Open miel pour le petit déjeuner. Nous terminons la descente entamée la veille au soir. Nous passons devant un stand de ravitaillement pour un groupe de cyclo-touristes. A priori des anglo-saxons. Nous, nous n'avons pas notre staff logistique pour nous épauler. Vive l'autonomie ! La liberté !
Puis la route remonte vers le col de Morello. J'attends un peu Antoine qui accuse un peu le coup de nos premiers jours à fond les ballons. On a déjà 350 bornes dans les guiboles. Je mène notre duo, face au vent jusqu'au col... enfin presque. A quelques mètres du sommet, je lui annonce l'arrivée alors que je vois le panneau marquant les 824 m du col. Celui-ci, plein de fourberie, lance un sprint ! Une demi seconde de réaction plus tard, et nous donnons toutes nos force pour les derniers mètres, et passons le col au coude à coude. Chacun est persuadé d'avoir mis une demi-roue d'avance à l'autre... comme c'est moi qui raconte, on va dire que c'est moi qui ai fini devant. Petit coup dans le dos. Mais c'est du sport, et cela rajoute du piment à notre aventure. Sacré Antoine.
Vient ensuite le col de Sorba. On se chambre mutuellement sur qui a la meilleure condition physique, le vélo le plus lourd... Antoine se dit désavantagé par la remorque, moi par le poids total supérieur, puis il a des cales-pieds... Antoine annonce : il va attaquer à 5 km du col.
Nous nous épions, comme deux sprinteurs dans un vélodrome. Pas question que je continue à rouler devant à me prendre le vent pour me faire surprendre. Puis Antoine accélère. Il part fort. Je le suis, mais il en rajoute une couche. Le col est à 5 kilomètres, c'est à mon tour de rester derrière, assez loin d'ailleurs, après quasiment deux jours devant. Je ne le rattraperai plus dans les 5 lacets bien raide avant le sommet de 1311 m. Bravo !
Je dépasse tout de même une américaine qui, la voie chevrotante, me demande le nom du col. Elle fait partie du groupe croisé le matin avec son ravitaillement... et elle est perdue. Un gars en minivan passe devant et flèche le parcours pour les cyclistes, un autre ferme la marche et enlève les flèches. Elle a raté une flèche, et s'est retrouvé sans repères. Là-haut, elle arrive à appeler Andy,son organisateur. Son groupe est en bas, à Ghisoni. Elle repart soulagée.
Une fois que nous sommes nous aussi à Ghisoni, il se fait faim. Nous demandons une boulangerie. Un gars nous répond qu'il y a le "point chaud". Pardon ? "C'est comme ça qu'on l'appelle. A l'américaine !" répond-t-il, lunettes de soleil sur les yeux. Quel style. Sauf que le point chaud n'a plus rien, même pas un pain au chocolat, la boutique ferme. Il est 14h. Sans doute l'heure de la sieste.
En face, un petit restau familial nous fait de l’œil. Ils nous plus grand chose, presque plus de pain, mais arrive à nous faire une assiette de charcuterie. Festival de produits corses. Un régal.
Nous discutons un peu avec eux, du bateau qui coûte cher pour aller sur le continent, des visiteurs qui affluer d'ici quelques semaines et transformer ce petit village endormi en carrefour touristique. En ce moment, il n'y a que des randonneurs et des cyclistes. En été, il fait trop chaud. Si un cycliste vient au mois d'août, c'est qu'il s'est perdu !
Une fois repus, nous entamons les 17 km de l'ascension du col de Verde. Antoine me refait le coup de l'attaque à quelques kilomètres du sommet de 1289 m. Il termine à quelques encablures devant. Que voulez-vous, on dirait bien que c'est sa journée.
En haut, il y a un refuge du GR20. Notre route croise donc l'un des plus fameux sentiers de randonnée français. Cela mérite bien une petite Pietra.
Après quelques mots échangés avec un groupe de cyclistes dont un bonhomme de 70 ans en pleine forme pour monter les cols (!), nous redescendons sur l'autre versant en espérant trouver un petit coin de paradis pour bivouaquer.
Nous analysons plusieurs endroits, mais pas moyen de se mettre d'accord, il y a toujours un truc qui ne va pas : trop près de la route, trop pentu, trop de cailloux...l'heure tourne, et surtout, il y a de plus en plus d'habitations, ce qui signifie que cela sera de plus en plus difficile de trouver un coin tranquille. Dans l'autre sens, nous croisons deux cyclistes anglais qui eux non plus n'ont pas encore trouver un toit pour la nuit. Et ils n'ont pas de tente !
Nous trouvons finalement un petit chemin nous offrant un coin à l'abri du vent et des regards au milieu d'un village. Ce n'est pas le meilleur spot, mais il y a de la place pour la tente et la nuit tombe sur la Corse.
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