Le
jour se lève sur la Méditerranée. On se bouge un poil trop tard pour
profiter de la vue sur le Cap Corse. Dommage, surtout que l'on ne va pas
y passer à vélo. On en voit un tout petit bout, mais voilà déjà Bastia.
Le
bateau accoste. Nous débarquons à 8h du matin. Le temps de trouver la
sortie du port et l'aventure commence. Nous ne nous attardons pas dans
Bastia, nous avons des kilomètres à avaler. Sans le savoir, nous
attaquons notre première "difficulté", comme disent les commentateurs :
le col de Teghime, à 522 m. La vue en vaut la peine.
Nous
redescendons sur Saint-Florent, revoilà la côte. Nous la suivons vers
l'Ouest. Nous croisons 4 cyclistes suisses que nous suivons sur quelques
kilomètres sur la nationale. En mode échappée du Tour, ça piste. Je peine à suivre Antoine qui s'accroche.
Les
suisses font une pause, nous on continue jusqu'à Île-Rousse pour notre
pause déjeuner. On a déjà 70 km dans les guiboles pour l'apéro. Antoine
les sent bien. Les premiers vacanciers de la saison sont déjà sur la
plage, pourtant l'eau n'est pas bien chaude.
En
ressortant de la ville, nous passons jeter un coup d’œil au championnat
du monde de trial près du port. Les motards escaladent la falaise...
c'est un peu dingue. On est pas prêt de faire la même chose avec nos
bécanes, alors on passe notre chemin.
Nous
atteignons Calvi et jetons un autre coup d’œil à la citadelle. Œuvre
des génois au 13ème siècle. Cela ne nous rajeunit pas tout ça. Nous
continuons le long de la côte Ouest de l'île. Littoral découpé, eau
transparente, vue imprenable depuis la route en surplomb : on ne
regrette pas notre choix d'itinéraire.
La route est un
petit défoncée mais on avance bien. Tellement que j'ai un petit coup de
mou vers 110 ou 120 kilomètres alors qu'Antoine s'enflamme devant. Une banane me redonne la patate. Les
quelques gouttes de pluie qui arrivent ne nous arrêtent pas et nous
arrivons près de Galeria, il va falloir commencer à penser au bivouac.
En
croisant une autochtone en voiture, elle nous indique un camping à
proximité. On serait plus pour établir notre campement en pleine
nature... mais on va voir quand même. Nous le trouvons à 2 ou 3
kilomètres de là. L'endroit est désert, il semble à moitié à l'abandon.
Il y a de grandes tentes montées dans une prairie derrière l'accueil.
Nous décidons de mettre la nôtre un peu plus loin, la pluie s'y met pour
de bon. 30 minutes plus tard, quelqu'un arrive...
C'est
Jean-Michel. C'est le proprio. Quadragénaire (ou quinqua ?) torse-poil,
en short et taillé comme un athlète, il nous apparaît tout de suite
sympathique : "vous pouvez dormir dans les grandes tentes, il y a même
des lits et des matelas". Nickel. Grand sportif et passionné de nature,
il reçoit des groupes d'ados pour des camps tout l'été. Il est encore
dans la phase de préparatifs et ne reçoit théoriquement personne. Mais
bon, maintenant qu'on est là, pas de problème.
Il nous
raconte sa mésaventure d'il y a quelques années : un genoux pété en
faisant le malin dans la montagne. Mal soigné, il doit (un peu) limiter
ses activités sportives aujourd'hui, à sa plus grande tristesse, lui
pour qui le sport est une drogue. Pendant que nous préparons et avalons
notre dîner, il nous raconte également un peu l'histoire de la Corse,
l'attitude des corses vis-à-vis du tourisme et des continentaux. A 22h,
nous écourtons nos bavardages et entamons un repos salvateur.
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