On se rend compte qu'à l'unique autre table occupée, cela parle en français. Nous parlons donc un peu avec un français en vadrouille en Amérique du Sud, qui a sympathisé et fait un bout de chemin avec un couple d'italiens (l'italien parlant parfaitement français, et le français ne parlant pas du tout ni portugais ni italien...). Notre compatriote nous raconte un peu son parcours. Le fait qui m'a le plus marqué, c'est qu'il avait un lecteur numérique, mais celui-ci est tombé en panne, alors il en a commandé un nouveau sur Internet. Pour se faire livrer, il n'a pas trouvé mieux que deux magasins, l'un à Fortaleza, l'autre à Recife... deux villes où il est déjà passé. Soit un trajet à refaire de 700km ou 1400km vers l'Est respectivement, sur des routes dont je vous ai déjà décrit l'état, surtout qu'il compte ensuite repartir vers le Sud-Ouest en avion, vers le Paraguay ou l'Argentine. Il a finalement choisi la plus éloignée, Recife, parce qu'il y a le métro là-bas... et après il nous dit qu'il a revu son budget à la hausse. Tu m'étonnes.
Nous roulons depuis quelques kilomètres et commençont à être tentés de faire demi tour, de peur d'y laisser la peau (ou la carrosserie) de notre voiture de location. Je questionne une habitante au bord de la route: "Il y a beaucoup de sable comme ça? C'est loin São Domingos". Elle me répond que c'est tout près. Allez, on persiste.
En fait nous sommes arrivés à un petit coin de paradis, assez loin des gros sentiers touristiques. Des brasileiros se font des churascos (= barbecues) sur la berge, d'autres sirotent leur bière les pieds dans l'eau. Nous courons vers la voiture chercher nous maillots et... plouf dans la rivière.
Nous voyons ensuite deux jets-ski en train de tourner. Sandra me dit:
"-Hey, on ferait bien du jet-ski?
-Hum, je sais pas. Cela dépend combien cela côute...
-Il faut demander, on verra. On peut peut-être négocier.
-On est prêts à mettre combien? Disons pour 15 minutes?"
Nous nous sommes finalement dit que R$30 serait un prix acceptable. Je m'en vais donc, prêt à négocier, en quête d'un scooter des mers, enfin, des rivières pour l'occasion. J'accoste un des gars qui semble toucher à ces machines et lui demande si c'est possible d'en louer une. Il me dit que non, mais je peux aller demander à l'autre propriétaire en haut dans le bar, pour qu'il me fasse faire un tour... hum... bon OK, je vais voir l'autre, et là, il me dit que non, il ne le loue pas. Je me retrouve un peu perdu. Le premier gars à qui j'ai demandé me parle mais je ne sais pas si c'est son manque d'articulation ou l'accent du Nordeste, ou les deux, mais je ne comprends pas grand chose. Il me dirige vers un un gars en marcel et avec un gros bidon, j'ai l'impression qu'il va me prêter son jet-ski...
Enfin, je mets un peu les gaz. C'est la première fois que je conduis ce machin et autant la ligne droite, je maîtrise et j'ai pu me lâcher, autant les virages semblent plutôt instables, et je ne veux pas faire l'imbécile sur le jet-ski du gars! Mais on a quand même pu goûter à la vitesse, et c'était excellent.
Ensuite, il prête à nouveau le scooter à quelqu'un d'autre. Le gars fait plus le malin que moi avec ses virages. Il en rate un et lui et sa copine tombent à l'eau. Ils remontent tant bien que mal et repartent, puis le gars recommence son virage et rechavire... sauf que le jet-ski a calé et ne redémarre plus. Pendant ce temps-là, sa copine s'éloigne avec le courant. Le gars abandonne le navire et va l'aider, vu qu'elle n'arrive pas à revenir toute seule... et un autre gars va chercher le jet-ski en barque! Sur la rive, on rigole bien, et je me dis que j'ai eu raison de ne pas trop faire le malin!
São Domingos: une réel coin de Paradis!!!
RépondreSupprimerclair
RépondreSupprimeron peut dire que vous paraissez des "pros" sur votre jet-ski ; d'ailleurs, ça doit être vrai, puisque vous n'êtes pas tombés à l'eau comme vos successeurs - prudence, prudence...........
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