A 5h du matin, nous entendons le déluge s'abattre sur notre chambre de fortune. Deux heures plus tard, le soleil est là pour nous accueillir au réveil. On espère que ce jour sera meilleur que la veille. Puis la pluie revient, mauvais présage ? En tout cas, on a hâte quitter ce pays costaricain.
Et voilà Sylvain qui débarque en bus. Notre sauveur. Il vient de faire plus de 5 heures au bus, au prix fort de 38 dollars (que nous allons lui rembourser, nous ne sommes pas des sauvages). On prend le petit déjeuner avant de partir pour le notaire refaire des papiers justifiant la transaction.
Dans l'office, les employés glandent tranquillement sur Facebook. C'est beau la mondialisation. Après une bonne dose d'attente, Alvaro Ramirez nous fait entrer dans son petit bureau. Il commence à taper à l'ordinateur notre papier. Et il tape au clavier c-o-m-m-e u-n p-a-p-y ... Il a déjà un âge avancé d'ailleurs. On doit même lui corriger ses fautes en espagnol. Au bout d'une demi-heure, il nous a refait quasiment les mêmes documents que nous avions fait faire à San José... et il nous demande 50 dollars. Je demande à ne payer que 30, et on coupe finalement la poire en deux à 40 !
Ensuite, nous devons repasser à la douane, faire authentifier la transaction devant Sergio, le fonctionnaire qui voulait nous entuber la veille. Il répond à peine à notre bonjour, et nous renvoie à un de ses collègues: j'imagine qu'il est vexé de devoir nous laisser repartir avec notre véhicule, hehe. Ce collègue prend nos papiers, puis on patiente moi et Sylvain dans le bureau. A croire qu'ils font exprès de faire leur boulot le plus lentement possible pour nous faire chier. Yann et Maïlys se tournent les pouces dehors. Au bout de 2 heures (!), on a finalement un papier nous permettant de sortir le van du pays.
Ils nous expliquent la suite : on doit reprendre le van, mais seulement Sylvain peut le conduire, il doit l'emmener jusqu'à la barrière de sortie du pays, je n'ai pas le droit de conduire sur le territoire costaricain. Nous faisons à nouveau tamponner nos passeports. le douanier nous dit de nous dépêcher, qu'il est pressé... 2h pour nous faire son pauvre papier inutile et il appelle cela être pressé !!! Je n'ai qu'un envie, reprendre le van et lui rouler dessus, mais comme c'est interdit, on obéit gentiment. Ainsi, Sylvain prend le volant, conduit jusqu'à la bordure Costa Rica / Nicaragua avec les douaniers qui nous suivent pour vérifier que l'on ne fasse pas les fous. Sylvain ressort du véhicule et on se dit au revoir, lui va repartir en bus pour San José d'où il va repartir pour la France en avion deux jours plus tard. Moi je reprends le volant, et entre au Nicaragua avec Yann, Maïlys... et notre van !
Et là, on est content. On est enfin passé. Yann et Maïlys partent pour leur tampon, en attendant je passe par le van par la fumigation obligatoire, pour éviter de transporter des organismes vivants potentiellement nuisibles entre ces pays tropicaux. Le van est gazé pour 3 dollars. Je rejoins ensuite mes deux compères, et là les ennuis recommencent : le tampon sur le passeport coûte 12 dollars par personne. Il faut encore payer l'assurance à 12 dollars et la taxe touristique à 5 dollars pour le van. Il nous restait 20 dollars en passant la frontière et l'entrée au Nicaragua nécessite 56 dollars à 3 avec un véhicule. Autant dire qu'on est un peu juste... et si seulement on avait pas eu à dépenser environ 100 dollars supplémentaires côté Costa Rica...
Evidemment, il n'y a qu'un seul distributeur dans le coin, et il est en panne. On évalue plusieurs alternatives : un de nous repasse la frontière pour retirer au Costa Rica (mais on a déjà eu du mal à sortir, ce n'est pas pour y retourner !) ou un de nous rejoins la ville la plus proche retire du cash et revient (mais cela fait perdre pas mal de temps, la première ville étant à une trentaine de kilomètres) ou bien encore un sympathique touriste nous avance la monnaie en échange du transport (on a bien failli réussir avec un allemand, mais il n'avait pas assez sur lui, ou encore avec deux américains, mais ils ont finalement filé en douce sans nous prévenir, méchants ricains). Finalement, à contre coeur, je demande de l'aide à un tramitero. Je tombe sur Felix, qui a la bonne idée d'attendre que quelqu'un paye en liquide dans un des magasins de la zone frontalière et de proposer que je paye avec ma carte à leur place, et récupérer l'argent liquide en échange. Avec son accord, je promets 10 dollars à Felix pour son aide. Après un peu de patience et malgré les réticences des clients, la combine fonctionne, et je récupère 60 dollars. Felix esta feliz (= Felix est content).
On peut ensuite passer aux paperasses administratives: assurance, taxe et contrôle du véhicule par la police. Pendant 20 minutes, 3 malabars dissèquent le van. Ils ouvrent le capot (qu'ils ne savant pas remettre ces abr....) et enlèvent le revêtement plastique... là, nous croisons les doigts pour qu'il n'y ait rien de compromettant, nous faisons confiance à Sylvain pour ne rien avoir laissé de bizarre ! Au bout du compte, les policiers nous laisse repartir, non sans avoir poser ribambelle de questions. Oui, c'est vrai que cela peut être louche, 3 français qui ont acheté un van 2 jours plus tôt... mais nous on est cleans !
Nous reprenons finalement la route à 15h40, il nous aura fallu 24 heures et 10 minutes pour passer cette maudite frontière !! Heureusement que Sylvain est cool et qu'il nous a rejoint pour nous faire passer et la maîtrise de l'espagnol de Maïlys aura été bien utile également pour nous épauler. Encore une taxe de 1 dollar par personne à payer en sortant de la zone frontalière... on est plus à cela près : nous voilà au Nicaragua, ouf.
Nous rejoignons San Juan del Sur, petite cité balnéaire du Sud Ouest du pays, sur la côte Pacifique. Malheureusement, la météo est très mauvaise. On trouve tout de même un bon hôtel, on se fait plaisir avec des chambres à 8 dollars pour la vue sur la mer agitée. On l'a bien mérité. La soirée au rhum Flor de Caña aussi !
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