6h de bus, ce n'est malheureusement pas assez long pour faire une nuit complète. 2h30, j'arrive à la gare routière de Mandalay. J'ai dû dormir 4h à peu près. J'ai le choix entre trouver une auberge pour terminer la nuit ou me balader. Je veux profiter une dernière fois de ma totale liberté avant de rejoindre Benoit, Sophie et Cindy qui doivent arriver dans la matinée de Yangon, alors je choisis la balade.
Sac sur le dos, les chauffeurs de taxi assistent incrédules à mon départ à pied. Il n'y a pas un chat dans les rues... mais pas mal de chiens ! Et la plupart ont l'air assez surpris de me voir passer. Et ils me le font savoir. Ils m'aboient dessus, me suivent et grognent à mon passage. Pas très rassurant. Certains sont des loups solitaires, d'autres en meute. L'une d'elles me suit sur une centaine de mètres. Je dois être plus menaçant que les chiens pour qu'ils daignent me laisser tranquille.
J'arrive enfin aux remparts bercé par les prières bouddhistes diffusées par des hauts-parleurs dans la ville. Je vise la colline de Mandalay pour admirer une nouvelle fois le lever de soleil. Un des escaliers qui y mène est encore fermé et surtout, un nouveau chien me barre la route, les crocs de sortie. Pas très fier, je m'éloigne. Je croise la route d'un petit papy, un des rares à être déjà debout dans le coin. Il me demande où je veux aller. Je réponds "up", en pointant le sommet de la colline du doigt. "Please follow me" me dit-il. Je le suis.
La route zigzague jusqu'au sommet. Nous échangeons quelques mots. Il m'explique qu'il fait le trajet tous les matins depuis 15 ans ! Cela fait de l'exercice. Il se met à marcher à reculons. Je l'imite et cela le fait sourire. Il m'amène à un belvédère, un bon spot pour le lever de soleil me dit-il. Cool. Il me demande si je veux aller voir le monastère tout en haut. Oui : "please follow me". Je le suis encore même quand il pique un sprint dans les quelques marches pour revenir sur la route depuis le belvédère. Avec mon gros sac sur le dos, mes 4h de sommeil et ma dizaine de km dans les jambes, je fatigue un peu. Il me propose gentiment de porter mon petit sac mais j'ai mon orgueil, alors je refuse poliment !
Il me guide jusqu'à l'entrée du monastère. Celui-ci est normalement fermé, il n'est pas encore 5h du matin. Le portail est entrouvert, nous nous glissons à l'intérieur. Je le suis à travers un dédale de salles, de couloirs et de statues de bouddhas. Enfin, nous voilà au sommet : pleins de dorures et un moine posté à un micro, c'est lui qui prie dans les hauts-parleurs depuis des heures !
Mon sauveur me laisse là. Il redescend en ville alors que d'autres birmans montent à leur tour pour leur exercice matinal également. Je vais me poster à mon belvédère. Je fais des photos pendant que des birmans font des abdos à côté. Le ciel est un peu nuageux mais cela n'arrête pas le soleil.
Je redescends enfin, il serait bien que je sois à l'auberge quand les amis arrivent. Encore quelques kilomètres à pattes et j'arrive... après eux. Leurs sacs sont déjà là. Je laisse le mien aussi. La chambre n'est pas encore libre alors je repars à pied même si mes 18 kilomètres matinaux m'ont harassé ! Je vais voir les ateliers des artisans de feuilles d'or.
Je retrouve enfin la fine équipe vers midi. Et la chambre est enfin prête. Ils ont fait bon voyage. Nous déjeunons à un buffet shan avant de louer un pick-up pour aller voir les ateliers de soie et le pont U Bein. Moins poussiéreux qu'à vélo ! En revanche, le ciel est couvert et le spectacle du coucher de soleil en pâti. Je suis bien content d'être déjà venu quelques jours plus tôt !
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