuner sur les hauteurs, l'occasion de laisser passer tous les retraités se baladant dans leurs vieilles voitures de collection. Les voitures sont belles, mais elles nous pétaradent aux oreilles et ces vieux c... nous frôlent, alors moins on les voit, mieux on roule.

Nous redescendons jusqu'à Cargèse, où nous nous retrouvons au niveau de la mer. Nous gardons un rythme élevé. Et pourtant, nous avons encore un objectif majeur pour cette journée : grimper notre premier "vrai" col corse, celui de Sévi à 1101 m.

Sur la première partie, Antoine qui tirait un peu la langue un peu plus tôt se chauffe. Il me lance une attaque, je chambre gentiment sa condition physique alors il veut montrer c'est qui le patron ! Il me met une bonne centaine de mètre, mais je finis par le rattraper au village de Vico. On en profite pour remettre de l'eau dans nos bidons. Je vais au ravito dans le bar du village. Un grand-père sert un demi au seul client, assis en terrasse, et donne un brin de causette à une congénère. Il me remplit les bidons avec de l'eau bien fraîche et me demande : "vous montez ou vous descendez ?". On monte ! Alors il m'informe qu'il reste 8 km... mais le premier est raide.

Effectivement, c'est un mur ! Nous peinons sur tour de pédale. Chaque centimètre gagné est une victoire. J'avance à 5 km/h... petit plateau petit pignon, mais j'avance. Le dur se termine, on a même le droit à une petite descente. Antoine est à quelques mètres devant moi, nous sommes à 30 km/h, et c'est le moment où un cochon se décide à traverser la route...

Il fait un pas en arrière et laisse finalement passer Antoine, mais il se lance juste après ! Je le vois au dernier moment, coup de frein d'urgence ! Mon pneu arrière chasse, on arrête pas 100 kg comme ça. Le cochon se fait la malle. La collision n'est pas passée loin, la chute non plus. On peut terminer ce sacré col.

La montée n'en finit jamais. Antoine peine un peu avec sa remorque. Je continue à mon rythme. La température commence à baisser, et je ne vois plus Antoine. Une brume s'installe sur les hauteurs. Après plusieurs dizaines de minutes (peut-être une heure ?) à mouliner, la topographie du terrain me laisse enfin espérer que le col n'est plus très loin. Une voiture descend la route. A l'intérieur, une famille. La maman à l'avant semble m'applaudir. Cela me booste les dernières centaines de mètres. Sévi, me voilà !

En haut, des cochons m'attendent. Puis un couple de belges. Nous verrons plusieurs spécimens de ces deux catégories tout au long de la semaine. Antoine arrive un peu plus tard.


Nous sommes éreintés et il commence à faire froid. Nous installons notre tente en haut du col. Du pâté Hénaff, une petite soupe pour nous réchauffer et au lit.

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