

Je me retrouve dans un petit village inconnu au bataillon. La place est déserte. J'hésite sur le chemin à prendre. Je tombe enfin sur un autochtone, une armoire à glace qui promène ses 2 chiens. Je lui demande la route pour Hardelot : "c'est loin !" me répond-il. Ce n'est pas la question, bon sang de bonsoir ! Il me répond de traverser le village. Quand je lui dis que j'ai failli partir de l'autre côté, il me répond que je peux y aller aussi... bon, je vais trouver ma route tout seul.

En front de mer, il y a également la statue équestre de San Martin, personnage de l'histoire sud-américaine, duquel je vous ai parlé il y a quatre ans. Le héros est décédé à Boulogne en 1850 en soufflant ces derniers mots à sa fille : "Mercedes, esta es la fatigua de la muerte !". Sa statue a résisté aux bombardements de la Seconde Guerre, ce qui reste un miracle pour les boulonnais.
Je monte encore quelques côtes aux abords de la ville. La friterie à Dédé attire mon attention, mais je n'irai pas saccager ma performance sportive en avalant un litre d'huile à l'arrivée. Je suis bien dans le Nord. Je me dirige tranquillement vers la gare. L'heure de faire le bilan : 500 km en 3 jours et demi !
Un train part pour Paris dans 30 minutes, timing parfait. Il ne reste que des premières classes, tant pis. Il y a un compartiment vélo dans le TER, tant mieux. Du coup, je vais quand même m'assoir en seconde classe, tant pis !
Deux homme m'aident à monter mon vélo. Le premier est venu rendre visite au second à vélo, et repart en train. Un peu comme moi mais il a fait moins de kilomètres tout de même, environ 70, mais avec un vieux VTT. On discute de nos périples respectifs.
Le train file vers la capitale. En quelques instants, il défait tous mes efforts pour arriver jusqu'au Nord-Pas-de-Calais. Un sorte de force de gravité qui te ramène au point de départ. A peine le temps de somnoler, voilà la Gare du Nord. Il faut se faufiler entre les parisiens, voitures sur les avenues, vélibs sur les pistes cyclables. Pas d'espace, du bruit, de la pollution... c'était mieux en campagne !
A 18h, je suis à Montreuil. Fin de l'aventure après avoir briqué le bolide et pris une bonne douche. Fier de mes derniers jours : un défi physique et mental. Des paysages, de l'aventure, de la débrouillardise... la liberté ! Vivement le prochain.
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