Vient ensuite le col de Sorba. On se chambre mutuellement sur qui a la meilleure condition physique, le vélo le plus lourd... Antoine se dit désavantagé par la remorque, moi par le poids total supérieur, puis il a des cales-pieds... Antoine annonce : il va attaquer à 5 km du col.
Nous nous épions, comme deux sprinteurs dans un vélodrome. Pas question que je continue à rouler devant à me prendre le vent pour me faire surprendre. Puis Antoine accélère. Il part fort. Je le suis, mais il en rajoute une couche. Le col est à 5 kilomètres, c'est à mon tour de rester derrière, assez loin d'ailleurs, après quasiment deux jours devant. Je ne le rattraperai plus dans les 5 lacets bien raide avant le sommet de 1311 m. Bravo !
Je dépasse tout de même une américaine qui, la voie chevrotante, me demande le nom du col. Elle fait partie du groupe croisé le matin avec son ravitaillement... et elle est perdue. Un gars en minivan passe devant et flèche le parcours pour les cyclistes, un autre ferme la marche et enlève les flèches. Elle a raté une flèche, et s'est retrouvé sans repères. Là-haut, elle arrive à appeler Andy,son organisateur. Son groupe est en bas, à Ghisoni. Elle repart soulagée.
Une fois que nous sommes nous aussi à Ghisoni, il se fait faim. Nous demandons une boulangerie. Un gars nous répond qu'il y a le "point chaud". Pardon ? "C'est comme ça qu'on l'appelle. A l'américaine !" répond-t-il, lunettes de soleil sur les yeux. Quel style. Sauf que le point chaud n'a plus rien, même pas un pain au chocolat, la boutique ferme. Il est 14h. Sans doute l'heure de la sieste.
En face, un petit restau familial nous fait de l’œil. Ils nous plus grand chose, presque plus de pain, mais arrive à nous faire une assiette de charcuterie. Festival de produits corses. Un régal.
Nous discutons un peu avec eux, du bateau qui coûte cher pour aller sur le continent, des visiteurs qui affluer d'ici quelques semaines et transformer ce petit village endormi en carrefour touristique. En ce moment, il n'y a que des randonneurs et des cyclistes. En été, il fait trop chaud. Si un cycliste vient au mois d'août, c'est qu'il s'est perdu !
Après quelques mots échangés avec un groupe de cyclistes dont un bonhomme de 70 ans en pleine forme pour monter les cols (!), nous redescendons sur l'autre versant en espérant trouver un petit coin de paradis pour bivouaquer.
Nous analysons plusieurs endroits, mais pas moyen de se mettre d'accord, il y a toujours un truc qui ne va pas : trop près de la route, trop pentu, trop de cailloux...l'heure tourne, et surtout, il y a de plus en plus d'habitations, ce qui signifie que cela sera de plus en plus difficile de trouver un coin tranquille. Dans l'autre sens, nous croisons deux cyclistes anglais qui eux non plus n'ont pas encore trouver un toit pour la nuit. Et ils n'ont pas de tente !
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