

Nous arrivons à Mboua. Clément nous accueille mais nous emmène tout de suite voir le commissaire pour les "formalités". Nous trouvons celui-ci assis sous un auvent, une canette de bière à la main. "Prenez place, bonjour, je suis le responsable de la sécurité dans le village". Bon ça va, il a l'air aimable...
"Je dois savoir qui passe dans le village (il hausse le ton). Pourquoi venez-vous ? Quelle est votre mission ? Il fallait venir à mon bureau tout de suite !" Là, il est déjà bien énervé. Cela fait à peine 5 minutes que nous sommes dans le village, dont la dernière à discuter avec lui... et il nous reproche de ne pas être venus ! Le soleil ou la bière (ou les deux) doivent lui taper sur le système.
Nous devons le suivre dans son bureau avec nos passeports. Il s'est calmé et s'excuse à moitié. Il veut nos documents parce que "vous comprenez, c'est ma mission, c'est moi qui assure la sécurité"... oui, t'inquiète pas bonhomme, on a compris. Il prend sa mission à cœur, il veut nous montrer la circulaire du général Dengué qui l'énonce. Adrien nous apprendra plus tard que Dengué est un des plus grands criminels de guerre du pays. La scène qui suit est des plus loufoques. Notre cher commissaire remue ciel et terre, soulève et resoulève une à une chaque feuille sur son bureau mais il ne retrouve pas sa fameuse circulaire. Les gouttes de sueur coulent à flots depuis son crâne rasé. Je ne sais pas s'il me fait rire ou pitié. Il nous faut quand même se pincer les lèvres pour ne pas éclater de rire devant un tel spectacle.
Il abandonne la circulaire et recopie un à un nos passeports sur une feuille qui sera sûrement perdue aussi. Oui, je né à Ploërmel. Oui 1987. "Oh vous êtes jeunes !" s'étonne un badaud à la fenêtre. Clément explique ensuite au commissaire que nous venons ici en voyages, en "éco-tourisme" et lui parle que le guide du Petit Futé donne des conseils aux voyageurs, mais qu'il n'y a que quelques lignes sur la région de la Likouala, et qu'il faut développer la région pour améliorée cela. Le commissaire est surpris : "il me faut ce livre, moi aussi j'ai le droit de l'avoir". Bien sûr bonhomme, mais on te laissera pas notre exemplaire. Tu le trouveras dans toutes les bonnes librairies !
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