Nous sommes répartis en équipe. Je suis avec Erika, Camila, Cristina, Livia, Iolanda, Thiago et Felipe. Nos deux chefs d'équipe seront Luiz et Evelyn. Nous prenons les outils: 2 pics, 2 excavatrices, 2 scies, 2 mètres ruban, marteaux et clous...
Nous partons à pied pour la favela, située à environ un kilomètre, le long d'un chemin boueux menant à une usine traitant des déchets... les baraques en bois longeant la route où passent des bennes à ordure toute la journée, coincées entre une voie ferrée et une retenue d'eau. Nous arrivons sur le bout de terrain de Danilo, le futur propriétaire de la maison que nous allons construire.


Elle sera construite sur pilotis: 3 rangées de 5 poteaux en bois de 1 ou 1,50 mètres. Nous devons donc creuser autant de trous d'environ 80 cm ou 1,20 mètre. Nous attaquons avec nos pics et nos excavatrices. La terre est remplie de détritus de plastique gênant la progression, mais c'est encore pire lorsqu'il y a de grosses pierres, des planches de bois ou du béton...
Le premier pilotis sera le "pilotis maître" servant de référence pour les autres. Nous vérifions le niveau de chacun d'entre eux avec un tuyau rempli d'eau, utilisant le principe des vases communicants. Sous un soleil de plomb, ce qui sera une constante sur les trois jours, nous suons à grosse gouttes, buvant plusieurs litres d'eau pour percer ces 15 trous.
Une fois creusé un trou, nous positionnons le piloti puis le bloquons avec un peu de terre sèche ou de sable récupéré à l'autre bout de la favela, des pierres et comblons le trou, compactant un maximum avec les moyens du bord.
Vers 18h la nuit commence à tomber. Danilo installe 2 ampoules pour avoir de la lumière et continuer un peu plus longtemps. Vers 19h30, nous rassemblons les outils, 11 pilotis et 2 trous supplémentaires sont déjà prêts, le reste sera pour demain.
De retour à l'école, une activité est proposée: discuter de la journée et de nos impressions avec nos groupes respectifs. Le but de l'ONG n'étant pas seulement d'améliorer les conditions de vie précaire de dizaines de familles, mais aussi de sensibiliser les volontaires à la réalité de leur pays et de faire évoluer leur vision des choses. La quasi totalité d'entre eux vit dans un monde bien différent, à moins de quelques kilomètres de distance...