
A l'aéroport, le chek-in dure une plombe, les congolais sont toujours aussi efficaces. Puis nous pouvons passer les portiques de sécurité. L'agent qui surveille le passage me réclame gentiment des sous : "Aaaah tu vas à Pointe-Noire ! Et tu laisses l'ami affamé ici. Il va manger quoi l'ami ?!". Tu n'as qu'à manger du manioc ! Son collègue, qui a sans doute peur que je ne saisisse pas le sens de la demande est plus direct : "de l'argent !". Je lui réponds aussi sec qu'il n'aura rien et reprends mon sac.

le lendemain, les Gorges de Diosso sont l'objectif du jour. Il faut commencer par trouver un taxi prêt à nous y emmener.Un chauffeur me demande 10000 CFA, j'arrive finalement à avoir l'aller-retour pour 17000. C'est parti. Les gorges sont situées à quelques encablures au Nord de la ville. Il faut même passer un péage... alors que la route est à peine bitumée. Le chauffeur se plaint de l'état des routes : "Regardez par terre !" Je lui demande si les autorités font quelque chose : "Ah le maire ! Il ne fait rien, et cela fait longtemps qu'il est là. Il n'y a que la rue devant la maison du préfet qui a été goudronnée !". A ce moment, là nous croisons deux énormes 4x4 rutilants. Le taxi nous explique que ce sont les voitures du général Dengué : le criminel de guerre. Il se déplace toujours avec ses 4x4 et une tripotée de gardes armés quand il est de passage à Pointe-Noire.

Ce vendredi, nous partons explorer la ville à pied. Après un passage par la plage, nous nous dirigeons vers le port. Nous traversons un quartier de belles demeures, mais les ruelles sont toutes défoncées. Les proprios du coin sont aisés, les gros 4x4 se moquent bien des flaques d'eau alors pourquoi s'embêter à goudronner la route ! Nous longeons ensuite toute la zone industrialo-portuaire. Les camions vont et viennent en crachant d'épaisses fumées noires sur des routes en mauvais état là-aussi.
Toujours à pied, nous continuons vers le Nord et retombons sur la route principale. le but est de rejoindre la côte au nord de la ville. Nous coupons à travers un quartier résidentiel. Plus la côte s'approche et plus le quartier devient bidonville : cabanes, ruelles vaseuses, tas de déchets et odeur de décharge. Nous sommes arrivés au bout d'un plage. Il nous faut traverser un bout de ruisseau dont l'eau est totalement insalubre. Nous déclinons la proposition d'un gamin du coin nous proposant de nous faire traverser en pirogue contre 2000 CFA. Nous avons juste quelques mètres à traverser avec de l'eau jusqu'au genoux.
Plusieurs dizaines de bateaux de pêcheurs sont alignés au bord de la plage, façon débarquement. Certains s'affairent autour de leurs embarcations ou réparent les filets. Une femme nous interpelle, "nihao nihao"... elle nous prend pour des chinois. Une énorme tortue desséchée gît sens dessus dessous sur le sable. Nous ne traînons pas trop non plus, les locaux nous regardent du coin de l’œil. La plage devient plus tranquille. A l'unique paillote du coin, nous buvons une bière fraîche faute de soda.
Nous revenons à pied. Nous aurons fait plus d'un vingtaine de kilomètres en tout. Sur le retour, nous passons devant une sorte d'église évangélique me rappelant ce que l'on peut voir au Brésil. Ma curiosité m'amène à discuter avec l'un des adeptes. L'homme est sympathique et me raconte qu'il fait partie de "la Chapelle des Vainqueurs", une église présente dans 48 pays. Son fiston est tout content de me serrer la main.

Nous y arrivons en avance, notre vol ne part que le lendemain matin de bonne heure. Les quelques employés sont surpris de nous voir là. Certains plus causants que d'autres viennent nous voir. Le gérant de l'agence de change vient nous poser quelques questions puis veut nous donner des conseils : "Vous devriez lancer un business au Congo. Vous pouvez faire beaucoup d'argent !". Quand je lui réponds qu'il vaut mieux que ce soit des congolais qui le fasse, il rétorque : "Non, vous vous pouvez, le blanc est sérieux".
Une fois notre premier bavard parti, c'est au tour du pompier de venir. Il veut d'abord nous taxer une communication téléphonique puis nous questionne sur notre voyage. Il est plutôt sympa mais au bout de 30 minutes, je suis content qu'il s'en aille !
A 2h du matin passées, on commence la file pour le check-in avec le bazar habituel. Un ultime congolais, celui de la sécurité, tente de me soutirer de l'argent pour lui "payer un café". Ils nous fouillent méticuleusement. Nous voilà quand même dans l'avion. Tikala malamo Congo.
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