Ils laissent leurs sacs de couchage, je leur demande pourquoi. Le père me répond qu'on ne peut pas emmener de gros sacs dans l'hélico, alors faut se délester. Je prends son mail histoire d'avoir des nouvelles et savoir comment se passe les évacuations, informations intéressantes, surtout si je dois rester bloqué encore plusieurs jours.
Dehors, une file d'attente se forme en désordre alors qu'il fait encore nuit et que les évacuations ne commenceront que dans 3 ou 4h au plus tôt. Des gens sortent des wagons, des vieux qui ont dormi en ville arrivent à la gare pour être en bonne place, décision prise dès la veille. Je vois Carlos Rodriguez (le chef de la sécurité de la gare), je lui demande ce qu'il se passe, il ne sait pas trop. Finalement, Peru-Rail prend les choses en main et réordonne la file: d'abord les enfants (avec un parent) puis les personnes âgées. J'en profite pour lui reparler d'Henry: il est sur liste de 10 personnes malades et prioritaires, il va être ausculté par un médecin un peu plus tard. Cela fera dire à Henry qu'il se prend pour un politicien à avoir son nom sur autant de listes!
Rodriguez me montre les chiffres de la veille qu'il a noté sur un bout de papier: il y a eu 26 rotations d'hélicos, soit 460 évacués dans la journée, sachant que les hélicos de la police ont 20 places, ceux de l'armée 8 et les hélicos privés 5 ou 6. Il me dit que la veille, les problèmes n'étaient pas dus à Peru-Rail qui organisait les personnes pour les faire passer dehors vers l'héliport, mais une fois passé la grille de la gare, la municipalité désorganisait tout...
Sur la place principale, un envoyé de Lima, délégué au tourisme, fait un discours ferme, en gros: "tout le monde est dans le même panier, il faut s'entraider et respecter le déroulement des évacuations". Ensuite, se tient une petite réunion "Europe". En effet, les chiliens, argentins et brésiliens ont chacun leur petit stand sur la place... pas nous! Mais sous l'impulsion d'une belge et d'une espagnole, les européens, beaucoup moins nombreux, tentent aussi le regroupement. L'idée de ces 2 femmes, c'est de faire pression sur les ambassades pour qu'elle fasse quelque chose ensemble, de leur passer les même informations et de créer une nouvelle liste (encore?!). Par contre, elles sont un peu paranos, surtout l'espagnole, annoncant que les américains (alors qu'il paraît qu'ils ont déjà été en majeure partie évacués par les hélicos US...) commencaient à s'organiser pour pouvoir prendre le contrôle de la nourriture qui allait venir à manquer... les argentins feraient pareil... Bref, une réunion regroupant toutes les ambassades européennes va se tenir en début d'après-midi à Lima. Au final, cela ne donnera rien de spécial. L'Europe, ce n'est pas si facile que cela à faire marcher, il y a encore du boulot Monsieur Delors.
Durant toute l'après-midi, les hélicoptères dansent au-dessus de nos têtes, cela fait plaisir. Le courant est revenu dans une partie de la ville, je retente le coup des un cyber-café. Je mets à nouveau mon nom sur la liste... et au bout de 20 minutes d'une attente promettant d'être longue, le courant manque à nouveau. Décidemment, je suis maudit...
Je retourne une nouvelle fois à la gare. Les français (Mickaël, Benjamin et les autres) partent en ville, ils veulent se trouver des hôtels, leurs assurances vont les remboursés. Peru-Rail nous distribue le repas du soir, un sandwich et des biscuits. Finalement, contrairement à ce que l'on pouvait envisagé au début, nous ne manquons pas de nourriture. Les français veulent se faire un restaurant, Antoine et moi préfèrons aller reprendre un repas complémentaire sur la place principale. Nous rejoignons tout de même les autres au restaurant, ils sont beaucoup plus enjoués, ayant pris une bonne douche et sachant qu'ils vont passer la nuit dans un vrai lit.
Anne-Thaïse, la femme de Benjamin, travaille en régie production sur les tournages de films ou de publicités. Elle nous raconte alors quelques anecdotes intéressantes. Certains acteurs sont invivables (je ne citerai pas de noms pour des raisons évidentes, je dirai qu'il y en a un qui commence par "Be" et finit par "rry" et qu'il mange des sveltesses à l'occasion), d'autres sont excellents, comme Jean-Pierre Daroussin qui détecte un problème sur sa Clio alors qu'elle le ramène chez lui et lui demande d'ouvrir le capot ou Kad Merad, hyper sympathique et toujours de bonne humeur. Elle nous parle aussi de Luc Besson, Jean Reno ou encore Mickaël Youn.
Durant le repas, Jean-Pierre, journaliste canadien (à Radio Québec je crois) nous a rejoints, il cherchait des français pour poser quelques questions. Il est venu en hélico depuis Cusco (alors que tout le monde veut faire le chemin dans l'autre sens!). J'ai déjà aperçu d'autres journalistes dans la journée, notamment une chaîne nommée TV Panamericana.
Avec Antoine, nous retournons à la gare à 11h, pas trop tard pour ne pas rester enfermés dehors, on en sait jamais! Il y a un ordinateur avec Internet qui a été mis à disposition dans la gare. Le gars me dit d'abord que je ne peux rester que 5 minutes. Ok, je vais faire vite, juste envoyer un petit mail à Maman et Papa pour dire que je suis vivant! 10 minutes plus tard, le gars me propose une banane et se met à écouter de la musique, me laissant tranquillement l'accès au net. J'en profite pour aller sur mon blog et vous écrire le message "Machu Picchu: J+2" (jeudi 28 janvier).
Et puis dodo dans mon wagon.
Et un pti msg à ta sœurette c'était proscrit....égoïste va! :-)
RépondreSupprimerquelle équipée (sauvage ???)
RépondreSupprimerje dirais plutot, quelle envolée (sauvage!)
RépondreSupprimerdsl petite soeur!
RépondreSupprimersauvage, oui on peut le dire!
RépondreSupprimer