Je me mets à l'avant. J'ai bien envie de lui causer un peu, mais le chauffeur ne parle presque pas anglais. Ah oui, le volant est à droite... pour une conduite à droite, cela fait bizarre de se retrouver à la place du conducteur mais sans le volant ! Il file à travers les rues désertes de l'ancienne capitale. J'aperçois au loin la lueur de la pagode Shwedagon : super. Les premières impressions sont excellentes.
Après une brève nuit et un petit déjeuner sur le toit de l'auberge, c'est à pied que je parcours les rues du downtown. Il fait beau, je slalome entre les étals omniprésents dans les rues, je fais le tour de la paya Sule doublement millénaire avec son cheveu de Bouddha, je travers un parc où les enfants jouent au milieu de la pelouse. On dirait qu'il fait bon vivre dans le coin. A part pour les gars qui triment à refaire un trottoir, avec de simples pelles, dans la poussière et la chaleur.
Un homme m'accoste, les dents ravagées par le bétel, fruit d'un palmier à la base d'une préparation à mâcher. Les consommateurs de bétel sont reconnaissables à leurs chicots, leur bouche rouge et leurs crachats rouges ! L'homme me propose de me guider jusqu'au ferry pour prendre le bateau et visiter l'autre rive. Je décline poliment.
Je traverse un marché, les marchands s'entassent les uns sur les autres. Au bord du stage Aung San, du nom du père de sa célèbre fille, je réserve mon bus pour le lendemain : Hpa-An. Je me suis décidé dans l'avion entre Séoul et Yangon. Une relecture expresse de mon guide m'a décidé à rester quelques jours dans le sud du pays avant de viser un trek vers Hsipaw puis de retrouver mes compères à Mandalay, dans 10 jours.
Je saute ensuite dans un train pour faire le tour de la ville et des ses environs : le Yangon Circle Line. Une longue boucle circulant dans les faubourgs périphériques, entre cours d'eau nauséabonds, immeubles dépareillés, jardins verdoyants et marchés animés. Je dialogue tant bien que mal avec certains d'entre eux. Une authentique tranche de vie. A contrario, je dois aussi avouer que j'étais loin d'être le seul étranger dans le train.

Le soleil est encore là quand je fais un premier tour du temple. Un dôme doré de 98 m trônant sur une colline sacrée pour garder au chaud quelques cheveux de Bouddha. La tradition de dorer le dôme date du 15ème siècle. Plusieurs séismes ont abîmé, voire détruit l'édifice. Sa forme actuelle est due à une restauration datant de 1768. En 1988, Aung San Suu Kyi y dresse un discours pour l'indépendance de la population birmane.
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